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jeudi 18 avril 2024

Commission de la mémoire franco-québécoise

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Molière

Le 28 septembre 2016, l'éditeur et historien Denis Vaugeois prononce une conférence sur l'impact des révolutions atlantiques au Québec et au niveau international, au Musée de la civilisation de Québec

Par Gilles Durand

 

Denis Vaugeois
Denis Vaugeois : la Conquête et le traité de Paris de 1763: la révolution des révolutions
Photo : Gilles Durand – CFQLMC

Dans le cadre d'un ensemble de six conférences sur les « Turbulences » dans le monde atlantique, présentées au Musée de la civilisation à Québec, l'éditeur et historien Denis Vaugeois inaugure la série en nous entretenant de l'impact des révolutions atlantiques au Québec et au niveau international. Il fait salle comble à l'auditorium Roland-Arpin du Musée, rassemblant plus de 200 personnes.

Parmi les bouleversements du 18e siècle, le conférencier mentionne trois dates, 1763, 1783 et 1789. Pour lui, il n'y pas de doute, le principal bouleversement, c'est la conquête de la Nouvelle-France à la suite de la guerre de Sept Ans.

En 1760, la France est vaincue par la Grande-Bretagne, le Canada change de métropole par le 1er traité de Paris de 1763. Dorénavant les Treize Colonies sur la côte atlantique n'ont plus à craindre les attaques des Canadiens par le Nord, et ainsi à rechercher la protection de la mère patrie. En même temps, elles voient leur avancée bloquée : à l'ouest, Londres crée une grande réserve indienne; au sud, est délimité, par le traité de 1763, un tracé au niveau du 31e parallèle, qui court vers l'est par la rivière d'Iberville et les lacs Maurepas et Pontchartrain. Cette limite exclut ainsi la ville de La Nouvelle-Orléans, privant par là d'un port de transbordement les navires pouvant naviguer librement sur toute la longueur du Mississippi, depuis ses sources jusqu'à son embouchure – cette dernière question est bien développée par un texte du conférencier publié en 2016 dans un ouvrage Vers un nouveau monde atlantique : Les traités de Paris 1763-1783, auquel la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs a apporté son soutien (p. 221-229).

À la suite du 1er traité de Paris, signé par la France et la Grande-Bretagne, la première ne désarme pas. L'occasion lui est fournie de prendre sa revanche, entre autres en apportant son soutien financier aux Treize Colonies en révolte et en apposant sa signature au 2e traité de Paris de 1783 qui reconnaît officiellement l'indépendance des Treize. Devenues un pays, celles-ci poursuivent avec plus de vigueur leur expansion en direction de l'ouest. Au sud, elles tentent de corriger le traité de 1763 en acquérant par achat la ville de La Nouvelle-Orléans pour permettre aux navires de moindre dimension arrivant du nord comme aux océaniques provenant de la haute mer de pouvoir disposer d'un port pour décharger et recharger. Contre toute attente, en 1803, Napoléon 1er leur offre non seulement la ville de La Nouvelle-Orléans, mais un territoire beaucoup plus vaste appelé le « Louisiana Purchase ». Dès lors, il ne reste plus aux États-Unis qu'à s'agrandir du côté du Mexique pour atteindre l'océan Pacifique.

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