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jeudi 18 avril 2024

Commission de la mémoire franco-québécoise

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Les métiers du livre en Nouvelle-France et le projet de Dictionnaire historique des métiers du livre au Québec : conférence donnée par François Mélançon le 28 septembre 2007

 

par Gilles Durand


Le 28 septembre 2007, François Mélançon, stagiaire postdoctoral au Département des lettres et communications de l’Université de Sherbrooke, donne une conférence sur les métiers du livre en Nouvelle-France et sur un projet de Dictionnaire historique des métiers du livre au Québec depuis la Nouvelle-France jusqu’à l’ère du numérique.


La situation en Nouvelle-France


Ayant terminé en juin 2007 une thèse de doctorat sur la circulation du livre dans la ville de Québec avant la conquête, le conférencier présente le résultat de ses découvertes. Pour la période de la Nouvelle-France, le milieu du livre est à l’état embryonnaire. On peut dénombrer une cinquantaine d’auteurs, explorateurs, missionnaires, voyageurs, observateurs, pour certains traducteurs, qui feront appel à des imprimeurs de France ou de pays voisins, par exemple de la Hollande.

L’absence d’imprimerie, de librairie spécialisée et de bibliothèque publique n’empêche pas le livre de circuler dans la vallée du Saint-Laurent. Les intervenants dans le domaine du livre se confondent bien souvent avec les détenteurs d’ouvrages, membres de communautés religieuses, fonctionnaires représentant l’administration royale, officiers de justice, individus cultivés qui ont pris soin de mettre dans leurs bagages quelques imprimés avant la traversée de l’Atlantique. Une fois sur place, les individus et les communautés religieuses enrichissent leur collection ou bien encore se composent une bibliothèque en faisant appel à des intermédiaires outre-Atlantique : la communauté mère, un représentant parisien, un ami, un parent qui surveillent le monde de l’édition et les départs des navires pour la Nouvelle-France. Certains tirent profit des ventes aux enchères faites par des huissiers, d’autres ont la chance de pouvoir compter sur une donation ou bien sur le legs d’un parent ou d’un ami défunt. Pour combler un vide dans la bibliothèque, d’autres peuvent encore avoir recours à l’échange, faire un achat auprès d’un commerçant non spécialisé – une cinquantaine de commerçants de livres ont été répertoriés dans la ville de Québec entre 1690 et 1760 – ou faire appel à une bibliothèque privée, par exemple celle d’une communauté religieuse.


Le Dictionnaire historique des métiers du livre au Québec


Malgré le fait que les métiers du livre sont à leurs premiers balbutiements jusqu’à la conquête, la période ne constitue pas moins un tremplin pour la poursuite de leur étude et des agents qui les ont exercés, auteurs, éditeurs, traducteurs, illustrateurs, imprimeurs, libraires, bibliothécaires. Comme participant au projet du Dictionnaire historique, le conférencier effectue à l’heure actuelle des recherches pour la période préindustrielle du Québec. Il est aussi impliqué dans la structuration d’une base de données. Les résultats des travaux de l’équipe mise en place pour la préparation de ce Dictionnaire seront en effet accessibles sur le Web et aussi sous forme imprimée.

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