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vendredi 19 avril 2024

Commission de la mémoire franco-québécoise

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Molière

Le coprésident-fondateur de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, Marcel Masse, fait l'objet d'un colloque consacré à ses réalisations politiques et culturelles, à l'École nationale d'administration publique à Montréal, le vendredi 13 mars 2015

Par Gilles Durand

 

Le vendredi 13 mars 2015, la Société du patrimoine politique du Québec, organisme créé en novembre 2001 à l'initiative de Marcel Masse, organise un colloque à l'ÉNAP pour faire connaître l'œuvre que cet homme politique et de grande culture laisse en héritage aux Québécois. La journée est divisée en quatre ateliers, suivis d'une table ronde. Chaque atelier correspond à une période de sa vie. Au point de départ, une constante dans le parcours de Marcel Masse mérite d'être rappelée : la promotion et le développement de l'identité collective nationale ne manque jamais d'inspirer chacun des gestes qu'il pose.

Le député et ministre de l'Union nationale
Le premier atelier présente l'entrée en politique provinciale du jeune politicien, alors âgé de 30 ans. Élu député de Joliette sous la bannière de l'Union nationale en juin 1966, Marcel Masse occupe différents ministères dans le gouvernement de Daniel Johnson. À l'époque, il voit le gouvernement du Québec comme un instrument à l'intérieur du système confédératif capable d'assurer l'épanouissement culturel des Québécois. Son passage dans le gouvernement provincial correspond à une période cruciale pour l'avenir du Québec : visite du général de Gaulle, élargissement des accords de coopération Québec-France, présence accrue du Québec sur la scène internationale, etc. Sous Johnson, Masse a les coudées franches, il a l'opportunité de donner son plein rendement. Par contre, les chefs qui succèdent à Johnson, Jean-Jacques Bertrand et Gabriel Loubier, l'amènent progressivement à la décision de quitter la vie politique provinciale. Nous sommes en 1973. Sept années se sont écoulées depuis son arrivée à Québec.

Le député et ministre du Parti progressiste-conservateur
L'entrée en politique fédérale sept ans plus tard, en 1984, fait l'objet du deuxième atelier. Brian Mulroney est à la tête du parti progressiste-conservateur, il lance un appel à son ami Marcel Masse qui répond positivement. Faut-il voir une contradiction entre son arrivée à Ottawa en 1984 après un séjour à Québec? En fait, à l'époque, Marcel Masse croit à la thèse du pacte confédératif entre deux nations. Pour lui, si le système politique fédéral n'a pas donné tous ses fruits, c'est que les hommes politiques se sont écartés de l'esprit de 1867, refusant même la main tendue des Anglophones. Dès son arrivée au pouvoir, Masse tente de faire servir les institutions politiques fédérales pour assurer l'épanouissement culturel des Québécois. Il se voit confier différents ministères, dont un ministère-clé pour réaliser ses ambitions, celui des Communications. La période est marquée par d'importantes réalisations en faveur du Québec : refonte de la Loi sur la radiodiffusion canadienne qui devient un outil au service des régions plutôt qu'un instrument orienté vers l'unité canadienne, support apporté au développement du réseau muséal québécois, dont Pointe-à-Callière – Musée d'archéologie et d'histoire de Montréal, est un bon exemple. En 1993, à la suite des difficultés constitutionnelles, c'est le départ de Mulroney qui s'accompagne du sien.

Le président de la Commission régionale de Montréal sur l'avenir du Québec et le Délégué général du Québec à Paris
Le troisième atelier présente une nouvelle orientation dans la carrière de Marcel Masse. Déçu de la politique provinciale et fédérale, Marcel Masse se tourne vers l'indépendantisme. Il occupe différentes fonctions dans l'exercice desquelles il ne cache pas ses convictions : président de la Commission régionale de Montréal et vice-président de la Commission nationale sur l'avenir du Québec (1995), président du Conseil de la langue française (31 mai au 4 octobre 1995), délégué général du Québec à Paris (1er janvier 1996 au 2 juin 1997) – poste qui lui inspire la création de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs et dont il devient le coprésident-fondateur –, sous-ministre au ministère de la Culture et des Communications (24 octobre 1997 jusqu'en 2000), président de la Commission des biens culturels du Québec (27 octobre 1997 au 1er novembre 2000).

Retracer les fondements de la relation franco-québécoise
Le quatrième atelier débute vers 2000. Marcel Masse s'emploie surtout à réaliser la mission qu'il vient de donner à la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs : inventorier, faire connaître et mettre en valeur les traces qui témoignent de la culture et de l'aventure communes des Québécois et des Français. C'est l'époque des grandes banques de données préparées en concertation par le Québec et par la France : inventaire des traces matérielles de la Nouvelle-France au Canada et en Poitou-Charentes, Encyclopédie multimédia du patrimoine culturel – matériel et immatériel – de la Nouvelle-France, inventaire des objets muséologiques relatifs à la Nouvelle-France conservés dans les musées français et québécois. Par là, Marcel Masse est non seulement préoccupé par la création d'institutions culturelles, mais consacre aussi une partie de sa carrière à mettre à leur disposition du contenu qui alimentera leurs activités de promotion de l'héritage de Champlain.

L'histoire : discipline incontournable pour comprendre le destin du peuple québécois

Pour conclure la journée, une table ronde remet la parole à son fils, Jean-Martin, et à Bernard Landry. Parmi les traits marquants de son père, le premier rappelle son attachement indéfectible à la langue française; il note aussi sa croyance initiale dans les institutions politiques canadiennes qui auraient pu faire avancer davantage la cause du Québec si les hommes politiques étaient restés fidèles à l'esprit de 1867, pacte entre deux nations. Un point revient constamment dans les commentaires des deux panélistes : l'importance que Marcel Masse a toujours accordée à l'histoire, indispensable pour comprendre le destin d'un peuple.

Pour en savoir davantage :

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