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La pensée reclusienne, la francophonie et l’Amérique du Nord.

Les lettres de Paris adressées par Joseph-Charles Taché
à l’Institut littéraire de Rimouski en 1855

Pour Onésime Reclus (…)
les langues vouées à un avenir international, comme l’anglais et le français, se révélaient être
des facteurs capables d’influencer durablement, (…) les « milieux humains »1.

 

par Aurélien YANNIC2
pensee reclusienne

Onésime Reclus
Source: Wikipedia

Tout au long de cet article, nous comptons dégager les caractères et les particularismes propres à la francophonie québécoise de son énonciation par Onésime Reclus à la fin du XIXe siècle, jusqu’à la période ultracontemporaine alors que le Second Sommet de Québec va avoir lieu.

 

En raison de sa relecture du rapport à l’autre, unité dans la diversité, et de son ambition déclarée de promouvoir une civilisation francophone universelle passant par le particulier, il nous semble primordial d’effectuer un examen approfondi des différentes acceptions et nuances présentes dans la francophonie, mot polysémique par excellence, ainsi que des autres concepts telles francité et diversité culturelle qui la renforcent ou la précisent. Il existe, dans la pensée reclusienne, une “conscientisation” particulièrement poussée de la dimension et de la problématique francophone au Canada. Ainsi, dès sa conception au XIXe siècle, la francophonie possédait une relation particulière, privilégiée et intense avec la vallée laurentienne. Ce fut bien Reclus, longtemps avant de Gaulle, qui commença à payer « la dette de Louis XV » vis-à-vis des Canadiens français et des futurs Québécois en concevant la francophonie. Dans ce même ouvrage3 il estimait au 31 décembre 1880, le nombre de francophones dans le monde à 47 825 000 personnes : 41 600 000 en Europe, 3 560 000 en Afrique, 2 580 000 en Amérique et 85 000 en Océanie4. Ce qui représentait selon lui, « la puissance maxima de la francophonie de l’époque. » En cela, la définition proposée par Reclus croise des notions linguistiques, culturelles, géopolitiques, historiques et sociales. Dans Le plus beau royaume sous le ciel5 ou La France à vol d’oiseau6, Onésime Reclus géographe descriptif dépeint avec un lyrisme patriotique, les paysages et les populations de France, à la manière d’un Jules Michelet. Il maniait avec amour le français dans un style précis, énergique et poétique qui rendait communicative l’émotion de ses descriptions. La théorie échafaudée par Reclus repose sur l’idée d’influence du milieu ; la langue apparaît comme le socle des empires, le lien solidaire des civilisations :

Il n’y a plus de races, toutes les familles humaines s’étant entremêlées à l’infini depuis la fondation du monde. Mais il y a des milieux et il y a des langues. Un ensemble de conditions physiques, sols, climats, vents, pluies, soleil, mariage de la terre et de la mer ou divorce entre l’une et l’autre, a fait d’un confus brassement de “races” des peuples parfaitement distincts”. Dès qu’une langue a “coagulé” un peuple, tous les éléments “raciaux” de ce peuple se subordonnent à cette langue. C’est dans ce sens qu’on a dit : la langue fait le peuple, lingua, gentem, facit7.

La francophonie : une communauté de langues et de valeurs flexibles

Par conséquent, nous pouvons affirmer que la francophonie sans être une réalité numérique extrêmement précise, ni de nos jours ni à la fin du XIXe siècle, se présentait dès sa conception comme une communauté de langues et de valeurs flexibles rompant avec l’approche géopolitique des nationalités, des “races” et des confessions en vigueur à l’époque. Par exemple, Dans l’Atlantide, pays de l’Atlas8 publié au début du XXe siècle, il dénombre les populations en fonction de la langue qu’elles utilisent au sein du noyau familial et à l’extérieur de celui-ci9, notamment dans leurs relations sociales. Toujours clairvoyant, Onésime Reclus fut d’une étonnante lucidité au sujet de la France et de son rôle lors du siècle à venir. En cette fin de XIXe siècle, il estimait que celle-ci se fourvoyait doublement en voulant présider aux destinées de l’Europe, et demeurer une nation de premier ordre par sa seule puissance hexagonale : «proportionnons l’œuvre à l’ouvrier». Toujours à propos du français et de son avenir qu’il qualifiait de « mondial » pour le XXe siècle, il parvint avec une étonnante sagacité à anticiper les lignes directrices de cet idiome, de son rayonnement et à souligner les failles internes de l’aire francophone.

Le français jouit encore de la prépondérance que lui firent, il y a deux cents ans, la splendeur de la cour du Grand Roi, il y a cent ans l’esprit de ses écrivains ; mais cette royauté touche visiblement à sa fin : l’anglais passe au premier rang, et derrière l’anglais s’avancent le russe , l’espagnol, et même le portugais grâce au Brésil. Pour le moment le français règne encore comme lien de la société, langue du plaisir, du théâtre, de la politique. C’est l’instrument de la diplomatie depuis le traité de Nimègue, ce qui lui donne déjà plus de deux cents ans d’empire. Tous les gens dits hommes du monde le parlent, (…). Les Italiens, les Portugais, les Roumains, les Néo-Latins d’Amérique l’apprennent facilement, sauf l’accent : n’est-ce pas le fils du latin, père de leurs propres langages ? Hors de France, non compris les millions d’hommes pour lesquels c’est la langue essentiellement distinguée, et comme la seconde langue maternelle, hors de France, son empire direct, diminué par la perte de nos vieilles colonies, s’agrandit peu de nos jours (…) Toutefois c’est le parler national de plus de 3 à 4 millions d’Européens et d’autant de non Européens10.

Une approche culturelle globalisée

Si la vision d’Onésime Reclus à propos de la francophonie est une notion englobante et mondiale, elle n’est en rien une entité panfrançaise sur le mode du pangermanisme. Dès sa conception, Reclus la conçoit comme une nouvelle échelle spatiale et humaine, capable de relier la francité à l’ensemble des variables civilisationnelles. Onésime Reclus par ces quelques alinéas dessinait les contours de l’espace francophone international, tout en abordant la question de la néolatinité en Amérique et plus largement les liens qui unissent les langues latines au français. Il les qualifia à maintes reprises de langues sœurs, preuve de la contemporanéité et de la pérennité d’une part importante de sa réflexion, au vu des rapprochements récents entre la francophonie, l’hispanophonie et la lusophonie. L’Union latine redevenant une piste concrète de diversité culturelle et de respect des identités et des langues issues de la méditerranée. Cependant avec lucidité, conscient des limites de l’espace francophone mondial, il n’oubliait pas d’ajouter à propos des francophones et du potentiel des locuteurs de langue française :

Dans l’état présent, il faut au moins dix ans aux francophones pour augmenter de 2 millions. Comme la France est inféconde, que la Belgique et la Suisse n’ont plus de place pour les nouveaux venus, nous ne pouvons attendre un rang d’accroissement meilleur que de deux pays plus jeunes que le nôtre, l’Afrique du Nord, âgée de cinquante ans, et le Canada, qui n’a pas encore trois siècles. Les mêmes dix années donnent à la langue anglaise déjà deux fois plus parlée que la nôtre, au moins quinze millions d’anglophones ; à la langue russe, dix millions de russophones. Aux deux langues sœurs de l’Ibérie, huit à dix millions de castillanophones ou de lusitanophones11.

Son exposé prospectif, une fois encore fait mouche lorsqu’il aborde sans utiliser le terme la «globalisation», qu’il augure presque un siècle avant la réalité de cette conjoncture. De plus, il pressentit l’extinction des langues indigènes et la disparition programmée à plus ou moins long terme des langues minoritaires à l’échelle mondiale et plus spécifiquement en Amérique.

Comme le seul anglais prend la place des idiomes indiens de l’Amérique du Nord terre franco-canadienne à part, comme l’espagnol et le portugais dévorent chaque année quelques vocabulaires de l’Amérique du Sud, les langues des peuples colonisant finiront en tous pays par étouffer les autres. Dans quelques siècles on ne parlera sans doute que l’anglais, le russe, l’espagnol, le portugais, le français, l’hindoustani, le chinois, peut-être l’arabe. Pourvu qu’au lieu de toutes ces langues, dont chacune a sa beauté ne se forme un jour un sédiment (…) un patois sans harmonie, sans poésie, sans noblesse, sans flexibilité, (…) une langue franque, un sabir, un papamiento né du concours de tous les commerçants du Globe !12.

Reclus souligna également le besoin d’unité de la francophonie ou à défaut celui de cohésion, nécessaire aux francophones pour assurer leur pérennité sur la longue durée. Il évalua une masse critique minimale indispensable au maintien et au développement de la langue française vecteur de francophonie. L’évaluation qu’il réalisa nous semble des plus réalistes et justes quant au rapport de force linguistique de la fin du XIXe.

48 millions d’hommes, c’est à peu près le trentième des mortels puisqu’on estime la race effrontée de Japet à quatorze ou quinze cent millions d’êtres. Il ne faut pas trop descendre en dessous de cet humble trentième ; il serait bon que la francophonie doubla ou tripla pendant que tripleront certaines hétéroglotties car l’humanité qui vient se souciera peu des beaux idiomes, des littératures superbes, des droits historiques ; elle n’aura d’attention que pour les langues très parlées, et par cela même très utiles. […] « La vulgarité prévaudra » sur cette Terre où les monts s’émiettent, où les lacs se comblent, où les cascades s’usent, où les forets tombent, où les nations meurent, où l’humanité vieillit13.

Sa modération pragmatique serait des plus constructives aux évaluateurs francophonistes actuels, pêchant souvent sans réelle mesure. Certains tel Jean-Louis Calvet limitent par excès de pessimisme la francophonie à une centaine de millions de locuteurs, alors que d’autres proches de Maurice Druon avancent le chiffre outrancier du demi-milliard. Nous avons volontairement choisi d’utiliser de longs extraits des écrits d’Onésime Reclus, afin de donner une vision plus exhaustive de sa pensée que celle habituellement retranscrite par les francophonistes. Ceux-ci le présentent soit comme un géographe épris d’encyclopédisme, en prenant soin de gommer son appui déterminé à l’aventure coloniale française, soit ne retiennent de lui que cet aspect. Au nom de cette filiation théorique, ils fustigent la francophonie passée et présente l’accusant d’être une résurgence travestie d’un impérialisme hexagonal14. Alors que cet auteur écrivait :

Nous renonçons pour notre chère et claire langue à son ancienne hégémonie nous ne la regrettons même pas. […] A la royauté du français nous devons la moitié de notre colossale ignorance. Tous les hommes instruits de la Terre savent au moins deux idiomes le leur et le nôtre ; nous, dans notre petit coin, nous ne lisons que nos livres et ce qu’on veut bien nous traduire. C’est pourquoi nous sommes en dehors du monde et de plus en plus dédaignés par lui. Quand le français aura cessé d’être le lien social, la langue politique, la voie générale, nous apprendrons les idiomes devenus à leur tour « universels », (…) et nous y gagnerons de la science, de l’étendue d’esprit et plus d’amour pour notre français15.

Avec son essai France, Algérie et colonies et ses divers écrits il apparaît clairement qu’Onésime Reclus, à partir d’une analyse géographique descriptive, mène également une réflexion prospective plus globale sur le français, les idiomes, la francophonie et plus largement sur la diversité linguistique et culturelle. Toutefois, cette dernière remarque ne s’applique qu’aux seules langues disposant d’un grand nombre de locuteurs et d’un rayonnement spatial suffisant. La présence systémique d’un processus historique original est un des éléments récurrents dans l’œuvre de Reclus, qui tout en utilisant des schémas d’analyse propres à la géographie, ne cesse de faire un va-et-vient sur l’axe du temps afin de relier entre eux les phénomènes et les permanences temporelles, sans pour autant s’y cantonner. En cela, nous inscrivons notre démarche dans cette approche méthodologique, sans bien sûr, partager ses inclinaisons et ses débordements en faveur d’un colonialisme pragmatique. Tout en explicitant de nouveaux concepts et en suggérant une possible approche culturelle globalisée, il parvint à dégager des thématiques additionnelles d’une contemporanéité flagrante constitutives de notre démarche, comme l’avenir des francophones en Amérique du Nord.

L’avenir des francophones en Amérique du Nord

Sans utiliser les termes de Québec ou de Québécois alors inusités, il soulignait cependant la spécificité identitaire des francophones en Amérique, avec une précision historique et géographique particulièrement pointue et capable de nuances quant au groupe francophone nord-américain. Précisons qu’Onésime Reclus ne voyagea jamais au Canada.

En Amérique, dans le Dominion ou Puissance du Canada treize à quatorze cent mille Canadiens et Acadiens, dont le nombre croit très vite, le défendent avec ardeur contre les gens de parole anglaise établis à coté d’eux. (…) La nation anglaise, fixée maintenant dans le Dominion, grandit de deux manières, par voie naturelle et par intussusception, car c’est à dizaine de milliers par an qu’elle absorbe des Européens. Les Français du St Laurent n’ont qu’une seule façon de croître : les naissances, mais elle leur suffit tellement que, tous décimés qu’ils sont par l’immigration aux Etats-unis ils ne reculent point dans leur propre pays le bas Canada. (…) Ils empiètent vaillamment dans le bas labrador, dans le nouveau Brunswick et dans la province d’Ontario ou Haut Canada qui est la citadelle des « saxons » de la Puissance. Vraiment, on ne sait où s’arrêtera (…) ce peuple simple et sain, le plus fécond de la terre. Au recensement de 1871, fort dépassé maintenant, le français était l’idiome national de 930 000 hommes du Bas Canada, de 75 000 hommes du Haut Canada, de 45 000 du Nouveau Brunswick, de 33 000 citoyens de la Nouvelle Ecosse. On estime à 16 000 les « francophones » de l’île du prince Edouard, à 20 000 ceux de l’Ile de Terre Neuve, et ils sont près de 4 000 dans l’archipel de St pierre et Miquelon, colonie française qui touche à Terre Neuve. […]. Elle [la langue française] est aussi répandue chez les métis, de l’immense Nord-Ouest. Tout cela sans les 600 0000 à 700 000 Canadiens français passés aux Etats-Unis16.

Toujours à propos des francophones du Canada et de l’Amérique du Nord, Reclus écrivait :

Le cosmopolitisme, c’est l’indifférence, l’indifférence est la mort. […] Les Franco-Canadiens menacés de submersion par la marée des Anglais, (…) aiment passionnément leur langue, ils vivent d’elle, en elle et pour elle ; tandis que l’idiome universel, si jamais le malheur des temps nous l’emmène restera sans autel et sans adorateur17.

Une fois encore, le théoricien de la francophonie se fit visionnaire par son analyse prospective, soulignant avec à propos la relation intense et particulière qui unissait la langue française et les francophones du continent américain, en particulier ceux du Canada18. Dès 1880, Reclus considérait que les francophones d’Amérique dont les trois quarts deviendraient par la suite des Québécois, avaient une place de choix dans l’aire francophone et la francophonie internationale. Cette permanence des couples Canadiens français, Franco-canadiens, Québec-francophonie était donc évidente et tangible dès le XIXe siècle et ne fit que perdurer. Le Président sénégalais, Léopold Sédar Senghor, qualifia la francophonie: « d’humanisme intégral qui tisse sa toile autour de la terre », cette citation fait elle-même écho à la réflexion d’Onésime Reclus :

Comme nous espérons que l’idiome élégant dont nous avons hérité vivra longtemps un peu grâce à nous, beaucoup grâce à l’Afrique et grâce au Canada, devant les langues qui se partageront le monde, nos arrière-petits-fils auront pour devise : “Aimer les autres, adorer la sienne” !19

N.D.L.R : L’auteur, Aurélien Yannic, s’est vu attribuer une bourse de 1 000 $ pour s’être qualifié comme finaliste au Prix de la Fondation Jean-Charles Bonenfant pour sa thèse de doctorat Le Québec en francophonie. Perceptions, réalités, enjeux : ou les relations particulières Québec Canada France espace francophone, des origines à 1995. [Cotutelle de thèse entre l’Université du Québec à Montréal et l’Université Toulouse 2 Le Mirail] 2007, 751 p.

 

 

1 – Barrat, Jacques, Moisei Claudia. Géopolitique de la francophonie, un second souffle ? Paris, La documentation française (DF), 2004, p. 15. [ retour au texte ]
2- Chercheur à l’Université Toulouse 2 (UTM) et à la Chaire Hector Fabre d’histoire du Québec de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Post-doctorant à l’Institut des Sciences de la Communication du CNRS (ISCC). [ retour au texte ]
3 – Cet essai se subdivise en trois parties d’inégales longueurs dont les approches varient en fonction du thème traité. La 1ère partie intitulée France (p.1-588) aborde des questions à la fois historiques, géographiques, géopolitiques, culturelles, linguistiques et sociales. Au chapitre VI La langue française en France, en Europe, dans le monde, langue d’oil et langue d’oc (p. 407) apparaissent pour la première fois les termes francophone et francophonie. La 2ème partie se nomme Algérie (p.591-694) et reprend peu ou prou les mêmes thèmes mais en privilégiant la géographie physique et humaine, les références historiques servant avant tout à cautionner la colonisation du continent africain, tout en soulignant le caractère spécifique de l’Algérie qui à ses yeux « n’est point colonie mais terre de France ». La 3ème partie (698-750) est une présentation géographique descriptive de l’ensemble de l’Empire d’où découle une analyse prospective. [ retour au texte ]
4 – L’estimation relative à l’Asie faisant défaut, op. cit., p. 423. [ retour au texte ]
5 – Id. Le plus beau royaume sous le ciel. Paris, Hachette, 1899, 861 p. [ retour au texte ]
6 – Id. La France à vol d’oiseau. Paris, Flammarion, 1908, vol. 1, 571 p., vol. 2, 564 p. [ retour au texte ]
7 – Id., Un Grand destin commence. Paris, La Renaissance du livre, 1917, p. 114. [ retour au texte ]
8 – Id., L’Atlantide. Pays de l’Atlas : Algérie, Maroc, Tunisie. Paris, La Renaissance du livre, 1919, 251 p. [ retour au texte ]
9 – D’après le cens de 1911 la Tunisie comptait parmi ses étrangers 35 563 francophones dont 27 393 Italiens. Cf. : Tétu, Michel. La Francophonie, histoires, problématique, perspectives. Montréal, Guérin Universitaire, 3ème édition revue et corrigée, p. 43. [ retour au texte ]
10 – Id., France Algérie et Colonie. Paris, Hachette, 1880, p. 414-415. [ retour au texte ]
11 – Reclus, Onésime. France, Algérie et Colonies, p. 423-424. [ retour au texte ]
12 – Ibid., p. 439-440. [ retour au texte ]
13 – Ibid., p.424- 440. [ retour au texte ]
14 – Ibid., p. 406. « Longtemps les Français ont eu la stupidité de se proclamer le premier peuple du monde. Ils faisaient comme les autres peuples : l’Anglais est orgueilleux de sa nation jusqu’à l’emportement ; l’Allemand se donne depuis cent ans toutes les vertus modestes et toutes les vertus viriles ; le Slave se décerne l’hégémonie de l’avenir ; l’Espagnol n’a pas un regard pour le reste des humains ; le Portugais a vaincu les « vainqueurs des vainqueurs de la Terre » ; l’Arabe a courbé le monde et ne désespère pas de le courber encore ; le Chinois habite le Milieu ; (…)Tous les peuples grands ou petits, les plus misérables tribus elles-mêmes ont la sotte faiblesse, puérilité chez les uns, sénilité chez les autres, de se croire la ” race élue” , la nation sainte, (…) Que de citées font de leur Manzanares un Amazone, de leur halle un Parthénon, de leur rimeur, un Homère ! Ne caressons plus ces vains fantômes, Paris n’est pas la cité mère ; la France n’est point le peuple lumière, la sainte martyre, la race marquée, l’exemple du monde. (…) malheur aux hommes qui ne vomiront pas avec dégoût le poison de ces honteuses paroles ! » [ retour au texte ]
15 – Ibid., p. 424-425. [ retour au texte ]
16 – Reclus, Onésime. France, Algérie et colonies, p 419-420. [ retour au texte ]
17 – Ibid., p. 424. [ retour au texte ]
18 – Toutefois en raison d’une assimilation dévorante à partir de la Seconde Guerre mondiale, les Franco-canadiens, eux même anciens Canadiens, durent se redéfinir et la majorité des francophones américains s’identifia comme Québécois et à l’Etat du Québec. [ retour au texte ]
19 – Reclus, Onésime. France, Algérie Colonies, p. 425. [ retour au texte ]
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