Poitou-Charentes
Circuit réalisé du 17 septembre au 6 octobre 2015
Marie Royal, présidente
Fédération québécoise des sociétés de généalogie
Le groupe de généalogistes québécois devant l’abbaye-aux-Dames à Saintes (Charente-Maritime).
Phot. Marie-Ange Garrandeau. |
La Fédération québécoise des sociétés de généalogie n’avait jamais organisé de voyage, même un court déplacement au Québec. C’est devant mon enthousiasme, au retour du voyage des Filles du Roy en France en 2013, que nous avons pris la décision de nous lancer dans cette aventure.
J’avais retenu de cette expérience la chaleur des collègues français partageant notre intérêt pour l’histoire qui unit nos deux pays et l’empressement mis à nous faire découvrir les lieux où vécurent nos ancêtres. Nous allions de découverte en découverte, hors des circuits exclusivement touristiques. On nous montrait le mur, la porte, la rue, l’église vus par ces gens qui partaient pour la Nouvelle-France, nous vivions dans le contexte historique de leur époque. C’est tout cela que je désirais faire vivre à mes collègues du Québec, découvrir un coin de la France avec de gens qui y vivent et qui peuvent nous transmettre leurs connaissances.
Et c’est ce vous nous avez offert. Marie-Ange, Gwénaële, Monique et Gilbert et tous les guides professionnels nous ont parlé avec passion de leur coin de pays, tous ont été généreux. Jour après jour, nous étions comblés. Je recevais continuellement des commentaires positifs sur l’organisation, le choix et le contenu des visites.
Plusieurs personnes de notre groupe voyagent régulièrement et très souvent de façon autonome. Participer à un voyage organisé fut ainsi une découverte pour plusieurs. Il faut cependant ajouter que nous partageons tous une passion pour l’histoire de nos ancêtres et la généalogie et que le groupe s’est formé rapidement. Nous étions 29, un nombre à maintenir.
Je sais que l’équipe de la Commission n’a pas ménagé ses heures de travail pour préparer notre séjour. Une de nos difficultés fut l’espace qui nous sépare malgré les moyens technologiques qui facilitent les contacts.
Au plaisir de vous revoir et merci pour tout ce que nous avons reçu.
Gwénaële Guigon, présidente du comité Tourisme de la section française de la CFQLMC
Accompagnatrice du 24 septembre au 1er octobre
Le groupe de généalogistes québécois à Saintes (Charente maritime).
Phot. Marie-Ange Garrandeau. |
Jeudi 24 septembre : en dépit d’une météo maussade, la découverte de la ville de Rochefort c’est déroulée sous les meilleurs auspices, grâce notamment à la présence radieuse de notre guide conférencière Dany Lapouge, de l’office du tourisme, qui nous a proposé une présentation générale de la ville.
A l’instar du film de Jacques Demy « Les demoiselles de Rochefort », malheureusement méconnu de nos amis québécois, notre première destination fut, la musique en moins, la découverte du pont transbordeur où nous avons eu la primeur d’effectuer une traversée de la Charente en nacelle.
Puis l’immersion dans la vie quotidienne des Rochelais débuta par le parcours du marché dont les nombreuses productions locales ont passionné nos visiteurs. La visite-conférence en compagnie des spécialistes de la corderie Royale fut l’occasion de prendre la mesure de l’importance stratégique du site au temps du roi Louis XIV. Le moment fort attendu, fut la montée à bord de la frégate
l’Hermione
1 qui se trouve à deux pas de la corderie dans le radoub Napoléon III.
La journée s’est close par la visite de l’ancienne Ecole de Médecine Navale, fondée en 1722 sous l’ancien régime, première école de formation des chirurgiens de la Marine. Désormais musée de curiosité, ce lieu méconnu du grand public malgré sa collection médicale et ethnographique de grande valeur pourrait quitter ce lieu historique dans le futur.
Le groupe de généalogistes québécois à l’abbaye de Fontdouce (Charente-Maritime). Phot. Marie-Ange Garrandeau. |
Vendredi 25 septembre : Enfin le soleil ! C’est sous ses rayons que nous sommes partis à la découverte des terres ancestrales de certains des participants, en la cité fortifiée de Brouage. Notre guide nous a plongés au cœur des affrontements entre protestants et catholiques permettant ainsi à nos généalogistes de prendre conscience de l’ampleur des tensions d’antan, qui ont probablement affecté leurs ancêtres.
La conférence s’est terminée en l’église Saint-Pierre et Saint-Paul, où plusieurs d’entre-eux ont découvert, non sans émotion, les plaques apposées au mur gravées aux noms de leurs ancêtres. Nous avons ensuite rejoint les membres de l’association
Aunis-Saintonge-Brouage-Québec
2, qui nous ont royalement reçus autour d’un verre de l’amitié en présence du maire de Hiers-Brouage à la Poudrière Saint Luc. Grâce à M. Gérard Clion, lui même
généalogiste
3, certains Québécois ont eu le bonheur d’avoir en main les copies d’actes divers inhérents à leurs ancêtres.
De retour à Rochefort, certains participants ayant des ancêtres dans cette ville sont allés à la recherche des fonds baptismaux dans plusieurs églises.
Samedi 26 septembre : Après la visite de la ville de naissance de Champlain nous nous sommes rendus à Royan, ville de Pierre du Gua de Mons. Cette journée a permis aux participants d’appréhender l’histoire contemporaine de la région. Frédéric
Chasseboeuf
4, chercheur et guide conférencier à Royan, nous a plongé avec rigueur et sensibilité à la découverte de cette ville à travers l’histoire de son architecture. Ville meurtrie et sacrifiée durant la seconde guerre mondiale, Royan, comme le Havre, a été totalement reconstruite sans suivre l’ancien tracé de la ville. C’est avec une intense émotion que nous avons pris congé de notre hôte, qui nous fit la surprise et l’honneur de nous faire entrer dans l’église Notre Dame, chef d’œuvre architectural du XX
ème siècle, pourtant fermée au public depuis 2013 pour cause de restauration.
Toujours sous le soleil radieux, cette journée chargée d’une intense émotion prit fin dans le paisible village de Talmont sur Gironde, ancienne redoutable place forte militaire dominant l’estuaire de la Gironde, et désormais lieu de pèlerinage sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle. Puis retour à La Rochelle, terre de départ des ancêtres d’une majorité des participants de ce voyage.
L’abbaye de Fontdouce (Charente-Maritime).
Phot. Marie-Ange Garrandeau |
Dimanche 27 septembre : De bon matin, sous une brise légère et toujours baignés par le soleil, nous sommes partis accompagnés de notre guide dans la vieille ville de La Rochelle afin de découvrir les « Chemins vers le Québec ». Ce parcours nouvellement mis en place permet aux visiteurs, à travers une dizaine de monuments et musées, de prendre conscience de l’importance de La Rochelle, ville où de nombreux candidats contraints ou volontaires sont partis pour la Nouvelle France au XVII
ème siècle. La visite a pris fin au musée du Nouveau Monde.
Lundi 28 septembre : Direction l’Ile de Ré où les points d’arrêt avaient été prévus en fonction des lieux d’origine des ancêtres de plusieurs participants. Nous nous sommes tout d’abord rendu à Saint-Martin-de Ré près des fortifications où Christine
Messmer
5, notre guide, nous attendait pour retracer un large panorama de l’histoire de l’Ile. Le temps décidemment bienveillant nous permis de nous rendre à la tour et au phare des baleines, point le plus à l’ouest de l’île. Nous avons terminé ce périple rétois à la Flotte en Ré où un grand nombre des participants savaient de source sûre que leurs ancêtres avaient été baptisés en l’église
Sainte-Catherine
6. Bien que de nombreux remaniements architecturaux aient marqué l’édifice, certaines parties plus anciennes permettaient à nos visiteurs de se trouver dans un lieu fréquenté par leurs ancêtres. Ce moment vécut collectivement avec une grande émotion n’a fait que renforcer l’intérêt du rôle fondamental de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs.
La journée s’est poursuivie par une conférence sur le thème de “la Rochelle: son port maritime et ses échanges économiques et commerciaux avec le Québec” magistralement présentée par Didier Poton de la Faculté des Lettres, Langues, Arts et Sciences
Humaines
7, et membre du bureau de la Commission.
S’en est suivie une soirée avec Christian Rouvreau président de Pays Rochelais-Québec et de ses
membres
8, à la Ferme du Petit-Brouage. Soirée chaleureuse faite d’échanges et d’anecdotes appréciées à leur juste valeur par nos généalogistes.
La journée du 29 septembre fut plus calme ; chacun étant libre de disposer de sa matinée à La Rochelle avant le départ pour une promenade bucolique en barque dans les Marais Poitevin. C’est ici que j’ai pris congé du groupe en partance vers Châtellerault.
Mercredi 30 septembre : La troisième partie du voyage à plongé nos visiteurs dans le Pays Châtelleraudais au plus près d’un épisode sombre de notre histoire commune appelée avec euphémisme le “
Grand Dérangement”. Un événement qui au final a concerné de près plusieurs voyageurs. Durant deux jours le groupe est allé sur les traces de ces exilés d’Acadie en visitant différents lieux mémoriels.
Michèle Tourret directrice de la maison de
l’Acadie
9, à la Chaussée est venue à la rencontre du groupe pour leur proposer une brève visite de la ville de Richelieu avant dans les emmener voir la maison de l’Acadie.
Puis se fut le tour d’Alain Bourreau, généalogiste et organisateur du congrès national de
Poitiers
10, de proposer une visite du loudunais avec un arrêt à Monts-sur-Guesnes où des plaques devaient être posées. C’est finalement autour d’un souper chaleureux et festif en compagnie des membres de l’association Châtellerault-Québec-Acadie et de sa présidente Michèle
Debain
11 que la soirée s’est terminée avec la présence de Gilbert Pilleul, président de la commission en France.
Jeudi 1 octobre : La matinée a débuté par la visite de la ferme acadienne à Archigny, se trouvant sur la ligne accadienne où 57 maisons ont été construites pour des acadiens revenus en France.
L’après midi fut consacrée à la visite de l’abbatiale de Saint Savin sur
Gartempe
12, inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1983. Ornée de peintures datant du XII et XIII
ème siècle cette “Sixtine de l’époque romane”, comme aimait la présenter André Malraux, fut un ravissement pour chacun et chacune.
Ce voyage qui était pour nous une première tentative fut un réel succès. Il faut également mentionner la gentillesse et la disponibilité du groupe qui fut pour beaucoup dans le bon déroulement du voyage.
Quant à nous, des ajustements seront à réaliser dans le cadre d’une prochaine édition : que ce soit à un stade préparatoire ou dans la phase de réalisation. Il a été très rapidement évident qu’il existait un certain décalage entre la démarche québécoise et française, décalage qui a été source de nombreux moments joyeux.
Ces voyages ont pour but de favoriser une meilleure compréhension du monde des uns et des autres, mais aussi d’apprendre à définir les attentes de chacun qu’il soit au Québec ou en France. Les prochains défis que nous auront à tenir iront dans ce sens.
J’ai proposé à la fin du séjour une liste de liens internet pour ceux qui aimeraient continuer leurs recherches généalogiques et pourquoi pas prolonger leur voyage :
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Notes
1 Pour en savoir plus sur l’Hermione :
2 L’association Aunis-Saintonge-Brouage-Québec
3 J’avais auparavant envoyé la liste des ancêtres de la région à chaque association France-Québec visitée.
4 Frédéric Chasseboeuf, guide conférencier à Royan :
5 Christine Messmer, guide conférencière à Saint Martin de Ré
Christian Rouvreau, président de l’association régionale France Québec “Pays rochelais Québec”.
9 Michèle Touret, présidente de l’association La Maison de l’Acadie
10 Alain Bourreau, Cercle généalogique poitevin
11 Michèle Debain, présidente de Châtellerault-Québec-Acadie