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Bulletin n°23, décembre 2007

Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal, lauréat du prix Publication de la Société des musées québécois

Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal,
lauréat du prix Publication de la Société des musées québécois

 

Prix publication

Marie-Christine Coulombe, de la SMQ,
remet le prix à Louise Pothier
et à Francine Lelièvre, de Pointe-à-Callière.
Crédit photo: SMQ

Pointe-à-Callière s’est vu décerner le prix Publication par la Société des musées québécois (SMQ) lors de la tenue de son congrès annuel à Montréal du 2 au 4 octobre 2007.

L’ouvrage primé a pour titre Les Iroquoiens du Saint-Laurent, peuple du maïs. Il a été retenu d’abord pour l’intérêt du sujet traité, de nature historique, anthropologique et archéologique. L’auteur, l’archéologue Roland Tremblay, familiarise les lecteurs avec le quotidien des premiers horticulteurs de la vallée du Saint-Laurent, les Iroquoiens, avant l’arrivée des Français, de l’an mille de notre ère jusque dans la seconde moitié du 16e siècle. Au moment où Champlain fonde Québec en 1608, les groupes iroquoiens font déjà partie du passé.

La publication s’est signalée aux yeux de la SMQ pour deux autres raisons. Elle constitue une œuvre de vulgarisation de connaissances historiques, anthropologiques et archéologiques, par nature spécialisées, mais devenues sous la plume de l’auteur facilement accessibles tant pour le grand public que pour les spécialistes historiens, archéologues et anthropologues.

 

Elle s’insère aussi dans un vaste réseau de diffusion, tant au Québec qu’en France, par sa prise en charge par une maison d’édition, les Éditions de l’Homme, qui opère des deux côtés de l’Atlantique; par là, l’ouvrage a toutes les chances possibles de ne pas passer inaperçu aux yeux de lecteurs en quête d’informations pour combler leurs connaissances ou pour mettre à profit leurs loisirs.

La publication accompagne l’exposition éponyme présentement en montre à Québec, au Musée de l’Amérique française, jusqu’au 9 mars 2008. Par la suite, l’exposition circulera au Canada et en Europe.

Ajoutons qu’au cours du même congrès, Pointe-à-Callière a également reçu le prix d’Excellence pour une exposition de pièces archéologiques très anciennes provenant du Japon, présentée du 16 mai au 15 octobre 2006. Résultant d’une entente de Pointe-à-Callière avec, entre autres, le Musée national de Tokyo, l’exposition n’a pu manquer de rapprocher la communauté québécoise et la communauté nipponne de la métropole.

En accordant ces prix, la SMQ vise à reconnaître l’excellence et à stimuler la communauté muséale. Pour en savoir davantage, consulter le communiqué de presse de Pointe-à-Callière en date du 9 octobre 2007.

Jacques Lacoursière, lauréat 2007 du prix Gérard-Morisset

Jacques Lacoursière, lauréat 2007 du prix Gérard-Morisset

 

par Gilles Durand

L’historien Jacques Lacoursière a l’insigne honneur d’être en 2007 le 15e récipiendaire du prix Gérard-Morisset, la plus haute distinction décernée par le gouvernement du Québec pour une contribution exceptionnelle à la mise en valeur du patrimoine des Québécois.

Le chercheur

Lacoursière

Crédit : Les éditions du Septentrion

Pour Jacques Lacoursière, c’est le couronnement d’une carrière de plus de 40 ans consacrée à démontrer à ses compatriotes que leur histoire est belle, aussi belle, intéressante et captivante que celle d’autres nations. L’historien ne ménage pas son temps pour s’abreuver aux connaissances historiques continuellement mises à jour par ses contemporains (publications et thèses déposées), et pour en acquérir de nouvelles. Avec assiduité et minutie, il fréquente et analyse les témoignages d’époque : journaux; sources originales publiées tels les observations et relations de missionnaires et voyageurs, la correspondance officielle, les mémoires et rapports d’administrateurs et d’hommes politiques; affiches, pamphlets, documents iconographiques tels des portraits, peintures, aquarelles, dessins, photographies de la vie quotidienne; cartes géographiques; objets ménagers et vêtements de la vie de tous les jours; œuvres d’artisans et d’artistes tels des sculptures, etc. Par ce travail fouillé et par cette observation attentive, il peut donner autant de place à la vie économique, sociale et culturelle qu’à la vie politique. Il peut recréer chez le lecteur l’atmosphère du passé selon une technique bien à lui : utiliser la trame chronologique pour présenter les grands événements comme ceux de moindre envergure, de même que les acteurs de ces événements, des plus illustres aux plus humbles, en laissant autant que possible la parole aux témoins – par la citation d’extraits de sources –.

L’écrivain et le diffuseur

Jacques Lacoursière est un écrivain et un diffuseur. Il écrit et raconte l’histoire des Québécois en faisant appel à tous les genres et à tous les médias. En 1968, il utilise le genre manuel scolaire pour publier une Histoire du Canada et du Québec 1534-1968, en collaboration avec Jean Provencher et Denis Vaugeois; l’ouvrage, accompagné de commentaires, précisions, explications, définitions et références, remporte beaucoup de succès en librairie; jusqu’en 2001, il connaît de nouvelles éditions qui l’enrichissent en tenant compte de la production historienne des dernières années. De 1962 à 1973, Jacques Lacoursière se laisse tenter, avec Denis Vaugeois et quelques autres historiens, par le journalisme d’un type particulier, le journal historique; coiffé du titre Boréal Express, la publication présente les événements du passé à l’aide de manchettes de journaux, d’annonces, etc. De 1979 à 1982, l’historien adopte la formule du fascicule mis en vente sur une base hebdomadaire – 144 au total –; en collaboration avec Hélène-Andrée Bizier, il livre périodiquement à ses compatriotes, sous le titre Nos racines, des bribes, toujours plus captivantes les unes que les autres, de leur passé. À compter de la fin des années 1960, il participe également, comme recherchiste, rédacteur et animateur, à des émissions radiophoniques et télévisuelles, tels J’ai souvenir encore et Épopée en Amérique : une histoire populaire du Québec.

 

 

Des ouvrages de maturité

Les connaissances acquises au cours de toutes ces années et la pratique continue du métier d’historien permettent à Jacques Lacoursière de livrer entre 1995 et 1997 un ouvrage monumental en quatre tomes, Histoire populaire du Québec, dans une manière bien à lui, c’est-à-dire en reliant les grands événements politiques d’hier à la vie de tous les jours. Cette publication est suivie en 2002 par une grande synthèse parue sous le titre Une histoire du Québec racontée par Jacques Lacoursière. L’historien n’est pas de nature à s’arrêter. Loin de là, il poursuit à l’heure actuelle son Histoire populaire du Québec : la période 1960-1971 est presque terminée, il espère bien s’attaquer sous peu à la période 1972-1982.

 

 

De nombreuses reconnaissances bien méritées

Qui n’a pas déjà consulté les ouvrages de l’historien, pour une date, un événement, une précision, une définition, le contenu d’un document historique, pour acquérir des connaissances nouvelles sur son passé ou bien encore pour meubler ses loisirs. Nulle surprise que les talents de Jacques Lacoursière ont été reconnus à plusieurs reprises. Comme historien bien au fait des questions qu’il traite et comme écrivain au langage précis et soigné, il reçoit en 1996 le prix Pierre-Berton de la Société d’histoire nationale du Canada, en 2002 la Médaille de l’Académie des lettres du Québec et en cette année 2007, le Prix Adagio du Salon du livre de Trois-Rivières et celui des Bouquinistes du Saint-Laurent. Comme gardien et passeur de la mémoire collective, il est décoré en 2002 de l’Ordre national du Québec, en 2003 de l’Ordre national du Mérite de la République française et en 2006 de l’Ordre du Canada et de l’Académie des Grands Québécois; tout récemment encore, il se voit attribuer pour l’ensemble de son œuvre le prix culturel « Samuel de Champlain » par la section canadienne de l’association France-Amériques, l’Institut France-Canada.

Pour en savoir davantage sur le récipiendaire, consulter le site Internet des Prix du Québec.

Une vaste étude sur les soldats des troupes françaises envoyés en Nouvelle-France lors de la guerre de Sept Ans (1755-1760)

Une vaste étude sur les soldats des troupes françaises envoyés en Nouvelle-France
lors de la guerre de Sept Ans (1755-1760)

 

par Marcel Fournier, AIG
Directeur du Projet Montcalm

Présentation

Projet Montcalm

Le marquis de Montcalm
Crédit

En octobre 2006, la Société généalogique canadienne-française (SGCF) a lancé officiellement le Projet Montcalm, un vaste projet de recherches portant sur les soldats des troupes françaises ayant combattu en Amérique entre 1755 et 1760. Le projet a pour objectifs de constituer une base de données exhaustive sur quelque 8 000 soldats et officiers des troupes de terre envoyés en Amérique au cours des années précédant la Conquête et d’en publier les résultats dans un livre commémoratif à paraître en septembre 2009. Cette recherche permettra d’établir avec précision le nombre et les noms des soldats venus en Nouvelle-France, d’identifier ceux qui sont décédés au pays, ceux qui s’y sont établis et ceux qui sont rentrés en France en 1760. Pour chaque militaire, on retrouvera des éléments spécifiques concernant son parcours militaire et civil depuis son engagement en France jusqu’à son décès.

Une coopération France-Canada

Une équipe de chercheurs chevronnés, composée de Jean-Yves Bronze, Suzanne Galaise, Luc Lépine, Rénald Lessard, Micheline Perreault et Marcel Fournier, a été formée afin de réaliser ce projet d’une durée de trois ans. Mme Jessica Bolduc a été engagée à titre d’agente de projet à Montréal. Elle a comme mandat de constituer la base de données. Mme Mireille Pailleux, généalogiste, agit à titre d’agente de projet à Paris. Elle a pour mandat d’effectuer les recherches au Service historique des Armées à Vincennes et de retracer les actes de naissance des soldats dans les archives françaises. M. Marcel Fournier, ex-président de la SGCF, dirige le projet. M. Michel Sementery, président de la Fédération française de généalogie, assure la coordination du projet en France.

 

Le financement du projet

Plusieurs institutions ont accepté de financer cette recherche évaluée à 130 000 $ (95 000 euros) dont la Commission des champs de bataille nationaux du Canada, les Amis des Plaines d’Abraham, le Musée Stewart de l’île-Sainte-Hélène, le Centre d’études acadiennes de l’Université de Moncton, la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, le Ministère de la Défense nationale du Canada, la Fédération québécoise des sociétés de généalogie par l’intermédiaire du Fichier Origine et la Commission de la Capitale nationale du Québec. La Fédération française de généalogie, le Ministère de la Défense de France, les Archives de France et le Souvenir Français assument le financement du projet en France.

 

Des recherches transatlantiques

 

Projet Montcalm 2

Jules Noël, Port de Brest, 1864, huile sur toile.
Crédit

En France, les informations nominatives nécessaires à la rédaction des notices biographiques des officiers et soldats ont été tirées des contrôles militaires du Service historique de la Défense à Vincennes, des listes d’embarquement des troupes à Brest, Rochefort et Bordeaux entre autres, des archives des ports de Rochefort et de Brest et des archives des colonies conservées à Aix-en-Provence. D’autres sources sont également consultées dans le cadre de cette vaste recherche tels les registres de l’Ordre militaire et royal de Saint-Louis et les entrées aux Invalides à Paris. Dans une seconde phase, avec la collaboration des cercles généalogiques français, les registres paroissiaux seront dépouillés afin de retracer les origines familiales des soldats et officiers.

Au Canada, les listes d’arrivée des troupes, les registres paroissiaux, les registres d’hospitalisation, la correspondance de Montcalm avec les autorités françaises et les journaux des combats entre les troupes françaises et britanniques permettent de confirmer la présence des soldats en Nouvelle-France.

 

Des recherches ont aussi été faites dans les archives de la British Library à Londres ainsi qu’à la Huntington Library à San Marino en Californie pour retracer des listes de prisonniers qui ont été échangés entre les autorités françaises et britanniques lors de la guerre de Sept Ans.

 

Les résultats des recherches

Les recherches réalisées dans le cadre du projet Montcalm seront publiées en 2009 par la SGCF qui a confié l’édition du livre de 600 pages à la Société de recherche historique Archiv-Histo de Montréal. Le livre sera diffusé en France par les Éditions Archives et Cultures. En plus d’une synthèse historique de la guerre de Sept Ans en Amérique et d’une présentation des régiments envoyés en Nouvelle-France, le livre comprendra un répertoire alphabétique des quelque 8 000 officiers et soldats qui ont combattu sous les ordres de Montcalm entre 1755 et 1760. Par contre, sont exclus les officiers et les soldats morts ou capturés en mer avant d’arriver en Nouvelle-France ainsi que les soldats des troupes de la Marine.

Le lancement du livre aura lieu à Québec le 14 septembre 2009, date du 250e anniversaire de la mort de Montcalm. Un lancement suivra également en France quelques semaines plus tard. Parallèlement à l’édition du livre commémoratif, une base de données présentera, pour chaque militaire, son parcours civil et militaire depuis sa naissance en France, sa participation à la guerre de Sept Ans en Amérique, son établissement au Canada ou son retour en France en 1760.

Les soldats des troupes françaises en Nouvelle-France lors de la guerre de Sept Ans, titre provisoire du livre, constitue sans doute le plus important projet de recherches sur la guerre de Sept Ans en Amérique. La Société généalogique canadienne-française est donc fière d’avoir initié ce projet de coopération en histoire et en généalogie qui permettra de mieux connaître l’histoire militaire de nos deux pays au XXVIIIe siècle.

 
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TABLEAU 1

Tableau général des effectifs militaires français lors de la guerre de Sept Ans au Canada


Groupes militaires
Au pays 1754
Départ de France
1755-1760
Capturés avant d’arriver
Présence au Canada
Troupes de la Marine
2 779
2 779
Troupes de Terre
6 817
401
6 416
Recrues et volontaires
4 142
1 431
2 711
Total
2 779
10 959
1 832
11 906

L’effort consenti par la France est de 13 738 officiers et soldats lors de la guerre de Sept Ans.

TABLEAU 2

Départs et arrivées des troupes françaises en Nouvelle-France 1755-1760


Ports d’embarquement
Soldats et officiers
Recrues et volontaires
Total au départ
Capturés en mer ou destin inconnu
Arrivés à Louisbourg
Arrivés à Québec
Total au
Canada
Bordeaux
1 264
1 264
391
0
873
873
Brest
6 127
20
6 147
421
1 743
3 983
5 726
La Rochelle
340
340
140
200
200
Nantes
95
95
95
Port-Louis
233
233
183
50
50
Rochefort
690
1 933
2 623
375
1 088
1 160
2 248
Saint-Malo
257
257
227
30
30
Total
6 817
4 142
10 959
1 832
2 881
6 246
9 127
 
 
Sources : Service historique de la Défense, Vincennes ; Archives des Colonies, Aix-en-Provence

Pour plus d’information visitez le site Web : http://www.sgcf.com/comm-montcalm-2007-11.php

Crédit : Bibliothèque et Archives Canada
Crédit : Brest, Musée des Beaux-Arts, photo : Service de presse

Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française

Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française

 

par Laurier Turgeon, directeur
Martin Fournier, coordonnateur
Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française
martin.fournier@celat.ulaval.ca

Les lecteurs de Mémoires vives ont eu l’occasion de prendre connaissance du projet d’Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française dans les numéros précédents. Comme l’Encyclopédie poursuit sans cesse son développement et que les 50 premiers articles seront accessibles sur Internet à compter du printemps 2008, il est opportun de fournir quelques précisions supplémentaires.

 

 

L’organisation de l’Encyclopédie

Rappelons que ce projet a été initié en 2001 par M. Marcel Masse qui était alors président de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs. Après une période de réflexion et de mûrissement qui a donné au projet son assise définitive et confirmé la pertinence de son orientation, l’Encyclopédie a commencé son développement concret en 2005 sous la direction de M. Laurier Turgeon, professeur à l’Université Laval, et la codirection d’Yves Bergeron, professeur à l’Université du Québec à Montréal. Le comité de direction est composé de MM. Marcel Masse, président, Laurier Turgeon, Yves Bergeron et Martin Fournier, coordonnateur du projet. Le comité scientifique, composé de douze membres provenant d’universités québécoises, canadiennes, américaines et françaises, présidé par M. Jacques Mathieu, du Québec, et de M. Philippe Joutard, de France, a quant à lui été formé en 2006. Ce comité a apporté sa contribution et donné son aval à tous les aspects qui assurent l’originalité, l’utilité et la valeur scientifique de ce projet d’envergure.

Depuis 2005, l’Encyclopédie a bénéficié principalement de l’appui financier des gouvernements du Québec et du Canada et de l’Université Laval, sans exclure d’autres sources de financement. De plus, l’Encyclopédie a constitué un important réseau de partenaires scientifiques qui contribuent à la rédaction des articles et à l’enrichissement de ceux-ci au moyen de documents textuels, visuels, sonores et audiovisuels.

 

Encyclopédie 2

 La maison Gabrielle-Roy à Saint-Boniface
Crédit

Mentionnons l’Institut du patrimoine de l’Université Laval, l’Institut français de l’Université de Regina, le Collège universitaire de Saint-Boniface, l’Université de Sudbury, l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques de Moncton, l’Université Sainte-Anne de Pointe-de-l’Église, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, le Musée national des beaux-arts du Québec et Parcs Canada.

L’objectif de production est fixé à 500 articles au total. Le calendrier de réalisation prévu s’étale sur cinq années. À terme, il est prévu qu’une édition papier complètera le site Web de l’Encyclopédie. Quant à la répartition des sujets, le patrimoine immatériel sera privilégié, car il est très abondant et encore peu connu. Cette catégorie de patrimoine comprend les éléments performatifs de la culture, comme les rites, les fêtes, les festivals, les savoir-faire, la mémoire orale, la chanson, la musique et la danse. L’Encyclopédie comprendra aussi un grand nombre d’articles sur le patrimoine naturel et le patrimoine architectural et muséal. Sur le plan géographique, l’Encyclopédie couvrira neuf grandes régions où se trouve concentrée la plus grande part du patrimoine de l’Amérique française, soit le Québec, l’Acadie, l’Ontario, l’Ouest canadien, la Nouvelle-Angleterre, le Mid-Ouest américain, la Louisiane et la Floride, sans oublier l’important patrimoine de l’Amérique française qui se trouve en France.

 

L’Encyclopédie possède déjà son site Web, grâce auquel elle diffusera plus de 50 articles et les nombreux documents multimédia qui les accompagnent, dès le printemps 2008.

 

 

L’orientation de l’Encyclopédie

L’Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française vise à identifier et à présenter les principaux lieux, pratiques et biens patrimoniaux de l’Amérique française, dans les trois grandes catégories définies par l’UNESCO (patrimoines naturel, matériel et immatériel). Le principal critère de sélection des sujets est la valeur d’usage sociale, c’est-à-dire les biens patrimoniaux qui sont les plus valorisés par les communautés elles-mêmes. Les articles d’une longueur moyenne de 2 000 mots chacun sont rédigés par des spécialistes des sujets sélectionnés, dans une forme accessible qui vise un large public. En même temps qu’elle témoigne d’un savoir établi, l’Encyclopédie veut être un lieu de réflexion et d’exploration tant des nouvelles manifestations du patrimoine, des nouvelles manières de le comprendre, que des nouveaux moyens de le communiquer.

Le patrimoine est devenu un phénomène majeur de la vie sociale contemporaine. Il se manifeste à l’échelle locale, régionale, nationale et internationale et il retient de plus en plus l’attention des pouvoirs publics. Il est populaire parce qu’il matérialise le passé et le rend directement accessible, sollicitant les sens et les émotions plus que la raison. On peut dire que le patrimoine reconstitue concrètement le passé et qu’il l’inscrit dans le présent. Il est aussi devenu largement synonyme d’identité, car le patrimoine répond à une demande sociale de racines et de continuité dans un monde de plus en plus caractérisé par la mobilité et les transformations.

 

 

L’attention portée à la «patrimonialisation», ou à la construction du patrimoine

 

Encyclopédie 1

 La statue de Jeanne Mance à Langres, en France
Crédit

Une observation attentive révèle que le patrimoine est une construction, un phénomène qui est fait et refait sans cesse par les acteurs sociaux. L’Encyclopédie vise à mieux faire comprendre ces processus de « patrimonialisation », ou de construction du patrimoine. Il s’agit donc de savoir comment et pourquoi un bien, un lieu ou une pratique devient du patrimoine, de repérer le sens changeant que revêt tel ou tel élément du patrimoine à diverses époques. C’est un défi de taille parce que la patrimonialisation est un processus complexe et que cette approche va à l’encontre des idées reçues. En effet, le patrimoine est généralement présenté comme déjà-là, existant naturellement depuis fort longtemps. La notion classique du patrimoine repose sur l’idée d’origines, de pérennité et d’authenticité, plus encore sur l’idée de transmission et de conservation à l’identique de ces origines.

Certes, cette idée comporte une part de vérité quant à l’enracinement historique du patrimoine. Mais une observation attentive démontre que le patrimoine est souvent constitué d’éléments récents, parfois empruntés à d’autres cultures, puis appropriés et intégrés à la culture de réception par le processus même de la patrimonialisation. Même les éléments anciens sont réinterprétés et leur sens est réactualisé. Par exemple, le simple fait de restaurer un bâtiment transforme très souvent son apparence selon les canons esthétiques du moment, en faisant une place aussi grande au présent qu’au passé.

 

 

Le patrimoine en mouvement pour une encyclopédie vivante

L’Encyclopédie explore donc de façon novatrice cet aspect dynamique du patrimoine et elle porte une attention spéciale aux mouvements et aux mutations, aux mélanges et aux médiations. Loin d’être figé, le patrimoine est un processus de constante recréation et l’Encyclopédie a pour but d’illustrer clairement cette réalité.

Le cas des francophones d’Amérique du Nord représente justement un terrain d’observation très riche pour étudier ce type de phénomènes, dans la mesure où leurs patrimoines sont marqués par des expériences coloniales variées et par de nombreux emprunts aux autres cultures, notamment autochtones, britanniques et américaines, avec lesquelles ils ont été successivement en contact.

L’Encyclopédie se veut une entreprise vivante à l’image du phénomène qu’elle décrit. Elle est participative, interactive, et sa construction progressive se poursuivra sur une période de quelques années, en collaboration avec des dizaines de partenaires et des centaines d’auteurs. Elle comprendra de plus un volet jeunesse qui permettra aux élèves de niveau secondaire de prendre connaissance du patrimoine de l’Amérique française à travers tout le continent, à travers le Canada et dans leur région, puis de diffuser sur le site Web de l’Encyclopédie leur propre vision ou perception de ce patrimoine, en créant de nouveaux contenus et en partageant ceux-ci avec d’autres jeunes, dans une section du site Web spécialement conçue à cette fin.

 

 

Les perspectives de développement des prochains mois

Le premier module jeunesse de l’Encyclopédie sera prêt au mois d’avril 2008 et portera sur le patrimoine lié à la traite des fourrures, principal facteur de développement économique et d’exploration du territoire nord-américain pendant une longue période s’étendant du 17e au 19e siècle.

C’est également au printemps 2008 que le site Web de l’Encyclopédie sera officiellement inauguré et ouvert au public. Parmi les premiers articles qui seront accessibles, on trouve une grande variété de sujets touchant plusieurs régions du continent et répondant aux objectifs de l’Encyclopédie. Voici quelques exemples :

  • L’île aux Basques
  • Les Plaines d’Abraham
  • La bibliothèque classée de P.-J. Olivier Chauveau
  • Les débuts de la chanson populaire enregistrée au Canada français
  • Le pont de Québec
  • Les défilés de la Saint-Jean-Baptiste à Montréal
  • Le tintamarre des Acadiens
  • Grand-Pré en Acadie
  • L’œuvre romanesque d’Antonine Maillet
  • La maison Gabrielle-Roy à Saint-Boniface
  • La toponymie française des voyageurs de la rivière Churchill
  • La danse et la musique du peuple Métis
  • Le collège Saint-Jean à Edmonton
  • La French Prairie, en Oregon
  • Le quartier Beauregard de Bâton-Rouge, en Louisiane
  • Le collège royal de La Flèche, en France (important foyer missionnaire vers le Canada)
  • La mémoire de Jeanne Mance à Langres, en France
  • Saint-Malo et le Canada français

Les projets de développement de l’Encyclopédie en 2008 sont ambitieux. Ils consistent notamment en la rédaction de 100 nouveaux articles et en la concrétisation d’un partenariat avec l’Office national du film qui vise à illustrer un grand nombre de biens patrimoniaux du Canada français au moyen d’une centaine de «clips» de 3 à 5 minutes chacun, tirés des films et des archives filmiques non diffusées de l’ONF, pour ne mentionner que ceux-là. L’équipe de l’Encyclopédie espère que l’ouvrage s’inscrira de façon durable dans l’héritage culturel de l’Amérique française à la faveur de l’année anniversaire qu’est 2008, en tant qu’instrument de mémoire, témoignage du présent et tremplin vers l’avenir.

 

 

Crédit : Photographes Nathalie Gérard et Hubert Pantel
Crédit : Association Langres-Montréal

Répertoire de personnes-ressources

Répertoire de personnes-ressources

 

Par André Dorval
Coprésident de la Commission franco-québécoise sur
les lieux de mémoire communs (CFQLMC) – section Québec

Dans le but de favoriser la diffusion, de part et d’autre de l’Atlantique, de connaissances sur la mémoire franco-québécoise, la CFQLMC a amorcé la constitution d’un répertoire de personnes-ressources disposées à traiter de sujets relatifs à notre Histoire et à notre Mémoire communes, soit verbalement (conférences, entrevues), soit par écrit (articles, textes).

La liste qui est maintenant présentée sur le site Web de la Commission constitue un premier noyau qui sera enrichi progressivement au fur et à mesure des invitations lancées et des réponses positives reçues.

Vous y trouverez les noms, coordonnées et centres d’intérêt de personnes qui ont accepté de figurer sur cette liste.

Les conditions de participation restent à discuter avec les personnes identifiées.

Vos commentaires et vos suggestions sont les bienvenus.
Vous êtes invités à les faire parvenir à Gilles Durand gilles_du@hotmail.com

 

Consultez le Répertoire de personnes-ressources

Une nouvelle rubrique sur le 400e anniversaire de Québec : QUÉBEC 2008 histoire et mémoire communes

Une nouvelle rubrique sur le 400e anniversaire de Québec :
QUÉBEC 2008 histoire et mémoire communes

 

par Marie-Madeleine Devaux
Afin de mettre en valeur les activités qui, dans le cadre du 400e anniversaire de Québec, traiteront de façon toute particulière de mémoire franco-québécoise et d’histoire, la CFQLMC inaugure une rubrique de son site Internet qui aura pour thème Québec 2008.

Vous pourrez y retrouver dans un premier temps les projets et activités des membres et partenaires québécois de la CFQLMC. Au total, près d’une trentaine de projets sur lesquels on peut avoir davantage d’information en allant sur les sites Web indiqués.

Sont également identifiés certains événements de la programmation de la Société du 400e en raison de leur intérêt pour tous ceux et celles qui contribuent à faire connaître et partager notre histoire. Une visite sur le site de la Société du 400e permettra d’en savoir davantage sur chacun de ces projets.

Sans prétention d’exhaustivité, cette rubrique sera mise à jour périodiquement afin de tenir compte de nouvelles informations. Nous y ajouterons prochainement la programmation des activités organisées par nos partenaires français tant sur le territoire français qu’au Québec.

Vos commentaires sont les bienvenus.
Merci de les adresser à la signataire de cette rubrique : Marie-Madeleine Devaux
mmdevaux@ccapcable.com

Logo 400ans Québec
 

COMMISSION FRANCO-QUÉBÉCOISE SUR LES LIEUX DE MÉMOIRE COMMUNS (CFQLMC)

Calendrier des événements en lien avec l’Histoire et la Mémoire communes

à l’occasion du 400e anniversaire de la fondation de Québec

 

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Note : Ce calendrier répertorie les projets mis en œuvre par les organismes québécois membres de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs. Sont également mentionnés par un astérisque certains projets de la programmation de la Société du 400e en raison de leur intérêt pour tous ceux et celles qui travaillent ou se documentent sur les lieux de mémoire communs entre le Québec et la France. Ce calendrier sera enrichi au cours des prochains mois par les projets venant de nos partenaires français.

 

 

JANVIER 2008

 

Journée de l’acte de fondation de Québec : – conférence sur les rôles de Samuel de Champlain et de Pierre Dugua de Mons
7 janvier 2008 –Chapelle historique Bon-Pasteur de Québec,
Société historique de Québec

Exposition – Trésors du temps de la Nouvelle-France : la collection du Musée Stewart –
Inaugurée le 19 octobre 2007, se poursuit jusqu’au 19 octobre 2008- Musée de la civilisation, Québec
Musée de la civilisation

 

 

FÉVRIER 2008

9e Salon des familles souches sous le thème : 400 ans d’histoire familiale
22, 23 et 24 février 2008 à Laurier – Québec
Fédération des familles souches du Québec

Lancement de l’Atlas sur les lieux de mémoire de la Nouvelle-France
Mi-février (à préciser) – Québec
Centre interuniversitaire d’études québécoises – Université Laval
Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine
Université de La Rochelle
Région Poitou-Charentes

MARS 2008

 

12 mars – Présentation de la dictée du 400e dans les écoles participantes
16 mars – Dictée pour le grand public
Association Québec-France

Lancement de l’Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française
Mars 2008 (à préciser) – Québec
CELAT – Université Laval
Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs

Clôture du concours de bandes dessinées pour les 13-17 ans sous le thème : – l’histoire réelle ou fictive d’un personnage de l’Amérique francophone
Association Québec-France

*Inauguration de l’exposition : – À Québec pour toujours, la marque de Champlain
26 mars ( mars à septembre 2008) – Centre d’interprétation de Place Royale
Musée de la civilisation
Société du 400e

AVRIL 2008

 

*Salon international du livre de Québec : – 400 ans de francophonie : des accents d’Amérique aux accents du monde
16-20 avril 2008 – Centre des congrès de Québec
Salon international du livre de Québec
Société du 400e

Pèlerinages des familles souches dans le Vieux-Québec
Du 1er avril au 30 mai 2008
Visite de cinq lieux de mémoire religieux du Vieux-Québec :
Fédération des familles souches du Québec
Église catholique de Québec, paroisse Notre-Dame de Québec
49e Congrès eucharistique international

Congrès annuel de la Fédération des familles souches du Québec
Thème : Faire souche… hier, aujourd’hui et demain.
25-27 avril 2008 – Hôtel Gouverneurs à Québec
Fédération des familles souches du Québec

MAI 2008

 

*Inauguration de l’exposition : – François de Laval, premier évêque de Québec
7 mai 2008 ( 7 mai au 22 mai 2009) – Musée de l’Amérique française
Musée de la civilisation
Société du 400e

Inauguration de l’exposition du Musée du Quai Branly au Musée de la civilisation
Fin mai 2008 (à préciser) ( durée : mai à octobre 2008)
Musée de la civilisation, Québec

Inauguration de l’exposition : -France, Nouvelle-France. Naissance d’un peuple français en Amérique
20 mai 2008 (20 mai-12 octobre)
Pointe-à-Callière, Musée d’archéologie et d’histoire de Montréal

43e Congrès de la Fédération des sociétés d’histoire du Québec
30-31 mai-1er juin 2008 – Québec
Sociétés d’histoire de la région de Québec

Plantation d’un arbre souvenir du 400e à La Rochelle, à Tourouvre en Basse-Normandie à Paris et à Bordeaux pour souligner la présence de familles souches provenant de ces régions. (à confirmer)
Fédération des familles souches du Québec
Conseil de l’industrie forestière du Québec
Ville de Québec
Chacune de ces différentes villes

Plantation au parc de la baie de Beauport de 400 arbres souvenir du 400e représentant 400 familles souches. (date officielle à déterminer)
Dévoilement d’une plaque pour immortaliser l’événement et inauguration du « Boisé des ancêtres »
Fédération des familles souches du Québec
Conseil de l’industrie forestière du Québec
Port de Québec

 

 

JUIN 2008

 

133e Congrès national des Sociétés historiques et scientifiques de France sous le thème : – Migrations, transferts et échanges de part et d’autre de l’Atlantique : Europe, Canada, Amérique
2-8 juin 2008- Québec

Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS)
Institut d’études du patrimoine culturel, Université Laval

Colloque sous le thème : – Quatre cents ans de présence française en Amérique du Nord
3-4 juin 2008 – Québec
Institut d’études du patrimoine culturel, Université Laval
Association internationale des études québécoises (AIEQ)

Déroulement d’activités franco-québécoises :- 2008-Nos rues en fête
15 juin, arrondissement de Sainte-Foy/Sillery
Association Québec –France et régionale des Seigneuries

* Le retour aux sources en lien avec l’arrivée de la Grande Traversée provenant de La Rochelle
28 juin et 6 juillet
Participation des familles souches (à déterminer)
Société du 400e

28e Congrès international des sciences généalogiques et héraldiques sous le thème : – Quête et conquête
23-27 juin 2008- Centre des congrès de Québec
Fédération québécoise des sociétés de généalogie, Société de généalogie de Québec

 

 

JUILLET 2008

 

*Journée de la commémoration du 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec – Visite du Premier ministre de France, monsieur François Fillon – Arrivée du navire Trois-mâts Le Belem au port de Québec
Société du 400e

Journée nationale organisée dans 5000 communes en hommage aux pionniers, ancêtres communs de la France et du Québec; participation des villes et localités jumelées au projet :- Résonnons à l’unisson
3 juillet 2008 – Les 5000 communes françaises
Fédération des familles souches du Québec
Association Québec-France et France-Québec
Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC)

Fondation de la Compagnie des Cent associés destinée à permettre à de jeunes Québécois de découvrir la France
3 juillet 2008 Maison Fornel
Association Québec-France

Inauguration de l’exposition présentant des reproductions d’objets historiques de la période 1608 à 1759
Juillet –août 2008, Maison Fornel, Place Royale, Québec
Association Québec-France

*Pique-nique familial sur les Plaines d’Abraham
6 juillet 2008 – Québec
Grand rassemblement organisé par la Société du 400e.
Collaboration des familles souches
Société du 400e

Rencontre franco-québécoise – Une centaine de Cousins-Cousines français à la rencontre des Québécois
13 juillet 2008 – Québec
Fédération des familles souches du Québec
Comité français des familles racines

*Symphonie à 2008 voix – Histoire des airs populaires partis de France
14-20 juillet 2008 –Scènes du Vieux Québec
19 juillet- Pavillon de la Jeunesse à Expo-Québec
Alliance des chorales du Québec et choristes français
Société du 400e

* Commémoration de l’Héritage maritime du Québec : rendez-vous international des yoles du 400e
24-31 juillet 2008- baie de Beauport , Espace du 400e

Société du 400e

 

 

AOÛT 2008

Commémoration de l’anniversaire de l’arrivée des Ursulines : animation
août 2008 ( à préciser) , Musée des Ursulines de Québec

*Spectacles de chants de marins sur la promenade Samuel-de-Champlain
5-12 août 2008, Promenade Samuel-de-Champlain
Société du 400e

*Marathon des familles souches SSQ
Grande marche de 100 familles pour commémorer l’arrivée des ancêtres.

24 août 2008 – Québec
Marathon des Deux -Rives et Fédération des familles souches du Québec
Société du 400e

 

 

SEPTEMBRE 2008

 

Pèlerinages des familles souches dans le Vieux-Québec
Du 2 septembre au 28 novembre 2008
Visite de cinq lieux de mémoire religieux du Vieux-Québec
Fédération des familles souches du Québec
Église catholique de Québec, paroisse Notre-Dame de Québec
49e Congrès eucharistique international

*Production du Théâtre du Trident : – Marie de l’Incarnation ou La déraison d’amour
16 septembre au 11 octobre 2008, Grand Théâtre de Québec
Société du 400e

 

 

OCTOBRE 2008

 

61e Congrès de l’Institut d’histoire de l’Amérique française
23-25 octobre 2008 – Québec
Institut d’histoire de l’Amérique française
Département d’histoire – CELAT, Université Laval

 

 

NOVEMBRE 2008

 

Congrès du 65e anniversaire de la Société généalogique canadienne-française sous le thème : – De Champlain à Montcalm : Mémoire de la Nouvelle-France
23-25 octobre 2008 – Montréal
Société généalogique canadienne française

 
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Pour ajouter, retirer ou préciser une activité :

Marie-Madeleine Devaux

mmdevaux@ccapcable.com

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POUR UN CALENDRIER COMPLET
VISITEZ LE SITE WEB DE LA SOCIÉTÉ DU 400e

Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal, présente jusqu’au 27 avril 2008 une exposition sur les rébellions de 1837-1838

Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal,
présente jusqu’au 27 avril 2008 une exposition sur les rébellions de 1837-1838

 

par Gilles Durand

À l’occasion du 170e anniversaire des rébellions de 1837-1838 dans le Haut et le Bas-Canada, le musée Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal, présente, sous le titre 1837.1838, Rébellions, Patriotes vs Loyaux, une exposition sur les soulèvements qui ont mis en opposition francophones et anglophones dans le Bas-Canada. L’activité est d’envergure. Elle met en montre, jusqu’au 27 avril 2008, 190 artefacts empruntés à une quarantaine d’établissements canadiens et de collectionneurs privés.

 

Des pièces de nature variée pour une nouvelle interprétation des soulèvements

Les pièces présentées sont de nature très variée : correspondance, journal de Caroline Debartzch, fille du seigneur de Saint-Charles, Pierre-Dominique Debartzch, album de dessins et de textes de Patriotes emprisonnés, portraits, imprimés, objets matériels variés, tels une courtepointe, une épée avec fourreau, un fusil de chasse du 18e siècle, et nous pourrions allonger la liste. Certaines pièces sont plus connues, d’autres beaucoup moins. L’ensemble cependant, prenant en considération les facteurs politique, économique et social qui ont entouré les rébellions, constitue une nouvelle mise en contexte et rend possible une nouvelle interprétation des affrontements qui ont conduit à la pendaison de douze Patriotes et à l’exil d’une soixantaine d’autres en Australie. Pour sûr, les visiteurs y découvriront des faits nouveaux et aussi le pourquoi du lieu du déroulement des opérations, la région de Montréal, alors que la Chambre d’assemblée siégeait à Québec. Ils pourront enfin connaître plus intimement certains personnages dont le nom est passé à l’histoire, sinon à la toponymie.

 

Qu’en est-il de notre lien avec la France?

 

Exposition rebel

Le Vieux de ’37 par Henri Julien
Crédit : Wikipédia

L’exposition contribue à enrichir et à maintenir vivante la mémoire des ancêtres français, eux qui avaient fait leur révolution quelque cinquante années plus tôt. Mentionnons à titre d’exemple l’Acte de Québec de 1774 (première édition imprimée au Québec en 1780), l’Acte constitutionnel de 1791 (exemplaire imprimé à Québec en 1797) qui ont trait à l’héritage français des Québécois, la religion catholique, les lois civiles (la loi de 1791 ne stipulant rien au sujet du statut de la langue). Soulignons aussi au passage une traduction intitulée Droits de l’Homme remontant au 18e siècle; l’ouvrage a pour auteur l’écrivain anglais Thomas Paine saluant la Révolution française de 1789. Le visiteur pourra même y admirer l’œuvre célèbre de l’artiste Henri Julien, Le Vieux de ’37; l’estampe, créée en 1880, a servi à orner un poème d’Octave Crémazie, Le Vieux Patriote, faisant partie de La légende d’un peuple publiée en 1877. Le poème lui-même se démarque autant que l’illustration : il constitue un rappel élogieux du patriotisme de ceux qui se sont laissés guider par l’amour de la patrie héritée de la vieille France et qui ont placé au-dessus de tout l’obtention d’une république démocratique indépendante de l’Empire britannique.

 

D’autres activités pour rappeler et supporter la mémoire franco-québécoise

Tout au long de l’hiver 2008, d’autres activités sont prévues pour aider les visiteurs de l’exposition à faire la part des choses, à distinguer ce qui constitue l’imaginaire du réel et à soupeser les motifs qui ont pu animer les Patriotes de l’époque, la quête de la démocratie et du gouvernement responsable de même que la préservation du caractère français du Québec. Mentionnons, parmi les activités apparaissant à l’agenda, deux conférences, une de France Saint-Jean, doctorante en histoire de l’art, sur « un récit de l’imaginaire », une autre de Jean-Marie Fecteau, historien, sur les rébellions envisagées sous l’angle « démocratie et nation ».

 

Visiter le site Internet de Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal

Les visiteurs sont invités à se rendre sur le site Internet du musée pour des informations additionnelles sur l’exposition de même que sur les activités qui l’accompagnent.

D’importantes découvertes archéologiques sur le site de Pointe-à-Callière

D’importantes découvertes archéologiques sur le
site de Pointe-à-Callière

 

par Gilles Durand

Le musée de Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal reçoit en 2007 le prix Conservation and Heritage Management Award de l’Archaeological Institute of America. Par cette distinction, l’organisme américain veut reconnaître l’excellence des activités de recherche de l’institution sur le lieu de fondation de Montréal de même que la qualité de son programme de conservation et de mise en valeur.

 

Les traces d’une présence amérindienne et française importante

 

Découverte pointe calliere

Fouilles des structures de maçonnerie associées au fort de Ville-Marie
Crédit photo : Alain Vandal, Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal

Les fouilles, effectuées depuis 2002 sur le site du musée de Pointe-à-Callière, ont permis la mise à découvert d’importantes traces d’une présence amérindienne et française remontant aux origines de Montréal, en 1642, et même auparavant : vestiges de fondation du fort de Ville-Marie, d’un puits creusé dans la place d’armes et d’un four à pain, céramiques domestiques françaises et québécoises, pierres à fusil, pipes à fumer, pointes de projectiles taillées dans le cuivre, etc. De telles découvertes viennent suppléer à l’absence d’archives écrites. Elles confirment l’emplacement exact du fort de Ville-Marie démoli en 1674 et la construction ultérieure de la résidence du gouverneur Louis-Hector de Callière, qui a succédé au premier bâtiment vers 1695. Elles rendent tout à fait plausible l’hypothèse d’une halte faite par Champlain à cet endroit dès 1611. Elles témoignent également d’une présence importante des premières nations sur le site de Pointe-à-Callière, venues pour parlementer avec les administrateurs coloniaux et pour échanger leurs peaux contre des objets importés de France. C’est là une confirmation du rôle de la métropole actuelle, Montréal, comme plaque tournante du commerce dès le 17e siècle.

 

 

Un partenariat riche de retombées pour tous ceux qui y participent

Les fouilles ont été réalisées par l’École de fouilles archéologiques de Pointe-à-Callière. L’École résulte d’un partenariat, à l’initiative du musée de Pointe-à-Callière, entre ce dernier, le Département d’anthropologie de l’Université de Montréal, la Ville de Montréal et le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine. L’entente est bénéfique pour tous. Côté enseignement et recherche universitaires, les professeurs peuvent percer davantage les mystères de la préhistoire et de la protohistoire du Nord-Est américain, et leurs étudiants y trouver matière à études et recherche pour leur mémoire de maîtrise ou pour leur thèse de doctorat. Côté muséologie, le personnel de Pointe-à-Callière peut, au contact d’autres spécialistes et archéologues, s’enrichir de même que l’institution dont il fait partie.

 

 

Le musée de Pointe-à-Callière s’impose comme un partenaire culturel indispensable dans le milieu montréalais

Les travaux réalisés en partenariat permettent au musée d’enrichir ses collections et ses connaissances sur les premiers temps de la fondation de Montréal par Paul Chomedey de Maisonneuve et Jeanne Mance en 1642 et même auparavant. Les découvertes réalisées au cours des fouilles viennent combler la rareté des sources écrites sur la présence amérindienne et française en territoire québécois. Elles permettent au musée de proposer au public montréalais un programme enrichi d’expositions et de publications. Tous y gagent en bout de piste. Les Montréalais peuvent utiliser leurs loisirs pour remonter à leurs origines, souvent beaucoup plus anciennes qu’ils ne croyaient. Le musée quant à lui se présente de plus en plus comme gardien et diffuseur incontournables de la mémoire sur les origines de la métropole, au point qu’il peut envisager aujourd’hui un plan de mise en valeur et de conservation in situ associé à un projet d’agrandissement de ses installations.

Pour des informations additionnelles, les lecteurs sont invités à se rendre sur le site Internet du musée.

Les Canadiens et leurs passés

Les Canadiens et leurs passés

 

Jocelyn Létourneau
Titulaire de la Chaire de recherche du Canada
en histoire et économie politique du Québec contemporain
Université Laval

Les canadiens et leurs passés

Crédit

Lancé au printemps 2006, le projet « Les Canadiens et leurs passés » est une alliance de recherche universités-communauté (ARUC) rassemblant sept chercheurs1, quinze collaborateurs, six universités et, pour le moment, une dizaine de partenaires de la communauté2. De manière générale, c’est la question du rapport que les Canadiens entretiennent avec le passé qui intéresse les participants à ce projet. Quelle conscience les Canadiens ont-ils du passé? Comment font-ils usage de l’histoire dans leur vie quotidienne? Dans quelle mesure les références au passé jouent-elles un rôle actif dans la construction de leurs identités individuelles et collectives au présent? Voilà quelques-unes des questions abordées dans le cadre de ce projet quinquennal aux orientations novatrices et aux retombées majeures.

 

Financé grâce à une subvention importante du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSHC), ce projet est généreusement soutenu par l’Université Laval. Il a pour point de départ une vaste enquête pancanadienne qui permettra d’accumuler des masses de données inédites sur plusieurs aspects de la relation que les Canadiens cultivent à l’endroit du passé.

Menée sous l’égide de l’Institute for Social Research de l’Université York, à Toronto, cette enquête permettra de joindre, par voie téléphonique, quelque 2 000 Canadiens habitant l’une ou l’autre des principales régions du pays – les provinces atlantiques, le Québec, l’Ontario, les Prairies, la Colombie-Britannique. Cette enquête générale, la plus ambitieuse en son genre jamais réalisée au Canada, sera complétée par quatre enquêtes dirigées vers des groupes particuliers : les Autochtones des Prairies ; les Acadiens du Nouveau-Brunswick ; les habitants de quatre grandes villes du Canada (Montréal, Toronto, Vancouver, Calgary) ; et les populations néocanadiennes de la région de Peel, en Ontario. Une fois le travail accompli, ce qui devrait être le cas vers la fin de l’année 2007, il sera possible d’établir de fructueuses comparaisons avec des enquêtes similaires faites aux États-Unis, en Australie et en Europe.

Au cours des cinq années que durera le projet (mais celui-ci peut être reconduit…), les partenaires de l’alliance multiplieront les initiatives de recherche pour mieux saisir les modes d’interaction qui lient les Canadiens au passé. Une insistance particulière sera mise sur les applications pratiques des travaux. Plusieurs questions seront approfondies dans ce contexte. Par exemple : que retiennent les visiteurs qui, en moins de trente minutes en moyenne, parcourent une exposition à caractère historique? Quels sont les avantages et les limites des foires d’histoire comme mode de transmission des connaissances sur le passé, en particulier auprès des jeunes et de leurs familles? Dans quelle mesure le travail sur la mémoire et sur l’histoire peut-il influencer la réintégration sociale de communautés portant un passé de victime ou vivant un présent de marge? Jusqu’à quel point les populations sont-elles réceptives aux discours historiques véhiculés par les producteurs culturels de masse – cinéma, télévision, Internet, etc. ?

Et encore : lorsqu’ils se livrent à des activités touchant au passé, les Canadiens cherchent-ils d’abord à s’amuser ou visent-ils à renouer avec un monde disparu dont ils se sentent les héritiers? Quand ils fouillent le passé, ne serait-ce qu’en dilettante, quelles sources les Canadiens consultent-ils en premier lieu? À qui font-ils confiance pour s’informer de ce qui fut? Aux institutions publiques? Aux spécialistes? Aux témoins d’époque – quand la chose est possible? Alors que la société canadienne est marquée par une diversification croissante de sa population, quelles visions les Canadiens ont-ils maintenant de l’histoire du pays et quelle importance accordent-ils à cette histoire? Ces représentations sont-elles en voie d’actualisation, de transmutation, de dilution par rapport à ce qu’elles étaient précédemment? Varient-elles selon le lieu d’habitation, l’âge, le sexe, le revenu, la religion, la langue, la culture première de tout un chacun?

Par l’entremise d’une foule d’activités de formation, d’échanges d’expertise, de groupes de discussion, de recherche et de diffusion des connaissances, notamment sur un mode électronique3, l’ARUC « Les Canadiens et leurs passés » favorisera un dialogue fécond entre tous les intervenants liés à la production et à la transmission du savoir historique, que ces théoriciens et praticiens évoluent dans les ministères, les musées ou les écoles, qu’ils soient engagés dans des parcours académiques ou publics, qu’ils fréquentent l’histoire en amateur ou en professionnel.

 

 

1 – Jocelyn Létourneau (Laval), chercheur principal ; Margaret Conrad (UNB), Kadriye Ercikan (UBC), Gerald Friesen (Manitoba), Delphin Muise (Carleton), David Northrup (York), Peter Seixas (UBC), cochercheurs. [ Retour au texte ]
2 – Association d’études canadiennes, Association des musées canadiens, Association of Heritage Industries, Newfoundland & Labrador, Canada West Foundation, Fondation Historica, Kamloops-Thompson Regional Historica Fair, Musée acadien (Université de Moncton), Musée de la civilisation, Peel Heritage Complex (Brampton, Ont.), Union of British Columbia Indian Chiefs. [ Retour au texte ]
3 – Pour suivre les activités de l’alliance, on consultera avec profit le site. [ Retour au texte ]
On peut également s’abonner au bulletin de liaison de l’alliance en écrivant à l’adresse jocelyn.letourneau@celat.ulaval.ca [ Retour au texte ]
Crédit : Chaire de recherche du Canada en histoire du Québec contemporain
ARUC « Les Canadiens et leurs passés »
CELAT, Université Laval

Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) célèbre 2008 en mettant en valeur la cartographie du continent nord-américain

Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ)
célèbre 2008
en mettant en valeur la cartographie du continent nord-américain

 

par Gilles Durand

À l’approche du 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec par Champlain en 1608, les gouvernements et les organismes et institutions publiques et privés se sont mis à l’œuvre pour programmer des activités de commémoration et de célébration. Progressivement, ils ont porté leur regard au-delà de la capitale pour prendre en compte la présence française sur l’ensemble du continent nord-américain. La planification a dépassé le rappel du simple souvenir de l’arrivée de Champlain en 1608 pour raviver la mémoire des faits et gestes de tous ces Français, commerçants de fourrures, missionnaires, navigateurs, militaires, explorateurs, voyageurs, qui ont poussé toujours plus loin leurs explorations sur un continent aux limites restées longtemps inatteignables.

 

Une approche nord-américaine

Gardienne d’une large portion de la mémoire franco-québécoise, BAnQ présente, dans la dernière livraison (no 73, automne 2007) de ses Chroniques, À rayons ouverts, la partie de sa programmation 2008 axée sur la cartographie du continent nord-américain. Trois grands éléments sont retenus : un site Internet consacré aux cartes et plans de beaucoup enrichi, une publication de prestige et une exposition.

 

Un espace virtuel spécial pour les cartes et plans

Reflet de la richesse des ressources cartographiques de BAnQ et du grand nombre de lieux de conservation et de diffusion, le site qui leur est consacré sur le portail de BAnQ, comprend une page d’orientation vers cinq grandes sections. La première est constituée de la Description des collections qui s’enrichissent régulièrement des versements faits par les ministères et organismes gouvernementaux en vertu de la Loi sur les archives, des exemplaires remis par les éditeurs conformément au dépôt légal, et des entrées par voie de donation. Les collections cartographiques constituent un ensemble impressionnant réparti dans onze édifices différents : 55 000 documents composant la collection patrimoniale du Centre de conservation (rue Hoyt) et comprenant des cartes de la Nouvelle-France, des plans d’assurance-incendie et des cartes topographiques révélant le Québec d’hier et d’aujourd’hui, accessibles au moyen du catalogue Iris; 190 000 cartes et plans conservés dans un réseau de neuf centres d’archives, dont ceux de la capitale et de la métropole, produits depuis le 17e siècle, livrant de l’information depuis le niveau du lot, de la seigneurie et du canton jusqu’à l’ensemble du territoire national, accessibles au moyen du guide Pistard (très prochainement le guide sera en mesure de livrer de l’information au niveau de la pièce); 3 000 cartes géographiques récentes disponibles à la Grande Bibliothèque, faisant partie de la Collection universelle de prêt et de référence.

 

Des ressources électroniques à portée du doigt

Parmi les trois autres sections consacrées aux Ressources électroniques de BAnQ, aux Ressources électroniques externes et aux services et aux exigences liés à la Reproduction, la deuxième mérite que nous nous y arrêtions. Elle présente les ressources cartographiques de BAnQ mises à la disposition du grand public et des chercheurs sous forme électronique. Elle revêt un intérêt particulier en raison de trois nouvelles collections thématiques récemment rendues accessibles sur Internet : quelques milliers de plans d’assurance-incendie de villes et villages du Québec (1876-1957); des cartes topographiques, plus de 300, représentant le territoire québécois dans la première moitié du 20e siècle; dernier ensemble à souligner tout particulièrement à l’approche de 2008, la collection America, quelques centaines de cartes géographiques de l’Amérique du Nord, réalisées ou publiées avant 1800, destinées à accompagner la publication et l’exposition.

 

Une publication de prestige

La dernière section est consacrée aux Publications, en fait une seule, la publication de prestige lancée en novembre 2007. Portant le titre La mesure d’un continent : atlas historique de l’Amérique du Nord, 1492-1814, elle est destinée à accompagner l’exposition Ils ont cartographié le continent qui sera en montre à la Grande Bibliothèque du 19 février au 14 septembre 2008. Pour présenter l’ouvrage, fruit d’une collaboration de BAnQ avec une maison d’édition, les éditions du Septentrion, et de la participation de la Bibliothèque nationale de France (BnF), la revue Chroniques laisse tantôt la parole, tantôt la plume aux trois auteurs : Denis Vaugeois, historien, éditeur, auteur de nombreuses publications destinées autant au monde scolaire qu’au grand public; Raymonde Litalien, déjà auteur d’un ouvrage qui a acquis ses lettres de noblesse, Les explorateurs de l’Amérique du Nord, 1492-1795; Jean-François Palomino pour qui les ressources cartographiques de BAnQ n’ont plus de secret.

 

La mesure d'un continent

La mesure d’un continent se démarque des ouvrages antérieurs par l’ancienneté, le grand nombre et la variété des pièces présentées. Il renferme 200 cartes et gravures anciennes provenant de témoins oculaires, commerçants de fourrures, missionnaires, etc., et de cartographes de cabinet – qui ont dessiné à partir de rapports déjà préparés sans jamais traverser l’océan –. Il reconnaît davantage l’importance de la contribution au tracé et à la dénomination du territoire par ceux qui se sont gagné la réputation de « ne jamais perdre leur étoile », les Amérindiens. L’ouvrage inscrit également la cartographie du continent dans un nouveau cadre spatial et temporel : il dépasse les frontières de la Nouvelle-France d’avant 1760 pour prendre en compte les explorations menées par les Anglais à partir de la baie d’Hudson et par les Américains sur leur territoire qu’une vente de Napoléon avait presque doublé; le fil conducteur, maintenant axé sur la découverte d’un passage vers l’Asie à travers le continent, repousse la chronologie jusqu’en 1814, année où les explorateurs atteignent le Pacifique.

 

La cartographie du continent et bien plus

Les célébrations du 400e comprennent également une exposition qui sera en montre à compter du 19 février 2008 comme nous l’avons mentionné précédemment. Toutefois, la programmation de BAnQ ne se limite pas à la cartographie d’un continent sur lequel les Français ont laissé des marques de leur présence. D’autres expositions et activités sont prévues. Soulignons, par exemple, dans un autre domaine une contribution majeure : le dévoilement du prototype du portail Internet qui donnera accès à des millions de pages des journaux et revues francophones du 19e et du début du 20e siècle. Le portail est une réalisation de BAnQ pour le nouveau Réseau francophone des bibliothèques nationales numériques. L’événement aura lieu en octobre 2008 lors de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage.

Pour des informations additionnelles, les lecteurs sont invités à se rendre sur le portail de BAnQ et à consulter plus particulièrement la 73e «chronique» de BAnQ (la revue devrait être disponible sous peu sur Internet).

 

 

Crédit : Éditions Septentrion

Le Québec à l’honneur en Périgord

Le Québec à l’honneur en Périgord

 

par Bernard Emont
Directeur administratif
Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs

Dans le cadre des activités de commémoration des migrants du Périgord au Québec conduites par l’association Périgord-Québec, celle-ci a procédé les 8 et 9 septembre 2007 à sa deuxième session de l’apposition de plaques sur divers monuments afin de contribuer à réactiver une mémoire commune souvent bien tombée en sommeil. Huit plaques ont ainsi pu être posées concernant plusieurs soldats : Thomas Emery, dit Coderre ; Pierre Dextra dit Lavigne ; Jean Bellet, dit Gazaille ; François Dupuis, dit Jolicoeur – les deux premiers appartenant au régiment de Carignan-Salières et ayant choisi de se fixer au Québec une fois leur mission accomplie . À côté de ces militaires et de simples colons comme Jean Mozière et Jean-Armand Ouvrard, la mémoire de personnages plus remarquables futévoquée, comme celle de Louis de Buade, comte de Frontenac et de Palluau, célèbre gouverneur de la Nouvelle-France, de l’abbé François Fénelon, demi-frère du « Cygne de Cambrai », prêtre de l’ordre de Saint-Sulpice, parti en 1667 évangéliser les farouches Iroquois.

Ces cérémonies commémoratives furent l’occasion pour un certain nombre de passionnés de traverser une bonne partie du Périgord, du sud au nord, du Périgord rouge au Périgord noir, et d’en admirer les paysages lumineux, changeants, mais toujours de très beaux villages, aux splendides maisons de charpente, aux églises et aux charmes très diversifiés : de Bergerac, Eymet, Cahuzac, pour le sud, à Sarrazac vers le nord, en passant par Saint-Astier, Aubeterre et Montagrier. Des petits groupes chaleureux se joignirent à ces occasions aux membres permanents de la caravane, et les élus locaux avaient tenu à manifester leur intérêt personnel d’une présence active et nombreuse.

 

Perigord

De gauche à droite, Gisèle Olive, généalogiste,
Fleurant Emery et son fils François, Daniel
Garigue, député-maire de Bergerac, Bernard
Emont, directeur administratif de la CFQLMC,
Maurice Teulet, président de Périgord-Québec,
Edith André, Jean Chagneau, vice-président
du Conseil Général de la Dordogne, François
Boudy, trésorier
Crédit : Régionale Périgord-Québec (Association France-Québec)

Plusieurs institutions nationales et internationales étaient aussi venues honorer les cérémonies : la Délégation générale du Québec à Paris avait délégué sa plus haute instance après celle du délégué, en la personne de Robert Trudel, son Premier Conseiller. L’association France-Québec avait envoyé sa présidente, Marie-Agnès Castillon, tandis que la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, à défaut de P.A Wiltzer (son président) et de G. Pilleul.(son secrétaire général) empêchés, était présente en la personne de Bernard Emont (nouveau directeur administratif). Les instances régionales étaient, elles aussi, bien représentées à travers le Président Maurice Teulet, le vice-président Vanancie de Périgord-Québec, le député maire de Bergerac, M. Garrigues, le conseiller général de la Dordogne, M. Jean Chagneau.

Monsieur Trudel devait rappeler l’idée que la commémoration, qui permet de rendre un juste hommage aux valeureux pionniers du passé, était un tremplin vers l’avenir; le dynamisme du passé était aussi un tremplin vers l’avenir, le dynamisme, l’esprit de risque et d’aventure, l’aptitude aux projets novateurs de ceux-ci nourrissant, naturellement, l’action de leurs homologues du temps présent.

 

Mme Castillon, pour sa part, soulignait « l’obscur et patient labeur » qui sous-tend pareilles commémorations et qui permet d’ancrer, plus durablement, l’amitié et la solidarité franco-québécoises. B. Emont, quant à lui, mettait en lumière le rôle de promotion de ces travaux joué par la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, son effort de structuration et sa contribution à « la cathédrale de mémoire », notamment à travers deux gros chantiers éditoriaux (celui du Dictionnaire des lieux de mémoire communs et des cartes régionales, ainsi que celui de la vie quotidienne des Français au Québec) et sa contribution au Centre d’interprétation sur les migrations, de La Rochelle.

Au total, un exercice de commémoration parfaitement réussi, comme l’on souhaiterait en voir beaucoup d’autres dans le futur (notamment en 2008), alliant convivialité et recherche scientifique, mémoire collective et tourisme, rappel d’échanges privilégiés entre deux peuples frères, dont c’était là une occasion supplémentaire de s’apprécier.

Journées commémoratives des 7, 8 et 9 septembre 2007 – compte rendu en format PDF.

La Commission de toponymie du Québec rend un hommage spécial aux anciens combattants en officialisant le nom Autoroute du Souvenir

La Commission de toponymie du Québec rend un hommage spécial
aux anciens combattants en officialisant le nom
Autoroute du Souvenir

 

par Gilles Durand

Le 7 novembre 2007, la Commission de toponymie du Québec (CTQ) rend publique une décision récemment prise. Elle désigne sous le nom Autoroute du Souvenir un tronçon de l’autoroute 20. Le tronçon est long de 70 kilomètres. Il court de Rivière-Beaudette, à la frontière de l’Ontario, jusqu’à l’échangeur Turcot à Montréal.

 

Une désignation toponymique commémorative

 

Autoroute

Segment principal: 521 kilomètres (321 milles)
Crédit : Wikipédia, l’encyclopédie libre

La CTQ fait connaître sa décision à l’approche du jour du Souvenir célébrant, le 11 novembre, la fin de la Première Guerre mondiale. Le moment ne peut être mieux choisi pour rendre hommage aux anciens combattants : les 61 082 Canadiens tombés sur les champs de bataille lors de cette guerre meurtrière, les 42 042 autres décédés au cours de la Deuxième Guerre mondiale de même que tous ceux qui ont été impliqués dans des conflits ultérieurs ou le sont encore. Cette portion de l’autoroute 20 se prête bien à une telle désignation toponymique commémorative, tracée à proximité d’un hôpital pour vétérans à Sainte-Anne-de-Bellevue et d’un cimetière où sont inhumés d’anciens combattants à Pointe-Claire.

 

 

La participation de la Légion royale canadienne

Par cette décision, la CTQ met en application une double politique : enrichir le paysage toponymique du Québec par le rappel de personnages et d’événements marquants; favoriser la participation du milieu au processus de création des toponymes. Elle donnait en effet suite à une demande qui lui avait été adressée par la Légion royale canadienne. Fondé en 1925, cet organisme poursuit plusieurs objectifs : aider les anciens combattants dans le besoin; apporter un soutien aux militaires qui sont en service actif; s’impliquer dans la communauté canadienne dans le cadre de divers programmes; honorer la mémoire des anciens combattants, la maintenir vivante, l’enrichir et la célébrer.

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