Bulletin n°22, octobre 2007
Le 133e congrès national des sociétés historiques et scientifiques :
Bulletin no 26, septembre 2008
Le 133e congrès national des sociétés historiques et scientifiques :
une occasion d’identifier, mettre en contexte et valoriser les lieux de mémoire franco-québécois
par Gilles Durand
Le Comité des travaux historiques et scientifiques met en réseau, sur le territoire de l’Hexagone, sociétés savantes, universités, organismes de recherche, d’érudition et de protection du patrimoine. Chaque année, il organise un congrès pour permettre aux chercheurs de faire le point sur leurs travaux en cours et de présenter leurs nouveaux projets. Étant donné le 400e anniversaire de fondation de Québec, il a choisi de tenir l’événement dans cette ville.
Le 133e congrès s’est déroulé du 2 au 6 juin 2008. Placé sous la présidence de Jean Duma (volet scientifique du congrès) et de Laurier Turgeon (comité d’organisation), il a choisi le thème de la construction du monde atlantique, soit les migrations, transferts et échanges de part et d’autre de l’Atlantique. Près de 400 intervenants ont traité, entre autres, des maillons de cette chaîne qui relie la France au Québec et à l’Amérique française, et que l’histoire n’a jamais pu briser . La rencontre fut un franc succès, tant par le nombre de conférenciers que par la participation d’un auditoire nombreux et des plus intéressés.
L’histoire : la construction de l’espace atlantique français
Le 400e ne pouvait être mieux choisi pour retracer l’évolution des liens entre la France, le Québec et, plus largement, l’Amérique française. Du côté de
Présentation du Projet golfe du Saint-Laurent et Centre-Ouest français, Nicolas Landry, Université de Moncton, 4 juin 2008
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Présentation du Projet golfe du Saint-Laurent et Centre-Ouest français, Jacques Péret, Université de Poitiers, 4 juin 2008
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Crédit: Gilles Durand |
l’Amérique, les relations débutent au 16e siècle, par l’occupation du littoral atlantique, les « Terres neufves ». Les pêcheurs français de morue viennent y faire sécher leurs prises. Par là, ils contribuent à faciliter la navigation océanique et, par leurs établissements saisonniers de séchage, ils constituent autant d’avant-postes pour la recherche de la mer de l’Ouest, pour la connaissance et la cartographie du continent, pour l’évangélisation des premiers occupants et pour l’établissement d’une population de langue française. Par la suite, les liens avec la mère patrie sont maintenus, les nouveaux arrivés devant y faire appel pour combler des besoins de base en céramiques, terres cuites, grès régionaux, soins de santé, produits pharmaceutiques, etc.
En retour, les migrants fournissent à la mère patrie les ressources dont elle a besoin, la morue, les fourrures, des cartes géographiques, des connaissances scientifiques et techniques, des spécimens sur les plantes, la flore, la faune du nouveau continent. Bien souvent, les ports littoraux français sont des portes d’entrée pour les produits coloniaux qui sont distribués à l’intérieur de l’Hexagone par les fleuves et des rivières. Ils permettent par là aux Français, quelles que soient leur condition et leur résidence, de s’approprier le Nouveau Monde et de participer à la construction de l’espace atlantique français.
Les échanges entre l’Ancien et le Nouveau Monde constituent un champ de recherche où il y a encore beaucoup à découvrir. Des projets ont été présentés, par exemple l’étude comparée des échanges humains, matériels et culturels entre le Centre-Ouest français et le golfe du Saint-Laurent, menée dans une perspective maritime et littorale, par les laboratoires des universités de Poitiers, La Rochelle et Moncton; un colloque a été tenu à Brouage et à La Rochelle en 2007, un prochain le sera à Shippagan, Nouveau-Brunswick, en 2009. L’avenir s’annonce prometteur.
Lancement de deux publications sur les lieux de mémoire : des éclairages complémentaires
L’histoire met en contexte les lieux de mémoire et les utilise comme illustration. À leur tour, les travaux sur les lieux de mémoire enrichissent les connaissances historiques par leurs analyses et la mise en réseau de ces lieux. Le 133e congrès ne pouvait être meilleure occasion pour lancer deux publications sur les lieux de mémoire communs à la France, au Québec et, plus largement, à l’Amérique française :
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l’une sur support papier, Les traces de la Nouvelle-France au Québec et en Poitou-Charentes, sous la direction de Marc St-Hilaire, Alain Roy, Mickaël Augeron et Dominique Guillemet (Les Presses de l’Université Laval, Québec, 2008), mais prenant appui sur un portail Internet L’inventaire des lieux de mémoire de la Nouvelle-France …au Québec …en France;
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l’autre sous forme de site Internet, l’Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française, sous la direction de Laurier Turgeon et d’Yves Bergeron, mais prévoyant éventuellement une diffusion sur support papier.
Ces deux publications complémentaires partagent plusieurs caractéristiques en commun :
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Elles ont vu le jour à l’initiative de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs. Elles ont été réalisées par des spécialistes du domaine qui ont repris le bâton du pèlerin, faisant état d’« un savoir établi et consacré » et des dernières découvertes, dans un style limpide et accessible et dans une présentation magnifiquement illustrée;
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Elles livrent des analyses détaillées de repères mémoriels forts, à l’occasion débordant l’angle disciplinaire (site, bien immobilier, bien mobilier, traces documentaires), investis par les Français et les descendants de Champlain, de part et d’autre de l’Atlantique, en Poitou-Charentes – des extensions étant prévues dans d’autres régions de la France –, au Québec, dans les provinces canadiennes et en territoire américain, par exemple la Place-Royale qui devient place du Marché à ses heures, l’île aux Basques, Grand-Pré en Acadie, les plaines d’Abraham et la guerre de Sept Ans;
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Elles dégagent des lieux de mémoire des thèmes et des catégories pour accroître les possibilités de réseautage de ces lieux – autrement que par le seul territoire –, pour les arrimer sous des angles particuliers, par exemple production et échanges, lieux de pouvoir et de diplomatie, patrimoine matériel, patrimoine immatériel, personnage historique, lieu identitaire, littérature;
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Elles englobent les différents supports des lieux de mémoire, le patrimoine naturel, le patrimoine bâti, le patrimoine documentaire, par exemple l’organisation contemporaine de l’espace au Québec, les collections manuscrites, imprimées et muséales du Séminaire de Québec;
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Elles lèvent le voile sur une dimension incontournable des lieux de mémoire, les repères immatériels, intangibles – créneau important de l’Encyclopédie –, au moyen de biographies de personnages qui se sont démarqués au point de constituer autant de symboles identitaires, telles Catherine de Saint-Augustin, Jeanne Mance; par des études sur la toponymie de la rivière Churchill, sur le théâtre tel le Cercle de Molière;
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Elles mettent en lumière le processus de patrimonialisation, c’est-à-dire les visages multiformes de la mémoire collective qui oublie, rejette dans l’ombre, embellit, et qui, par voie de conséquence, modifie à travers le temps la physionomie de l’héritage patrimonial dont elle s’est portée responsable, par exemple la Place-Royale, les plaines d’Abraham et la guerre de Sept Ans, Dollard des Ormeaux, le réseau des Sociétés Saint-Jean-Baptiste et le Mouvement national des Québécois;
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Elles mesurent la profondeur de la mémoire collective, qui peut remonter à la découverte du Canada, dater du 19e siècle ou bien encore avoir été créée dans la décennie 1950, par exemple les trappeurs francophones des Plaines et des Rocheuses étatsuniennes au cours du 19e siècle, la nouvelle tradition que constitue le Tintamarre en Acadie remontant au tournant des années 1970-1980;
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Elles localisent également les lieux de mémoire dans l’espace, leur résonnance au niveau du pays, de la nation, d’une région, d’un groupe en particulier (la mémoire savante), par exemple la représentation de l’identité canadienne chez les diplomates écrivains, ces trappeurs francophones, cités plus haut, des Plaines et des Rocheuses étatsuniennes autour de 1800, le réseau des Sociétés Saint-Jean-Baptiste.
Le lecteur est invité à consulter les sites Internet de l’Inventaire et de l’Encyclopédie qui s’enrichissent régulièrement et dont découlent les présentes publications. Il y trouvera de l’information additionnelle sur des caractéristiques qui leurs sont propres, les créneaux sur lesquels ils mettent l’accent, mais toujours un même champ de recherche à approfondir et à valoriser, cet héritage commun, apporté par Champlain, actualisé, développé et enrichi en terre d’Amérique.
Fête des pionniers haut-marnais de l’Amérique du Nord
Bulletin no 26, septembre 2008
Fête des pionniers haut-marnais de l’Amérique du Nord
Langres 24 juin- 400ans de Québec
par Jean-Paul PIZELLE
Président des Amitiés Nord-Américaines
de Champagne-Ardenne
Profitant de la fête nationale du Québec, l’Association LANGRES-MONTRÉAL-QUÉBEC a organisé une importante manifestation en présence de plus de 200 personnes pour célébrer
Jean-Paul PIZELLE et Gilbert PILLEUL, conférencier
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Mme Françoise BERTHET, Maire-adjointe de Narcy
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de g à d : Mme Christine HENRY, |
Crédit : Jean-Paul PIZELLE |
le 400e anniversaire de Québec. Parmi les invités, une trentaine de maires et adjoints représentant les 72 pionniers de Haute-Marne partis en Amérique du Nord aux 17e et 18e siècles. L’ensemble de la manifestation a bénéficié de l’active présence de monsieur le Sénateur Charles Guené, président de l’Association des maires de Haute-Marne. Une magistrale conférence de Gilbert Pilleul, secrétaire général de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC), débuta la soirée dans la salle d’Honneur de l’Hôtel de Ville de Langres. Illustrée de nombreux documents pertinents, la conférence mit en valeur le rôle essentiel joué par Samuel de Champlain dans la fondation de Québec.
À la Ferme Ste-Anne, au pied de la Cité de Jeanne Mance, après un tir nourri d’arquebuses, le président Jean-Paul Pizelle lança la plaquette rassemblant les 72 pionniers et leurs 41 communes. Ce travail, illustré d’une photo de chaque lieu, est une des bases du futur volume Champagne-Ardenne-Alsace-Lorraine de la collection « Ces villes et villages de France, berceau de l’Amérique française ». Puis une série de chants du 17e, notamment amérindiens, retentirent, interprétés par un chœur du groupe Montéclair. Chaque représentant des Communes reçut un parchemin réalisé par une artiste calligraphe attestant la naissance des pionniers dans leurs lieux respectifs. Puis le groupe Dulcilmer exécuta une série de danses d’époque. Enfin, 400 ballons bleus et blancs s’élevèrent dans le ciel. Le message emporté par l’un d’eux fut retrouvé vers Nuremberg (Allemagne). Le repas champêtre animé par un orchestre permit d’attendre les feux de la St-Jean qui éclairèrent la soirée sous un ciel étoilé.
De nombreux maires ont décidé d’encadrer et de présenter leurs parchemins dans leur mairie. Preuve, si besoin était, de la fierté des Haut-Marnais de savoir que de valeureux pionniers ont contribué à construire le Québec et l’Amérique du Nord d’aujourd’hui.
Plusieurs actions mémorables de la section française de la Commission
Bulletin no 26, septembre 2008
Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs – section France
par Bernard Émont et Gilbert Pilleul
I-Plusieurs actions mémorables pour l’année du 400ème anniversaire de la fondation de la ville de Québec
L’inauguration du musée de la « Tour de la Chaîne » à La Rochelle
A l’initiative de la Commission et de l’un de ses membres éminents Didier Poton, Doyen de la Faculté des lettres et des Sciences humaines de l’Université de La Rochelle, a été conduit à bonne fin le projet de « Centre d’interprétation : Mémoire de la migration France- Québec », avec le concours du Centre des monuments nationaux. Cette Tour, en grande partie désaffectée, a été convertie en musée des départs vers le Québec et la Nouvelle-France, sur trois étages (dont le dernier suspendu pour pallier des défaillances de construction), et avec une savante utilisation iconographique de la partie haute de chaque étage, pour présenter les migrations des populations, l’imaginaire qui les portait, les âges et conditions sociales des individus qui les composaient, ainsi que les péripéties du voyage : un projet pilote du point de vue muséographique qui a été inauguré en grande pompe les 7 et 8 mai derniers en présence d’éminents représentants du Canada et de la France, notamment, pour le premier, la Gouverneure générale du Canada, madame Michaëlle Jean, le ministre de la Santé et des Services sociaux, monsieur Philippe Couillard (du Gouvernement du Québec) et pour la seconde, la ministre de la Culture et de la Communication, madame Christine Albanel, et la présidente de la Région Poitou-Charentes, madame Ségolène Royal.
Cette inauguration s’est faite devant un grand concours de peuple (certains parlent de 100 000 personnes), mobilisé en outre par deux autres évènements : le départ d’une cinquantaine de voiliers pour rallier Québec, -avec dans plusieurs tonnelets symboliques d’une région viticole, des messages à destination des « cousins » d’outre-Atlantique-, ainsi que le transport à Québec, pour y être exposée, d’une reproduction géante du livre des Voyages de Champlain.
Le lancement de l’Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française
Le projet de l’Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française a été présenté dans un des salons de l’Assemblée nationale, au Palais Bourbon, le 18 avril 2008.
Cette manifestation s’est tenue en ce lieu prestigieux grâce à l’appui de M. Pierre Lasbordes, député de l’Essonne, président du groupe d’amitié parlementaire France Québec ainsi qu’au concours très efficace apporté pour sa réalisation par le secrétaire administratif du groupe, M. Jean Gérald Renard.
Elle a bénéficié du soutien de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs dans ses composantes française et québécoise ainsi que de celui de la Société héritage de Champlain.
Présidée par M. Lasbordes, en présence de S.E. l’ambassadeur du Canada, M. Marc Lortie et de M. Wilfrid Licari, Délégué général du Québec, elle a réuni plus de cent cinquante personnes.
Après que Marcel Masse, président de la société héritage de Champlain, eût fait l’historique du projet dû à son initiative, et souligné les raisons de celle-ci, Laurier Turgeon, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine à l’Université Laval, directeur de l’Encyclopédie, et Yves Bergeron, codirecteur, directeur des Études supérieures en muséologie à l’Université du Québec à Montréal, firent connaître l’état des travaux en cours et le programme des années à venir.
L’Encyclopédie, rappelèrent-ils, a pour objet grâce à la participation des meilleurs spécialistes sur la question, de présenter le patrimoine, matériel et immatériel, des Francophones des différentes régions du continent nord-américain. En plus de faire œuvre d’un savoir établi et consacré, elle se propose d’être un lieu de réflexion et d’exploration sur la manière dont se constitue le patrimoine. Le choix a été fait d’une encyclopédie électronique en ligne. Ainsi les articles qui la constituent (une cinquantaine à ce jour, quelque cinq cents en phase finale) sont illustrés à l’aide de documents iconographiques, sonores et audiovisuels et pourront être améliorés grâce aux échanges entre le comité de rédaction, les auteurs et les lecteurs.
À titre d’illustration, à partir de la base de données située à l’Université Laval, le site de l’Encyclopédie fut affiché sur grand écran, avec quelques-uns des articles déjà réalisés.
En conclusion de la réunion, Pierre-André Wiltzer, coprésident de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, et Philippe Joutard, membre de celle-ci ainsi que du conseil scientifique de l’Encyclopédie, dirent leur satisfaction de voir bien engagé un projet de cette ampleur. Un projet nécessaire qui, soulignèrent-ils, est dans la droite ligne de l’objectif que s’étaient fixé les gouvernements français et québécois lors de la création de la Commission : renforcer entre Français et Québécois leurs liens exceptionnels ancrés dans une histoire commune, mais, dont a remarqué Philippe Joutard, ils conservent souvent une mémoire quelque peu différente.
Tous les intervenants ont relevé particulièrement l’aspect novateur de la démarche choisie qui doit permettre autour du patrimoine de l’Amérique française de créer une communauté dynamique de chercheurs, d’usagers, de lecteurs, et de contribuer ainsi à ce que mieux informé l’on se comprenne mieux.
La présentation du projet s’est achevée de façon très chaleureuse autour d’un «verre de l’amitié».
L’Hommage à Québec en Sorbonne, le 23 juin dernier : compte rendu et remerciements.
C’est plus de 200 personnes qui ont accepté, le 23 juin 2008, de troquer le soleil radieux, pour les caissons dorés et les fresques du grand salon d’honneur de la Sorbonne, en hommage à Québec, à l’occasion du 400ème anniversaire de la fondation de Québec par Champlain. Témoignage incontestable, quoi qu’en dise, du potentiel de mobilisation que suscite cette « France du Nord », œuvre de tant de pionniers, dont le premier fut Champlain, et où s’écrivirent des pages parmi les meilleures de la France ancienne.
En lever du rideau, quelque 160 élèves de plusieurs écoles de Paris devaient nous replonger, à travers chansons et ballades, aux sources d’un imaginaire commun, où la bravoure des jeunes tambours voisine avec la fantaisie des marquis Carabi, où les rêves amoureux se mêlent aux vols d’oiseaux (alouette, colombe, rossignol…), au cœur de jardins aux lauriers fleuris, ou sous la chênaie des « claire fontaine ». Tout cela habilement marié à des airs plus contemporains, extraits des œuvres de Gilles Vigneault, de Félix Leclerc ou de Robert Charlebois.
Un premier débat lancé par Gilbert Pilleul devait permettre à Yannick Resch, professeur de littérature québécoise à Aix-en-Provence et à Claudine Bertrand, écrivaine et Directrice de la revue Arcades, de souligner le rôle de pionnière joué par la femme dans l’histoire du Québec.
Ensuite, Gilbert Pilleul demanda à Albert Jacquard et à Hubert Reeves, d’aborder le thème : « Quel avenir pour nos enfants ? » L’accord fut immédiat pour dire que ce n’est pas la planète qui est malade mais qu’il appartient aux hommes de prendre conscience que l’avenir de leurs enfants dépend de leur prise de conscience aujourd’hui de la nécessité de modifier radicalement leur rapport à l’environnement.
Plus intemporel, en fin d’après-midi, fut l’hommage à l’écriture de langue française, à l’occasion de la remise du prix Léopold Sédar Senghor de poésie à Fernand Ouellette, puis celui de l’association Gaston Miron, remis à Marie-Claure Bancquart, et le prix Gérald Leblanc à Serge Patrice Thibodeau. Prix remis par Sylvestre Clancier, président de la Nouvelle Pléiade.
Après un cocktail, l’assistance se retrouva dans le grand salon d’honneur pour entendre un concert de musique française avec le chœur « Figure Humaine » dirigé par Denis Rouger, accompagné au piano par Sara Beucler ; concert alimenté d’extraits de Ravel, Duparc, Debussy, et entrecoupé de lectures de poèmes du Québec à partir d’une sélection d’une vingtaine d’auteurs, sélection faite avec le concours de Bernard Emont.
Au total, comme l’ont noté maints spectateurs, une journée équilibrée, à l’image d’un pays où le futur, voire le futurisme, côtoie souvent les souvenirs, où le pragmatisme se mêle au rêve et les projets de l’ère technologique à la persistance d’une culture fortement attachée à ses racines.
La Commission tient à remercier ses partenaires pour cette journée : l’Organisation Internationale de la Francophonie, l’Ordre des Palmes Académiques et la Délégation Générale du Québec sans oublier l’Université de Paris-IV Sorbonne.
II- L’action de la Commission s’est en outre manifestée, plus indirectement, par le soutien qu’elle a accordé à plusieurs initiatives comme le cours consacré, à la MSH de Paris, pendant tout un semestre, avec l’intervention de multiples spécialistes, à l’introduction à l’Amérique française, le Colloque du GRECA en Sorbonne (Groupe de recherche sur les écrits canadiens anciens) consacré cette année aux « Mythes fondateurs de l’Amérique française », aux XVIIème, XVIIIème et même XXème siècles, à l’exposition de l’association Visualia (filiale de La Poste) portant sur la Nouvelle-France et l’émission de timbres pour commémorer sa naissance, et la reconstitution à Fort Barraux d’une partie du Régiment de Carignan-Sallières, venu en 1663 au secours de la Nouvelle-France, avec le concours des régions qui avaient œuvré à sa formation : Savoie, Piémont, Suisse lausanienne, Alsace, etc.
III- Parmi les manifestations soutenues par la Commission sont encore à venir les Rencontres de Blois, où le Québec sera l’invité d’honneur du Salon du livre (et l’objet de plusieurs tables rondes en marge de celui-ci) les 11,12 et 13 octobre prochains ; la fête de la Nouvelle-France de Condé en Brie (3-4 octobre) ; et en marge du lancement des livres de « Villes et villages de France, berceau de l’Amérique française », le colloque « La mémoire au regard de l’Histoire » et les fêtes de la Nouvelle-France, à Aix-en-Provence, les 24 et 25 octobre.
La Francophonie, le dialogue des cultures et la mémoire. Mise en contexte
Bulletin no 26, septembre 2008
La Francophonie, le dialogue des cultures et la mémoire.
Mise en contexte
L’adoption en octobre 2005, par l’Unesco, de la Convention sur la promotion et la protection de la diversité des expressions culturelles [entrée en vigueur le 18 mars 2007 – voir http://portal.unesco.org/la/convention.asp?KO=31038&language=F#1 , a consacré une mobilisation internationale en faveur d’un traitement spécifique des biens et services culturels dans le cadre d’une économie de plus en plus mondialisée.
Succès diplomatique pour la Francophonie et ses membres, notamment la France et le Québec, ce temps fort marque aussi une réussite éclatante pour les défenseurs de la culture et du droit des États d’adopter et de mettre en œuvre des politiques culturelles.
On retiendra surtout de cette Convention internationale qu’elle contribuera à protéger les biens et services culturels des règles de libéralisation des marchés, parce que ces biens et services jouissent d’une double nature en étant aussi porteurs d’identité et véhicules d’un imaginaire propre.
Il est significatif à cet égard que l’un des principaux points de litige dans l’avènement d’un consensus international, par ailleurs remarquable au point d’arrivée, ait été l’articulation entre la Convention et les règles commerciales.
Ce qui est moins connu cependant, c’est que, parmi les arguments au soutien de la protection et de la promotion de la diversité des expressions culturelles, figurait également la protection des traditions et de la mémoire. En effet, les industries culturelles véhiculent les fruits d’une création contemporaine comme elles véhiculent également des traditions.
Sans confondre le champ de la Convention sur la promotion et la protection de la diversité des expressions culturelles avec celui d’une autre convention de l’Unesco portant sur le patrimoine immatériel, il demeure que la création et la transmission d’un imaginaire et de composantes identitaires reposent largement sur les industries culturelles, donc sur les biens et services culturels.
Dans l’article intitulé « La Francophonie et le dialogue des cultures : de l’exception culturelle à la française à la Convention de l’UNESCO [», l’auteur, Aurélien Yannic, décrit la genèse de ce grand succès diplomatique pour la Francophonie qu’est la Convention sur la promotion et la protection de la diversité des expressions culturelles.
La rédaction
L’ordonnance de Villers-Cotterêts
Bulletin no 26, septembre 2008
L’ordonnance de Villers-Cotterêts
(Août 1539)
par Françoise Hildesheimer
Conservateur en chef à la Section Ancienne
Archives nationales de France
La France a connu plusieurs mouvements de réformation du royaume jalonnés par les ordonnances de 1254, 1303, 1356, 1413, 1439, 1539 (Villers-Cotterêts), 1561 (Orléans), 1566 (Moulins), 1579 (Blois) qui traitent essentiellement de la réforme de la justice, premier attribut de la puissance du roi. L’idée que la justice constitue la fin véritable de l’autorité souveraine, donc le fondement de l’autorité royale, avait en effet pour conséquence directe une gestion essentiellement judiciaire de l’État : les agents du roi furent d’abord les juges qui ont également des fonctions de « police » (d’administration), le premier réseau administratif est judiciaire, et l’action administrative s’opère par le canal de procédures judiciaires; les grandes ordonnances dites de réformation sont donc naturellement consacrées à l’exercice de la justice.
L’« ordonnance générale sur le fait de la justice, police et finances » a été prise par François Ier en août 1539 à Villers-Cotterêts (dans l’actuel département de l’Aisne) « pour aucunement pourvoir au bien de notre justice, abréviation des procès, et soulagement de nos sujets ». Ses 192 articles ont été rédigés par Guillaume Poyet, chancelier de France de 1538 à 1542 (ce qui fait qu’elle est parfois connue sous le nom de Guilelmine). Ordonnance de réformation de la justice, elle contient des dispositions relatives à la compétence des tribunaux (avec visée de restriction de la juridiction des cours ecclésiastiques), à la procédure civile et pénale (renforcement du caractère secret de la procédure inquisitoire notamment), aux formalités judiciaires… C’est par ce biais qu’elle touche indirectement au droit des personnes, un domaine dans lequel la législation royale ne s’aventure guère directement, en laissant le terrain aux coutumes et à la législation canonique; ce très progressif investissement du droit privé par la loi du roi est à mettre en relation avec le développement contemporain d’une conception « absolutiste » de l’État qui se fait à travers la définition contemporaine, par Jean Bodin, de la souveraineté indivisible dévolue au roi.
L’ordonnance de Villers-Cotterêts est essentiellement connue par ses articles 50 et 51 qui posent les fondements du futur service public de l’état civil en prescrivant aux curés la tenue de registres de baptême et de sépulture (« Art. 51. – Aussi sera fait registres, en forme de preuve, des baptêmes, qui contiendront le temps et l’heure de le nativité, et par l’extrait dudict registre, se pourra prouver le temps de majorité ou minorité, et sera pleine foy à ceste fin. ? Art. 52. – Et afin qu’il n’y ait faute auxdits registres, il est ordonné qu’ils seront signés d’un notaire, avec celui desdicts chapitres et couvents, et avec le curé ou vicaire général respectivement, et chacun en son regard, qui seront tenus de ce faire, sur peine des dommages et intérêts des parties, et de grosses amendes envers nous. »), et, davantage encore, par ses articles 110 et 111 interdisant l’usage du latin comme langue judiciaire et juridique et prescrivant que « tous arretz ensemble toutes autres procédeures, soyent de noz cours souveraines ou autres subalternes et inférieures, soyent de registres, enquestes, contractz, commissions, sentences, testamens et autres quelzconques actes et exploictz de justice, ou qui en dépendent, soyent prononcez, enregistrez et délivrez aux parties en langage maternel françois, et non autrement. »
La portée de cet article particulièrement concis mérite d’être cernée avec précision. Il s’inscrit dans une suite de décisions royales visant à remplacer le latin par les langues vulgaires pour la rédaction des coutumes et des actes de justice (ordonnances de Montils-lès-Tours de 1454, de Moulins en 1490…). Précisons bien qu’il ne s’agissait en rien de préfigurer la politique à venir de la Révolution et d’imposer le français à l’ensemble du royaume en en extirpant les langues nationales, puisque cette disposition ne concernait que la langue du droit et de l’État sans aucune incidence sur les pratiques linguistiques d’ordre privé pour lesquelles la diversité a prévalu jusqu’à la fin de l’Ancien Régime.
En ce qui concerne l’état civil, il faudra attendre l’ordonnance de Blois en 1579 pour que l’enregistrement des naissances, mariages et décès soit prescrit de manière générale, conformément aux dispositions contemporaines du Concile de Trente.
On connaît deux expéditions originales de l’ordonnance de Villers-Cotterêts (Archives départementales de l’Isère, B 3189 et Archives départementales des Bouches-du-Rhône, B 8315) ; elle fut enregistrée par le parlement de Paris le 6 septembre 1539 (Archives nationales, X1A 8613, fol. 182 v°-198). On en trouvera l’édition scientifique dans : Académie des Sciences morales et politiques. Ordonnances des Rois de France. Règne de François Ier, tome IX, 3e partie, mai-août 1539, Paris, Éditions du CNRS, 1983, p. 650-628. Une publication sur parchemin est accessible dans la base Archim des Archives nationales.
On en trouvera aussi le texte sur ce site.
Nouvelle présidente du Comité Archives
Nouvelle présidente du Comité Archives
La Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (Québec) est heureuse d’accueillir Mme Hélène Cadieux comme nouvelle présidente du Comité archives, à compter du mois d’octobre 2007. Mme Cadieux joint nos rangs avec une connaissance approfondie des archives et des fondements de la mémoire franco-québécoise.
Détentrice d’une maîtrise en histoire et d’un diplôme de deuxième cycle en administration publique, Mme Cadieux a œuvré dans plusieurs services d’archives : Séminaire de Sherbrooke, Centre de recherche en civilisation canadienne-française de l’Université d’Ottawa, Archives nationales du Canada et Archives nationales du Québec, devenue depuis 2006 Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ). Elle agit à l’heure actuelle, à l’intérieur de BAnQ, comme directrice de la Direction du conseil et de l’action régionale. Mme Cadieux a aussi enseigné la gestion et la mise en valeur du patrimoine archivistique et documentaire au Collège de l’Outaouais.
Mme Cadieux a exercé, entre autres, une présence active au sein de l’Association des archivistes du Québec et de ses différents comités, telles affaires professionnelles, organisation des congrès annuels, revue Archives. Sa participation à ce dernier comité est à souligner, ayant préparé des articles sur des sujets reliés au domaine de l’archivistique et ayant partagé, en 2004-2005, la responsabilité de la coordination d’un numéro spécial sur les archives des francophonies.
Le président sortant du Comité archives, M. Michel Dufresne, passe le témoin pour prendre une retraite bien méritée, sans nous quitter toutefois. Sa présence continuera à être d’autant plus importante à la Commission que sa carrière au ministère de la Culture et des Communications et à Bibliothèque et Archives nationales du Québec lui a permis d’acquérir de solides connaissances sur plusieurs volets de la mémoire franco-québécoise : archéologie, patrimoine bâti, patrimoine immatériel, patrimoine industriel, archives, et d’inscrire son nom sur plusieurs publications comme auteur ou comme coordonnateur. Nous le remercions bien sincèrement pour le support apporté à la Commission et nous nous réjouissons qu’il ait accepté avec empressement de poursuivre son engagement.
Au nom de la Commission, je souhaite la plus cordiale bienvenue à la nouvelle présidente.
André Dorval
Coprésident
CFQLMC, section Québec
Bilan du Comité Jeunesse
Bilan du Comité Jeunesse
Composition du comité
Le Comité se compose actuellement des membres suivants, la plupart étant des figures nouvelles :
Stéphan Vallée, | président |
Madeleine Bourgeois, | O.F.Q.J. |
Claudine Déom, | Université de Montréal |
Marie-Blanche Fourcade, | Institut du patrimoine |
Isabelle Larivière, | Parcs Canada |
Christian Morissonneau, | U.Q.T.R. |
Il tentera d’élargir la participation du milieu en invitant de nouveaux membres à s’y joindre.
Bilan de la dernière année
Le but principal du Comité jeunesse est d’établir un réseau de professionnels, reconnus pour leur expertise dans leur domaine et intéressés à la thématique du patrimoine et de la jeunesse franco-québécoise. Il vise à stimuler des initiatives par des manifestations, des travaux, des recherches, des stages, etc.
Au cours de la dernière année, le chantier principal était le projet des « Classes du patrimoine France-Québec ». À la suite d’une mission d’exploration dans la région Poitou-Charentes à l’été 2006, le président, avec l’aide d’un groupe de travail bénévole, a développé un projet d’échange pour des élèves de niveau secondaire. Après une année de travaux et de rencontres (septembre 2006 à juin 2007), le projet n’a pu être poursuivi dû au manque d’inscriptions des élèves québécois et conséquemment au retrait de l’institution scolaire. De plus, malgré les représentations auprès de divers paliers gouvernementaux et de commanditaires ciblés, le projet n’a pu obtenir le soutien financier nécessaire pour être réalisé adéquatement.
Le Comité a donc déclaré forfait auprès du groupe français qui, pour sa part, n’avait pas souffert des mêmes difficultés. En effet, le soutien financier de l’administration régionale (Poitou-Charentes) a permis d’assurer une participation constante (tant financière qu’au niveau des ressources humaines) et ce, sous la responsabilité de M. Jocelyn Sala.
Compte tenu que le but premier du Comité est de susciter des initiatives et non de réaliser des projets, le président a procédé à sa restructuration et a invité les membres à réfléchir ensemble sur ce que devraient être les grandes orientations du Comité.
Plan d’action
Après réflexion et échange, le Comité s’entend sur le plan d’action suivant :
- La Commission apparaissant peu connue des jeunes, le Comité aurait intérêt à développer un projet de diffusion adéquat;
- Un groupe de l’Université Laval sous la direction de M. Marc St-Hilaire poursuit actuellement la préparation d’un inventaire des lieux de mémoire franco-québécois. L’inventaire pourrait être utilisé comme point de départ d’un programme d’éducation au patrimoine dans les écoles;
- Il apparaît préférable d’associer le Comité à des partenaires du milieu universitaire. Ceux-ci peuvent compter sur de l’aide financière pour la réalisation de recherches-action ou de projets; ils bénéficient aussi de la logistique, de structures administratives et d’encadrement adéquates pour permettre la réalisation de stages ou travaux dirigés;
- Le Comité salue l’initiative de l’Université d’été sur le patrimoine qui en est à sa onzième édition. Il souhaite être en mesure de préparer une présentation de la CFQLMC lors de la prochaine édition prévue à Québec en 2008;
- Le Comité juge prioritaire de procéder rapidement à une analyse des initiatives de mise en valeur du patrimoine destinées au jeune public afin d’éviter les dédoublements.
Le Comité se réunira le 30 octobre 2007 à 13h à l’Université du Québec à Montréal, Pavillon DC, 279 rue Ste-Catherine Est, salle 2300.
Stéphan Vallée, président
Terrebonne, le 17 septembre 2007
Premier volet du Grenier de l’Histoire SSQ Les Grands d’aujourd’hui racontent ceux d’hier
Premier volet du Grenier de l’Histoire SSQ
Les Grands d’aujourd’hui racontent ceux d’hier
Crédit : Commission de la capitale nationale du Québec |
D’octobre 2007 à novembre 2008, la Commission de la capitale nationale du Québec propose une passionnante série de rencontres entre un membre de l’Ordre national du Québec et un personnage de l’histoire du Québec qui l’a particulièrement inspiré.
Alphonse Desjardins, Maurice Richard, le frère Marie-Victorin, Mgr François-de-Laval, René Lévesque et bien d’autres reprendront vie à travers cette série de douze spectacles historiques, musicaux et théâtraux présentée à la salle Raoul-Jobin du nouveau Palais Montcalm, en collaboration avec l’Ordre national du Québec, la Société du 400e anniversaire de Québec et la Société du Palais Montcalm. Quatorze membres de l’Ordre national du Québec se prêteront au jeu, dont Guy Laliberté, Albert Millaire, Claude Béland, Jean-Claude Poitras et Mgr Maurice Couture.
Le président et directeur général de la Commission de la capitale nationale, M. Jacques Langlois, est heureux de constater que le Tribunal de l’Histoire ait ouvert la voie à cette remarquable série de soirées-spectacles : « En prenant appui sur la collaboration exemplaire de l’Ordre national et du Palais Montcalm et soutenus par le groupe SSQ et la Société du 400e, nous sommes en mesure de proposer aux Québécois une programmation superbe, dans un lieu qui l’est tout autant », a-t-il mentionné lors du lancement de la programmation qui a eut lieu le 12 juin au Palais Montcalm.
Les gens intéressés peuvent s’abonner à l’ensemble de la saison pour seulement 70 $ incluant les taxes et les frais de service. Les billets individuels pour chacun des douze spectacles seront en vente à partir du 15 septembre 2007 au coût de 12 $ incluant les taxes et les frais de service.
Pour information et abonnement : billetterie du Palais Montcalm (418) 641-6040.
Québec vue par Kedl. 400 ans de passion
Québec vue par Kedl. 400 ans de passion
Le 3 juillet dernier, dans la foulée des activités entourant le 399e anniversaire de Québec, le 400e faisait déjà parti de la fête! En avant-goût des célébrations de 2008, la Société s’est associée à plusieurs partenaires pour vous présenter l’exposition « Québec vue par Kedl. 400 ans de passion ».
Un hommage à un grand photographe d’ici
Depuis maintenant 400 ans, Québec bat au rythme d’une histoire qui l’a élevée au rang de joyau du patrimoine mondial. Lieu de rencontres, porte ouverte sur le cœur de l’Amérique et terre d’adoption, Québec et ses attraits sont comme un diamant serti dans un paysage qui ne laisse personne indifférent.
Eugen Kedl, originaire d’Autriche, est arrivé à Québec en 1954. Il a eu immédiatement le coup de foudre pour la ville et pour le Québec. Depuis maintenant plus de 50 ans, il parcourt sa ville d’adoption pour en tirer des images saisissantes qui ont fait la renommée de ce photographe unique. Mentionnons que M. Kedl a reçu aujourd’hui même, des mains de la mairesse Andrée P. Boucher, la médaille de la Ville de Québec remise annuellement, à l’occasion de la fête de la fondation de Québec, à un citoyen s’étant distingué. Il devient ainsi la douzième personne à recevoir cet honneur.
En grandes dimensions
Crédit photo : Eugen Kedl |
Les photographies de l’exposition « Québec vue par Kedl. 400 ans de passion » sont des œuvres originales inédites réalisées selon le procédé de « giclées » sur toile, une technique qui consiste à imprimer de façon numérique, avec des encres pigmentées, des œuvres d’art et des photographies. Ce procédé permet d’exploiter de grandes dimensions tout en donnant des couleurs et une qualité d’impression supérieures à toute autre méthode d’impression.
Les quelque 60 photographies inédites sont une véritable exploration de la ville. Accompagnées des textes de Denis Angers, les œuvres entraînent le visiteur dans un univers visuel que l’œil du photographe Eugen Kedl transforme en art le plus pur : celui d’un humaniste qui regarde une ville par l’objectif du beau et du grandiose. Édifices, places publiques, parcs et grands espaces prennent un relief que la sensibilité de l’artiste fait découvrir avec étonnement et fascination. Les 400 ans d’existence de Québec sont bellement illustrés par ce panorama visuel enrichi du point de vue qu’offre sur la ville l’Observatoire de la capitale, situé au 31e étage de l’édifice Marie-Guyart.
L’exposition « Québec vue par Kedl. 400 ans de passion » se poursuivra jusqu’en 2008 avec l’ajout d’une trentaine de nouvelles œuvres, en collaboration avec l’Ambassade d’Autriche à Ottawa.
Une exposition à voir
L’exposition Québec vue par Kedl. 400 ans de passion est présentée à l’Observatoire de la capitale jusqu’en octobre 2008 et elle est comprise dans le prix régulier d’admission.
Heures d’ouverture – Observatoire de la capitale
- Du 24 juin à l’Action de Grâces (mi-octobre) : tous les jours, de 10 h à 17 h
- De l’Action de Grâces (mi-octobre) au 23 juin : du mardi au dimanche, de 10 h à 17 h
On peut joindre l’Observatoire de la capitale au numéro de téléphone suivant : (418) 644-9841.
Source : Société du 400e anniversaire de Québec
Les Rendez-vous de l’histoire de Blois vous invitent au Salon du livre de Blois le dimanche, 21 octobre 2007, de 10h30 à 12h.
Les Rendez-vous de l’histoire de Blois vous invitent
au Salon du livre de Blois
le dimanche, 21 octobre 2007, de 10h30 à 12h.
Les Rendez-vous de l’histoire de Blois ont déposé sur leur site Internet une carte postale d’invitation à votre intention. Dans la cadre de la sortie, aux éditions du Septentrion, de l’ouvrage La Mesure d’un continent. Atlas historique de l’Amérique du Nord 1492-1814 (Raymonde Litalien, Jean-François Palomino et Denis Vaugeois), Québec Édition vous invite à un débat sur l’implication des Français dans la cartographie et la mesure de l’Amérique du Nord.
Cette carte postale constitue une invitation plus large. Elle vous convie sur le site Internet des Rendez-vous de l’histoire.
Le Festival de Blois comprend en effet plusieurs volets :
- le Salon du Livre auquel se rattache le débat ci-dessus;
- des conférences, échanges, etc. centrés sur le thème de la programmation, soit pour 2007 l’OPINION. Information, rumeur, propagande;
- enfin une programmation d’autres activités, conférences, etc. non reliées au thème principal, mais ne renfermant pas moins un grand intérêt pour la connaissance du fait français dans l’espace atlantique, par exemple un débat sur l’apport de l’ingénieur militaire Vauban, « acteur critique du Siècle de Louis XIV », à l’occasion de la publication intégrale de ses Oisivetés.
L’histoire vous sera aussi présentée sous des formes moins conventionnelles, par exemple des expositions, etc.Vous êtes intéressés aux Rendez-vous, alors consultez le site Internet du festival . Et pourquoi ne pas vous abonner au Newsletter électronique; vous serez continuellement tenus informés des derniers développements.
Gilles Durand
France Nouvelle-France. Naissance d’un peuple français en Amérique. Une exposition itinérante au Canada et en France
France Nouvelle-France.
Naissance d’un peuple français en Amérique.
Une exposition itinérante au Canada et en France
Pour souligner le 400e anniversaire de l’implantation française en Amérique du Nord, Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal, et le Musée d’histoire de Nantes/ Château des ducs de Bretagne, présentent l’exposition « France Nouvelle-France, naissance d’un peuple français en Amérique ».
Cette exposition rappelle les jours historiques de la fondation des premiers établissements permanents français en Amérique du Nord : l’île Sainte-Croix et Port-Royal en 1604-1605, et Québec en 1608. On y raconte aussi l’aventure de ces milliers de Français, colons volontaires ou forcés, partis de La Rochelle, Nantes, Dieppe ou Bordeaux, pour s’établir en Acadie, dans la vallée du Saint-Laurent et en Louisiane entre le 16e et le 18e siècle.
Le parcours retrace l’implantation française en Nouvelle-France en cinq périodes, de l’époque des explorations à la fin du Régime français. Chacune de ces périodes est l’occasion d’explorer des aspects originaux de ce peuplement : l’identité des migrants, les conditions de leur départ, la manière dont ils s’adaptent et s’établissent, la formation des couples et des familles, leurs relations avec les Amérindiens, les métissages, le contexte commercial, militaire, missionnaire…
Les cinq périodes :
Tentatives (1500 – 1600)
Le 16e siècle voit les premières explorations de Jacques Cartier, en 1534 et 1535, et l’afflux de pêcheurs européens attirés par la richesse des eaux des « terres neuves » et de l’estuaire du Saint-Laurent. Des millions d’Amérindiens étant présents depuis longtemps sur le continent nord-américain, leurs premiers contacts avec des Européens constituent un propos majeur.
Ancrages (1600 – 1650)
Le 17e siècle constitue la période la plus décisive de l’implantation française en Amérique du Nord. Aux tentatives infructueuses succèdent des établissements qui se veulent permanents et dont la fondation marque le coup d’envoi de la colonisation française : l’Île Sainte-Croix et Port-Royal (Acadie), en 1604-1605 ; Québec, en 1608 ; Trois-Rivières, en 1634 ; et Montréal, en 1642.
Assises (1650 – 1700)
À compter de 1663, la France entreprend de peupler le Canada en favorisant l’émigration de nombreux sujets vers sa colonie. Après les recrues de Montréal (1653 et 1659), ce sont les militaires qui débarquent en grand nombre et vont souvent s’établir au pays; ce sont aussi les « filles du roi » dont le rôle sera déterminant pour le peuplement de la Nouvelle-France. Ces mesures, et la fécondité remarquable des unions ainsi formées, établissent de manière irréversible une population française.
Expansions (1700 – 1750)
Crédit : Ville de Montréal, gestion de documents et archives |
Les personnes nées en Nouvelle-France constituent désormais la majorité de la population. L’apport de l’immigration métropolitaine n’est plus dominant, mais il garde son importance par le type d’immigrants qui arrivent au pays. On observe aussi des mouvements migratoires intérieurs : des « enfants du pays » iront coloniser d’autres territoires de la Nouvelle-France, dont la Louisiane.
Fin… et suite! (1750 – 1800)
La période de la guerre de Sept Ans donne lieu à d’importants mouvements migratoires entre la Nouvelle-France et l’Europe. La déportation des Acadiens (1755), du Canada vers la France puis, pour certains, le rétablissement à nouveau au Canada, en Acadie et en Louisiane, constitue l’un des événements majeurs de cette période. Si la Conquête britannique a mis un terme à la colonie française en Amérique du Nord, elle n’a pas pour autant effacé la présence française (Québécois, Canadiens français, Acadiens, francophones des États-Unis), encore solidement ancrée en terre d’Amérique.
La tournée de l’exposition
Dès 2004, une importante programmation a été planifiée pour la présentation de l’exposition au Canada d’abord (Halifax et Moncton), puis en France. Inaugurant la tournée française, Nantes en a présenté une version enrichie d’une centaine d’objets français et canadiens. La tournée française se poursuit maintenant à la Maison Champlain à Brouage (juin à octobre 2007), au Château-Musée de Dieppe (octobre 2007 à février 2008) et à la Maison de l’Émigration Française au Canada à Tourouvre (février à mai 2008). De retour au Québec de mai à octobre 2008, Pointe-à-Callière concluera le cycle de cette exposition dans le cadre des activités du 400e anniversaire de la fondation de Québec.
Louise Pothier
Chargée de projets, expositions et recherche
Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal
L’héritage artistique des Sulpiciens de Montréal au Musée des beaux-arts de Montréal, en septembre 2007 Une première exposition dans l’église Erskine and American
L’héritage artistique des Sulpiciens de Montréal
au Musée des beaux-arts de Montréal, en septembre 2007
Une première exposition dans l’église Erskine and American
Du 13 septembre au 9 décembre 2007, le Musée des beaux-arts de Montréal présente L’héritage artistique des Sulpiciens de Montréal, une exposition commémorant l’importante contribution de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice à l’histoire de l’art canadien, depuis le Régime français jusqu’à nos jours, dans le cadre du 350e anniversaire de l’arrivée de leurs premiers membres au pays. Cette présentation rassemble une centaine d’œuvres, dont plusieurs sont méconnues et réunies pour la première fois. On y voit des peintures, des sculptures, des œuvres d’art graphiques de même que des arts décoratifs. Ces œuvres proviennent des collections des Prêtres de Saint-Sulpice, de la paroisse Notre-Dame de Montréal, ainsi que de quelques autres paroisses de la région de Montréal et de plusieurs institutions muséales dans tout le pays.
L’établissement des Sulpiciens s’inscrit dans la foulée de la Contre-Réforme et du grand mouvement d’évangélisation qui s’est développé en France au XVIIe siècle. En 1657, quinze ans après la fondation de Ville-Marie – à laquelle leur fondateur Jean-Jacques Olier a contribué – , les premiers Sulpiciens atteignent le Nouveau Monde. Ils y deviennent seigneurs de l’île de Montréal et de Saint-Sulpice dès 1663, et du lac des Deux-Montagnes en 1717. Par un décret de 1678, ils sont nommés curés à perpétuité de la paroisse Notre-Dame, la seule sur l’île jusqu’en 1866. En raison de leur statut, les Sulpiciens vont jouer un rôle fondamental dans le développement urbain et architectural de l’île. Sensibles aux manifestations de l’art qui témoignent de la foi catholique, ils ont aussi scrupuleusement encadré dévotions et programmes iconographiques, contenus et mises en forme de plusieurs des principales réalisations artistiques locales commandées aux artistes et artisans les plus en vue au pays, pour leurs missions, leurs maisons et leurs cures.
C’est cette réalité des lieux de culte et de profession religieuse, longtemps le principal chantier des artistes et artisans québécois, que met en perspective l’exposition L’héritage artistique des Sulpiciens de Montréal. Cette exposition comprend des œuvres qui évoquent des lieux montréalais emblématiques, et d’autres, éloquentes et exemplaires acquises pour ces mêmes lieux, et que le sort ou la volonté de mémoire ont conservées. La sélection met aussi en lumière l’autorité de références étrangères. Ainsi, certaines œuvres commandées par les Sulpiciens pour leurs propriétés parisiennes, et d’autres, importées au Canada, auront une influence déterminante sur la production locale. Le maintien de liens très étroits avec le Vieux Continent aura aussi de profondes incidences sur leur mécénat à l’égard des artistes québécois, qu’il s’agisse de l’appréciation des artistes retenus ou des apprentissages subventionnés. Ces œuvres qui concernent, en particulier, l’église Notre-Dame ? l’ancienne et la nouvelle ?, la chapelle du Sacré-Cœur, le calvaire d’Oka et la chapelle Notre-Dame-de-Lourdes, témoignent ensemble de leurs réalisations les plus significatives dans le domaine des beaux-arts et des arts décoratifs. Leurs décors seront soulignés par une sélection de dessins de Gaspard Chaussegros de Léry, de James O’Donnell, de Victor Bourgeau, de Napoléon Bourassa et de Maurice Perrault, et par la production d’artistes européens et canadiens, tels Paul Jourdain dit Labrosse, François Guernon dit Belleville, Louis Dulongpré, William Berczy, Salomon Marion, John Poad Drake, Antoine Plamondon, Louis-Philippe Hébert, Joseph-Charles Franchère, Ludger Larose et Charles Daudelin, de même que l’atelier des Écores.
Se remémorer Montréal est aussi une volonté affirmée de ce projet qui combine un retour aux sources et un chantier de préservation patrimoniale. L’exposition a en effet commandé et justifié la restauration d’un nombre significatif d’œuvres et d’objets d’art de grand intérêt, dont plusieurs sont ici présentés au public pour la première fois. Plusieurs équipes de restaurateurs y ont d’ailleurs travaillé pendant de nombreuses années. Le Triomphe de la Vierge de Berczy, un tableau de 4 mètres de diamètre, réalisé en 1810, pour la voûte de l’ancienne église Notre-Dame justifie à lui seul la visite de l’exposition.
Aménagement des oeuvres de l’exposition
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Un important ouvrage illustré de 670 pages, hors planches, intitulé Les Sulpiciens de Montréal. Une histoire de pouvoir et de discrétion. 1657-2007, a été publié chez Fides, sous la direction de Dominique Deslandres, de John A. Dickinson et d’Ollivier Hubert, professeurs au Département d’histoire de l’Université de Montréal. L’iconographie de même que le chapitre sur les beaux-arts ont été confiés à Jacques Des Rochers. Cet ouvrage, qui réunit les travaux d’une quinzaine d’historiens, fait office de catalogue de l’exposition.
Voir autre texte :
L’héritage artistique des Sulpiciens de Montréal: Le parcours de l’exposition
Musée des beaux-arts de Montréal
Tél : 514.285.1600
Télec : 514.844.6042
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