Bulletin n°22, octobre 2007
BAnQ présente l’exposition L’esclavage en Nouvelle-France au Centre d’archives de Québec
BAnQ présente l’exposition L’esclavage en Nouvelle-France au Centre d’archives de Québec
Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) annonce la tenue de l’exposition L’esclavage en Nouvelle-France du 8 août 2007 au 11 janvier 2008 au Centre d’archives de Québec de BAnQ.
L’esclavage en Nouvelle-France demeure un fait méconnu, un sujet peu enseigné dans les cours d’histoire. Nous commençons à peine à prendre conscience de l’existence de l’esclavage dans notre société mais il a, dans les faits, eu cours jusqu’au début du XIXe siècle. D’Olivier Lejeune, le premier esclave connu, en passant par Mathieu Da Costa et Marie-Angélique, on relève les noms de plus de 2700 esclaves dans les registres paroissiaux du Québec. Leur présence dans la vie quotidienne du Québec est confirmée par les journaux personnels, les récits de voyage, les registres des intendants, les archives judiciaires et la correspondance officielle.
Les visiteurs de l’exposition auront l’occasion de saisir toute l’importance de cette page d’histoire. Ils pourront y voir de nombreux documents tirés des registres d’état civil, des greffes de notaires et des archives judiciaires qui témoignent de la présence d’esclaves d’origine amérindienne et africaine dans la vallée du Saint-Laurent. Ces documents sont tirés des collections de BAnQ, qui possède plus d’un demi-million de pages d’archives datant de l’époque du régime français numérisées et accessibles gratuitement sur son portail Internet.
BAnQ invite le public à visiter gratuitement l’exposition L’esclavage en Nouvelle-France au Centre d’archives de Québec de BAnQ :
Du 8 août 2007 au 11 janvier 2008
Centre d’archives de Québec de BAnQ
Pavillon Louis-Jacques-Casault, Campus de l’Université Laval, Québec
Lundi, jeudi et vendredi, 10 h 30 à 16 h 30
Mardi et mercredi, 10 h 30 à 21 h 30
Samedi, 8 h 30 à 16 h 30
Renseignements : 418 643-8904 ou 1 800 363-9028 et www.banq.qc.ca
Source : Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Exposition franco-québécoise disponible pour prêt
Exposition franco-québécoise disponible pour prêt
L’exposition philatélique et cartophile « De la Nouvelle-France au Québec contemporain » réalisée par l’association française Visualia Cartophilie de La Poste et France Télécom exposée dans les salons de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, peut être empruntée par les associations philatéliques et historiques du Québec.
Cette exposition composée de 17 panneaux évoque 400 ans de relations franco-québécoises à travers de nombreux documents philatéliques et cartophiles français et canadiens.
Les associations ou autres organismes intéressés peuvent contacter le président de l’association, Monsieur Alain Ripaux – Courriel : visualia.lpft@wanadoo.fr ou alain.ripaux@laposte.net
Conférence à l’occasion du 40e anniversaire de la visite du général de Gaulle au Québec, par Alain Ripaux
Conférence à l’occasion du 40e anniversaire de la visite
du général de Gaulle au Québec, par Alain Ripaux
Conférence du 10 juin 2007 sur le
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À l’occasion du 40e anniversaire de la visite du général de Gaulle au Québec à l’été 1967, Alain Ripaux, vice-président de Frontenac-Amériques, président de Visualia Cartophilie de La Poste et France Télécom et membre de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, a prononcé, le 10 juin 2007, dans les salons de la Société Saint-Jean-Baptiste-de-Montréal, une conférence sur cet événement que les Québécois n’ont pas oublié. Le conférencier fait revivre les principales péripéties de cette visite à Québec, le long du Chemin du Roy et à Montréal, les éléments importants des discours prononcés par de Gaulle, les réactions de la presse canadienne, française et internationale, de même que les motifs et les sentiments intimes et profonds qui animaient le général à l’époque.
Le contenu de cette conférence est accessible sur le site Internet de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs : Charles de Gaulle, une certaine idée du Québec
Gilles Durand
Le XVIe Congrès international des associations Québec-France et France-Québec
Le XVIe Congrès international des associations
Québec-France et France-Québec
À la fin de l’été 2009 se tiendra, dans la région de Québec, le XVIe Congrès international des associations Québec-France et France-Québec. Dans le but d’en établir le contenu le plus pertinent et le plus mobilisateur, le comité organisateur tente de déterminer des champs d’intérêt qui seraient communs aux Québécois et aux Français.
Pour atteindre l’objectif fixé, le comité a mené un sondage portant sur 25 champs d’intérêt; il souhaite que le plus grand nombre possible de groupes et de personnes soient invités à le remplir, par exemple des étudiants des niveaux collégial et universitaire, les citoyens intéressés au jumelage de villes québécoises et françaises, les membres des commissions Jeunesse des partis politiques, les membres, bien sûr, des associations Québec-France et France-Québec, des francophones hors Québec et hors France, les amants de la culture, des arts et des sports, etc. Nous sollicitons donc votre collaboration et votre appui pour transmettre ce sondage dans votre secteur d’activité et d’influence. Ce sondage, en plus d’être disponible dans une version papier, est aussi accessible sur le site de l’Association Québec-France. Comme les thèmes de ce congrès devront être choisis d’ici le 15 décembre 2007, votre promptitude à donner suite à notre demande sera appréciée au plus haut point. Grand merci |
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2009
XVIe Congrès international des associations Sainte-Foy/Portneuf Suggestions pour faciliter le réseautage entre Français et Québécois |
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Remplissez le présent sondage
et retournez-le par la même voie par laquelle vous l’avez reçu. Aidez-nous à faire un succès de cet événement! MERCI S.V.P. parmi les 25 champs suggérés, PROPOSEZ-EN DIX qui vous intéressent davantage. COTEZ ensuite chacun de ces 10 champs par un chiffre de 1 à 10 (1 indiquant l’intérêt le plus élevé) et marquez l’exemple de votre choix. Si vos sujets préférés (ou exemples) ne figurent pas dans cette liste, ajoutez-les. |
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Esther Taillon Présidente Comité d’organisation du XVIe Congrès international des associations Québec-France et France-Québec |
Les activités des sociétés de généalogie de Montréal et de Québec pour 2007-2008
Les activités des sociétés de généalogie de Montréal
et de Québec pour 2007-2008
Pour l’année 2007-2008, la Société généalogique canadienne-française de Montréal et la Société de généalogie de Québec offrent un programme diversifié de conférences, de cours et d’ateliers. Ces activités seront données par des membres de ces sociétés ou par des spécialistes de disciplines connexes de Bibliothèque et Archives nationales du Québec ou de d’autres institutions.
Les participants pourront recevoir de l’information sur les résultats de recherches déjà effectuées, sur le contenu des grandes séries de sources originales, sur les bases de données disponibles, de même que sur leur utilisation et sur leur potentiel pour la pratique de la généalogie.
Toutes ces activités faciliteront une meilleure connaissance des ancêtres, ce qu’ils étaient, ce qu’ils faisaient, ce qu’ils ont apporté dans leurs bagages lors de la traversée de l’Atlantique. Consultez le site Internet de ces deux sociétés de généalogie www.sgcf.com et www.sgq.qc.ca . Vous y découvrirez peut-être des pans de votre histoire que vous ignoriez ou de nouvelles pistes pour y accéder. Vous serez en mesure de participer et d’enrichir la mémoire commune que Québécois et Français partagent, et vous contribuerez par là à la mission de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs.
Voir aussi la liste des sociétés de généalogie |
Colloque sur la Louisiane et le monde atlantique aux 17e et 18e siècles
Colloque sur la Louisiane et le monde atlantique
aux 17e et 18e siècles
Colloque sur la Louisiane et le monde atlantique aux 17e et 18e siècles
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Le Fonds du Séminaire de Québec reconnu par le programme Mémoire du monde de l’UNESCO
Le Fonds du Séminaire de Québec reconnu par le programme Mémoire du monde de l’UNESCO
Lettre du roi Louis XIV
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À l’instar de précieux documents témoins des grandes étapes de l’Histoire de l’homme à travers les siècles telles la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (1789-1791), la Bible de Gutenberg, la symphonie no 9 de Beethoven, les archives du ghetto de Varsovie, le Fonds du Séminaire de Québec, 1623-1800, est maintenant inscrit au prestigieux registre du Programme Mémoire du monde de l’UNESCO. Il y figurera avec les archives de la Compagnie de la Baie d’Hudson qui viennent tout juste, elles aussi, de recevoir l’excellente nouvelle, ce qui en fait les tout premiers éléments du patrimoine documentaire canadien à être reconnus par cette instance internationale.
Le Fonds du Séminaire de Québec est constitué de nombreux documents d’une valeur historique inestimable, puisqu’il témoigne de la migration, de l’implantation, de la continuité et du rayonnement de la culture française et de la spiritualité catholique en Amérique du Nord. Il confirme également le rôle déterminant de Québec (inscrite depuis 1985 à la liste du patrimoine mondial) dans les échanges entre l’Ancien et le Nouveau Monde.
« Depuis 1995, le Musée de la civilisation a l’immense privilège d’être le gardien de ces documents tangibles de la détermination de ces hommes et ces femmes qui, malgré les conflits et les bouleversements sociaux et politiques, ont participé à l’édification de ce pays. En inscrivant au Programme Mémoire du Monde ce trésor constitué au fil des siècles par les prêtres du Séminaire de Québec, l’UNESCO reconnaît toute la portée de cet héritage pour la communauté internationale », a déclaré la directrice générale du Musée de la civilisation, madame Claire Simard.
La soumission du Musée de la civilisation du Québec a d’abord été étudiée par un comité d’experts mis sur pied par la Commission canadienne pour l’UNESCO avant d’être présentée au Comité consultatif international du programme.
Le président du comité , Jean-Pierre Wallot, qui était lui-même le premier président du Comité consultatif international de 1993 à 1998 et Archiviste national du Canada, s’est dit heureux de ces premières inscriptions du Québec et du Canada au registre international de Mémoire du monde.
« Ces inscriptions raviveront les braises de notre passé, éveilleront la conscience des Québécois et des Canadiens aux caractéristiques propres de nos évolutions multiples et nourriront notre recherche et notre compréhension de nos identités », a-t-il dit.
L’UNESCO est l’une des 18 agences spécialisées du Système des Nations Unies dont le travail vise à développer une culture de la paix en faisant appel à la coopération entre les États à travers l’éducation, la science, la culture, la communication et l’information.
La Commission canadienne pour l’UNESCO sert de tribune aux gouvernements de même qu’à la société civile et cherche à promouvoir la participation d’organisations et de particuliers canadiens aux activités de l’UNESCO dans les domaines relevant de son mandat.
La vision du Programme Mémoire du monde reposesur le principe que le patrimoine documentaire du monde appartient à tous, et qu’il devrait être entièrement préservé et protégé pour le bénéfice de tous et rendu accessible à tous.
Le Fonds du Séminaire de Québec est accessible au Centre de référence de l’Amérique française situé au 4e étage du pavillon Jérôme-Demers; l’adresse est la suivante : 9, rue de la Vieille-Université, C.P. 460, Haute-Ville, Québec (Québec) G1R 4R7. Du personnel spécialisé est affecté à la référence pour informer et guider les utilisateurs. Des services tarifiés de reproduction numérique et photographique sont disponibles.
Source : Musée de la civilisation
Le Centre de référence de l’Amérique française, 2007
Les Archives de la Compagnie de la Baie d’Hudson inscrites au registre de la Mémoire du monde de l’UNESCO
Les Archives de la Compagnie de la Baie d’Hudson
inscrites au registre
de la Mémoire du monde de l’UNESCO
Les Archives de la Compagnie de la Baie d’Hudson : la « filière française »
Les Archives de la Compagnie de la Baie d’Hudson (ACBH), une division des Archives du Manitoba, sont au nombre des trésors nationaux du Canada. Fondée par une charte royale en 1670, la Compagnie de la Baie d’Hudson est l’une des plus anciennes compagnies marchandes à charte dans le monde. Des documents méticuleux ont été conservés, laissant en héritage un patrimoine significatif d’information sur les activités de la Compagnie sur une période de plus de trois siècles. En 1974, la Compagnie a transféré ses archives de Londres à la province du Manitoba, lui en faisant officiellement don en 1993. En juin 2007, les Archives de la Compagnie de la Baie d’Hudson couvrant les 250 premières années de l’histoire de la Compagnie, de 1670 à 1920, ont été inscrites au registre de la Mémoire du monde de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO); par là, l’UNESCO vise à préserver le patrimoine documentaire d’importance mondiale. La mission des Archives de la Compagnie de la Baie d’Hudson est de préserver ces documents et d’en permettre l’accès au public.
Depuis son établissement, la Compagnie de la Baie d’Hudson a entretenu des relations de différente nature avec les Français, tant en Amérique du Nord qu’en Europe. Une carte géographique manuscrite, la plus ancienne des Archives de la Compagnie de la Baie d’Hudson – la carte Thornton de 1709 – de même qu’un corpus imposant de documents plus récents – appelé « les documents des affaires avec le gouvernement français, 1914-1930 » – témoignent tous de cette « filière française ».
Les rivalités dans le commerce des fourrures
Carte de Thornton de 1709, HBCA G.2/1Crédit : Archives de la Compagnie de la Baie d’Huson, Archives du Manitoba |
Une compétition intense entre la Compagnie de la Baie d’Hudson et les Français pour le contrôle du lucratif commerce des fourrures de la baie d’Hudson caractérise les débuts de l’histoire de la Compagnie. À compter de 1683, les commerçants de fourrure français entreprirent de déloger la Compagnie de la baie : ils attaquèrent ses postes, en prirent possession et ce n’est que trente ans plus tard qu’ils les remirent à la Compagnie. Un document qui illustre à lui seul, d’une façon succincte, cette rivalité entre la Compagnie et les Français intéressés au commerce des fourrures en Amérique du Nord de même que, par ricochet, les relations en Europe entre l’Angleterre et la France, est la carte du cartographe Samuel Thornton. On estime que cette carte, qui date de 1709, a été utilisée comme preuve écrite lors des négociations qui ont mené au Traité d’Utrecht de 1713 : le Traité mit fin à la guerre de Succession d’Espagne et amena la paix entre les États européens belligérants, dont l’Angleterre et la France. Cette carte fait valoir les prétentions de la Compagnie de la Baie d’Hudson quant à ses droits de propriété en Amérique et propose ce que devraient être les limites à la fois des possessions anglaises de la Compagnie et du territoire français. Elle trace une « ligne qui traverse le grand lac Miscosinke [Mistassini] entre la baie d’Hudson et le Canada, laquelle pourrait servir de frontière entre les deux nations, c’est-à-dire que les Français ne pourraient traverser cette ligne vers l’ouest, qu’ils soient coureurs des bois ou autres, ni s’établir à partir de cette ligne en direction de la baie d’Hudson, pas plus que les Anglais, de la même façon, ne pourraient le faire à l’est de ladite ligne, en direction du Québec ». Les territoires réclamés par la Compagnie de la Baie d’Hudson ont été cédés à l’Angleterre par le traité d’Utrecht. Cependant, les rivalités et la compétition, à l’occasion féroce et sanglante, se prolongèrent sur au siècle suivant, s’étendant même depuis la baie d’Hudson jusqu’à l’intérieur du continent. Ce n’est qu’en 1821 qu’elles prirent fin, avec la fusion de la Compagnie de la Baie d’Hudson et de la Compagnie du Nord-Ouest. Cette dernière, une société de commerçants de fourrures français, était à l’époque la plus puissante entreprise en compétition avec la Compagnie de la Baie d’Hudson.
La collaboration du temps de guerre
Contrat de service avec le
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À l’opposé de cette compétition et de ces conflits, un siècle plus tard, au début de la Première Guerre mondiale, la Compagnie de la Baie d’Hudson fut à nouveau impliquée dans des négociations avec le gouvernement français, mais cette fois d’un caractère tout à fait différent. Le gouvernement français et son économie étant complètement désorganisés par la guerre, il devint évident que la France aurait à s’en remettre à une marine marchande étrangère pour assurer le transport des approvisionnements dont elle avait besoin. En conséquence, la Compagnie de la Baie d’Hudson devint le principal agent intermédiaire, chargé de l’achat et du transport par voie d’eau des biens nécessaires à combler les besoins de l’État français et des autres alliés, dont la Belgique, la Roumanie et la Russie. La Compagnie approvisionna ces pays en denrées alimentaires, matières premières et produits manufacturés provenant de tous les pays du monde. Un accord initial fut signé avec le ministre de la Guerre du gouvernement français le 9 octobre 1914.
De 1914 à 1921, la Compagnie remplit 6 600 contrats différents conclus avec divers organismes du gouvernement français et transporta plus de 13 millions de tonnes de biens, sans compter un nombre non négligeable de soldats, réfugiés et
Le navire ravitailleur Nascopie au port
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prisonniers de guerre. Les documents conservés dans les Archives de la Compagnie de la Baie d’Hudson, témoignant de ces activités, comprennent de la correspondance, des contrats, des documents relatifs aux finances et au transport des marchandises. Le navire ravitailleur Nascopie de la Compagnie de la Baie d’Hudson faisait partie de la flotte de navires utilisés pour les affaires transigées avec le gouvernement français. La compagnie mit aussi sur pied une compagnie filiale, « Bay Steamship Lines », pour assurer la gestion de cette flotte.
Les documents ci-dessus ne constituent que deux exemples tirés des nombreux documents faisant partie des Archives de la Compagnie de la Baie d’Hudson, qui peuvent fournir de l’information sur l’histoire de la France et sur la présence française en Amérique du Nord. Les documents comprennent, entre autres, les journaux de Pierre–Esprit Radisson, dans lesquels celui-ci a consigné, en langue française, les récits de ses voyages en Amérique du Nord en 1682-1683 et en 1684; il faut aussi mentionner les documents de la Compagnie du Nord-Ouest, qui comprennent des pièces comptables, de la correspondance, des contrats d’engagement de voyageurs pour les <<pays d’en haut>> de même que des livres de comptes tenus par les commis de la Compagnie, pour n’en nommer que quelques-uns.
Pour en savoir davantage sur les Archives de la Compagnie de la Baie d’Hudson et sur d’autres documents en rapport avec la « filière française », consultez notre site Web.
Pour de l’information sur l’inscription des documents au registre de la Mémoire du monde de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), consultez le site.
Debra Moore
Directrice des acquisitions et des médias spéciaux (images fixes, cartes géographiques, images en mouvement et son)
Archives de la Compagnie de la Baie d’Hudson
Archives du Manitoba
Collection numérique des archives des notaires du Québec, des origines à 1906
Collection numérique des archives des notaires du Québec,
des origines à 1906
Les archives notariales du Québec
Transplantée de la France à la Nouvelle-France, l’institution notariale a permis d’assurer une certaine régularisation des relations juridiques dans la colonie. La mise en place de diverses législations et réglementations tout au long du Régime français a favorisé une certaine uniformité dans la rédaction des actes notariés en plus d’en assurer leur conservation. Le maintien du droit civil français à la suite du changement de régime a également assuré la poursuite de la pratique notariale au Québec, qui perdure encore de nos jours.
L’intérêt des actes notariés réside dans la nature des informations qui s’y trouvent, c’est-à-dire des renseignements socio-économiques sur un individu ou un groupe d’individus. En effet, le contenu des actes touche de nombreux aspects de l’activité sociale : vie familiale (contrats de mariage, testaments, inventaires après décès, donations, tutelles et curatelles), questions foncières (ventes, contrats de concession, baux) et autres sujets d’intérêt économique (quittances, obligations).
Ainsi, il est possible grâce aux archives notariales québécoises de retracer et de reconstituer l’agir collectif et individuel des premiers habitants d’origine française venus s’établir le long du Saint-Laurent et de leurs descendants.
Signature « spectaculaire » du notaire
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Les archives notariales constituent des sources uniques qui présentent un très grand intérêt pour la recherche historique et généalogique. Elles offrent un complément aux registres d’état civil québécois et français et aux recensements canadiens. Le chercheur pourra avantageusement consulter la base de données développée par le Programme de recherche en démographie historique (PRDH) qui propose un dépouillement exhaustif des registres paroissiaux du Québec ancien de 1621 à 1799. Le Fichier Origine propose quant à lui un site de recherche portant sur les origines familiales des ancêtres d’origine européenne établis au Québec depuis les débuts de la colonie jusqu’à 1865. Les recensements canadiens de 1901 et 1911 peuvent quant à eux être consultés sur le site de Bibliothèque et Archives Canada.
Description et contenu de la collection numérique
En 2007, Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) a amorcé la mise en ligne des archives des notaires du Québec du Régime français jusqu’à 1906. Dans un désir de répondre aux besoins des utilisateurs, BAnQ a créé une collection numérique intitulée Archives des notaires du Québec, des origines à 1906.1
Convivial, ce nouvel outil est accessible gratuitement sur le portail de l’institution. L’ensemble des documents produits par les notaires (index, répertoires et actes) sera graduellement mis en ligne au cours des prochaines années.
À ce jour, les index et répertoires de plus de 270 greffes de notaires du Québec sont disponibles ainsi que plus de 280 000 pages d’actes de notaires ayant pratiqué dans le district judiciaire de Québec.
Comment chercher?
Deux modes de recherche sont offerts aux utilisateurs pour consulter un greffe de notaire : par région ou par nom de notaire, en fonction des renseignements connus par le chercheur et de ses motifs de recherche. Le premier mode est pertinent pour consulter les greffes de notaires ayant pratiqué dans une même région, alors que le second permet de consulter un acte notarié se rapportant à un greffe de notaire précis.
ÉTAPES DE RECHERCHE |
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Recherche Par région :
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Recherche Par nom :
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Recherche dans le greffe de notaire :
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Les principales fonctions
L’interface offre plusieurs options aux utilisateurs. Bien que les images soient d’abord affichées en format réduit pour faciliter le repérage, la visualisation se fait en format pleine page. Pour ce faire, il suffit de cliquer sur la page ou l’image désirée pour qu’un document PDF s’ouvre et affiche l’image. La navigation d’une page à l’autre se fait en utilisant les options Précédente, Suivante ou Début du groupe de pages pour revenir aux images affichées en format réduit. De plus, il est possible de sauvegarder les documents PDF, de les envoyer par courriel et de les imprimer.
Julie Fournier et Sophie Morel
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
1- Pour respecter la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels, les documents produits après le 31 janvier 1906 ne seront toutefois pas diffusés.
Sources de base pour l’étude du Pays des Illinois
Sources de base pour l’étude du Pays des Illinois
Les sources pour l’histoire du Pays des Illinois au 18e siècle tombent dans quatre catégories de base : les registres paroissiaux de baptêmes, mariages et sépultures; les documents des collectivités locales préparés par les notaires et d’autres officiers de justice; la correspondance administrative (incluant les recensements et les ordonnances), la plupart de celle-ci ayant circulé entre le Pays des Illinois et la Nouvelle-Orléans; les sources imprimées, constituées le plus souvent de mémoires, journaux et comptes rendus de voyage, mais comprenant aussi de la correspondance administrative et d’autres documents produits localement.
Les registres paroissiaux
D’importants documents pour toutes les paroisses du Pays des Illinois existent encore, autant pour les paroisses plus anciennes de Cahokia et Kaskaskia que pour la plus récente de St. Louis, même s’il faut tenir compte que tout n’a pas été conservé. Ces documents témoignent des différentes populations habitant ces établissements, incluant les esclaves noirs et amérindiens, et constituent des sources essentielles pour tout historien étudiant la région. Des microfilms sont disponibles pour tous ces documents et peuvent être consultés au point de service Lindberg de la St. Louis County Library. Cette bibliothèque possède une importante collection de microfilms et met au service du public chercheur un personnel capable de l’aider pour les consulter. Les registres paroissiaux du Pays des Illinois ont été compulsés et publiés par Marthe Faribault-Beauregard dans La Population des forts français d’Amérique, bien que cet ouvrage comporte plusieurs erreurs.
Les archives notariales et autres documents des officiers de justice
Carte de la Louisiane et du cours
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Pour le côté « Missouri » du Mississippi, les documents de nature civile de Ste. Genevieve sont microfilmés et disponibles à la Missouri Historical Society de St. Louis, aussi bien qu’à la bibliothèque régionale de Ste. Genevieve. Ces documents sont presque exclusivement en français, bien que Ste. Genevieve était officiellement à l’époque possession espagnole. Pour St. Louis, les documents sont également disponibles à la Missouri Historical Society de St. Louis, un certain nombre microfilmés (par exemple, la Collection Chouteau au complet), quelques autres uniquement sous forme originale. La société d’histoire détient aussi de nombreuses autres collections de manuscrits, telle la Collection Capitaine Francis Vallé datant de l’ère coloniale. Bien que St. Louis était sous la gouverne d’un lieutenant-gouverneur espagnol de 1770 à 1804, la population de l’établissement était majoritairement francophone, et les archives et les collections de manuscrits de la période coloniale sont pour la plupart (quoique pas exclusivement) en langue française.
La correspondance administrative
Pour la Louisiane au temps du Régime français, les grandes séries archivistiques (particulièrement les séries C13A, C13B et C13C) sont disponibles au Centre des archives d’outre-mer (Archives nationales) à Aix-en-Provence. Ces séries sont accessibles sur microfilm dans plusieurs points de service, incluant la Library of Congress et la Historic New Orleans Collection. L’information que ces séries de base renferme est complétée par l’importante Collection Loudoun conservée à la Huntington Library de San Marino, Californie. Cette collection est en grande partie composée des papiers officiels du Marquis de Vaudreuil, gouverneur général de la Louisiane de 1743 à 1753, et comprend le recensement indispensable pour la recherche de 1752. Bill Baron a publié un instrument de recherche pour cette collection fondamentale (The Vaudreuil Papers).
Pour le Régime espagnol, il existe l’impressionnante collection des Papeles de Cuba dans les Archivo de Indias de Séville. Le microfilm le plus complet de cette collection de documents est détenu par la Historic New Orleans Collection, quoique la Missouri Historical Society de St. Louis en détient aussi des microfilms. Ces documents sont tantôt en français, tantôt en espagnol. Leur information est complétée par la Collection Louisiana de la Bancroft Library de Berkeley, Californie. Cette dernière collection comprend plusieurs documents importants qui furent de différentes manières pris à Cuba avant son envoi à Séville à la fin du 19e siècle. Un certain nombre de ces pièces ont été publiées dans Lawrence Kinnaird, ed., Spain in the Mississippi Valley, 1765-1794. 4 vols. Washington, D.C. : U.S. Government Printing Office, 1946.
Pour le Régime britannique au Pays des Illinois, la situation est plus compliquée et difficile. Les sociétés d’histoire à caractère public (State historical societies), particulièrement en Illinois, Pennsylvanie et Virginie, détiennent d’importantes collections, et il existe aussi l’ensemble prestigieux des Papiers Thomas Gage à la Clements Library d’Ann Arbor, Michigan. Certaines de ces sources ont été publiées dans différentes collections, plus particulièrement les collections publiées par la Illinois State Historical Library (voir ci-dessous).
Sources publiées
Les sources suivantes sont parmi les plus importantes qui ont été publiées :
Alvord, Clarence Walworth, ed. Cahokia Records 1778-1790. Vol. 2. Collections of the Illinois State Historical Society. Springfield : The Trustees of the Illinois State Historical Library, 1907.
Alvord, Clarence Walworth and Clarence Edwin Carter, eds. Kaskaskia Records 1778-1790. Vol. 5. Collections of the Illinois State Historical Society. Springfield : The Trustees of the Illinois State Historical Library, 1909.
__________. The Critical Period, 1763-1765. Vol. 10. Collections of the Illinois State Historical Society. Springfield : The Trustees of the Illinois State Historical Library, 1915.
__________. The New Regime, 1765-1767. Vol. 11. Collections of the Illinois State Historical Library. Springfield : The Trustees of the Illinois State Historical Library, 1916.
__________. Trade and Politics, 1767-1769. Vol. 16. Collections of the Illinois State Historical Library. Springfield : The Trustees of the Illinois State Historical Library, 1921.
Brown, Margaret Kimball and Lawrie Cena Dean, eds. The Village of Chartres in Colonial Illinois, 1720-1765. New Orleans : Polyanthos, 1977.
Houck, Louis, ed. The Spanish Regime in Missouri; a Collection of Papers and Documents relating to Upper Louisiana. 2 vols. Chicago : R.R. Donnelley and Sons Comp., 1909.
Kellogg, Louise Phelps, ed. Early Narratives of the Northwest,1634-1699. New York : C. Scribner’s Sons, 1917.
Pease, T.G., ed. Illinois on the Eve of the Seven Years’ War, 1747-1755. Vol. 29. Collections of the Illinois State Historical Society. Springfield : The Trustees of the Illinois State Historical Library, 1940.
Carl J. Ekberg
Découverte archéologique majeure à Québec. Les archéologues de Parcs Canada localisent le logis de Champlain au Fort Saint-Louis
Découverte archéologique majeure à Québec
Les archéologues de Parcs Canada localisent le logis de Champlain au Fort Saint-Louis
Entreprises en juin 2005, les importantes fouilles archéologiques qui ont actuellement cours au Lieu historique national du Canada des Forts-et-châteaux-Saint-Louis, sous l’emplacement de la partie nord de la Terrasse Dufferin, face au célèbre hôtel Château Frontenac, se terminent à la fin octobre 2007. Les objectifs des archéologues de Parcs Canada qui étaient de documenter de façon synchronique et diachronique les occupations des quatre forts Saint-Louis et des deux châteaux du même nom, sous la gouverne de 32 des 40 gouverneurs généraux du Canada de l’époque coloniale, sont maintenant tous atteints. En effet, la découverte d’une partie des fondations du logis construit par le fondateur de Québec, Samuel de Champlain, en 1626, à l’intérieur du deuxième fort Saint-Louis, complète, pour les archéologues, les connaissances d’une exceptionnelle qualité qu’ils ont extirpées de ce lieu qui a abrité le siège du pouvoir exécutif de 1620 à 1834.
Historique de l’occupation du lieu et découvertes principales
Douze ans après la fondation de Québec, soit en 1620, Champlain fait entreprendre la construction du premier fort Saint-Louis, en bois, sur les hauteurs de la falaise pour mieux contrôler l’accès par le fleuve Saint-Laurent. Les archéologues ont découvert deux alignements de pierres liées par de l’argile et les restes d’un plancher de bois appartenant vraisemblablement à un bastion du premier fort construit par Champlain en 1620. Il s’agit d’une interprétation préliminaire qui sera confirmée par les analyses des mois à venir.
À son retour de France, en 1624, Champlain est insatisfait des travaux sur le fort qui ne sont pas encore complétés. Il décide donc de la construction d’un nouveau fort qu’il fera cette fois munir d’un rempart de terre revêtu de bois; il érige d’ailleurs un fort à double enceinte. L’enceinte intérieure abrite les deux corps de logis qui remplacent celui du premier fort. Les levées de terre de ces deux enceintes furent identifiées par les fouilles, de même que l’emplacement d’une plate-forme à canon pointée vers le fleuve. De plus, découverte extraordinaire, le coin sud-est de la fondation du corps de logis où vécut le fondateur de Québec jusqu’à sa mort le 25 décembre 1635, fut également localisé.
C’est Charles Huault de Montmagny, le premier gouverneur en titre, qui succède à Champlain en 1636. Dès son arrivée il munit l’enceinte du fort Saint-Louis d’un revêtement de pierre dont des segments furent trouvés lors des interventions archéologiques. En 1647-1648, Montmagny dérase l’ancien logis de Champlain dans lequel il habitait pour faire construire, exactement au même emplacement, le premier château Saint-Louis. De longues parties du mur de fondation est de ce premier château sont toujours présentes sur le site. Les vestiges d’une forge, construite à proximité du château, sans doute pour répondre aux besoins des travaux de construction du nouveau logement du gouverneur, furent aussi mis au jour. Agrandi à deux reprises dans les années 1680, ce premier château est finalement démoli jusqu’à « ses fondements » par le gouverneur Frontenac au début des années 1690.
Après l’attaque de Phipps sur Québec, en 1690, et la célèbre réponse du gouverneur « par la bouche de ses canons », le fort Saint-Louis est entièrement reconstruit pour atteindre les dimensions et la forme qu’il conservera pendant plus d’un siècle et demi. Plusieurs segments imposants des murs de cette enceinte furent mis au jour par les archéologues, de même que quatre des plates-formes à canon qui avaient été érigées au sud du château pour battre le fleuve Saint-Laurent. Àprès l’achèvement des travaux sur le fort, Frontenac fait donc élever un nouveau château Saint-Louis, toujours sur le même emplacement. Il munit alors les caves de cet édifice de salles voûtées dont les piédroits et l’amorce des voûtes existent toujours aujourd’hui. Faute de fonds suffisants, il ne peut cependant terminer le projet du nouveau château qui restera en plan, dans sa partie sud, pendant une trentaine d’années.
C’est sous le gouverneur Vaudreuil, en 1723, que Chaussegros de Léry fait lever le segment sud du deuxième château Saint-Louis, dont la symétrie proposée par Frontenac dans le style classique français ne sera cependant pas respectée. Les archéologues ont découvert de nombreux vestiges correspondant à cette période de travaux : fosses de latrines, corridor, garde-manger, cuisine, foyers, four à pain, pièce de réception des vivres et office.
Avant la fin du Régime français, vers 1742, la vocation militaire de la cour sud du château Saint-Louis disparaît au profit de nouvelles fonctions, entre autres, destinées à la circulation hippomobile. Un dallage fait de pierres calcaires, trouvé devant la porte d’accès de la cave, reliait la cour sud, plus basse, à la cour avant, situé au niveau du rez-de-chaussée. Dans la cour furent aussi trouvés plusieurs projectiles d’artillerie provenant du bombardement par l’armée anglaise de l’été 1759. Ce bombardement a lourdement affecté le château Saint-Louis : sa galerie du côté du fleuve fut détruite et la partie nord du bâtiment fut incendiée.
Lors des travaux de rénovation du château, en 1765-1766, on détruit entièrement le segment incendié, puis, en 1775, on rétablit une nouvelle galerie sur une série de piliers qui servent également de contrefort au mur de fondation est de l’édifice. Les vestiges de ces piliers et des réparations réalisées à cette époque ont été identifiés par les archéologues. En 1784-1787, un nouveau château est construit le long de la cour ouest du fort Saint-Louis : on lui donnera plus tard le nom de château Haldimand en l’honneur de celui qui l’a fait construire. Les gouverneurs y logeront pendant un quart de siècle, laissant le vieux château Saint-Louis aux fonctionnaires de l’État. En 1799, on reconstruit la partie nord qui avait été détruite lors du bombardement de 1759, puis en 1808, le gouverneur Craig prend la décision de réintégrer l’ancien château Saint-Louis non sans lui donner une cure de jeunesse importante.
En 1811, le gouverneur britannique s’installe dans un édifice élargi vers l’avant et rehaussé d’un étage, auquel on attribue définitivement un style architectural palladien, d’inspiration britannique. Les murs de fondation de ces élargissements furent mis au jour tout comme ceux de nombreux bâtiments secondaires érigés dans la cour sud à cette occasion pour loger les fonctions domestiques (cuisine, buanderie, hangars divers) qui sont, à la manière des grandes demeures anglaises, évacuées du corps de logis principal, mais reliées à celui-ci par un corridor qui en permet l’accès sans avoir à sortir à l’extérieur.
En janvier 1834, un incendie ravage le château Saint-Louis qui sera définitivement abandonné par les gouverneurs. Les ruines du château hantent quelque temps les hauteurs de la falaise, puis en 1838 on en décide la démolition jusqu’aux fondations sur lesquelles on construit une première terrasse destinée à l’agrément du public : la terrasse Durham. L’ancien jardin privé du gouverneur, qui date des années 1640, est également ouvert au public. Les constructions annexes du château qui occupaient l’ancienne cour sud seront conservées mais à de nouvelles fins. En 1854 cependant, ces bâtiments seront détruits pour faire place à un premier agrandissement de la terrasse vers le sud. Puis en 1878-1879, sous l’impulsion du gouverneur général du Canada, Lord Dufferin, la terrasse sera agrandie jusqu’au pied de la citadelle : elle sera alors baptisée Dufferin. Plusieurs vestiges de ces trois générations de terrasse furent fouillés, mais à certaines exceptions près, enlevés après leur enregistrement pour permettre la poursuite des excavations dans des endroits associés aux occupations des forts et châteaux Saint-Louis.
L’importance de la découverte des fondations du logis de Champlain
L’historiographie, depuis la fin du 19e siècle, situe l’emplacement du fort Saint-Louis érigé par Champlain sous l’extrémité nord de la terrasse Dufferin. Le monument qui honore la mémoire du fondateur de Québec, érigé en 1898, devait se dresser à l’intérieur de ce fort. Or, les découvertes archéologiques de plusieurs composantes des deux premiers forts Saint-Louis, levés successivement en 1620 et 1626 par Champlain, permettent maintenant d’établir avec précision l’emplacement de ces fortifications et des bâtiments qu’elles abritaient. Le logis de Champlain et les deux châteaux Saint-Louis occupent exactement le même lieu, les pierres de fondation des trois édifices reposant les unes sur les autres. De plus, le fort Saint-Louis, d’abord transformé quelques fois au 17e siècle, puis entièrement reconstruit en 1692, s’est toujours dressé sur le même site, ses limites est et nord n’étant pas touchées, les agrandissements ayant toujours lieu vers le sud et vers l’ouest, démontrant ainsi la qualité du choix fait par Champlain.
Par ces informations, on est maintenant en mesure de préciser l’importance stratégique et symbolique du choix du site du fort Saint-Louis. En effet, le site défensif, choisi pour sa domination sur le fleuve Saint-Laurent et la ville de Québec, alors concentrée dans la partie basse, afin de contrer toute invasion maritime par une autre puissance européenne, sera maintenu par les successeurs de Champlain jusqu’à la construction de la citadelle temporaire à la fin des années 1770, plus haut sur le cap Diamant. De même, l’importance symbolique, pour le siège du pouvoir exécutif, fut maintenue jusqu’en 1834, soit pendant plus de deux siècles. Cet emplacement symbolique, favorable aux négociations diplomatiques avec les Amérindiens pendant le Régime français, imposait encore, au début des années 1800, la suprématie du pouvoir du gouverneur sur celui de la chambre d’assemblée dont le parlement était situé plus bas dans la côte de la Montagne.
La beauté du site, dont le coup d’œil sur la région environnante séduit encore les visiteurs, avait déjà son importance pour le fondateur de Québec qui avait dressé une galerie derrière son corps de logis. Montmagny, qui démolit le corps de logis de Champlain, choisit de reconstruire exactement au même emplacement : il fait lever une nouvelle galerie en lieu et place de la précédente. Tous les gouverneurs français maintiendront cette terrasse. Après le bombardement de 1759, les gouverneurs britanniques la font reconstruire. Et après l’incendie du château en 1834, c’est cette terrasse qu’on agrandit, sur les ruines du château, et à laquelle on donne accès au public. Et c’est toujours cette même terrasse qui est à nouveau agrandie en 1854 puis en 1879. Alors que le fort Saint-Louis et le château du même nom ont aujourd’hui disparu, la terrasse Dufferin peut être considérée comme un héritage du fondateur de Québec à sa ville.
Lorsque vous vous tenez accoudé sur le garde-corps de la terrasse Dufferin, directement au sud du kiosque qui abrite aujourd’hui l’entrée du funiculaire, vous vous trouvez exactement là où la galerie de Champlain se dressait en 1626. Vous pouvez alors saisir l’importance défensive du site et sa valeur symbolique.
Les vestiges mis au jour au Lieu historique national du Canada des Forts-et-châteaux-Saint-Louis seront accessibles au public de la mi-mai à octobre 2008. Les visiteurs pourront alors déambuler à l’intérieur des caves de l’ancien château Saint-Louis, marcher sur les dallages d’époque et avoir un contact direct avec le passé. Ces visites seront offertes gratuitement.
Pierre Cloutier
Archéologue
Parcs Canada
Le dallage de la cour sud en cours de dégagement, vue depuis l’extrémité sud du château Saint-Louis. À droite se trouve le mur de fondation de l’élargissement de l’aile des latrines sud mis en place lors des travaux de 1808-1811. À gauche et au fond, les murs de fondation du corridor et de la cuisine construits en annexe en 1808-1811 dans la cour sud. Finalement, à l’extrême gauche se dresse le mur de fortification est du fort Saint-Louis dont les bases datent de 1691 et la partie supérieure du 19e siècle. (Photo : Parcs Canada) |
Le site Cartier-Roberval – un investissement majeur dans la symbolique Sur les traces de Cartier et de Roberval dans la capitale
Le site Cartier-Roberval – un investissement majeur
dans la symbolique
Sur les traces de Cartier et de Roberval dans la capitale
Affiche installée par la Commission à l’entrée du chantier archéologique à Cap-Rouge |
Annoncé l’an dernier par le premier ministre du Québec, le chantier archéologique Cartier-Roberval, mené par la Commission de la capitale nationale du Québec sur le site récemment découvert du «fort d’en haut», a vu sa première saison de fouilles débuter il y a quelques mois. Depuis, des vestiges de bâtiments et de nombreux artefacts et écofacts associés à l’établissement français datant de 1541 à 1543 ont été mis au jour. Afin de faire connaître au public les résultats préliminaires des travaux archéologiques en cours, la Commission, en collaboration avec le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, a mis en ligne un journal de bord sur le Web, accessible au www.capitale.gouv.qc.ca. En 2008, à l’occasion du 400e anniversaire de la ville de Québec, le chantier archéologique sera ouvert au public. Les modalités d’accès au site seront annoncées au printemps prochain.
Nicolas Giroux, historien
Chargé de projet
Chantier archéologique Cartier-Roberval
Commission de la capitale nationale du Québec
www.capitale.gouv.qc.ca