Bulletin n°30, juin 2010
Assemblée générale de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (section Québec)
Assemblée générale de la Commission franco-québécoise
sur les lieux de mémoire communs (section Québec)
Par Yves Laliberté, secrétaire général de la Commission, section Québec
Yves Laliberté, André Dorval et Francine Lelièvre |
La Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (section Québec) tenait son assemblée générale, le 26 mai dernier, au musée de Pointe-à-Callière à Montréal. Lors de cette rencontre, les personnes présentes ont pu prendre connaissance du chemin parcouru au cours de la dernière année et du développement des travaux des divers comités.
Ce fut également l’occasion de mettre en perspective les projets en cours dans les divers champs d’intervention de la Commission. Il y a été notamment question de projets-pilotes novateurs en matière de tourisme mémoriel, d’un nouveau document de présentation de la Commission et de la publication des Actes du colloque soulignant le 150e anniversaire du Consulat général de France à Québec. Plusieurs activités de commémoration passées et à venir ont également fait l’objet d’échanges.
Un compte rendu de la rencontre sera diffusé dans les prochains jours sur le site de la Commission à la rubrique Quoi de neuf ?
Tourisme culturel : itinéraire mémoriel
Tourisme culturel : itinéraire mémoriel
par Pascale Marcotte,
professeure à l’Université de Trois-Rivières
et chargée de projet
La Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC) et ses partenaires dont, notamment, les ministères chargés de la culture au Québec et en France, la région Poitou-Charentes, les universités Laval et de la Rochelle ont initié, voilà maintenant plus d’une dizaine d’années, un vaste projet d’inventaire des lieux de mémoire de la Nouvelle-France. Cet inventaire vise à faire connaître les traces tangibles de l’histoire de la Nouvelle-France, au Québec et en France.
Si l’inventaire est déjà utilisé par les historiens, la Commission souhaite que la population, tant québécoise, française qu’étrangère, s’approprie également cet outil riche d’histoire et d’identité. Elle propose donc de valoriser l’inventaire en le traduisant sous la forme d’un produit touristique culturel : l’itinéraire mémoriel. Les itinéraires connaissant déjà un grand succès à travers le monde, il s’avère propice d’y avoir recours pour faire partager ces données.
Le tourisme culturel intègre plusieurs dimensions : apprentissage et divertissement, recueillement et dépaysement, expérimentation et plaisirs partagés. Le projet d’itinéraire proposé rejoint donc les objectifs de la Commission, à savoir de valoriser le travail scientifique, et les dimensions touristiques d’apprentissage, de plaisir, de contemplation.
Ainsi donc, nous souhaitons que l’itinéraire qui vous est proposé vous permettra de vivre une expérience sensible, et ce, malgré l’abstraction du temps, malgré la froideur des dates. Cet itinéraire vous permettra d’être à la fois dans la mémoire, vive, identitaire, et dans l’histoire, raisonnée, documentée. L’itinéraire mémoriel vous rendra accessible des connaissances, des points de repères, mais il vous permettra aussi d’associer des traces palpables à des paysages témoins des changements historiques. Vous serez ainsi invité à vous réapproprier l’histoire et la mémoire de la Nouvelle-France en humant la même terre, en écoutant le même bruit du vent et des vagues, en contemplant les mêmes paysages, en scrutant les mêmes reflets sur le fleuve, en sentant le même vent sur vos joues, en fredonnant les mêmes airs, que ceux qui sont passés là, il y a….
Parcours mémoriel de Trois-Rivières à Neuville
La Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC) vous invite à visiter des lieux qui illustrent notre Histoire et notre Mémoire communes franco-québécoises.
Ce premier circuit comporte 19 arrêts, échelonnés sur une centaine de kilomètres.
Suivant en bonne partie le « Chemin du roy », cet itinéraire a été dessiné expressément pour vous faire découvrir – ou redécouvrir – le rôle essentiel des cours d’eau dans l’histoire de la Nouvelle-France. En effet, en Nouvelle-France, le fleuve était le seul moyen de communication et la seule voie de circulation de la colonie, et ce, jusqu’à l’ouverture du chemin du roi en 1737. Ce sont donc ces deux voies royales que vous suivrez pour reconnaître, à travers les campagnes, les villages, les quartiers historiques et les sites industriels, les marques du temps laissées par les colons français.
Ainsi, bordé par le majestueux fleuve Saint-Laurent et ses affluents, les rivières Saint-Maurice, Bastican, Sainte-Anne, de la Chevrotière, vous remonterez le temps pour connaître l’histoire des premiers colons français qui se sont établis au Québec. L’itinéraire vous permettra d’apprécier le génie créateur de ces premiers résidents français et de mesurer leur capacité d’adaptation aux ressources et au climat québécois.
Une grande partie de l’itinéraire se déplace entre les terres agricoles, garde-manger au temps de la Nouvelle-France et toujours cultivées aujourd’hui. De sites industriels historiques tels que les Forges du Saint-Maurice ou le Moulin de la Chevrotière, en passant par des lieux de prière et de pèlerinage qui datent de la colonie (le couvent des Ursulines, le sanctuaire Notre-Dame-du-Cap, l’église Sainte- Famille) et par l’élégance et l’originalité de l’architecture (le Manoir Boucher de Niverville, la Maison de la Veuve Grolo, le Manoir de Lanaudière, le Relais de poste de Deschambault), vous remonterez le temps.
- Les Forges du Saint-Maurice
- Arrondissement historique de Trois-Rivières
- Rue des Ursulines et ses composantes (Manoir, maisons, couvent…)
- Plaque et Manoir de Boucher de Niverville
- Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap
- Plaque commémorative (frères Juneau, 325e Pierre Durand)
- Vieux presbytère de Batiscan (centre d’interprétation du chemin du y)
- Manoir de Lanaudière (Domaine seigneurial Madeleine de Verchère)
- Moulin à vent de Grondines et interprétation du fleuve
- Maison de la Veuve Grolo
- Plaque et relais de Poste de Deschambault
- Moulin de la Chevrotière (plaque de la chapelle Saint-Antoine)
- Site de l’église de la Sainte-Famille (3 éléments associés)
- Le vieux chemin à Cap-Santé
- Chapelle Sainte-Anne (plaque commémorative)
- Couvent de Neuville (monument)
Ces lieux de mémoire, comme plusieurs autres dans cette même région, sont répertoriés dans une base de données bien documentée : l’Inventaire des lieux de mémoire de la Nouvelle-France.
Il est également possible de se procurer l’ouvrage Les traces de la Nouvelle-France au Québec et en Poitou-Charentes réalisé sous la direction de Marc St-Hilaire, Alain Roy, Mickaël Augeron et Dominique Guillemet et publié par les Presses de l’Université Laval.
Un voyage à travers l’Amérique française avec Onil Perrier
Un voyage à travers l’Amérique française avec Onil Perrier
Gilles Durand
Gilles_du@hotmail.com
À la recherche de la documentation la plus complète possible
Par conviction personnelle et aussi comme membre engagé de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, Onil Perrier s’intéresse au fait français en Amérique du Nord. Il a accepté le défi de relever tout ce qui atteste de la présence française sur le continent. Depuis plus de vingt ans, il se documente sur les déplacements et les réalisations des descendants de Champlain sur les territoires dans lesquels ils se sont enracinés. Tour à tour, les analyses et les grandes synthèses des historiens spécialistes de même que les relevés des cartographes continuent d’être mis à contribution. Ses recherches lui ont permis de monter de nombreux dossiers sur la présence française à l’extérieur du Québec, dans les provinces maritimes actuelles, en Ontario, dans l’Ouest canadien et américain, en Louisiane, dans les États limitrophes de la frontière canadienne, tels ceux de la Nouvelle-Angleterre.
L’observation du milieu
Onil perrier ne se contente pas seulement de rassembler une documentation abondante et riche en témoignages, mais il constate de visu ce qui en reste sur place aujourd’hui. Cette curiosité bien légitime est à l’origine de nombreux voyages de découvertes et des parcours qu’il emprunte. Armé d’une caméra, il suit la trace des ancêtres français, s’arrêtant en cours de route pour visiter et prendre des photographies de sites et de parcs historiques, de bâtiments anciens, de forts, de monuments de personnages de marque, etc. Toujours les musées et les centres d’interprétation constituent des points d’arrêt et une occasion de découvrir les secrets que les paysages ne révèlent pas toujours au premier abord.
Le partage des connaissances
Pour Onil Perrier, la lumière ne doit pas rester sous le boisseau. Dès le début de son implication dans le champ du patrimoine et de l’histoire, il a partagé ses connaissances avec d’autres intéressés dans le cadre d’une structure souple appelée la « fondation de l’Amérique française ». Aujourd’hui, la riche documentation dont il est en possession l’interpelle pour donner un caractère plus formel à ses découvertes et pour en élargir la diffusion dans le cadre de ce qui pourrait constituer des parcours touristiques. Depuis quelques années, il prépare des présentations de localités qui portent la marque de la présence française, par exemple un bâtiment mis en valeur en raison de sa fonction d’origine tels le commerce des fourrures, la défense du territoire, l’évangélisation des Premières Nations, un monument commémoratif d’un personnage du 17e siècle, etc. Les textes accompagnés d’illustrations constituent autant d’ébauches de guides touristiques pour les régions concernées. Plus de 25 de ceux-ci, photographies à l’appui, sont parus à ce jour dans le journal La Presse québécoise accessible en ligne.
La consultation de ce mensuel permettra aux intéressés de voyager à travers l’Amérique française en compagnie d’un guide qui se signale par ses connaissances et sa passion pour la conservation et la mise en valeur de l’héritage apporté par Champlain et actualisé par ses descendants.
Bulletin n°30, juin 2010
Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC)
1. Expositions, colloques, conférences et activités publiques
- Exposition : Partir sur la route des francophones par Gilles Durand
- Hector Fabre (1834-1910) et les relations France-Canada français-Québec (1882-1960) : 8e colloque des Entretiens Pierre-Bédard
- Les immigrants français au Canada à l’époque de la grande migration transatlantique (1870-1914)
- L’état des sciences en Nouvelle-France par Gilles Durand
- Cent des plus belles légendes francophones et amérindiennes par Gilles Durand
- Le double monument de Montcalm et l’œuvre de mémoire de son compatriote Gaston Bouzanquet par Michèle Pallier
- Le Québec et son alimentation métissée – résumé d’une conférence par Yvon Desloges
- Le Chien d’Or, une légende franco-québécoise par Gilles Durand
- Le théâtre lyrique, lieu de mémoire franco-québécois par Mireille Barrière
- Les membres de la famille Papineau : mémoire nationale et officielle, mémoire savante et familiale par Gilles Durand
- Les soldats des troupes de la Marine en Nouvelle-France durant la décennie 1750 – origine, recrutement et devenir par Gilles Durand
- La saga des femmes dans la société de la Nouvelle-France – l’épopée des Filles du Roi 1663-1673 par Françoise Deroy-Pineau
- La salpêtrière et les filles du Roy au XVII siècle par Maud Sirois-Belle
- Assemblée générale de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (section Québec) par Yves Laliberté
2. Archéologie et patrimoine
- Une authentique mémoire des lieux : l’archéologie au Québec par Louise Poithier
- La chapelle Saint-Michel des ursulines de Tours Un lieu de mémoire franco-québécois par Gilles Durand
3. Archives
- Les Comités archives de la Commission, section France, par Geneviève Étienne
- Le Centre des Archives des jésuites au Canada par le Père Jacques Monet
- La correspondance consulaire politique et commerciale 1858-1901 par Gilles Durand
- Un voyage à travers l’Amérique française avec Onil Perrier par Gilles Durand
4. Commémoration, généalogie et toponymie
- Un 400e anniversaire franco-québécois : l’assassinat de Henri IV le 14 mai 1610 par Éric Thierry
- Québec dans la ville « …c’est notre histoire d’amitié avec le Québec qui est sans fin. Ici aussi, on se souvient… » par Marie Page
5. Histoire
6. Muséologie
- Les collections amérindiennes de la Nouvelle-France au Musée du quai Branly par André Delpuech
- Pointe-à-Callière s’agrandit par Catherine Roberge
7. Tourisme culturel
- Un guide pour découvrir les traces de la Nouvelle-France par Gilles Durand
- Itinéraire mémoriel par Pascale Marcotte
8. Suggestions de lecture
- Signé Papineau – La correspondance d’un exilé par Gilles Durand
- La Vendée terre de passion par Alain Ripaux
NDLR : Rectificatifs, bulletin Mémoires vives, no 29, décembre 2009
Texte intitulé : Exposition Le récit d’une guerre, 1756-1763
Le deuxième paragraphe, coiffé du titre Les coproducteurs et les partenaires de l’exposition, devrait se lire comme suit :
L’exposition est en montre jusqu’au 14 mars 2010. Préparée par le Musée Stewart de l’Île Sainte-Hélène, elle est le fruit d’une collaboration avec le Musée de la civilisation pour sa production, et aussi avec des partenaires européens, dont le musée de l’Armée à Paris et le château de Versailles, pour le prêt de pièces. Elle présente de nombreux artéfacts de toute nature, maquette de fort, munitions, costumes, objets de la vie quotidienne, imprimés d’époque, mémoires, lettres, plans, etc. Le parcours est agrémenté de tableaux, dont les informations textuelles, rédigées avec la collaboration de l’historien Patrice Groulx comme consultant, se signalent par leur sobriété et la qualité de leur présentation.
Le lieu de naissance de Michel Sarrazin n’est pas Nuits-sous-Beaune comme il est indiqué au 3e paragraphe coiffé du titre Les années de formation, mais plutôt Gilly-lès-Citeaux. La préparation du septième livre ayant trait à la Bourgogne, faisant partie de la série de guides portant le titre de Ces villes et villages de France, …berceau de l’Amérique Française, a donné lieu à la mise au jour de cette nouvelle information. L’ouvrage doit paraître sous peu.