Bulletin n°32, juin 2011
Continuité, le magazine du patrimoine au Québec Patrimoine immatériel : la vie qui bat
Continuité, le magazine du patrimoine au Québec
Patrimoine immatériel : la vie qui bat
par Gilles Durand
Magazine Continuité, no 127, |
Le patrimoine immatériel préoccupe de plus en plus les Québécois. Le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine l’a inclus dans le projet de loi 82 sur le patrimoine culturel. Dans son avant-dernier numéro (127, hiver 2010-2011), le magazine Continuité apporte également sa contribution pour donner de la visibilité à l’importance de le faire connaître, de le mettre en valeur et de le transmettre aux générations futures. Plus d’une institution se consacre à la mise en valeur du patrimoine immatériel, le creuset de notre identité collective, et nous invite à faire un détour pour les visiter.
Le patrimoine immatériel en regard du patrimoine naturel et matériel
Le patrimoine se présente sous différentes formes. Il peut être naturel, par exemple un espace découpé en bandes allongées et étroites pour répondre aux exigences du régime seigneurial. Il peut tomber dans la catégorie qui nous est la plus familière, le patrimoine matériel, un bâtiment, des vestiges archéologiques, un objet muséologique, une plaque, un monument pour rappeler un personnage ou un événement marquant. Mais il peut aller aussi au-delà du concret, être de nature immatérielle, tels « les traditions et expressions orales, la langue, la musique, la danse, le conte, les pratiques sociales, les rituels et les événements festifs ainsi que … les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel (Continuité, no 127, p. 20) ». C’est un patrimoine vivant, porté par des membres de la communauté à l’intérieur de laquelle il se transmet de génération en génération. Il est indissociable du patrimoine matériel, car il permet de le mettre en contexte, de l’expliquer et d’en retracer les origines, aussi loin que dans l’Hexagone. Il contribue également à la conservation du patrimoine matériel, par exemple dans le cas d’un bâtiment patrimonial détérioré, le savoir-faire d’un artisan qui connaît les techniques et les méthodes de construction de l’époque pour lui redonner son état original.
Un patrimoine à identifier, à documenter et à faire connaître
Le patrimoine immatériel est vivant; il fait partie de « la vie qui bat (Ibid., p. 19 » comme l’indique en sous-titre le magazine. De façon à ce qu’il puisse se conserver et se transmettre, ce type de patrimoine exige d’identifier le porteur, détenteur de l’information relative à celui-ci, de façon à illustrer un savoir-faire ou une coutume et à en préciser les exigences de l’apprentissage et de la transmission. Prenons le cas d’une ceinture fléchée : l’objet matériel, c’est la ceinture, par contre le geste posé par l’artisan et l’explication qu’il en donne, forment le patrimoine immatériel. Dans ce champ de notre héritage où se cristallise note identité, Laurier Turgeon1, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine ethnologique de l’Université Laval, mène à l’heure actuelle deux projets d’inventaire rendus accessibles en ligne par le biais d’Internet : l’Inventaire des ressources ethnologiques du patrimoine immatériel (IREPI) et l’Inventaire du patrimoine immatériel religieux du Québec. Ces inventaires sont riches de renseignements sur l’origine de nos façons de faire, par exemple le savoir-faire lié à la confection d’un matelas de laine importé de France ou bien encore, depuis 1723, la fabrication des petits pains de la Sainte-Geneviève par les bénévoles de l’église Notre-Dame-des-Victoires de la ville de Québec.
Les chemins de notre mémoire immatérielle commune : patrimoine et tourisme culturel
À l’heure actuelle, les touristes ne recherchent plus seulement des bâtiments et des objets muséologiques. Ils sont aussi friands d’ajouter au plaisir d’une découverte sur le terrain celui de se retremper dans l’atmosphère, les goûts et les pratiques d’une autre époque. Les chemins de la mémoire immatérielle franco-québécoise empruntent plusieurs détours : un site d’interprétation historique comme celui du parc du Vieux-Moulin de Pointe-aux-Trembles qui allie un symbole de la meunerie, le moulin construit par les Sulpiciens en 1719, et la communication du savoir-faire et du quotidien du meunier à l’époque; un musée qui présente une exposition sur les contes et légendes, entremêlant tableaux et conférences dont leur origine du Vieux Continent2; une maison ancestrale qui se démarque, comme la Maison Saint-Gabriel, offrant aux artisans l’opportunité de démontrer aux visiteurs leur savoir-faire, telle la fabrication d’un tonneau par le tonnelier; un festival de contes et légendes comme il s’en rencontre dans les différentes régions du Québec; une fête rassembleuse, telles les Fêtes de la Nouvelle-France dans les quartiers historiques de Québec du 3 au 7 août 2011, ou bien encore restreinte plutôt aux familles, tel Noël célébré en famille au Québec depuis 400 ans; plus simplement, l’atelier ou le lieu de travail du praticien d’un métier artisanal comme le cordonnier, le forgeron, le tailleur de pierre ou le maçon.
Le défi du patrimoine immatériel : une préoccupation de la CFQLMC
La Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC) partage les préoccupations des tenants du patrimoine immatériel. Elle a confié la direction de l’un des projets nés à son initiative, l’Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française à Laurier Turgeon, professeur-chercheur à l’Université Laval mentionné ci-dessus. L’ouvrage accessible en ligne se veut le bilan de l’héritage apporté par Champlain et réalisé par ses descendants en Amérique du Nord, en accordant une attention particulière au processus de mise en valeur du patrimoine et à la dimension immatérielle de celui-ci.
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Laurier Turgeon est coauteur – avec Jocelyn Gadbois – du texte paru dans le magazine Continuité no 127 sous le titre « Visiter l’âme d’un pays », p. 36- 40.
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Voir Jean-Claude Dupont, « Contribution des légendes à la mémoire franco-québécoise » dans Mémoires vives, no 30, juin 2010
Le 75e anniversaire des Cahiers des Dix
Le 75e anniversaire des Cahiers des Dix
par Gilles Durand
Les membres actuels entourés des membres émérites de la Société
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Un bel anniversaire pour la Société des Dix que celui de la célébration des 75 ans de leurs Cahiers dont le premier paraît en 1936. L’événement se déroule le 22 mars 2011 à la Galerie de la bibliothèque générale de l’Université Laval. En présence de nombreux invités, collègues et amis, le secrétaire de la Société, Fernand Harvey, présente les Dix et leurs réalisations de même qu’il procède au lancement du 64e Cahier et au vernissage de l’exposition « Les Cahiers des Dix, une longue histoire, 1936-2011 ».
Présentation de la Société des Dix
Comme son nom l’indique, la Société est un regroupement de dix praticiens de disciplines différentes, mais relevant toutes de la grande famille des sciences humaines. Ils mettent en commun leurs recherches et leurs travaux pour faire avancer les connaissances sur le Québec et plus largement sur l’Amérique française. Depuis la fondation de la Société en 1935, les Dix ont pris collectivement deux engagements auxquels ils se sont tenus : produire individuellement et publier à chaque année un texte sur la mémoire et le patrimoine de l’Amérique française; assurer la transmission de leur passion pour le fait français en comblant les fauteuils au fur et à mesure des départs.
Lancement du 64e Cahier et ouverture d’une exposition
Leur engagement est bien tenu. Le secrétaire prend la parole pour présenter les dix occupants des sièges qui ont toujours été comblés. Quant aux Cahiers, l’occasion est bien choisie pour procéder au lancement du 64e numéro. L’empreinte française y trouve toujours sa place, depuis le patrimoine horticole de l’Hôpital général de Québec jusqu’à la politique culturelle de Georges-Émile Lapalme et au rapprochement avec la France au début des années 1960. Seul un membre n’a pas produit de texte, Jocelyne Mathieu – quant au fauteuil no 9, il vient tout juste d’être comblé par un nouveau venu, Louis-Georges Harvey – mais c’est pour se consacrer à un projet bien spécial : monter une exposition sur les Dix et leurs Cahiers publiés annuellement, « une longue histoire » qu’elle fait revivre très habilement à l’aide de témoignages, photographies et documents. Les personnes présentes et le grand public sont invités à la visiter au cours de la soirée et durant une période de trois semaines.
La longue histoire des Cahiers des Dix
Côté publications, les Dix ont également tenu parole. Un bilan de 64 volumes totalisant 616 articles sur une période de 75 ans, entre 1936 et 2010, peut être qualifié de mission accomplie. L’information sur les Cahiers est disponible sur le site Web de la Société des Dix : le sommaire de chacun, les numéros numérisés et accessibles en ligne, les index disponibles par auteur et par sujet (Cahier no 52), un moteur de recherche permettant de retracer un sujet ou un auteur. Par leurs travaux, les Dix témoignent éloquemment de nos origines et constituent un des maillons de la chaîne unissant le Québec et plus largement l’Amérique française à la France. De nombreux textes traitent en effet des années au cours desquelles l’ancien et le nouveau continent sont étroitement imbriqués : immigration dans la vallée laurentienne, exploitation des fourrures, mise en place de services, comme la confection et la couture, activités pastorales et missionnaires, défense du territoire, etc.
La remise du Prix des Dix à Yves Beauregard
Au cours de la cérémonie, les Dix reconnaissent par la voix de leur secrétaire la contribution d’un membre de la communauté des historiens en lui remettant leur Prix annuel, appelé Prix des Dix. L’heureux récipiendaire pour 2011 est Yves Beauregard, collectionneur, historien et directeur de La revue d’histoire du Québec Cap-aux-Diamants1 qui vient de célébrer son 25e anniversaire. Fernand Harvey rappelle les activités de collectionneur, chercheur et écrivain du récipiendaire, qui convergent dans l’excellente revue, tant au niveau de la forme que du contenu, dont il assume la direction. Le récipiendaire sait s’entourer d’une équipe de rédaction qui concilie avec beaucoup d’habileté la spécialisation dans les sujets abordés et l’art de la présentation pour atteindre le public le plus large possible. En même temps, il fait de la revue un partenaire important de la Commission franco-québécoise des lieux de mémoire communs : les textes traitent en effet de l’histoire du Québec tant dans ses dimensions politique, économique et sociale, mais à chaque fois en faisant le lien avec le contexte en France dans ce qu’il a de spécifique et de commun avec la colonie, tels l’administration coloniale en regard du pouvoir royal, l’exercice d’un métier par rapport à la marge de manœuvre de l’artisan de l’autre côté de l’Atlantique, etc. Récemment, le numéro 99 (2009) des Cahiers a présenté les 150 ans du Consulat général de France à Québec à l’occasion de son 150e anniversaire. Une biographie plus complète du récipiendaire est accessible sur le site de la Société des Dix.
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Site en reconstruction – Pour informations sur nos abonnements; nos numéros anciens; nos tarifs publicitaires et nos droits de reproduction d’images veuillez nous contacter par téléphone au 418 656-5040 ou par courriel à l’adresse revue.cap-aux-diamants@hst.ulaval.ca
Le patrimoine matériel : Le Vieux-Québec : haut-lieu de l’Amérique française, témoin de l’héritage français
Le patrimoine matériel
Le Vieux-Québec : haut-lieu de l’Amérique française,
témoin de l’héritage français
par Gilles Durand
Le Vieux-Québec : au centre, l’église de Notre-Dame-des-Victoires
Crédit : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Pierre Lahoud, 2004
Le 25e anniversaire de l’inscription de l’arrondissement historique de Québec sur la Liste du patrimoine mondial, sous la responsabilité de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, constitue une occasion privilégiée par la Ville de Québec, le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, le Musée de la civilisation et la Société historique de Québec pour faire ressortir ce que la ville doit à l’héritage français. Entre autres initiatives, ils donnent la parole à trois conférencières et conférencier, Lucie K. Morisset, Jean-François Caron et Denyse Légaré, en 2010-2011, pour présenter des éléments du patrimoine matériel en lien avec l’empreinte française.
L’empreinte des 17e et 18e siècles
La Ville de Québec offre aux visiteurs plusieurs rappels de l’implantation française en Amérique du Nord. Un buste installé à trois reprises à l’effigie de Louis XIV sur la place Royale, les vestiges impressionnants du château des gouverneurs, dégagés en bordure de la terrasse Dufferin, et des palais de l’intendant, découverts lors de fouilles à proximité du nouveau Palais de justice, constituent des traces éloquentes de l’administration royale et coloniale. La basilique-cathédrale Notre-Dame-de-Québec, reconstruite trois fois sur ses murs originaux, l’église de Notre-Dame-des-Victoires inscrivent les débuts de la propagation de la foi sur le continent nord-américain au 17e siècle. Des bâtiments institutionnels de la Haute-Ville dont les parties les plus anciennes remontent au 17e siècle ou dans la 1re moitié du 18e siècle, tels le monastère des Ursulines, le monastère des Augustines hospitalières, le Séminaire de Québec, dont les origines remontent au 17e siècle et sont à l’origine des services d’éducation, de santé et de services sociaux, représentent des projets réussis inspirés des collèges et des couvents français du 17e siècle. D’autres éléments du bâti ancien, situés dans la Basse-Ville en bordure du fleuve Saint-Laurent, par exemple la maison du marchand Guillaume Estèbe construite vers 1752 et maintenant intégrée au Musée de la civilisation depuis 1987, dévoile le visage de l’architecture classique française et la vocation ancienne de Québec comme centre des activités commerciales et portuaires de la colonie du 17e au 20e siècle.
Fidélité à l’architecture française dans la 2e moitié du 19e siècle
La conquête de la Nouvelle-France par les Britanniques ne brise pas la chaîne qui relie l’ancienne colonie française, devenue colonie britannique et entité fédérée après 1867, à l’ancienne mère patrie. Des bâtiments importants le démontrent. L’Hôtel du Parlement est érigé entre 1877 et 1886 selon les plans d’inspiration Second Empire de l’architecte Eugène-Étienne Taché. Le Palais de Justice, l’ancien aujourd’hui désigné comme l’Édifice Gérard-D.-Lévesque, construit entre 1883 et 1887, est conçu par Taché et l’architecte en chef du département des Travaux publics du Québec, Jean-Baptiste Derome, dans le même style Second Empire. L’église de Saint-Jean-Baptiste, élevée de 1881 à 1886, selon les plans de Joseph-Ferdinand Peachy, demeure un exemple remarquable de l’influence de ce style sur l’architecture religieuse québécoise. Dernier exemple, en 1896, Québec se dote d’un nouvel hôtel de ville, construit sur le site de l’ancien Collège des Jésuites; l’ouvrage, conçu par l’architecte Georges-Émile Tanguay, laisse apercevoir à travers les influences américaines et britanniques la persistance des courants architecturaux français.
Le mouvement de conservation du patrimoine identitaire
Le mouvement de conservation démarre vraiment au départ de l’armée britannique en 1871 et avec l’arrivée d’un nouveau gouverneur général en 1872, lord Dufferin. Devant le projet de démolition des murs des fortifications, Dufferin intervient avec succès auprès du conseil de ville de Québec pour leur préservation et la reconstruction des portes permettant de les franchir dans le style des châteaux médiévaux que le Français Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc avait contribué à faire apprécier des Québécois. Le coup d’envoi est donné. Avec le 20e siècle, le mouvement prend de l’ampleur sous l’effet des pressions exercées par le besoin d’espace pour construire des édifices plus spacieux et pour faciliter la circulation automobile de plus en plus dense. Les milieux nationalistes prennent position et s’investissent pour la refrancisation du Québec. De même les gouvernements provincial et municipal deviennent plus interventionnistes. Le gouvernement du Québec crée la Commission des monuments historiques et fait adopter plusieurs législations. L’interdiction restreinte à certains bâtis est dépassée. L’intérêt pour la préservation passera du bâtiment isolé à l’ensemble dans lequel il se situe.
Un geste concret dans la 2e moitié du 20e siècle : Le grand chantier de la place Royale
La première intervention, effectuée dans le cadre du grand chantier de restauration du secteur de la place Royale réalisé par le gouvernement québécois, porte sur la maison Jean-Baptiste-Chevalier, actuellement propriété du Musée de la civilisation. Le projet présente de l’intérêt pour l’histoire de la conservation du patrimoine au Québec. Il est mené entre 1957 à 1963. Le bâtiment actuel est un ensemble de quatre maisons contiguës d’inspiration française, l’une des quatre ayant été ajoutée en 1960 dans l’esprit des trois autres comme maison d’accompagnement. Les travaux comprennent le réaménagement de l’entrée principale du côté de la cour arrière et visent à donner à l’ensemble l’allure d’un hôtel particulier français du 18e siècle qu’il n’a jamais eu.
La restauration de l’ensemble du secteur de la place Royale débute trois ans plus tard, en 1966. Le gouvernement du Québec, maître d’œuvre du projet, vise à lui redonner le visage français qu’elle pouvait avoir au milieu du 18e siècle. Des bâtiments sont entièrement reconstruits (17 en 1978), en s’inspirant de l’architecture française du 18e siècle, d’autres sont restaurés (neuf en 1978), des constructions plus récentes, cadrant mal avec les nouvelles reconstitutions, sont démolies. L’année 1978 marque un cran d’arrêt, le moment étant venu de concilier les préoccupations identitaires avec trois impératifs : tenir compte de l’évolution du secteur au cours de plus de trois siècles et demi – c’est-à-dire ne pas s’en tenir uniquement à l’allure d’un bâtiment au 18e siècle –; maintenir une fonction résidentielle aux immeubles; enfin répondre aux besoins des résidents par des commerces et des services de proximité.
Pour en savoir davantage
Les personnes intéressées à approfondir le sujet peuvent consulter les écrits suivants des conférencières et conférencier :
- Des régimes d’authenticité : essai sur la mémoire patrimoniale / Lucie K. Morisset, Presses de l’Université du Québec et Presses de l’Université de Rennes, 2009, 131 p.;
- « Parc Montmorency » / Jean-François Caron, Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française
- Denyse Légaré, « Le siècle hybride » dans Continuité, no 119, hiver 2008-2009, p. 38-43
Site Internet et autres publications présentant également de l’intérêt :
- « Québec, ville du patrimoine mondial : neuf témoins racontent »
- Empreintes & mémoire : l’arrondissement historique du Vieux-Québec / Commission des biens culturels du Québec, Les Publications du Québec, 2007, 237 p.
- L’histoire du Vieux-Québec à travers son patrimoine / Jean Provencher, Les Publications du Québec, 2007, 277 p.
Jean-Paul Macouin récipiendaire de la médaille d’honneur de la Fédération québécoise des sociétés de généalogie
Jean-Paul Macouin
récipiendaire de la médaille d’honneur
de la Fédération québécoise des sociétés de généalogie
par Gilles Durand et Michèle Marcadier
De g. à d. Albert J. Cyr |
Lors du banquet organisé dans le cadre du congrès sur l’Amérique française tenu à Montréal du 20 au 22 mai 2011, Jean-Paul Macouin a reçu la médaille d’honneur de la Fédération québécoise des sociétés de généalogie (FQSG), la plus haute distinction décernée par la Fédération.
Les généalogistes québécois sont bien servis au Québec en matière d’archives pour dresser leurs lignées, mais c’est à partir du moment où l’ancêtre met le pied sur le territoire de la Nouvelle-France. Pour les données ayant trait à la situation de l’immigrant au lieu de départ, par exemple la date et le lieu de naissance, le nom des parents et des frères et sœurs demeurés là-bas, la profession exercée par le père, les recherches dans les Archives françaises sont indispensable. Les généalogistes québécoises doivent pouvoir compter sur leurs vis-à-vis français. Le récipiendaire est un de ceux-là. Il est « le meilleur contributeur après le regretté père Archange Godbout » de reconnaître la Fédération. À l’aide des patientes recherches et des découvertes faites par le correspondant du côté français, les généalogistes québécois ont pu remonter leur lignée jusqu’au pays d’origine de leur ancêtre de même que confirmer ou obtenir certaines informations qui autrement demeureraient hypothétiques, sinon inaccessibles.
La Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs est heureuse de se joindre au président de la FQSG pour offrir au récipiendaire ses plus sincères félicitations. M. Macouin est non seulement un généalogiste faisant autorité dans les cercles généalogiques, mais il apporte également à la Commission franco-québécoise un support généreux et soutenu à la réalisation de son mandat.
Voir aussi le compte rendu du congrès dans le présent bulletin dans un texte intitulé « L’Amérique française : un congrès porteur de connaissances et d’avenir »
Le Journal du Centre pour l’étude du pays des Illinois
Le Journal du Centre pour l’étude du pays des Illinois
par Gilles Durand
L’Amérique Septentrionalis. Par le R. P. Louis de Hennepin, publiée en 1698
Crédit : Ce fichier a été fourni à Wikimedia Commons par Geographicus Rare Antique Maps, marchand spécialisé dans la cartographie
Le Centre pour l’étude du pays des Illinois
Le Journal est l’organe du Centre pour l’étude du pays des Illinois. Le Centre regroupe des historiens, professeurs, chercheurs et autres personnes intéressés à la présence française dans la vallée du haut Mississipi. Il a son pied à terre au Département d’histoire du North Central College à Naperville dans l’État d’Illinois. À chaque année, il organise une assemblée de ses membres dans différentes localités de la région portant la marque de l’empreinte française.
Le Journal et ses centres d’intérêt
Le Journal, une publication trimestrielle, se veut une vitrine à jour des connaissances sur le fait français en Haute-Louisiane au temps de la Nouvelle-France : fouilles archéologiques, recherches dans le domaine de la culture matérielle, travaux réalisés à partir des archives, histoire des communautés locales, publications sur ces sujets, etc. Nulle surprise que, parmi les thèmes traités dans le bulletin, le commerce des fourrures, les forts, érigés pour le contrôler et protéger le territoire, et les objets, utilisés par les trafiquants pour leurs besoins personnels et le troc, occupent une grande place.
Une vitrine sur l’actualité : un nouveau site Web
Le Journal est continuellement à l’affût des nouveautés. Par exemple, le présent numéro (vol. 27, no 2, printemps 2011, www.noctrl.edu/cfcs) signale un site Web intitulé « Nouvelle-France électronique ». Créé en janvier 2011, le site constitue une passerelle vers d’autres sites reliés aux différentes dimensions de l’histoire de la Nouvelle-France : archéologie, archives, expositions virtuelles, généalogie, patrimoine, reconstitutions, etc. Il a pour auteur Joseph Gagné, un jeune historien, et David St-Martin, un informaticien. Ceux-ci invitent le public à en tirer profit et à leur suggérer des informations susceptibles de le bonifier. Le site mérite d’occuper une place dans la liste des favoris de tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de la Nouvelle-France. La mémoire franco-québécoise y est d’ailleurs présente. Des découvertes intéressantes attendent l’internaute.
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5 octobre 1961, création de la Délégation générale du Québec à Paris
par Gilbert Pilleul,
Secrétaire général de la CFQLMC-France
Dans la mémoire collective, le souvenir du « Vive le Québec libre ! » prononcé par le général de Gaulle, du balcon de l’hôtel de ville de Montréal, occulte en partie voire totalement la place que le Québec ou le Canada français, comme il le disait dans ses premières déclarations, occupait dans sa pensée et son action. Le 50ème anniversaire de la création de la Délégation générale du Québec à Paris en 1961, sous la présidence du général de Gaulle, offre l’occasion de rappeler cette place.
De Gaulle et le Québec
La relation de Charles de Gaulle avec le Québec et le Canada commence avec ce qu’on a pu lui dire au temps de son enfance. Elevé dans un milieu traditionnaliste et catholique qui entretenait, en cette fin du 19ème siècle, le souvenir de la présence en Amérique de Français venus aux 17ème et au 18ème siècles fonder la Nouvelle-France, il fut très tôt sensibilisé au destin de ces hommes et de ces femmes, partis de France qui se retrouvaient, par les méandres de l’histoire et peut-être à cause de Louis XV, assujettis à la Grande-Bretagne. Plus tard, le général de Gaulle effectua quatre voyages au Canada et au Québec, prenant le temps à chaque fois d’exprimer, en de nombreuses occasions, ses émotions, ses pensées, au contact de cette région du monde, mise en valeur et habitée par des descendants de pionniers partis de presque toutes les provinces de France.
Revenu au pouvoir en 1958, bien que confronté au problème algérien, il ne met pas longtemps avant d’exprimer sa préoccupation à l’égard du Canada français. C’est ainsi qu’il favorise, permet la création à Paris en octobre 1961, de la Maison du Québec, devenue en 1964, la Délégation générale du Québec à Paris. Création à l’origine de la mise en place de nouvelles relations dont la meilleure illustration demeure la coopération franco-québécoise.
La création de la Délégation générale du Québec
La création de la Maison du Québec à Paris souleva tout de suite, un certain nombre de difficultés, la principale étant d’accorder un statut diplomatique à une représentation officielle d’un Etat non souverain. La détermination du général de Gaulle et la volonté d’aboutir des autorités québécoises de l’époque, finirent par l’emporter face aux scrupules voire aux réticences du Quai d’Orsay, soucieux de ne pas déroger aux règlements internationaux en matière d’accréditation.
Dès le 5 octobre 1961, jour de l’inauguration de la Maison du Québec à Paris, les esprits avisés avaient déjà pu noter une volonté de recevoir la représentation officielle québécoise, son Premier Ministre accompagné de plusieurs ministres, dans les règles d’un protocole réservé à la venue d’un chef d’Etat. Certes, l’inauguration ne put officiellement être présidée par le général de Gaulle, au motif de contraintes protocolaires. C’est donc, André Malraux, Ministre des Affaires culturelles qui en fut chargé. Mais, pour bien souligner l’importance qu’il accordait à cet évènement, le général de Gaulle commanda, le soir même, à l’Elysée, un grand dîner de gala. Entourée d’une haie d’honneur de la Garde républicaine, la délégation québécoise fut accueillie sur le perron de l’Elysée par le général de Gaulle en personne. Après un dîner qui réunit un grand nombre de personnalités, une réception exceptionnelle permit à des centaines de personnes de venir à l’Elysée, saluer le Président de la République et le Premier Ministre québécois Jean Lesage. Le lendemain, à la demande du général de Gaulle, les ministres du gouvernement québécois et le Premier Ministre furent reçus à l’Académie française.
Un lien qui ne s’était jamais vraiment rompu
Cette journée annonçait, dans les relations franco-québécoises, une ère nouvelle mais constatons qu’en fait, depuis la cession du Canada en 1763 par le traité de Paris, le lien n’avait jamais réellement été rompu entre la France et le Canada français. Il faudrait évoquer les nombreux voyages au Canada de différentes personnalités françaises, comme Alexis de Tocqueville, rappeler que la Conquête ne mit pas fin à la venue de Français au Canada, comme au moment de la Révolution de 1789 ou plus tard, avec les communautés religieuses refusant les lois sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Plus significative fut la désignation en 1882, d’Hector Fabre comme agent général du Québec à Paris. Il devait occuper ce poste jusqu’à sa mort, trente ans plus tard. Ensuite, jusqu’en 1960, c’est, il est vrai, pratiquement le néant. André Malraux le reconnaît dans son discours d’inauguration de la Maison du Québec :
« Il me semble que si la France se prévalait trop d’une amitié qu’elle a si peu montrée, nos amis Canadiens seraient en droit de nous dire : ‘ Qu’avez-vous fait depuis cent cinquante ans ? ’(1)
Au Québec, la Révolution tranquille,
Toutefois, si on peut parler d’une ère nouvelle, c’est au Québec qu’il faut aller pour la voir apparaître. C’est en effet, en 1960 que des élections générales portent au pouvoir l’équipe libérale de Jean Lesage qui avait mené campagne sur le thème : « C’est le temps que ça change ». Devenu Premier Ministre, Jean Lesage inaugure une politique audacieuse de réformes dans tous les domaines. C’est le point de départ de ce qu’on a appelé la Révolution tranquille qu’on peut résumer par une volonté de doter le Québec d’un Etat digne de ce nom et capable d’assurer une gestion publique dans tous les domaines de sa compétence : économie, énergie, éducation, culture, voire aussi, sujet à controverse avec le fédéral, dans celui des relations internationales. C’est alors que Georges-Emile Lapalme, ministre des affaires culturelles au Québec vient à Paris où il est reçu par André Malraux.
En France, la présence du général de Gaulle au pouvoir
Celui-ci lui déclare aussitôt que la veille de leur rencontre, le général de Gaulle, au Conseil des ministres, lui avait précisément fait une demande, on ne peut plus opportune : « Malraux, il faut s’occuper du Québec »(2).
Attitude nouvelle de la part des responsables français mais qui ne peut surprendre en ce qui concerne de Gaulle qui avait tout de suite conclu avec l’annonce de la Révolution tranquille, que le Québec entrait dans une phase nouvelle de son histoire. Il fallait par conséquent, saisir ce mouvement de fond parti du Québec pour, d’une part aider ce « rameau de la France » à se libérer du carcan dans lequel l’histoire le tenait enfermé depuis deux cents ans mais aussi et d’autre part, pour favoriser, en s’appuyant sur le fait français dans le monde, l’émergence d’une force qui viendrait s’interposer ente les deux grands blocs, anglo-saxon et soviétique. En cette période de l’histoire de la France qui acceptait l’accession à l’indépendance de ses colonies en Afrique, il eût été incompréhensible que la France restât indifférente à ce qui se passait au Québec. Si la colonisation européenne dans le monde touchait à sa fin, la France devait soutenir ces efforts du Québec, pour sa modernisation et la défense de son identité. C’était encore une fois, s’inscrire dans la marche de l’histoire qui, chez de Gaulle n’était pas évocation nostalgique du passé.
De Gaulle, à l’origine de la coopération franco-québécoise,
Désormais, avec de Gaulle, une ère nouvelle est née dans la relation entre la France et le Québec. Quasi inexistante avant 1961, la coopération entre la France et le Québec s’est ensuite fortement institutionnalisée. Pouvait-il en être autrement, alors qu’il est si facile de communiquer avec des partenaires qui se parlent et se comprennent en utilisant la même langue ? Tous les Présidents de la République et tous les gouvernements français depuis de Gaulle, ont poursuivi cette politique de coopération avec le Québec. La Commission permanente de Coopération Franco-québécoise n’a jamais cessé depuis sa création de se réunir tous les deux ans, soit en France soit au Québec pour définir et actualiser ses objectifs.
Il faut souligner, comme un colloque qui se tiendra le 4 octobre prochain au Ministère des Affaires étrangères et européennes le rappellera, la vitalité de cette coopération autant dans la diversité des secteurs touchés, économique, social et culturel que dans les pourcentages et les chiffres des échanges qui placent aujourd’hui la France au second rang des pays importateurs au Québec, loin, il est vrai derrière les Etats-Unis.
Avec le Québec, comme toujours, trois dimensions de la pensée et de l’action du général de Gaulle
Dans son approche, sa démarche et ses analyses de la question québécoise, on retrouve trois aspects majeurs de l’attitude politique, voire diront certains de la philosophie politique du général de Gaulle
- C’est d’abord une politique qui s’est peu à peu définie au contact des réalités. Dale C. Thompson dans son ouvrage déjà cité, montre l’évolution des propos tenus par le général de Gaulle au cours de ses voyages au Québec et au Canada. En juillet 1944, dans le contexte de la seconde guerre mondiale, il présente le Canada comme : « un Etat uni dans la conscience de sa valeur propre et dans la fidélité au Commonwealth »(3). Plus tard en août 1945, il évoque les perspectives d’ « un vaste développement dans les relations canado-françaises »(4). Enfin, lors de son voyage en avril 1960, il déclare que le Canada « trouve le moyen d’unir deux communautés très différentes »(5). On voit une nette évolution qui permet d’affirmer que le « Vive le Québec libre » n’est qu’une conclusion logique de la représentation que le général de Gaulle se forge peu à peu de la réalité canadienne et québécoise.
- C’est ensuite, une politique qui s’inscrit dans une vision globale du monde. Pourquoi cet éveil des nationalités qui ébranle le monde au milieu du 20ème siècle, avec les indépendances et la nécessité de se libérer de l’hégémonie des grandes puissances, ne conduirait pas le Québec à prendre en main ses destinées avec le soutien de la France?
- C’est enfin, une politique qui tente en permanence de concilier la défense des intérêts de la France avec la vision idéale qu’il a du rôle et de la place de celle-ci dans le concert des nations. Avec le renfort d’un Québec « libre » et de pays francophones devenus indépendants, s’ouvrait la perspective d’une présence française renforcée dans le monde, ce qui, dans la pensée du général de Gaulle, ne pouvait que servir l’humanité dans sa marche vers le progrès et la paix.
Colloque sur « la coopération franco-québécoise, hier, aujourd’hui, demain »
Le 4 octobre 2011, la CFQLMC tiendra à Paris un colloque qui traitera de
« la coopération franco-québécoise, hier, aujourd’hui, demain ».
On y traitera d’abord de la mise en place, du début des années 60 à nos jours des principaux outils et moyens de fonctionnement de cette coopération. Une seconde séquence aura pour objectif d’en dresser le bilan dans tous les domaines. Enfin, à cette occasion, des experts et des acteurs de cette coopération, tant français que québécois, dégageront l’avenir de cette coopération face aux évolutions des ensembles mondiaux.
Les lecteurs du bulletin peuvent s’inscrire par courriel en remplissant la fiche suivante et en l’acheminant au secrétaire administratif de la CFQLMC-France, Alain Ripaux : alain.ripaux@diplomatie.gouv.fr
FICHE D’INSCRIPTION AU COLLOQUE
Nom et prénom :
Activités/profession :
Organisme :
Adresse (n° et nom de la rue) :
Code postal et ville :
Téléphone fixe et/ou mobile :
Courriel :
Les participants peuvent également retourner le formulaire à l’adresse suivante :
MAEE-CFQLMC
Bureau 1265, Alain Ripaux
57, boulevard des Invalides
75007 PARIS
Repas du midi : libre en dehors du Ministère ou sur invitation (carton) au restaurant du Ministère des Affaires étrangères et européennes
L’activité est gratuite. Se munir d’une pièce d’identité pour entrer au Ministère. L’inscription pour figurer sur les listes déposées à l’entrée du Ministère est obligatoire sauf pour les intervenants au colloque.
Date limite pour l’inscription : mardi 6 septembre 2009.
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Archives de la Délégation générale du Québec
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Dale C. Thompson : Jean Lesage et la Révolution Tranquille, Editions du Trécarré, Québec- Canada 1984, page 511.
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idem, page 50
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idem, page 509
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idem, page 509
Pour en savoir plus sur le général de Gaule et sur les festivités prévues pour le cinquantième anniversaire de la Délégation générale du Québec en France, nos lecteurs peuvent consulter :
La situation des anciens alliés autochtones des Français dans la 1re moitié du 19e siècle Une question reliée à la guerre de la Conquête.
La situation des anciens alliés autochtones des Français
dans la 1re moitié du 19e siècle
Une question reliée à la guerre de la Conquête.
par Gilles Durand
De g. à d., Jean-Charles Déziel, président de la Société |
Le samedi, 5 février 2011, dans le cadre de ses conférences mensuelles à Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal, la Société d’histoire de Montréal invite l’historien et éditeur, Denis Vaugeois, à présenter le sujet du dernier ouvrage dont il est co-auteur avec Michel Lavoie, L’impasse amérindienne : Trois commissions d’enquête à l’origine d’une politique de tutelle et d’assimilation. 1828-1858.
Un nouveau contexte : trois commissions d’enquête pour proposer des solutions à la question des Amérindiens
L’Impasse, c’est la publication de trois rapports sur la situation des anciens alliés autochtones des Français, les Amérindiens. Une fois la guerre de 1812-1814 opposant Américains et Britanniques terminée, les Amérindiens de l’Est du Canada ne détiennent plus la balance du pouvoir. Le gouvernement impérial songe alors à les sédentariser et à les regrouper dans des réserves pour améliorer leur condition matérielle. Il mandate trois commissions d’enquête pour faire le point sur la situation difficile à laquelle ils sont confrontés et pour proposer des solutions. Les conclusions des enquêteurs en charge des commissions, le major général Darling, le gouverneur Bagot, Richard Theodore Pennefather soulèvent des questions dont certaines sont toujours d’actualité : la sédentarisation des Amérindiens face à la préservation de leur mode de vie, leurs droits individuels en regard de leurs droits collectifs, etc.
Pourquoi ces enquêtes du gouvernement impérial ?
L’histoire remonte à la guerre de la Conquête. Face aux revers des troupes françaises et des miliciens, à Québec et dans la défense des forts échelonnés au sud des Grands Lacs et le long du Haut-Saint-Laurent, les Amérindiens craignent la perte de leurs droits et de leurs terres et territoires de chasse. L’avancée des troupes du général Amherst depuis le lac Ontario vers Montréal, est facilitée, le long du Saint-Laurent, par l’habilité du surintendant britannique des Affaires indiennes, William Johnson, à négocier avec les Amérindiens, jusque-là alliés indispensables des Français. Mieux vaut prévenir que guérir. L’alliance franco-amérindienne bascule. Des pourparlers, considérés par le conférencier comme une entente préliminaire sujet à ratification, par contre pour Alain Beaulieu plutôt comme un traité disparu, se déroulent à Oswegatchie le 30 août 1760. Les autochtones s’engagent à demeurer neutres dans le conflit opposant Français et Britanniques moyennant l’engagement par ces derniers de respecter leurs droits, c’est-à-dire la possession de leurs terres et le libre exercice de leur religion. La bonne entente a pour résultat de faciliter la descente du Saint-Laurent, parsemé de rapides, par l’armée d’Amherst. Peu après, le 5 septembre, le général Murray, parti de Québec avec son armée, reçoit à Longueuil les Hurons de Lorette venus demander sa protection et leur remet un sauf-conduit – que le conférencier ne considère pas comme un traité – leur permettant de retourner à Québec sans être importunés par les soldats britanniques sur le chemin du retour. Le 8 septembre 1760, le gouverneur général Vaudreuil capitule, cette fois pour l’ensemble de la Nouvelle-France; il insère dans l’acte de capitulation un article relatif au respect des droits des anciens alliés autochtones des Français. Sept jours plus tard, soit le 15 septembre 1760, les Amérindiens finalisent les pourparlers déjà commencés en concluant à Kahnawake un traité de paix avec les Britanniques, un véritable traité cette fois d’ajouter le conférencier.
L’intérêt des trois rapports pour les historiens, archéologues, sociologues et le grand public
Les rapports présentent de l’intérêt à plus d’un point de vue. Comment distinguer promesses, sauf-conduit et véritable traité en l’absence de documents écrits contemporains, au moyen de la tradition orale autochtone comme seul témoignage? Une fois cette question résolue pour les Britanniques, tout n’est pas encore écrit, car les Français de leur côté ne faisaient pas de traité avec leurs alliés amérindiens, c’était à l’époque ce que les historiens appellent la cohabitation et la bonne entente. D’autres questions surgissent. Quels sont les mesures que doit adopter le gouvernement pour respecter les engagements pris à l’égard des Amérindiens lors de la conquête de 1760. Les recommandations des enquêteurs ont-elles été suivies? Certaines sont-elles toujours d’actualité? Autant de sujets que l’auditoire est invité à approfondir dans les ouvrages du conférencier et dans ceux d’autres auteurs, en particulier :
- Michel Lavoie et Denis Vaugeois, L’impasse amérindienne : Trois commissions d’enquête à l’origine d’une politique de tutelle et d’assimilation. 1828-1858, Les Éditions du Septentrion, 2010;
- Denis Vaugeois, La fin des alliances franco-indiennes, Les Éditions du Septentrion, 1995;
- Denys Delâge, « Les Premières Nations et la Guerre de la Conquête (1754-1765) » dans Cahiers des Dix, n° 63, 2009, p. 1-67;
- Alain Beaulieu, « Les garanties d’un traité disparu : le traité d’Oswegatchie, 30 août 1760 » dans Revue juridique Thémis, 34-2, 2000.
Yves Beauregard récipiendaire du Prix des Dix
Yves Beauregard récipiendaire du Prix des Dix
par Gilles Durand
Au centre, le récipiendaire du Prix des Dix entouré des membres actuels et émérites de la Société : de g à d., Louis-Georges Harvey (fauteuil no 9),Marcel Moussette (émérite), Michel Lessard (émérite), Bernard Andrès (fauteuil no 6), Denys Delâge (fauteuil no 4), Yvan Lamonde (fauteuil no 2), Jocelyne Mathieu (fauteuil no 7), Yves Beauregard, Fernand Harvey, secrétaire des Dix (fauteuil no 8), Marie-Thérèse Lefebvre (fauteuil no 10), Gilles Gallichan (fauteuil no 3), Claude Galarneau (émérite), Jean Simard (émérite), Laurier Lacroix (fauteuil no 5). Absent : Simon Langlois (fauteuil no 1).
Crédit photo : James Lambert, Archives de l’Université Laval, 2011.
Dans le cadre de la célébration du 75e anniversaire de la parution du premier des Cahiers des Dix à la Galerie de la bibliothèque générale de l’Université Laval, Yves Beauregard directeur de la revue Cap-aux-Diamants, également collectionneur, historien, chercheur et écrivain à ses heures, reçoit une marque d’appréciation toute particulière. Entouré de membres actuels et émérites de la Société des Dix et en présence de nombreux invités et amis, il se voit remettre le Prix des Dix.
Un honneur bien mérité
Même si le lauréat mérite cet honneur à plus d’un titre, nous nous en tiendrons à la revue Cap-aux-Diamants dont il est l’âme dirigeante depuis 25 ans, une réalisation qui à elle seule justifie d’ailleurs amplement le diplôme honorifique qui lui est remis.
En effet, parmi l’ensemble des périodiques culturels au Québec, la revue se démarque et occupe une place privilégiée. Vingt-cinq ans de parution font de la revue une vitrine complète sur les 400 ans de l’histoire du Québec. Non seulement, la publication donne la place qui leur revient aux fondateurs, aux dirigeants et aux personnages illustres, mais elle traite aussi des différentes communautés et des citoyens dont elles se composent, qui se sont enracinés sur le territoire depuis la Nouvelle-France. Ces derniers ne sont jamais en reste : leur métier, leur savoir-faire, qui a donné lieu autant à des constructions monumentales qu’à une architecture plus modeste, leurs coutumes, leurs traditions, leurs croyances, transmis de génération en génération, mobilisent régulièrement les pages de la revue. D’autres facteurs expliquent le succès du périodique dont le récipiendaire assure la direction : Cap-aux-Diamants est demeurée ouverte aux nouvelles tendances, elle a su porté son attention sur les questions de l’heure toujours débattues, tels le rôle et la place des femmes, tout comme sur des dimensions de notre héritage dans lesquelles se cristallise notre identité collective, telles la langue et la culture. Autant de points forts qui ne passent pas inaperçus et qui ne peuvent s’expliquer sans l’engagement soutenu de son directeur. Nulle surprise aussi qu’une équipe rompue à la recherche étoffée et à la vulgarisation a toujours accepté de l’appuyer.
Une place bien à elle à la mémoire franco-québécoise
Vitrine de l’histoire du Québec, la revue est aussi une alliée indéfectible de la mémoire franco-québécoise, un témoignage constant de la relation franco-québécoise au fil du temps. Jusqu’au début du régime britannique, la relation est directe : le Québec est bâti par une émigration en provenance de France. Les événements qui surviennent par la suite n’empêchent pas complètement les échanges de se poursuivre, plusieurs des nôtres traversant l’océan pour trouver formation et inspiration dans l’ancienne mère patrie, tout comme des Français ont traversé pour apporter leur contribution et s’enrichir au contact des Québécois. À compter des années 1860, les relations prennent du panache, marquées par l’établissement d’un consulat français à Québec et, un peu plus tard, par la nomination d’un représentant du Québec à Paris. À compter des années 1960, elles s’enrichissent d’une relation de peuple à peuple, de gouvernement à gouvernement, ce dont traite le numéro 99 de 2009, consacré aux 150 années du Consulat général de France à Québec.
La Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs est heureuse de se joindre aux Dix pour exprimer au récipiendaire du Prix ses plus vives félicitations.
Voir aussi « Le 75e anniversaire des Cahiers des Dix » dans le présent bulletin.
50 textes témoins de la relation franco-québécoise
50 textes témoins de la relation franco-québécoise
par Robert Trudel
Coordonnateur du projet
À l’occasion du 50e anniversaire de la Délégation générale du Québec à Paris, la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs vise à produire, à l’automne 2011, une publication dont le titre provisoire est « 50 textes témoins de la relation franco-québécoise ». La publication vise à mettre en évidence 50 temps forts ou faits marquants de la relation franco-québécoise depuis une cinquantaine d’années. Regroupés par thèmes, les événements ou faits sélectionnés seront appuyés par un « texte » qui peut être, entre autres, un discours majeur, un document administratif ou un article de journal. En voici les thèmes: le Québec et la France se retrouvent dans les années 1960, la France et l’affirmation des compétences internationales du Québec, la coopération dans de multiples domaines, la jeunesse et les acteurs de la société civile, la France et les référendums québécois, l’alliance Québec-France pour la Francophonie et la diversité culturelle, les intérêts économiques et les partenariats.
Le Musée des Sœurs de Miséricorde de Montréal : Le secret le mieux gardé en ville est dévoilé
Le Musée des Sœurs de Miséricorde de Montréal
Le secret le mieux gardé en ville est dévoilé
par Gilles Durand
NDLR – L’auteur remercie Julie Duchesne, coordonnatrice du Musée, pour sa collaboration empressée à la préparation de ce texte.
Crédit : Musée des Sœurs de Miséricorde |
Profitez de la belle saison pour visiter le Musée des Sœurs de Miséricorde, un espace qui raconte l’histoire de l’oeuvre d’une communauté et qui l’illustre par des expositions montées à partir des objets de sa collection. La collection permet de plonger au cœur d’une mission controversée à l’époque. Elle comprend environ 600 objets : mobilier et objets de la vie quotidienne de la communauté, horloges et instruments qui marquent le temps, objets de dévotion reliés à la pratique du culte, manuscrits, photographies, peintures originales réalisées par des religieuses. La visite est captivante et instructive à plus d’un point de vue.
La Maison québécoise
L’Institut des Sœurs de Miséricorde occupe une place importante dans l’histoire des soins de santé et de services sociaux. La communauté remonte à 1848. Elle a pour mission d’aider les mères célibataires et leurs enfants. La fondatrice est une Québécoise, Rosalie Cadron-Jetté qui répond positivement à la demande de Mgr Bourget. Entre 1849 et 1866, les religieuses de la communauté sont les seules à pratiquer officiellement la sage-femmerie, date de l’abolition de cette pratique sous la pression des médecins et du clergé.
Des liens avec la France
L’Institut des Sœurs de Miséricorde est aussi un maillon de la chaîne qui relie le Québec à la France. Il est mis sur pied sous l’influence de Mgr Bourget à la suite de son second voyage en Europe. Sans doute le prélat est-il inspiré par la visite des Sœurs de la Miséricorde de Laval en France, un refuge pour accueillir de jeunes prostituées. Cette dernière communauté est une filiale de la Maison de Bordeaux. De plus, le premier directeur spirituel de l’Institut de Montréal est un prêtre français, considéré austère à l’image du clergé de la France d’autrefois, écrit-on (Pierre Auguste Fournet, Mère de la Nativité et les origines des Sœurs de Miséricorde, 1848-1898, Montréal, 1898).
Références :
- Notre Dame de la Miséricorde à Laval
Site Internet consulté 14-06-2011 - ND de la Miséricorde à Bordeaux. La première maison de miséricorde à Bordeaux
Site Internet consulté 14-06-2011
Pour voir et découvrir
Voici les coordonnées du Musée, pour les visites et pour en savoir davantage :
Julie Duchesne, coordonnatrice
Musée des Sœurs de Miséricorde,
12435, av. de la Miséricorde,
Montréal, Qc, H4J 2G3.
Téléphone : 514.332.0550 poste 1-393
Télécopieur : 514.332.8344
Courriel : musee_misericorde@yahoo.ca
Sites Internets : | www.smisericorde.org/Fmusee.htm www.museemisericorde.org |
Facebook : Musée des Soeurs de Miséricorde de Montréal
Célébrons le 50e anniversaire de la Délégation générale du Québec à Paris
LA COOPERATION FRANCO-QUEBECOISE
Hier, aujourd’hui, demain
Colloque pour le 50ème anniversaire de la Délégation générale
du Québec-Paris, 4 octobre 2011
En 2011, le 50ème anniversaire de la création à Paris de la Délégation générale du Québec s’accompagne, en France, d’un nombre important de manifestations auxquelles la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC) s’associe en organisant à Paris, le 4 octobre prochain, un colloque sur : « La coopération franco-québécoise, hier, aujourd’hui, demain ».
Ce colloque traitera d’abord de la mise en place, du début des années 60 à nos jours, des principaux outils et moyens de fonctionnement de cette coopération. Une seconde séquence aura pour objectif d’en dresser le bilan dans tous les domaines. Enfin, le colloque, qui réunira, à cette occasion, des experts et des acteurs de cette coopération, tant français que québécois, tentera d’en dégager l’avenir face aux évolutions des ensembles mondiaux.
Les relations entre la France et le Québec ne s’étaient jamais réellement interrompues depuis la Conquête. Toutefois, même après l’établissement du Consulat général de France en 1859, les échanges ne connurent pas un développement significatif. Une nouvelle étape fut franchie en 1882, avec la nomination d’Hector Fabre comme Agent général du Québec à Paris. Mais, c’est bien la présence à Paris de la Délégation générale du Québec, à partir de 1961, qui ouvre une ère nouvelle.
À Québec, en 2009, la CFQLMC avait commémoré le 150ème anniversaire de l’établissement du Consulat général de France à Québec en organisant, au musée de la Civilisation à Québec, un colloque dont les Actes ont été publiés. De même, ce colloque à Paris donnera lieu à une publication ultérieure.
Les grandes lignes du programme-Principaux intervenants
9h : | Discours d’ouverture : PA Wiltzer, Jacques Godfrain, Monique Gagnon-Tremblay* |
9h30/12h45 : |
En France comme au Québec, une volonté partagée de coopération : |
14h/15h45 : | Lieux d’expression de la coopération franco-québécoise : Gil Remillard, Christian Rioux et divers représentants d’associations :Pierre Aronoff, Pierre Provost, Marie-Agnès Castillon, Georges Poirrier |
16h/18h : |
Demain, quelle coopération et quelle relation ? : |
18h : | Discours de clôture : Alain Juppé, Michel Robitaille*, André Dorval |
18h45 : | chants du Québec. Vin d’honneur |
* présence à confirmer
Télécharger le programme du colloque.
Pour s’inscrire au colloque
Date : mardi 4 octobre 2011,
Lieu : Ministère des Affaires étrangères et européennes, 27, rue de la Convention, 75015 Paris. Métro Javel
L’inscription est obligatoire pour figurer sur les listes déposées à l’entrée du Ministère, sauf pour les intervenants au colloque.
Vous pouvez vous inscrire avant le mardi 20 septembre 2011, date limite :
- par courriel en remplissant la fiche d’inscription suivante et en l’acheminant au secrétaire administratif de la CFQLMC-France, Alain Ripaux : cfqlmc.france@yahoo.fr
- par courrielr, en retournant le formulaire à l’adresse suivante :
MAEE-CFQLMC
Bureau 1265, Alain Ripaux
57, boulevard des Invalides
75007 PARIS
FICHE D’INSCRIPTION
Colloque du 4 octobre 2011
Nom et prénom :
Activités/profession :
Organisme :
Adresse (n° et nom de la rue) :
Code postal et ville :
Téléphone fixe et/ou mobile :
Courriel :
L’activité est gratuite. Se munir d’une pièce d’identité pour entrer au Ministère.
Les associations Québec-France et France-Québec au cœur de la relation franco-québécoise : Une relation toujours en mouvement qui tend à se raffermir
Les associations Québec-France et France-Québec
au cœur de la relation franco-québécoise
Une relation toujours en mouvement qui tend à se raffermir
par Gilles Durand
Le président entouré des membres du CA : 1re rangée : Francine |
La tenue de l’assemblée générale du 14 mai 2011
L’Association Québec-France a tenu une assemblée générale à Sherbrooke le 14 mai 2011. La rencontre a pu bénéficier de la présence de la consule générale de France à Québec, Hélène Le Gal, accompagnée du conseiller de coopération et d’action culturelle, Jean-Pierre Tutin, de même que de représentants du ministère des Relations internationales et de l’Association France-Québec en la personne du directeur des publications. Pour l’occasion, des ateliers ont été tenus pour échanger sur les meilleurs moyens à retenir pour resserrer les liens entre les deux peuples. Parmi les thèmes retenus pour discussion, mentionnons la place du réseau Québec-France et France-Québec dans la relation franco-québécoise, les communications sur Internet entre personnes partageant le même champ d’intérêt, tel la France, l’histoire, la généalogie, les programmes d’échanges, par le biais des réseaux sociaux, et les jumelages de municipalités.
La nécessaire participation citoyenne
Des discussions en ateliers et des rapports présentés en assemblée générale, un constat se dégage : sans sous-estimer l’importance du rôle des associations Québec-France et France-Québec, la relation entre les deux peuples doit prendre appui d’abord et avant tout sur la base, le citoyen. Le domaine des communications sur Internet s’y prête bien : les relations interpersonnelles préalables permettent de connaître des personnes qui partagent les mêmes centres d’intérêt et ainsi d’enrichir son carnet d’adresses de messagerie. Les jumelages de municipalités et les pactes d’amitié ont aussi besoin des citoyens : ceux-ci doivent s’impliquer dans les comités de jumelage, tant pour assurer le choix de municipalités ayant des affinités communes que la pérennité des projets face au renouvellement des administrations municipales à la suite d’une élection.
Le Bulletin de l’Association pour en savoir davantage
L’assemblée générale de la mi-mai 2011 a permis aux participants de faire le plein d’enthousiasme et d’énergie pour participer à la réalisation du mandat de leur association. Le compte rendu de l’assemblée générale et des discussions en atelier est disponible dans le Bulletin des membres de l’Association Québec-France, juin 2011, vol. 2, no 2. Les échanges en ateliers et en assemblée générale le dimanche 22 mai avaient aussi pour but de nourrir la réflexion des participants au congrès de Bergerac, qui devait se tenir du 2 au 5 juin 2011. Les informations disponibles quant au congrès sur le site de France-Québec permettent de juger des retombées très positives de la rencontre de Sherbrooke.
Le 17e congrès commun des associations France-Québec et Québec-France, tenu à Bergerac du 3 au 5 juin 2011
Le compte rendu sommaire du congrès paru dans Info Édition juin 2011 de France-Québec permet dès maintenant de qualifier les rencontres des deux associations jumelles de très positives. Du côté français également, des élections ont eu lieu pour tenir compte des membres sortants du conseil d’administration. Les postes à combler ont été occupés par des citoyens engagés dont plus d’un sont bien connus des Québécois. Du compte rendu préparé, un point fort se dégage : le rôle indispensable de la société civile, de chacun des citoyens qui la composent, dans la relation franco-québécoise. Les échanges montrent que Français et Québécois sont sur la même longueur d’onde. Les suites du congrès sont à suivre dans le magazine France-Québec no 156 de juillet 2011.