Bulletin n°43, janvier 2017
Bulletin n°43, janvier 2017
Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC)
SOMMAIRE
- Le coprésident Racine en tournée en France
- Coup d’envoi de l’Année Louis Hébert et Marie Rollet
- Les traités de Paris : Lancement du livre Vers un nouveau monde atlantique
- Les faits saillants des États généraux sur les commémorations
- L’histoire inédite des relations De Gaulle – Québec
- Le Xe colloque international de généalogie à Montréal
- La CFQLMC-Québec est maintenant sur Facebook
- La refonte du site internet de la Commission
- Les commémorations à venir en 2017
SANTÉ, BONHEUR ET PAIX EN 2017 !Je souhaite aussi que les initiatives que nous réaliserons cette année, de part et d’autre de l’Atlantique, rendront encore plus vivante la mémoire commune franco-québécoise.
Denis Racine Coprésident québécois de la Commission |
LE COPRESIDENT RACINE EN TOURNÉE EN FRANCE
Par Roger Barrette
Du 4 au 16 novembre, le président de la section québécoise de la CFQLMC, monsieur Denis Racine a effectué une visite en France qui lui a permis de faire avancer plusieurs dossiers. Voici un bref compte rendu de cette visite de travail.
1) Les coprésidents rencontrent la Déléguée générale du Québec à Paris
Les coprésidents de la Commission, messieurs Denis Racine et Gilbert Pilleul, ont eu un long entretien avec la nouvelle Déléguée générale du Québec en France, madame Line Beauchamp. Celle-ci était accompagnée de l’attachée culturelle, madame Mireille Babin. Initialement prévue pour une demi-heure, l’entretien a duré 1h15.
Madame Line Beauchamp, Déléguée générale
Photo : DGQ
2) Le tourisme culturel
À Tours, monsieur Racine a fait la promotion de la création d’un nouveau circuit touristique franco-québécois. Bénéficiant des bons offices de M. Daniel Godefroy, président de Touraine-Québec, il a pu rencontrer M. Christophe Bouchet, adjoint au maire, chargé du Rayonnement, Tourisme, Grands évènements, Congrès et Francophonie et les membres de son équipe, Mme Rosalyne Godin, responsable des Grands évènements au cabinet du maire et Mme Virginie Rivain, directrice de l’Office du Tourisme.
Toutes ces personnes se sont dites enthousiasmées par le projet de circuit de tourisme culturel à Tours. Il a aussi été question d’organiser une exposition commune sur la Loire et le Saint-Laurent. L’Association Touraine-Québec apportera son concours pour concrétiser ces projets.
Évidemment, le coprésident n’a pas manqué l’occasion de se rendre au couvent des Ursulines d’où est partie Mère Marie de l’Incarnation (Marie Guyart) pour venir en Nouvelle-France. Il a eu des discussions fructueuses avec la directrice du Centre Marie de l’Incarnation, Mère Hélène, ursuline. Tout naturellement, ce Centre sera le point de départ de l’éventuel circuit culturel québécois à Tours.
Accompagné de M. Christian Rouvreau membre de la section France de la CFQLMC et ex-président de Pays-Rochelais-Québec, le coprésident québécois s’est ensuite rendu à Rochefort, au Musée national de la marine.
Il y a rencontré le directeur du musée, M. Philippe Mathieu et son adjoint, M. Denis Roland. Il ressort des échanges que le musée pourrait être la tête de pont d’un nouveau circuit de tourisme culturel franco-québécois. D’ores et déjà il est acquis que l’Association Pays Rochelais-Québec s’impliquera dans l’implantation du circuit à Rochefort et, peut-être éventuellement, à Niort.
Cette démarche sera complétée le printemps prochain par une intervention directe auprès du maire de Rochefort, M. Hervé Blanché, afin d’obtenir l’appui de la ville à la réalisation de ce projet.
Les discussions avec messieurs Mathieu et Rolland ont aussi porté sur deux autres projets que le musée concrétisera en 2017 : le lancement en France du Répertoire des officiers de la marine actuellement en préparation sous la direction de M. Marcel Fournier et, à la fin juin, une activité sur la Nouvelle-France.
En Île de France, le coprésident a aussi discuté d’un circuit du Québec dans le Val d’Oise avec M. Jean-Pierre Tartare et son épouse Corrine. Ce projet pourrait aussi être réalisable. Comme première étape, il faudra recenser les nombreuses plaques commémoratives concernant les familles québécoises qui existent déjà en divers lieux du département.
- Colloque de l’Académie internationale de généalogie à Montréal
Dans le but de peaufiner la préparation du Xe Colloque international de généalogie qui se tiendra à Montréal du 19 au 23 juin prochain, M. Racine est allé rencontrer le président de l’Académie internationale, l’auvergnat Michel Teilhard d’Eyry. Il s’est assuré aussi de la venue à Montréal de Mme Myriam Provence, auteure et généalogiste de grande renommée.
M. Michel Teillard d’Eyry
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Mme Myriam Provence
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3) Entrevue à la télévision
Monsieur Racine a accordé une entrevue à la chaîne FR3 concernant une ancêtre rochelaise d’Hillary Clinton, Catherine Paolo, fille du Roy. Il était accompagné de M. Christian Rouvreau de l’Association Pays Rochelais-Québec. Cette interview a été diffusée à la période de grande écoute le 9 novembre dernier, au niveau régional.
4) Les projets de la section française de la Commission
Ce voyage a aussi permis aux deux coprésidents de la Commission de passer en revue les dossiers en cours et de planifier de nouveaux chantiers.
Ainsi, l’équipe du coprésident Pilleul prépare la tenue d’un colloque à Paris, en novembre 2017, sur le thème de Gaulle et le Québec peut-être avec les Archives diplomatiques françaises ou l’Institut Charles-de-Gaulle. Cet événement commémorera le 50e anniversaire du dernier voyage que le président français a réalisé au Québec en juillet 1967. La CFQLMC-France travaille aussi sur le projet d’exposition virtuelle concernant la représentation de la Nouvelle-France dans les arts aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Du côté du tourisme culturel, la section française s’active sur les communes de Saint-Germain-en-Laye et de Dieppe, et éventuellement, de Honfleur.
5) Exposition remarquable
Au Petit Palais à Paris, monsieur Racine a voulu profiter de l’impressionnante exposition intitulée «L’art de la paix». Il a pu y admirer les originaux de tous les grands traités signés par la France depuis François Ier dont plusieurs ont marqué l’histoire de la Nouvelle-France : Westphalie (1648), Nimègue (1679), La Grande Paix de Montréal (1701), Utrecht (1713), Paris (1763), Versailles (1919), etc.
Ci-dessous, des extraits de trois d’entre eux : La Grande Paix de Montréal de 1701, le Traité d’Utrecht de 1713 et, cinquante ans plus tard, le Traité de Paris de 1763 qui a mis fin à la Nouvelle-France.
Cette exposition remarquable est à l’affiche jusqu’au 15 janvier 2017. Avis aux personnes intéressées qui séjourneront à Paris d’ici là.
COUP D’ENVOI DE L’ANNÉE LOUIS HÉBERT ET MARIE ROLLET
Par Roger Barrette
Le 14 décembre au siège de la Société historique de Québec (SHQ), et en présence d’une soixantaine de personnalités, notamment du doyen de la Faculté de pharmacie de l’Université Laval, M. Jean Lefebvre, et de l’attaché de presse du maire de Québec, M. Paul-Christian Nolin, a eu lieu le lancement du nouveau numéro de la revue Cap-aux-diamants.
Ce numéro est entièrement consacré à l’établissement, en 1617, de la première famille française dans la vallée du Saint-Laurent. Elle était composée de l’apothicaire parisien Louis Hébert âgé de 42 ans, de son épouse Marie Rollet (37 ans) et de leurs trois enfants : Anne (15 ans), Guillaume (9 ans) et Guillemette (3 ans).
De g. à d., M. Paul-Christian Nolin, attaché de presse du maire de Québec, M. Régis Labaume,
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Dans son allocution, le coprésident Racine a résumé le programme que la Commission et ses dix partenaires ont mis au point afin de souligner dignement l’«Année Louis-Hébert et Marie Rollet».
Il a expliqué que le nom de l’épouse était délibérément associé à celui de Louis-Hébert parce qu’«elle était une éducatrice remarquable. Pas juste pour ses enfants, mais elle a aussi formé les autochtones. Et que le couple a eu des relations remarquables avec les autochtones », tout comme Champlain d’ailleurs, ce qui distincte nettement la colonisation française d’ici d’avec la colonisation espagnole pratiquée en Amérique du Sud.
Parmi les évènements importants à venir qui seront rendus publics lors d’une conférence de presse qui se tiendra le 1er mars prochain, monsieur Racine a mentionné :
- L’exposition qui sera présentée pendant six mois à la bibliothèque Jean-Charles Bonenfant de l’Université Laval.
- Les trois congrès internationaux pilotés par la Faculté de pharmacie de l’Université Laval à l’occasion du 400e anniversaire de l’arrivée du premier apothicaire-pharmacien.
- La création du Carré de l’apothicaire dans la cour du monastère des Augustines situé dans le Vieux-Québec, qui constituera un legs permanent de ce 400e.
- Des activités aux Jardins van den hende dans l’arrondissement Sillery-Sainte-Foy de Québec.
- Une manifestation qui sera parrainée par la Faculté d’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval.
- Du 9 au 13 août 2017, les Fêtes de la Nouvelle-France qui rendront hommage au couple Hébert-Rollet.
- La remise de parchemins à plusieurs descendants directs du couple-fondateur, notamment au premier ministre Philippe Couillard et au comédien Paul Hébert. Il s’agit d’une initiative de la Société de généalogie de Québec.
- Pour conclure l’année, le colloque Louis-Hébert–Marie-Rollet se tiendra, à l’automne, sous les auspices des sociétés d’histoire de Québec.
Le coprésident a déploré que l’État québécois n’ait pas une politique nationale de commémoration, comme il en existe dans d’autres pays. Toutefois, il a dit espérer, d’une part, que le gouvernement du Québec apportera un soutien financier à ces diverses initiatives et, d’autre part, que le ministre de la Culture et des Communications donnera suite à la suggestion que la Commission lui a faite, c’est-à-dire de proclamer l’année culturelle 2017 : «ANNÉE LOUIS-HÉBERT ET MARIE-ROLLET».
Monsieur Racine a également rappelé que la maison natale de Louis Hébert existait toujours à Paris. Elle est située, en plein cœur de la ville, au numéro 129, rue Saint-Honoré, dans le Ier arrondissement. C’est à deux pas de la station de métro Louvre-Rivoli.
Une plaque commémorative rappelle aux riverains et aux passants que c’est à cet endroit qu’est né et qu’a vécu l’un des fondateurs de la Nouvelle-France. Le père de Louis, Nicolas Hébert, était épicier et apothicaire. Il y tenait boutique.
Photo Denis Racine CFQLMC
Pour sa part, le directeur de la revue Cap-aux-diamants, M. Yves Beauregard, s’est dit très fier de dévoiler le numéro consacré au couple Hébert-Rollet. Fruit de la collaboration de plusieurs chercheurs et auteurs, ce numéro est extrêmement riche et plein d’enseignements.
Des sujets variés y sont développés, en particulier, l’importance de la contribution de Louis Hébert au renouvellement des sciences naturelles en Europe au XVIIe siècle; le portrait inédit de Marie Rollet, femme très autonome et apothicaire suppléante à Québec; les résultats des fouilles archéologiques qui ont permis de localiser les maisons Hébert et Couillard sur le site du Séminaire de Québec; le statut de seigneur de Louis Hébert et l’étendue des terres qui lui ont été concédées en Haute-Ville et sur les bords de la rivière Saint-Charles; les circonstances de la mort de Hébert en 1627 et la façon dont cette disparition a été vécue dans la colonie naissante.
Monsieur Beauregard a commenté la page couverture du numéro où apparaît le timbre émis le 30 août 1985 par la Société canadienne des postes. C’est la première fois qu’une telle autorisation est donnée à la revue. Louis Hébert apothicaire «y apparaît accompagné d’outils et d’objet en relation avec sa vie et son travail dans la colonie ». Ce timbre est l’œuvre du graphiste designer montréalais, Clermont Malenfant. Il y a trente ans, 34 cents suffisaient pour affranchir une lettre.
LES TRAITÉS DE PARIS : LANCEMENT DU LIVRE VERS UN NOUVEAU MONDE ATLANTIQUE
Par Roger Barrette
À Paris, également le mercredi 14 décembre 2016, avait lieu le lancement des Actes du colloque organisé par la Commission en 2013 sur les traités de Paris.
L’ouvrage de près de trois cents pages a été préparé sous la direction de messieurs Laurent Veyssière, Philippe Joutard et Didier Poton et rend compte des résultats de recherche de vingt-deux auteurs. Il a pour titre : Vers un nouveau monde atlantique – les traités de Paris, 1763-1783. Il est publié aux Presses universitaires de Rennes.
Dans la préface de l’ouvrage, les coprésidents de la Commission, messieurs Pilleul et Racine présentent l’importance du sujet en ces termes :
«Deux traités, signés à 20 ans de distance l’un de l’autre et inscrits dans la période moderne de l’Amérique du Nord, ont profondément changé la géopolitique mondiale et par voie de conséquence le destin de la planète entière et de tous les continents. […] Entre ces deux traités, vingt années seulement encadrent une courte période qui est néanmoins fondamentale, et au cours de laquelle les rapports de forces entre les puissances ont été profondément modifiés au niveau mondial.»
En effet, c’est à cette période charnière que naissent les États-Unis d’Amérique qui deviendront la première puissance du monde, c’est aussi la fin de la Nouvelle-France, et par le traité de 1783, la reconnaissance par l’Angleterre de l’indépendance de ses Treize colonies sécessionnistes.
LES FAITS SAILLANTS DES ÉTATS GÉNÉRAUX SUR LES COMMÉMORATIONS
Par Gilles Durand
Les États généraux sur les commémorations qui se sont déroulés du 6 au 8 octobre 2016, étaient une initiative du Mouvement national des Québécoises et des Québécois (MNQ), en partenariat et avec l’appui de plusieurs organismes, dont la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC). Les rencontres ont lieu à Montréal, au Centre de créativité du Gesù. Elles étaient coordonnées par la présidente du MNQ, Mme Martine Desjardins. Les grands thèmes au programme étaient : la politique nationale de commémoration ; le rappel des repères identitaires ; le tourisme de mémoire ; les organismes de soutien et les acteurs des commémorations ; les médias et le financement.
Mme Martine Desjardins, présidente du MNQ
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M. Marcel Fournier et M. Robert Trudel
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Dans son allocution, le ministre de la Culture et des Communications du Québec, monsieur Luc Fortin a souligné la pertinence des États généraux compte tenu de la révision en cours de la Loi sur le patrimoine culturel, entrée en vigueur le 19 octobre 2012.
M. Luc Fortin,
Ministre de la Culture et des Communications
La politique de commémoration de la France
Mme Martine de Boisdeffre |
La conférence inaugurale a été prononcée par Mme Martine de Boisdeffre, conseiller d’État et présidente de la Cour administrative d’appel de Versailles. Auparavant, elle a été directrice des Archives de France et secrétaire générale des commémorations nationales de 2001 à 2010.
Madame de Boisdeffre a centré son intervention sur la politique nationale de commémoration française et les mécanismes afférents. En vertu de cette politique, le ministre de la Culture délègue sa responsabilité à un Haut-Comité, composé de membres nommés par lui, et placé sous la tutelle de la direction des Archives de France.
Le comité établit les personnages et les événements à commémorer en retenant comme balises les 50e et les multiples de ceux-ci, de même que la couverture des grands champs de l’activité humaine (politique, économique, social et culturel).
Une fois approuvée, la liste est publiée avec données informatives sur chaque rappel. Les organismes peuvent alors s’en inspirer pour préparer leurs propres projets de commémoration et acheminer ceux-ci aux directions régionales des Affaires culturelles. Celles-ci disposent des budgets de subvention et en assurent le suivi.
Pour qui et pourquoi commémorer?
Pour qui et pourquoi commémorer? Des réponses à ces questions ont été apportées par cinq prestigieux panelistes : Mme Louise Beaudoin, ancienne ministre québécoise, M. Jacques Beauchemin, professeur à l’UQAM, M. Joseph-Yvon Thériault, vice-doyen à l’UQAM, M. John Porter, ancien directeur du MNBAQ et l’éditorialiste au Devoir, M. Antoine Robitaille.
La commémoration s’adresse à l’ensemble des membres composant une société particulière. Pas de société sans frontières et sans récit (Joseph-Yvon Thériault, vice-doyen UQAM).
Le rappel des caractères identitaires d’une communauté « est essentiel au maintien et à l’amélioration de la cohésion nationale et au développement du sentiment d’appartenance, essentiel à l’exercice de la solidarité citoyenne », pour reprendre les mots de M. Robert Laplante, directeur de la revue L’Action nationale, lors d’une table ronde tenue le 8 octobre.
L’influence de repères identitaires en mutation sur les commémorations
Les membres du panel «Les divers visages du patrimoine»
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Plusieurs facteurs peuvent donner une couleur particulière aux commémorations : les nouvelles formes de patrimoine, tels les paysages, les savoirs et savoir-faire; l’affaiblissement des fondements spirituels de la société; la cohabitation de communautés aux origines ethniques différentes (française, britannique, etc.); la remise en question des symboles de la survivance, tel qu’elle se manifeste lors des fêtes de la Saint-Jean-Baptiste; le refus de faire voir les mauvais côtés de l’histoire; l’hyperréalisme contemporain, tel qu’il se constate sur les monuments d’aujourd’hui, ceux-ci n’étant plus porteurs de sens immédiatement perceptible et faisant disparaître l’histoire et le plaisir de l’allégorie; la mémoire orientée vers des fins politiques, visant à façonner une nouvelle identité; la mémoire oblique qui reconnaît les faits tout en les réduisant à l’anecdote (Robert Laplante, directeur de L’Action nationale).
M. Mathieu Bock-Côté
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Le panel intitulé «Commémoration et récit historique» a permis d’entendre les points de vue de M. Marc-André Gagnon, doctorant à Guelph University, de M. Raymond Montpetit, professeur à l’UQAM et de M. Mathieu Bock-Côté, directeur de recherche à l’Institut de recherche sur le Québec (IRQ).
Le patrimoine doit être transmis tel qu’il a été, avec ses beautés et ses laideurs, de dire Mathieu Bock-Côté. Il ne faut pas se laisser abattre par les fautes du passé, mais plutôt éviter de les répéter. Le patrimoine est porteur de grandeurs, tel celui de la Nouvelle-France. C’est lui qui inspire de l’héroïsme et donne des raisons de durer.
Des accompagnateurs de la mémoire collective
Le panel «Tourisme et commémorations» était composé de M. Mathieu Bock-Côté, directeur de recherche à l’IRQ, de M. Laurier Turgeon, professeur à l’Université Laval, de Mme Pascale Marcotte, professeur à l’Université Laval, de Mme Louise Bourgeois et de M. Stéphane Pinel, créateurs du Chemin de Saint-Rémi.
Les organisateurs et les accompagnateurs de voyages au pays des ancêtres, au Québec comme outre-Atlantique, les guides publiés et les itinéraires touristiques sont autant de moyens de nous mettre en contact avec nos repères identitaires. Se rendre au lieu où nos ancêtres ont vécu, retracer leur maison, marcher dans l’environnement et respirer l’air qui fut les leurs, voilà d’excellents moyens de nous familiariser avec nos racines, de dire Mme Pascale Marcotte.
À ce chapitre, un projet original est présenté pour le Québec, le chemin de Saint-Rémi : un itinéraire à emprunter de plus de 800 km reliant Saint-Adrien-de-Ham dans les Cantons-de-l’Est à la municipalité de Sainte-Florence en Matapédia. Le chemin traverse plusieurs villages et met en contact avec un patrimoine architectural du cru, maisons de colons, écoles de rang, églises, sans compter des communautés accueillantes, avides de transmettre leurs savoirs et leur savoir-faire, comme l’ont souligné Stéphane Pinel et Louise Bourgeois, créateurs du chemin de Saint-Rémi.
Des détenteurs de ressources pour la commémoration
Les organismes de conservation sont nombreux et variés : services d’archives, musées, Cinémathèque québécoise, etc. Les ressources qu’ils renferment sont d’une grande richesse : documents d’archives, photos, documents audiovisuels, films.
C’est le cas, d’affirmer M. Marcel Jean, de la Cinémathèque québécoise, assurant la garde et mettant en valeur de nombreux films inédits « offrant un panorama social et culturel du Québec entre les années 1940 et 1970 ». La Cinémathèque peut même jouer un rôle de coordination pour des projets de diffusion impliquant plusieurs partenaires.
Parmi les détenteurs de ressources documentaires, le monastère des Augustines ajoute un volet original à ses activités de nature archivistique et muséologique, d’affirmer Mme Catherine Gaumond, directrice du musée et des archives du monastère des Augustines. Il met à la disposition des visiteurs un Centre de ressourcement qui permet de loger sur les lieux mêmes où les Augustines ont exercé leurs activités depuis plus de 375 ans.
Les moyens utilisés lors des activités commémoratives
Les moyens utilisés sont des plus variés, depuis les dénominations toponymiques jusqu’aux publications, par exemple celles de la maison d’édition Septentrion. Ils sont utilisés, parfois individuellement, parfois en synergie.
Mme Louise Pothier, conservatrice et archéologue en chef au musée de Pointe-à-Callière, a fait part d’expériences vécues au musée, où les expositions s’accompagnent d’informations sur l’Internet, de conférences, de programmes éducatifs à l’intention de la clientèle scolaire, de rassemblements, de publications et de fouilles archéologiques.
Quant à M. Michel Belleau, administrateur de la Société des Filles du Roy, il a expliqué comment l’organisme avait réussi à commémorer le 350e anniversaire de l’arrivée du premier contingent des Filles du Roy, en organisant diverses manifestations, notamment des cérémonies rappelant le départ de La Rochelle et l’arrivée par bateau à Québec de 36 Québécoises en costume d’époque, personnifiant les 36 premières Filles du Roy.
Pour sa part, Mme A.J. Casademont, vice-présidente du Musée du jouet de la Catalogne, a décrit les commémorations qui ont marqué le tricentenaire de la Catalogne.
M. Martin Cadotte, réalisateur de la série Le rêve de Champlain, a présenté cette minisérie personnelle et originale de 6 épisodes de 30 minutes chacun. Le film est basé sur la biographie de Samuel de Champlain écrite par l’historien américain David Hackett Fisher. En l’absence de document visuel et audiovisuel remontant à l’époque du découvreur, il se veut à la fois une œuvre documentaire et de fiction. Le réalisateur souhaitait marier habilement le passé et les procédures modernes de diffusion, faisant en sorte que les acteurs racontent l’histoire tout en suscitant l’émotion.
Les organismes promoteurs de la commémoration et de la mémoire
Une table ronde intitulée « La société civile, vigile de la mémoire » a réuni M. Étienne-Alexis Boucher, président de la Société nationale de l’Estrie, M. Denis Racine coprésident de la CFQLMC, M. Pierre Graveline, directeur général de la Fondation Lionel-Groulx, Mme C. Gaumond, directrice Musée des Augustines et Mme MariFrance Charette, directrice générale de la Fédération Histoire Québec.
Messieurs Racine et Graveline représentaient deux organismes ayant comme mandat principal la commémoration et la diffusion de notre mémoire collective. L’un et l’autre ont déploré l’absence d’une politique nationale de commémoration au Québec, le désintérêt de l’État et le manque de financement accordé pour faire connaître et rappeler nos repères identitaires.
Le coprésident québécois de la CFQLMC a mentionné les obstacles que rencontrent les organismes pour planifier des projets et travailler en partenariat, ne connaissant pas les priorités et le financement disponible. Il a affirmé que le Québec avait besoin d’une politique nationale de commémoration.
De g. à d. M. Denis Racine, coprésident – CFQLMC
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Pour sa part, le secrétaire et directeur général de la Fondation Lionel-Groulx a déploré le désintérêt de l’État et des pouvoirs publics vis-à-vis l’intégration de la connaissance de notre mémoire collective dans les programmes scolaires, et surtout, rappels des personnages et événements marquants du passé dans les espaces publics, par exemple la pose de plaques informatives dans le métro de Montréal. Il a conclu en disant qu’un « peuple ne peut pas se séparer de son passé ».
De même, dans sa conférence, M. Charles-Philippe Courtois, professeur au Collège militaire de Saint-Jean a répété que le rôle de l’État dans la commémoration était essentiel.
Le financement de la mémoire par le secteur privé
De grands acteurs du secteur privé ont donné un aperçu de leur contribution au financement de la mémoire. Le président et chef de la direction de la Banque Nationale a souligné le lien essentiel qu’il y a entre l’entrepreneuriat et l’identité culturelle. La Banque qu’il préside soutient les artistes et les créateurs en faisant l’acquisition d’œuvres d’art originales. Elle possède à l’heure actuelle une des plus importantes collections d’entreprises au Canada avec plus de 7 000 pièces. Elle soutient financièrement également des initiatives culturelles d’envergure et elle est partenaire de grandes institutions culturelles, comme le Musée national des beaux-arts du Québec.
M. Louis Vachon, président de la BNC
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Le bilan des États généraux par M. Raymond Montpetit
Parmi les sujets abordés lors des trois jours de rencontre, deux sont ressortis particulièrement dans le bilan dressé par le professeur émérite à l’UQAM, M. Raymond Montpetit : l’éducation des jeunes et du grand public, de même que l’importance d’une politique et d’un plan d’action préparés par l’État.
Il définit ainsi ces deux éléments de l’engagement de l’État : « Un comité responsable : Conseil du patrimoine culturel ?, autre organisme conseil, des initiatives en partenariat; – Le ministère de la Culture et des Communications du Québec annonce le programme retenu; – Des organismes déposent des projets à l’intérieur de ce programme et peuvent obtenir une aide; – Un jury de pairs ».
L’HISTOIRE INÉDITE DES RELATIONS DE GAULLE – QUÉBEC
Président de Gaulle |
À l’invitation de M. Georges Pierre, président de l’Association Bourgogne-Québec, un membre de la Commission, M. Roger Barrette, a présenté le 14 octobre dernier une conférence qui apporte des révélations inédites concernant les liens que le général de Gaulle a tissés avec les Canadiens français / Québécois, notamment avec trois premiers ministres québécois, depuis la Deuxième Guerre mondiale jusqu’à sa démission comme président de la République.
Le coprésident français de la Commission, M. Gilbert Pilleul était présent et a tenu à présenter le conférencier québécois à l’auditoire.
S’appuyant sur des archives longtemps demeurées secrètes de l’Élysée, du Quai d’Orsay et de celles du Québec, cette conférence multimédia fait découvrir le rôle majeur joué personnellement par le Général. Le conférencier présente les héritages insoupçonnés que De Gaulle a laissés au Québec sur les plans diplomatique, culturel, économique et politique.
Ces nouvelles révélations tombent à point étant donné que 2017 marquera le 50e anniversaire du dernier voyage du Général au Québec. Monsieur Barrette donnera cette conférence à plusieurs occasions en France et au Québec au cours de l’année qui vient. Ainsi, dès le 29 janvier, il sera à Sherbrooke pour présenter cette histoire inédite aux membres de l’Association Québec-France Sherbrooke-Estrie lors d’un brunch-conférence.
LE Xe COLLOQUE INTERNATIONAL DE GÉNÉALOGIE À MONTRÉAL
Pour la première fois, l’Académie internationale de généalogie tiendra son colloque au Québec. Il aura pour thème : La généalogie des Amériques – Pionniers et familles. Il se déroulera à Montréal, du 19 au 23 juin 2017.
L’événement est organisé en partenariat avec trois organismes québécois : la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (section du Québec), Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Pointe-à-Callières, le Musée d’archéologie et d’histoire de Montréal. De plus amples renseignements sont disponibles sur le site de la Commission.
Le nombre de places étant limité, les personnes intéressées sont invitées à communiquer avec le coordonnateur du colloque, M. Marcel Fournier, par courriel marcel.fournier@sympatico.ca ou par téléphone : 450-657-1240. La préinscription se terminera le 1er février prochain.
Fondée à Turin en 1998, l’Académie internationale de généalogie est présidée par le généalogiste français, M. Michel Teillard d’Eyry.
LA CFCLMC-QUÉBEC EST MAINTENANT SUR FACEBOOK
Raynald Lemieux |
Depuis quelques semaines, la Commission a ouvert sa page Facebook. Vous pouvez désormais suivre ses activités, vous tenir informé et dialoguer sur cette page Facebook.
Souhaitons que vos amis Facebook deviennent rapidement aussi des amis de la Commission.
La conception de cette page Facebook est l’œuvre du webmestre de la Commission, M. Raynald Lemieux. Dans une vie antérieure, monsieur Lemieux occupait cette fonction au Ministère de la Culture et des Communications.
LA REFONTE DU SITE INTERNET DE LA COMMISSION
Toujours au chapitre de l’amélioration des outils électroniques de communications, la Commission a amorcé la refonte de son site internet. Cette transformation devrait être terminée au cours du premier trimestre de 2017.
LES COMMÉMORATIONS À VENIR EN 2017
Plusieurs anniversaires franco-québécois seront célébrés au cours des mois qui viennent. Voici les six principales commémorations.
9 au12 avril 1917 | 100e anniversaire de la bataille de la crête de Vimy |
28 avril au 27 oct. 1967 | 50e anniversaire de l’Expo 67 |
17 mai 1642 | 375e anniversaire de fondation de Montréal |
14 juin 1617 | 400e anniversaire de l’arrivée de la famille de Louis Hébert |
23 au 26 juillet 1967 | 50e anniversaire de la visite du général Charles de Gaulle |
19 août 1942 | 75e anniversaire du débarquement de Dieppe |