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Entretiens avec Marcel Masse, ancien député et ministre dans les gouvernements québécois et canadien

Entretiens avec Marcel Masse,
ancien député et ministre dans les gouvernements québécois et canadien

Par Gilles Durand

La Société historique de Montréal invite tous ceux qui s’intéressent à l’histoire du Québec à consulter une série d’entrevues avec Marcel Masse, ancien député et une dizaine de fois ministre dans les gouvernements québécois et canadien, fondateur et premier coprésident de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, initiateur de l’Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française, président émérite de la Société du patrimoine politique du Québec, pour ne mentionner que quelques initiatives.

Présentés d’abord sur les ondes de Radio Ville-Marie, dans le cadre de l’émission Nouveaux regards sur notre histoire, le samedi à 18 h, les émissions sont par la suite intégrées au site Web de la Société historique de Montréal pour écoute en différé. Ces entretiens servent de complément indispensable à la biographie de Marcel Masse déposée sur le site de l’Assemblée nationale du Québec.

Le parcours personnel de Marcel Masse : les premières années – entretien du 9 février 2013
Marcel Masse nous raconte sa jeunesse et ses premières années de militantisme. Né en 1936, fils d’un médecin pratiquant à Saint-Jean-de-Matha, il se découvre très tôt un intérêt pour l’organisation et le militantisme, intérêt auquel sa participation aux mouvements Croisés, Jeunesse étudiante catholique et Scouts n’est pas étrangère. L’organisation ne peut être dissociée de la mobilisation autour d’objectifs communs et de la formation des militants. Voilà ce qui amène Marcel Masse à étudier à l’École normale Jacques-Cartier de 1956 à 1959. Par la suite, il poursuit au Département d’histoire de l’Université de Montréal, puis étudie les sciences politiques à Paris, où il fait la connaissance de Jacques Chirac comme maître de conférence, et à Londres. Une telle formation le prépare bien à l’enseignement à la Commission scolaire de Joliette et à exercer son leadership dans le milieu associatif, comme la Société Saint-Jean-Baptiste de Joliette, et dans d’autres organisations comme le syndicat des enseignants du diocèse de Joliette.

Pour un Québec plus fort au service des Québécois : avec l’équipe de Daniel Johnson, chef de l’Union nationale – Entrevue du 2 mars 2013
Marcel Masse est né dans un comté d’allégeance conservatrice : les électeurs votent traditionnellement conservateur. Au cours des années 1962-1966, il s’implique en faveur d’une réforme constitutionnelle qui donnerait plus de pouvoir au Québec. Comme président du comité d’orientation de la Société Saint-Jean-Baptiste du diocèse de Joliette, il fait la rencontre de Daniel Johnson et se signale par une proposition faite à ce dernier : ne pas présenter la position du Québec sur la réforme constitutionnelle à une commission – la Commission Laurendeau-Dunton –, mais plutôt l’exprimer en Chambre. Daniel Johson adhère à l’idée. Le jeune candidat se fait élire sous la bannière de l’Union nationale en juin 1966, devenant par la suite le plus jeune ministre d’État à l’Éducation, à 30 ans. Son engagement politique sera toujours marqué par la conviction que l’épanouissement du Québec ne peut se concevoir en dehors d’un État possédant toute sa marge de manoeuvre.

Les années 1966-1971 : la montée et la descente de l’Union nationale
Marcel Masse joue un rôle important dans le gouvernement de l’Union nationale. Le chef Daniel Johnson réussit à regrouper largement les forces vives du Québec, tant la droite que la gauche. C’est la période de « l’égalité ou de l’indépendance », le Canada étant formé de deux nations fondatrices. Le Québec cherche à faire reconnaître sur la scène internationale sa spécificité de même que la légitimité de ses revendications. L’exposition universelle de 1967 lui en fournit l’occasion, sans compter le général de Gaulle. Mais arrive l’année 1968, l’élection de Pierre-Elliott Trudeau comme premier ministre et le décès de Daniel Johnson. Lors des élections, le premier ministre Trudeau obtient une confortable avance au Québec en faveur des « deux langues » plutôt que des « deux nations fondatrices ». Le signal est envoyé au Canada anglais sur ce que veulent les Québécois. Au Québec, les successeurs de Daniel Johnson ne réussissent pas à refaire la coalition de 1966 parmi les forces divergentes. Marcel Masse termine sa carrière comme député indépendant en 1971.

N.B. Surveiller le prochain entretien.

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