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La revue Historia, no 106, mars-avril 2007, consacre un numéro spécial thématique à l’ingénieur militaire Vauban

La revue Historia, no 106, mars-avril 2007,
consacre un numéro spécial
thématique à l’ingénieur militaire Vauban

La revue Historia souligne le 300e anniversaire de la mort de Sébastien Le Prestre de Vauban en lui consacrant un numéro spécial. Elle fait appel à plusieurs collaborateurs pour faire revivre la carrière de ce grand homme qui fut à la fois soldat, ingénieur militaire et citoyen préoccupé du bien-être de ses compatriotes. Vauban fait surtout sa marque comme ingénieur militaire : il conçoit des forteresses de façon à encercler la France le long de ses frontières terrestres et maritimes, et il participe à leur construction, plus de deux cents places fortes au total. Une association, Réseau des sites majeurs Vauban, a été mise sur pied en France en 2005. Elle travaille activement à leur mise en valeur; une demande d’inscription de 14 de ces sites au Patrimoine mondial ayant été adressée à l’UNESCO. Vauban décède en 1707, mais longtemps après sa mort, ses théories sur la fortification bastionnée continuent d’être appliquées.

Comme commissaire général des fortifications de la France à compter de 1678, Vauban est en contact avec un vaste réseau d’administrateurs et de techniciens chargés de l’exécution de ses plans et de l’entretien des forteresses construites – gouverneurs, intendants, directeurs de fortification, ingénieurs en chef –. Vauban reçoit de l’information et il en envoie, même à Québec. S’il n’a jamais traversé l’océan, il influence les ingénieurs du roi en poste en Nouvelle-France qui travaillent aux premiers projets de défense de la capitale, dans le dernier quart du 17e siècle – il faut attendre après 1745 pour un projet de plus grande envergure qui débute sous la direction de l’ingénieur militaire Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry , et qui est complété au début du 19e siècle –.

Par ses fonctions, Vauban est appelé à voyager à travers la France. Il pense à la grandeur de son pays et à la contribution que pourraient apporter les colonies françaises : pour ce, le souverain pourrait faire un effort plus grand pour peupler et développer la Nouvelle-France. Vauban condamne aussi la révocation, en 1685, par Louis XIV de l’édit que son grand-père Henri IV avait signé à Nantes en 1598, et il prêche la liberté de conscience tant en France que dans les colonies. Sur le terrain des pratiques religieuses, Vauban est loin de trouver une oreille attentive auprès du roi, le catholicisme constituant en France le fondement du pouvoir royal et de l’ordre social – les souverains de France sont sacrés rois dans la cathédrale Notre-Dame de Reims , Louis XIV l’étant en juin 1654 par l’évêque de Soissons –.

Gilles Durand

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