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La situation des anciens alliés autochtones des Français dans la 1re moitié du 19e siècle Une question reliée à la guerre de la Conquête.

La situation des anciens alliés autochtones des Français
dans la 1re moitié du 19e siècle
Une question reliée à la guerre de la Conquête.

 

par Gilles Durand

 

Jean-Charles Déziel, président de la Société historique de Montréal, Denis Vaugeois

De g. à d., Jean-Charles Déziel, président de la Société
historique de Montréal, Denis Vaugeois.

Crédit : Gilles Durand, CFQLMC

 

L'impasse Amérindienne des éditions du Septentrion, 2010

Crédit : Les Éditions du Septentrion, 2010

Le samedi, 5 février 2011, dans le cadre de ses conférences mensuelles à Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal, la Société d’histoire de Montréal invite l’historien et éditeur, Denis Vaugeois, à présenter le sujet du dernier ouvrage dont il est co-auteur avec Michel Lavoie, L’impasse amérindienne : Trois commissions d’enquête à l’origine d’une politique de tutelle et d’assimilation. 1828-1858.

Un nouveau contexte : trois commissions d’enquête pour proposer des solutions à la question des Amérindiens

L’Impasse, c’est la publication de trois rapports sur la situation des anciens alliés autochtones des Français, les Amérindiens. Une fois la guerre de 1812-1814 opposant Américains et Britanniques terminée, les Amérindiens de l’Est du Canada ne détiennent plus la balance du pouvoir. Le gouvernement impérial songe alors à les sédentariser et à les regrouper dans des réserves pour améliorer leur condition matérielle. Il mandate trois commissions d’enquête pour faire le point sur la situation difficile à laquelle ils sont confrontés et pour proposer des solutions. Les conclusions des enquêteurs en charge des commissions, le major général Darling, le gouverneur Bagot, Richard Theodore Pennefather soulèvent des questions dont certaines sont toujours d’actualité : la sédentarisation des Amérindiens face à la préservation de leur mode de vie, leurs droits individuels en regard de leurs droits collectifs, etc.

 

Pourquoi ces enquêtes du gouvernement impérial ?

L’histoire remonte à la guerre de la Conquête. Face aux revers des troupes françaises et des miliciens, à Québec et dans la défense des forts échelonnés au sud des Grands Lacs et le long du Haut-Saint-Laurent, les Amérindiens craignent la perte de leurs droits et de leurs terres et territoires de chasse. L’avancée des troupes du général Amherst depuis le lac Ontario vers Montréal, est facilitée, le long du Saint-Laurent, par l’habilité du surintendant britannique des Affaires indiennes, William Johnson, à négocier avec les Amérindiens, jusque-là alliés indispensables des Français. Mieux vaut prévenir que guérir. L’alliance franco-amérindienne bascule. Des pourparlers, considérés par le conférencier comme une entente préliminaire sujet à ratification, par contre pour Alain Beaulieu plutôt comme un traité disparu, se déroulent à Oswegatchie le 30 août 1760. Les autochtones s’engagent à demeurer neutres dans le conflit opposant Français et Britanniques moyennant l’engagement par ces derniers de respecter leurs droits, c’est-à-dire la possession de leurs terres et le libre exercice de leur religion. La bonne entente a pour résultat de faciliter la descente du Saint-Laurent, parsemé de rapides, par l’armée d’Amherst. Peu après, le 5 septembre, le général Murray, parti de Québec avec son armée, reçoit à Longueuil les Hurons de Lorette venus demander sa protection et leur remet un sauf-conduit – que le conférencier ne considère pas comme un traité – leur permettant de retourner à Québec sans être importunés par les soldats britanniques sur le chemin du retour. Le 8 septembre 1760, le gouverneur général Vaudreuil capitule, cette fois pour l’ensemble de la Nouvelle-France; il insère dans l’acte de capitulation un article relatif au respect des droits des anciens alliés autochtones des Français. Sept jours plus tard, soit le 15 septembre 1760, les Amérindiens finalisent les pourparlers déjà commencés en concluant à Kahnawake un traité de paix avec les Britanniques, un véritable traité cette fois d’ajouter le conférencier.

 

L’intérêt des trois rapports pour les historiens, archéologues, sociologues et le grand public

Les rapports présentent de l’intérêt à plus d’un point de vue. Comment distinguer promesses, sauf-conduit et véritable traité en l’absence de documents écrits contemporains, au moyen de la tradition orale autochtone comme seul témoignage? Une fois cette question résolue pour les Britanniques, tout n’est pas encore écrit, car les Français de leur côté ne faisaient pas de traité avec leurs alliés amérindiens, c’était à l’époque ce que les historiens appellent la cohabitation et la bonne entente. D’autres questions surgissent. Quels sont les mesures que doit adopter le gouvernement pour respecter les engagements pris à l’égard des Amérindiens lors de la conquête de 1760. Les recommandations des enquêteurs ont-elles été suivies? Certaines sont-elles toujours d’actualité? Autant de sujets que l’auditoire est invité à approfondir dans les ouvrages du conférencier et dans ceux d’autres auteurs, en particulier :

  • Michel Lavoie et Denis Vaugeois, L’impasse amérindienne : Trois commissions d’enquête à l’origine d’une politique de tutelle et d’assimilation. 1828-1858, Les Éditions du Septentrion, 2010;
  • Denis Vaugeois, La fin des alliances franco-indiennes, Les Éditions du Septentrion, 1995;
  • Denys Delâge, « Les Premières Nations et la Guerre de la Conquête (1754-1765) » dans Cahiers des Dix, n° 63, 2009, p. 1-67;
  • Alain Beaulieu, « Les garanties d’un traité disparu : le traité d’Oswegatchie, 30 août 1760 » dans Revue juridique Thémis, 34-2, 2000.
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