Le château de Vincennes.
Le château de Vincennes, le plus important château royal subsistant par la hauteur de son donjon (50 mètres), est l’un des sites où les souverains français ont habité dans le passé.
Ce monument d’exception est au centre de l’histoire de France. Il tombe dans la catégorie des résidences principales des souverains. De telles résidences se retrouvent au centre de Paris, comme le palais du Louvre, mais aussi plus en périphérie, à l’abri des soulèvements populaires comme Vincennes ou le palais de Versailles. Au début de son règne, Louis XIV habite Vincennes, mais à compter de 1682, il déménage à Versailles. Le château de Vincennes a survécu aux vicissitudes du temps et, grâce aux travaux de restauration en cours, son donjon est réouvert au public en cette année 2007, qui peut être qualifiée de l’« année du château ».
Les souverains français ont aussi leur résidence « de campagne », comme le château de Villers-Cotterêts ou celui de Fontainebleau. Ces résidences secondaires ne sont pas uniquement des lieux pour s’adonner à la détente et à la chasse. Des décisions très importantes pour l’avenir du royaume sont aussi entérinées à l’occasion, par exemple la signature, en 1539, de l’Ordonnance de Villers-Cotterêts par François 1er au château de Villers-Cotterêts – instituant l’état civil et faisant du français la langue administrative – ou bien encore la signature, en 1685, de l’édit de Fontainebleau par Louis XIV au château de Fontainebleau – révoquant l’Édit de Nantes et interdisant l’exercice de la religion protestante –.
Le château de Vincennes abrite le Service historique de la Défense, service à compétence nationale rattaché à la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives (DMPA) du ministère de la Défense. Ce service est de création récente, ayant été mis sur pied le 1er janvier 2005. Il est unique, résultant de la fusion des quatre services historiques de l’armée de Terre et de l’Air, de la Marine et de la Gendarmerie nationale. En principe, le SHD rassemble les archives postérieures à 1789 – celles antérieures à cette date étant conservées au Centre historique des Archives nationales situé au Centre de Paris –, mais en pratique la séparation n’est pas aussi tranchée. C’est ainsi que les manuscrits que le maître des fortifications a rédigés et expédiés au roi, aux princes et aux ministres, la correspondance qu’il a reçue et échangée avec les secrétaires d’État à la Guerre, tel Louvois, se retrouvent à Vincennes. Le SHD souligne le 300e anniversaire de la mort de Vauban en supportant la publication de l’ouvrage Vauban, l’intelligence du territoire, que Nicole Salat, chef de la section des archives techniques, a réalisé en collaboration avec Martin Barros et Thierry Sarmant.
Gilles Durand