Le Musée des arts et métiers de Paris,
le « Louvre des techniques ».
Concilier la préservation et la transmission d’un héritage
religieux et technique
Le Musée des arts et métiers prend appui sur un double héritage. Des édifices conventuels construits par les moines bénédictins, à compter du 11e siècle. À partir de la Révolution, le prieuré et l’église Saint-Martin-des-Champs sont supprimés comme lieu de culte. En 1794, l’abbé Grégoire, un prêtre jureur, intervient auprès de la Convention nationale pour la transformation du lieu en conservatoire des arts et métiers. Le coup d’envoi est alors donné pour le musée.
Au fil des années, le Musée des arts et métiers progresse et enrichit ses collections au point qu’il renferme aujourd’hui quelque 80 000 objets et 15 000 dessins. Les objets sont constitués de machines, instruments et appareils, soit en grand, soit en modèle, témoignant de la marche et du progrès des inventions. À compter de 1990, l’église et le musée subissent des rénovations majeures sous l’impulsion de Dominique Ferriot. À l’heure actuelle, « à travers sept grands domaines [instruments scientifiques, matériaux, construction, communication, énergie, mécanique, transports] et quatre périodes-clefs [avant 1750, 1750-1850, 1850-1950, après 1950], l’exposition permanente offre à voir quelque six mille objets reflétant les facettes les plus variées de l’histoire des techniques ». En plus de pouvoir se familiariser avec une collection d’objets scientifiques touchant plusieurs domaines, le visiteur peut aussi prendre contact avec une tradition religieuse millénaire.
Une visite des plus enrichissantes autant pour les Français que les Québécois, qui peuvent par là se familiariser avec l’histoire des techniques, dont certaines n’ont pu manquer de passer en Amérique dans les bagages de nos ancêtres. Le Musée des arts et métiers, c’est une institution qui témoigne d’efforts pour concilier la transmission à la fois du patrimoine religieux et du patrimoine scientifique. Le lecteur aura avantage à ajouter, à la consultation du site Internet du Musé, celui du patrimoine religieux pour suivre les nouveautés qui y sont déposées . Est attendue la publication prochaine des actes du colloque organisé à Montréal en novembre 2006 et intitulé « Le patrimoine religieux du Québec – Éducation et transmission du sens » – voir aussi l’article de Robert Garon paru sous ce titre dans le dernier bulletin Mémoires vives, no 20, mars 2007, de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs.
Merci à Mme Dominique Ferriot, présidente du comité national français du Conseil international des musées (IcomFrance@wanadoo.fr ) d’avoir proposé et démontré tout l’intérêt de visiter une institution dont peut s’enorgueillir le centre de la ville de Paris.
Gilles Durand