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L’ermitage Saint-Joseph de Tours en France

L’ermitage Saint-Joseph de Tours en France1

par Françoise Deroy-Pineau

 

l'ermitage Saint-Joseph de Tours

L’ermitage Saint-Joseph de Tours
Crédit : Francis Brisset

Les 17 et 18 septembre 2011, à Tours en France, lors des Journées européennes du Patrimoine seront fêtés2 les vingt-cinq ans de la restauration à l’identique du petit ermitage Saint-Joseph3 où Marie Guyard de l’Incarnation a reçu la nouvelle de son “obédience” (affectation officielle) en Canada. Cet ermitage est situé sur le site de l’ancien monastère des ursulines qui inclut aussi la Chapelle Saint-Michel, la “Petite Bourdaisière” et le Conservatoire de musique. La Chapelle et l’ermitage constituent deux des principaux lieux de mémoire franco-québécois en France4.

Pourquoi cet ermitage à saint Joseph ? Des liens particuliers unissent saint Joseph et la Nouvelle-France. C’est un récollet, Joseph Le Caron, qui, en 1624, choisit saint Joseph comme « patron du pays et protecteur de cette église naissante ». Tout l’avenir de la Nouvelle-France lui est confié. En 1633, les jésuites remplacent les récollets, mais Joseph demeure le dernier  recours. En 1637, sa fête prend des allures de fête nationale en Canada. En 1660, le père Vimont, écrit : «La pensée de s’établir en la Nouvelle-France s’accompagne de la résolution de s’en remettre à saint Joseph.»

C’est exactement ce qu’ont fait plusieurs pionniers de la Nouvelle-France dont Marie de l’Incarnation. Alors qu’elle était encore à Tours en décembre 1633, elle rêve de Québec où elle est accueillie par un homme, le « gardien du lieu » qu’elle identifiera comme saint Joseph.

À la même époque, une autre jeune veuve, Madeleine de La Peltrie, d’Alençon, malade au point d’expirer, se sent inspirée de faire le vœu à saint Joseph de donner sa fortune et d’aller en Canada si elle est guérie. Ce qui se réalise. Madeleine vient alors à Tours chercher  Marie, qui se trouvait en prière à notre ermitage Saint-Joseph, au moment où lui arrive la nouvelle en février 1639.

 

Plaque concernant Marie de l'Incarnation

Plaque concernant Marie de l’Incarnation.
Crédit : Francis Brisset

Marie de Savonnières, une ursuline de 22 ans qui désire en secret accompagner Marie de l’Incarnation, fait le vœu de prendre pour nom Marie de Saint-Joseph si elle est choisie. C’est le cas. Le navire sur lequel embarquent les religieuses et Madeleine de La Peltrie se nomme le Saint-Joseph, de même que le nouveau «séminaire» des ursulines à Québec.

À une époque où les religieuses cloîtrées ne quittaient jamais leur monastère, Marie de l’Incarnation a été avisée de la pertinence de son projet vers la Nouvelle-France par l’intermédiaire d’un jésuite qui lui envoie la Relation de 1634 – réclamant des maîtresses d’école pour les Amérindiennes – avec une image de la carmélite Anne de Saint-Barthélémy qui avait quitté son carmel espagnol pour fonder celui de Tours, puis était partie en Flandre. Or le Carmel entretient une grande dévotion envers saint Joseph depuis sainte Thérèse d’Avila qui aurait sorti le père de Jésus des oubliettes du Moyen-Age5.

Ainsi, de Tours est venue Marie Guyard de l’Incarnation et ses émules qui ont formé des générations d’institutrices et de mamans québécoises qui ont invoqué saint Joseph dans leurs prières. C’est pourquoi le regretté monseigneur Beaumier, de Trois-Rivières, disait que le petit ermitage Saint-Joseph du XVIIe siècle à Tours était l’ancêtre du grand Oratoire Saint-Joseph du XXe siècle à Montréal6. De mon côté, j’aime à penser que, de mères en filles, de maîtresses en élèves, de Marie de l’Incarnation jusqu’à Clothilde Foisy et à son fils, le petit Alfred, futur saint André de Montréal, saint Joseph a toujours vécu dans le cœur de ses amis. Par ailleurs, si la tradition des ermitages dédiés à saint Joseph dans les monastères de France était florissante au XVIIe siècle, il semble bien que l’ermitage de Tours soit le seul qui demeure en bon état, car – grâce à monseigneur Beaumier et à ses amis de Tours – il a été reconstruit à l’identique en 1985.

AU PROGRAMME DE L’ETE 2011

Visites de l’ermitage Saint-Joseph : 9 et 10 juillet, 20 et 21 août. Rendez-vous à 15h30 à la Petite Bourdaisière, 2, rue du Petit Pré à Tours.

Visite des lieux de Marie Guyard de l’Incarnation à Tours : sur demande à l’Office du tourisme

Récitals à la Petite Bourdaisière7 
Mardi 5 et 19 juillet à 20h30
Samedi 9, dimanche 10 et 24 juillet à 17 h
De glaces et d’espaces
Entrez au cœur de l’hiver québécois avec les mots d’une tourangelle, Marie Guyart de l’Incarnation, Mère de la Nouvelle-France,
Entourées de textes et chansons de poètes tournoyeurs de musique comme Gilles Vigneault, Félix Leclerc et Claude Léveillée, ses lettres vous feront vivre les premiers temps d’un pays de glaces et d’espaces.
Conceptrice et lectrice Lucie Barlett-Jeffré, de l’Université Laval
Chanteuse soprano : Suzanne Julien, Ursuline de Québec

Journées européennes du Patrimoine à Tours à l’occasion des 50 ans du lieu de mémoire de Marie Guyard de l’Incarnation (chapelle Saint-Michel) et des 25 ans de l’Ermitage Saint-Joseph, : samedi 17 et dimanche 18 septembre

  • Samedi 17 : Visite guidée sur l’ensemble du site.
    Permanences à la Chapelle Saint-Michel 10h-midi – 14h – 18h
  • Dimanche 18 : 11h00 chapelle Saint-Michel  et ermitage Saint-Joseph,  Plain-chant et motets français des XVIIe et XVIIIe siècles par les élèves du département de musique ancienne du Conservatoire de Tours. Animation du département d’art dramatique.
    14h à 18h : Petits concerts sur trois sites par les élèves du Conservatoire de Tours

 

  • chapelle Saint Michel : musique baroque française
  • cour « IIIème république » : chansons des années 30 (ensemble de cuivres et bois)
  • cour d’honneur (entrée rue des Ursulines) : concert de jazz

Pour toute info plus complète sur les lieux de mémoire de Marie Guyard de l’Incarnation :

Sites internet :

Pour infos plus personnalisées : pineau@sympatico.ca ou Marie-Claire Grangeponte 02-47-05-83-79

 

 

Sources :

  1. Cet article s’inspire d’un autre paru en mai 2011 dans la revue l’Oratoire de l’Oratoire Saint-Joseph de Montréal.
  2. Voir le programme des animations le moment venu sur le site http://www.ligeris.com.
  3. Construit vers 1628, après la fondation du monastère des Ursulines de Tours en 1622 et leur installation à la « Petite Bourdaisière » en 1625.
  4. Ces lieux de mémoire sont gérés par l’Association Touraine-Canada et pour la « Petite Bourdaisière » par les Ursulines de l’Union Romaine. Voir l’Encyclopédie virtuelle de l’Amérique française
    D’autres lieux de mémoire franco-canadiens et franco-québécois en France concernent Jacques Cartier à Saint-Malo, Samuel de Champlain à Brouage, Jeanne Mance à Langres, les cimetières de Vimy et de Dieppe, … Tous les pionniers de la Nouvelle-France sont concernés. Voir les douze livres de la collection Ces villes et villages de France, berceau de l’Amérique française publiés par la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, 2008-2011. Le souvenir de Marie Guyard de l’Incarnation se trouve dans le numéro 6 « région Centre » à paraître en 2011.
  5. Cf Jean Delumeau, 1990, Histoire des pères et de la paternité.
  6. Beaumier, Joseph-Louis, 1979, Le souvenir de Marie de l’Incarnation à Tours 1939-1979. L’Ermitage Saint-Joseph, Trois-Rivières, éditions du Bien Public.
  7. Les récitals de la Petite Bourdaisière sont organisés par l’Association Marie Guyart et les sœurs ursulines
Avec le soutien du gouvernement du Québec
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