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Les Canadiens et leurs passés

Les Canadiens et leurs passés

 

Jocelyn Létourneau
Titulaire de la Chaire de recherche du Canada
en histoire et économie politique du Québec contemporain
Université Laval

Les canadiens et leurs passés

Crédit

Lancé au printemps 2006, le projet « Les Canadiens et leurs passés » est une alliance de recherche universités-communauté (ARUC) rassemblant sept chercheurs1, quinze collaborateurs, six universités et, pour le moment, une dizaine de partenaires de la communauté2. De manière générale, c’est la question du rapport que les Canadiens entretiennent avec le passé qui intéresse les participants à ce projet. Quelle conscience les Canadiens ont-ils du passé? Comment font-ils usage de l’histoire dans leur vie quotidienne? Dans quelle mesure les références au passé jouent-elles un rôle actif dans la construction de leurs identités individuelles et collectives au présent? Voilà quelques-unes des questions abordées dans le cadre de ce projet quinquennal aux orientations novatrices et aux retombées majeures.

 

Financé grâce à une subvention importante du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSHC), ce projet est généreusement soutenu par l’Université Laval. Il a pour point de départ une vaste enquête pancanadienne qui permettra d’accumuler des masses de données inédites sur plusieurs aspects de la relation que les Canadiens cultivent à l’endroit du passé.

Menée sous l’égide de l’Institute for Social Research de l’Université York, à Toronto, cette enquête permettra de joindre, par voie téléphonique, quelque 2 000 Canadiens habitant l’une ou l’autre des principales régions du pays – les provinces atlantiques, le Québec, l’Ontario, les Prairies, la Colombie-Britannique. Cette enquête générale, la plus ambitieuse en son genre jamais réalisée au Canada, sera complétée par quatre enquêtes dirigées vers des groupes particuliers : les Autochtones des Prairies ; les Acadiens du Nouveau-Brunswick ; les habitants de quatre grandes villes du Canada (Montréal, Toronto, Vancouver, Calgary) ; et les populations néocanadiennes de la région de Peel, en Ontario. Une fois le travail accompli, ce qui devrait être le cas vers la fin de l’année 2007, il sera possible d’établir de fructueuses comparaisons avec des enquêtes similaires faites aux États-Unis, en Australie et en Europe.

Au cours des cinq années que durera le projet (mais celui-ci peut être reconduit…), les partenaires de l’alliance multiplieront les initiatives de recherche pour mieux saisir les modes d’interaction qui lient les Canadiens au passé. Une insistance particulière sera mise sur les applications pratiques des travaux. Plusieurs questions seront approfondies dans ce contexte. Par exemple : que retiennent les visiteurs qui, en moins de trente minutes en moyenne, parcourent une exposition à caractère historique? Quels sont les avantages et les limites des foires d’histoire comme mode de transmission des connaissances sur le passé, en particulier auprès des jeunes et de leurs familles? Dans quelle mesure le travail sur la mémoire et sur l’histoire peut-il influencer la réintégration sociale de communautés portant un passé de victime ou vivant un présent de marge? Jusqu’à quel point les populations sont-elles réceptives aux discours historiques véhiculés par les producteurs culturels de masse – cinéma, télévision, Internet, etc. ?

Et encore : lorsqu’ils se livrent à des activités touchant au passé, les Canadiens cherchent-ils d’abord à s’amuser ou visent-ils à renouer avec un monde disparu dont ils se sentent les héritiers? Quand ils fouillent le passé, ne serait-ce qu’en dilettante, quelles sources les Canadiens consultent-ils en premier lieu? À qui font-ils confiance pour s’informer de ce qui fut? Aux institutions publiques? Aux spécialistes? Aux témoins d’époque – quand la chose est possible? Alors que la société canadienne est marquée par une diversification croissante de sa population, quelles visions les Canadiens ont-ils maintenant de l’histoire du pays et quelle importance accordent-ils à cette histoire? Ces représentations sont-elles en voie d’actualisation, de transmutation, de dilution par rapport à ce qu’elles étaient précédemment? Varient-elles selon le lieu d’habitation, l’âge, le sexe, le revenu, la religion, la langue, la culture première de tout un chacun?

Par l’entremise d’une foule d’activités de formation, d’échanges d’expertise, de groupes de discussion, de recherche et de diffusion des connaissances, notamment sur un mode électronique3, l’ARUC « Les Canadiens et leurs passés » favorisera un dialogue fécond entre tous les intervenants liés à la production et à la transmission du savoir historique, que ces théoriciens et praticiens évoluent dans les ministères, les musées ou les écoles, qu’ils soient engagés dans des parcours académiques ou publics, qu’ils fréquentent l’histoire en amateur ou en professionnel.

 

 

1 – Jocelyn Létourneau (Laval), chercheur principal ; Margaret Conrad (UNB), Kadriye Ercikan (UBC), Gerald Friesen (Manitoba), Delphin Muise (Carleton), David Northrup (York), Peter Seixas (UBC), cochercheurs. [ Retour au texte ]
2 – Association d’études canadiennes, Association des musées canadiens, Association of Heritage Industries, Newfoundland & Labrador, Canada West Foundation, Fondation Historica, Kamloops-Thompson Regional Historica Fair, Musée acadien (Université de Moncton), Musée de la civilisation, Peel Heritage Complex (Brampton, Ont.), Union of British Columbia Indian Chiefs. [ Retour au texte ]
3 – Pour suivre les activités de l’alliance, on consultera avec profit le site. [ Retour au texte ]
On peut également s’abonner au bulletin de liaison de l’alliance en écrivant à l’adresse jocelyn.letourneau@celat.ulaval.ca [ Retour au texte ]
Crédit : Chaire de recherche du Canada en histoire du Québec contemporain
ARUC « Les Canadiens et leurs passés »
CELAT, Université Laval
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