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Les coureurs de bois

Les coureurs de bois1

 

par Jean-Denis Robillard
Membre d’honneur de la
Société historique de Montréal

 

Le conférencier Jean-Denis Robillard

Le conférencier Jean-Denis Robillard, 4 décembre 2010
Crédit : CFQLMC

Quelques glanures au sujet des coureurs de bois
« Aller dans les bois fut, à partir de 1763, une occupation annuelle ou semi-annuelle des habitants pour se procurer des fourrures dont l’échange, au magasin de la Compagnie des Indes Occidentales, fournissait un certain nombre d’objets nécessaires au ménage2. »

Écrivons en premier lieu que ces hommes dans la force de l’âge, courageux et parfois téméraires, aimaient, pour la plupart, l’aventure et les risques. D’autres y voyaient là un moyen de s’enrichir beaucoup plus rapidement que de défricher, essoucher, labourer, semer et récolter sur une petite terre qui nourrissait à peine les colons. « Une troisième classe de coureurs de bois [apparaît] : ce sont les jeunes gens que le travail de la terre n’attire point et qui sont inspirés du désir de voir du pays. Ce n’était ni des paresseux, ni des dissolus. Ils l’ont prouvé en se fixant au Détroit, au Wisconsin, aux Illinois, dans l’Iowa, dans l’Ohio, à la Louisiane et ailleurs, et en fondant des villes, ici et là, au milieu de circonstances qui, pour nous, constitueraient une vie des plus pénibles3. »

Qu’en est-il des ancêtres Robillard?
Claude Robillard (1650-1719) était le père d’un fils adoptif par alliance et de neuf enfants dont trois furent des « voyageurs » ou des coureurs de bois. Claude fils ne fit qu’un seul voyage au « Détroit », histoire de faire un peu d’argent pour l’aider à payer sa terre; alors que Adrien et Jean-Baptiste devinrent des coureurs de bois ou plus précisément des Français qui avaient décidé de quitter le Québec pour s’établir aux Illinois. Pourquoi? Probablement que Adrien, qui avait quitté le 7 août 1700 Ville-Marie, avait pris goût à cette grande liberté et avait décidé de vivre dans ce village indien. En décembre de la même année, il épousait une Illinoise, Domithilde Sanch8eta, à Kaskaskia. Quant à Jean-Baptiste, il quittait Lavaltrie le 27 mars 1715, puis il est revenu au Québec en février 1718; mais il est reparti définitivement quelques années après le décès de son père, Claude, le 24 mai 1719. Jean-Baptiste décédait le 14 juillet 1722; il fut inhumé à Kaskaskia le 20 août 1722.

Pour plus de détails, vous pouvez vous procurer le volume Claude Robillard, maître boucher de Ville-Marie (Brossard, Éditions JDR, 2009) chez l’auteur, Jean-Denis Robillard (téléphone 450-466-6422). Un ouvrage de 533 pages avec bibliographie et index.

NDLR – Les personnes intéressées sont invitées à consulter « Claude Robillard, jeune Normand, agriculteur en Nouvelle-France ».

 

Voir aussi un texte de Thomas Wien sur la naissance du mythe du coureur de bois au 17e siècle et sur le fossé qui se creuse entre le mythe et la réalité à compter du 18e siècle : « Vie et transformation du coureur de bois » dans Mémoires de Nouvelle-France : de France en Nouvelle-France / Sous la direction de Philippe Joutard et Thomas Wien avec la collaboration de Didier Poton, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2005, p. 179-186.

 

Sources 
 
  1. Extrait d’une conférence prononcée par Jean-Denis Robillard sur la vie quotidienne d’un pionnier à Ville Marie au XVIIe siècle, d’après les recherches menées sur son ancêtre, Claude, fermier à l’Hôtel-Dieu de Montréal, fabricant de briques, enfin boucher. La communication a été donnée le 4 décembre 2010 dans le cadre des activités mensuelles de la Société historique de Montréal, à Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal.
  2. Malchelosse, Gérard. Les coureurs de bois au XVIIe siècle. Les Cahiers des Dix, vol. 6 (1941), p. 116.
  3. Id., p. 117
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