Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal,
présente jusqu’au 27 avril 2008 une exposition sur les rébellions de 1837-1838
par Gilles Durand
À l’occasion du 170e anniversaire des rébellions de 1837-1838 dans le Haut et le Bas-Canada, le musée Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal, présente, sous le titre 1837.1838, Rébellions, Patriotes vs Loyaux, une exposition sur les soulèvements qui ont mis en opposition francophones et anglophones dans le Bas-Canada. L’activité est d’envergure. Elle met en montre, jusqu’au 27 avril 2008, 190 artefacts empruntés à une quarantaine d’établissements canadiens et de collectionneurs privés.
Des pièces de nature variée pour une nouvelle interprétation des soulèvements
Les pièces présentées sont de nature très variée : correspondance, journal de Caroline Debartzch, fille du seigneur de Saint-Charles, Pierre-Dominique Debartzch, album de dessins et de textes de Patriotes emprisonnés, portraits, imprimés, objets matériels variés, tels une courtepointe, une épée avec fourreau, un fusil de chasse du 18e siècle, et nous pourrions allonger la liste. Certaines pièces sont plus connues, d’autres beaucoup moins. L’ensemble cependant, prenant en considération les facteurs politique, économique et social qui ont entouré les rébellions, constitue une nouvelle mise en contexte et rend possible une nouvelle interprétation des affrontements qui ont conduit à la pendaison de douze Patriotes et à l’exil d’une soixantaine d’autres en Australie. Pour sûr, les visiteurs y découvriront des faits nouveaux et aussi le pourquoi du lieu du déroulement des opérations, la région de Montréal, alors que la Chambre d’assemblée siégeait à Québec. Ils pourront enfin connaître plus intimement certains personnages dont le nom est passé à l’histoire, sinon à la toponymie.
Qu’en est-il de notre lien avec la France?
Le Vieux de ’37 par Henri JulienCrédit : Wikipédia |
L’exposition contribue à enrichir et à maintenir vivante la mémoire des ancêtres français, eux qui avaient fait leur révolution quelque cinquante années plus tôt. Mentionnons à titre d’exemple l’Acte de Québec de 1774 (première édition imprimée au Québec en 1780), l’Acte constitutionnel de 1791 (exemplaire imprimé à Québec en 1797) qui ont trait à l’héritage français des Québécois, la religion catholique, les lois civiles (la loi de 1791 ne stipulant rien au sujet du statut de la langue). Soulignons aussi au passage une traduction intitulée Droits de l’Homme remontant au 18e siècle; l’ouvrage a pour auteur l’écrivain anglais Thomas Paine saluant la Révolution française de 1789. Le visiteur pourra même y admirer l’œuvre célèbre de l’artiste Henri Julien, Le Vieux de ’37; l’estampe, créée en 1880, a servi à orner un poème d’Octave Crémazie, Le Vieux Patriote, faisant partie de La légende d’un peuple publiée en 1877. Le poème lui-même se démarque autant que l’illustration : il constitue un rappel élogieux du patriotisme de ceux qui se sont laissés guider par l’amour de la patrie héritée de la vieille France et qui ont placé au-dessus de tout l’obtention d’une république démocratique indépendante de l’Empire britannique.
D’autres activités pour rappeler et supporter la mémoire franco-québécoise
Tout au long de l’hiver 2008, d’autres activités sont prévues pour aider les visiteurs de l’exposition à faire la part des choses, à distinguer ce qui constitue l’imaginaire du réel et à soupeser les motifs qui ont pu animer les Patriotes de l’époque, la quête de la démocratie et du gouvernement responsable de même que la préservation du caractère français du Québec. Mentionnons, parmi les activités apparaissant à l’agenda, deux conférences, une de France Saint-Jean, doctorante en histoire de l’art, sur « un récit de l’imaginaire », une autre de Jean-Marie Fecteau, historien, sur les rébellions envisagées sous l’angle « démocratie et nation ».
Visiter le site Internet de Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal
Les visiteurs sont invités à se rendre sur le site Internet du musée pour des informations additionnelles sur l’exposition de même que sur les activités qui l’accompagnent.