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Un autre maillon de la chaîne qui relie le Québec à la France – Les 250e Mémoires de la Société généalogique canadienne-française

Un autre maillon de la chaîne qui relie le Québec à la France
Les 250e Mémoires de la Société généalogique
canadienne-française

La Société généalogique canadienne-française a voulu souligner d’une façon particulière la parution du 250e numéro de sa revue Mémoires (vol. 57, n° 4, hiver 2006). Elle rappelle, entre autres, le souvenir de ses collaborateurs et collaboratrices de même que la présence de ressources incontournables, tels la Maison de la Généalogie et le Centre d’archives de Montréal de Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Nous aimerions attirer l’attention du lecteur sur quelques articles et communiqués relatifs à nos origines Outre-Atlantique.

Le Fichier Origine, une banque informatisée qui s’enrichit continuellement

Dans un article intitulé Fichier Origine, Marcel Fournier fait le point sur les ajouts récents au Fichier : 60 nouveaux actes de baptême retracés en France. Le Fichier est un projet d’un grand intérêt pour nos origines françaises. Conçu sous forme de répertoire informatisé, il a pour fonction de recevoir et garder en mémoire les actes de naissance ou de baptême des émigrants français (sans exclure ceux d’autres origines) découverts régulièrement dans le cadre de recherches faites dans les archives françaises et ailleurs. En l’absence de données sur le pionnier lui-même, le Fichier offre aux chercheurs de l’information tirée d’actes de naissance, mariage ou décès (ou bien encore d’actes notariés) relatifs à sa famille immédiate, père, mère, frères, sœurs. Pour en savoir davantage sur le projet et sur ses collaborateurs, les lecteurs sont invités à se rendre à l’adresse suivante http://www.fichierorigine.com .

Quatre départements et une grande région française en lien avec nos origines

Outre un communiqué rappelant la parution récente d’un ouvrage de Marcel Fournier sur Les Bretons en Amérique française, 1504-2004, deux articles nous introduisent à quatre départements métropolitains d’où originent nos ancêtres, d’un côté celui de la Vendée, de l’autre ceux de la Corrèze, de la Haute-Vienne et de la Creuse. Bertrand Drapeau présente les résultats d’une recherche sur les membres de sa famille qui l’a amené à consulter un mémoire de maîtrise d’histoire, préparé par Isabelle Beaussy, sous le titre Les origines familiales et sociales des émigrants de Fontenay-le-Comte partis au Canada aux XVIIe et XVIIIe siècles. Sur les 58 émigrants partis de Fontenay-le-Comte pour la Nouvelle-France au 17e et au 18e siècle, Isabelle Beaussy a pu retracer des actes notariés et des actes d’état civil pour 33 d’entre eux. Par là, elle contribue à une meilleure connaissance de la famille des migrants et de leur occupation au moment du départ. Dans un texte intitulé Limousins établis au Canada aux XVIIe et XVIIIe siècles, Marcel Fournier, de son côté, fait précéder la présentation d’un répertoire de mariages d’une introduction sur les trois derniers départements mentionnés ci-dessus et, plus particulièrement, sur la ville de Limoges, capitale de la porcelaine, d’où sont partis nos ancêtres. Les résultats de ses recherches revêtent plus d’un intérêt. Sans remettre en cause l’origine urbaine des émigrants en Nouvelle-France, ils montrent, par exemple, que certains de nos ancêtres ont peut-être pu être des paysans, en mal de la vie à la campagne, qui se sont enrôlés dans les troupes de la Marine pour finalement prendre « terre et femme » en Nouvelle-France :

De ce groupe assez restreint [31 pionniers Limougeauds], on constate que 18 d’entre eux sont des militaires, principalement des soldats des troupes de la Marine. Ce phénomène peut nous surprendre. Comme le Limousin était une province assez pauvre et composée d’agriculteurs et d’artisans, il n’est pas étonnant que plusieurs fils de famille aient choisi de s’enrôler dans les troupes françaises pour sortir de leur isolement.

Ils ouvrent aussi la porte à des études plus poussées sur le système de recrutement et d’entraînement précédant l’embarquement pour la défense des colonies, par exemple la formation en milieu insulaire qui permettait sans aucun doute à la Marine de garder un meilleur contrôle sur ses apprentis soldats :

Enrôlés par les sergents-recruteurs, plusieurs Limougeauds se sont engagés pour des périodes de six ans dans les troupes de la Marine puis ont été dirigés vers l’île d’Oléron ou l’île de Ré pour parfaire leur entraînement militaire. Par la suite, ils sont envoyés dans les colonies pour assurer la défense des positions françaises dans les Antilles et au Canada.

Un département français pas comme les autres, la Guyane française

La revue signale un honneur tout particulier que vient de se mériter un historien et généalogiste bien connu, Robert Larin, pour son ouvrage Canadiens en Guyane, 1754-1805; l’auteur s’est mérité le Prix Monsieur et Madame Louis Marin de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer. L’ouvrage présente le grand mérite de nous introduire à un espace de l’État français, qui nous est beaucoup moins familier : le département de la Guyane. Ce département d’outre-mer, correspondant à une région administrative de l’Hexagone, fut le refuge d’une centaine de nos compatriotes qui ont quitté la Nouvelle-France à la suite de la guerre de Sept Ans.

Un détour qui en vaut la peine, Tourouvre au Perche

 

Maillon

Vue d’ensemble de la Maison, de zinc
et de verre, signée par l’architecte
Jacques Ferrier
Crédit : http://perche-quebec.blogspot.com/2006/10/inauguration-de-la-maison-de.html

Dans un article intitulé À la recherche de nos racines, un point de passage obligé. La Maison de l’Émigration française au Canada, à Tourouvre, un auteur français, Michel Ganivet, nous lance une invitation toute spéciale : visiter « un lieu emblématique », situé dans une paroisse du département de l’Orne, Tourouvre, d’où sont partis un certain nombre de nos ancêtres. Les visiteurs peuvent parcourir une exposition faisant revivre les péripéties de leur itinéraire depuis le port d’embarquement jusqu’à leur enracinement dans la vallée du Saint-Laurent. Ils peuvent faire des recherches sur les origines familiales et sociales des émigrants, venus du Perche, en faisant appel à une banque informatisée dont les données proviennent du Programme de recherche en démographie historique (PDRH) de l’Université de Montréal. Ils y apprennent aussi l’existence d’un programme de recherche dans les registres paroissiaux et les actes notariés, conduit par l’Université de Caen, pour découvrir les motivations de départ des émigrants et recréer le contexte économique et social passé de cette région du pays d’en face. Et, une fois à Tourouvre, pourquoi ne pas en profiter pour admirer des paysages d’époque encore visibles aujourd’hui, des maisons ou des églises fréquentées par nos ancêtres qui ont survécu au passage du temps.

Gilles Durand

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