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Une publication pour commémorer la création du prix d’Europe : Les 100 ans du prix d’Europe.

Une publication pour commémorer la création
du prix d’Europe :
Les 100 ans du prix d’Europe.
Le soutien de l’État à la musique
de Lomer Gouin à la Révolution tranquille

Par Gilles Durand

 

Les 100 ans du prix d'Europe. Le soutien de l'État à la musique de Lomer Gouin à la Révolution tranquille.

Crédit image : Presses de l’Université Laval 

Nous sommes redevables à Mireille Barrière et à ses deux collaboratrices, Claudine Caron et Fernande Roy, d’avoir assuré une plus large connaissance des communications présentées dans le cadre d’un colloque sur le prix d’Europe, tenu le 10 juin 2011 à l’Université du Québec à Montréal. Pour souligner le centenaire de la création du prix par le gouvernement du Québec, elles ont rassemblé quelques textes marquants sur un sujet d’intérêt pour le grand public, mais aussi, en particulier, pour tous ceux qui s’intéressent à la relation franco-québécoise.

Le contenu de la publication
Précédée d’une présentation, la publication se divise en sept chapitres. Les trois premiers sont consacrés successivement à la genèse du prix qui voit son aboutissement dans une loi du Québec adoptée par le gouvernement Gouin en 1911, à la place donnée aux artistes féminines dans la remise de cet honneur, de même qu’à un itinéraire particulier, celui de Léo-Pol Morin, pianiste et critique musical, lui-même lauréat en 1912. Les trois chapitres suivants traitent respectivement de l’importance du prix en regard des autres bourses accordées par le gouvernement du Québec, des types de formation admissibles au concours – la composition musicale en vient à avoir sa place –, enfin du conflit judiciaire suscité par l’octroi en 1932 d’une bourse à Bernard Piché après l’avoir retirée à Jules Payment. Comme pour conclure, le dernier chapitre nous introduit dans les tout premiers débuts du Conservatoire de musique du Québec – son nom lors de sa création en 1942 –, qui devient rapidement un centre de rayonnement pour la musique – et le théâtre, prenant le nom de Conservatoire de musique et d’art dramatique du Québec quelque 22 ans plus tard, en 1954.

Le prix d’Europe : de quoi s’agit-il
Le prix d’Europe remonte à 1911. Le gouvernement de Lomer Gouin fait adopter La loi pour favoriser le développement de l’art musical. La loi a pour but d’octroyer annuellement au candidat le plus méritant une bourse pour supporter son perfectionnement musical en Europe. Le montant de la bourse, 3 000$ à ses débuts, – en fait moins, car il faut soustraire les frais de gestion – est remis à l’Académie de musique du Québec sur qui repose la responsabilité de former un jury pour déterminer le récipiendaire. Appelé prix d’Europe, il a servi en grande partie à la formation de Québécois auprès d’artistes français, même s’il faut tenir compte des États-Unis comme destination au cours de la Seconde Guerre mondiale. Cette bourse a un impact important, tant sur la performance des Québécois en concert que sur l’enseignement qu’ils dispensent.

Le prix d’Europe : le « prix de Paris »
L’ouvrage est marquant à plus d’un point de vue. Il témoigne de l’évolution des mentalités au cours des cent années de l’attribution du prix : la gent féminine n’est pas tout à fait bienvenue lorsque le prix commence à être décerné; de même la composition musicale tarde à être reconnue – sous prétexte que le compositeur finira bien par interpréter ses propres œuvres et obtenir de la notoriété. La publication est aussi un rappel des maillons de la chaîne reliant le Québec à la France. C’est en effet en premier lieu vers les maîtres français les plus éminents que les artistes québécois se tournent pour atteindre l’excellence. Au nombre des effets bénéfiques du prix d’Europe, mentionnons aussi la création du Conservatoire de musique du Québec trente ans plus tard. En effet, aussi paradoxal que cela puisse paraître, les dossiers présentés par les candidats au prix d’Europe font apparaître la nécessité d’offrir au Québec même une formation de base plus poussée, besoin que la création du Conservatoire vient combler. Celui-ci est en outre à l’image de son modèle français, placé sous une direction laïque, accessible tant aux garçons qu’aux filles, dispensant un enseignement gratuit.

Écouter aussi une émission radiophonique de la Société historique de Montréal en date du 16 février 2013 : La journaliste et écrivaine Jocelyne Delage s’entretient avec Mireille Barrière, historienne

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