|
|
|
Commission
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
La venue de la frégate
LA CAPRICIEUSE en 1855
Deux mémoires différentes
|
Les Actes du colloque d’octobre 2005 sur
LA CAPRICIEUSE sont parus : La Capricieuse (1855) :
poupe et proue. Les relations France-Québec (1760-1914)
sous la direction de Yvan Lamonde et Didier Poton, Québec,
Les
Presses de l’Université Laval, 2006 (collection
« Cultures québécoises »).
Organisé par la Commission franco-québécoise
sur les lieux de mémoire communs, à l’inspiration
de Marcel Masse, le colloque a permis de renouveler l’analyse
de la signification du voyage de la fameuse frégate.
Cette perspective nouvelle tient en bonne partie à la
présence d’historiens français d’universités
des départements atlantiques qui ont bien fait voir les
dimensions économiques du voyage de LA CAPRICIEUSE et
la « nostalgie mercantile » de l’entreprise.
L’analyse de l’événement dont on soulignait
le 150e anniversaire fut aussi le prétexte
à scruter davantage la teneur des relations France-Québec
avant 1855. Jusqu’à 1837, l’intérêt
des Français pour le Bas-Canada est minimal et l’entente
cordiale qui lie la Grande-Bretagne et la France durant la décennie
colore définitivement la lecture que la presse parisienne
fait des Rébellions et l’échec du séjour
de Papineau à Paris entre 1839 et 1845.
Une même anglophilie existe en France en 1855 lors de
la venue de LA CAPRICIEUSE. On a établi suite aux travaux
de Jacques Portes que la remontée du Saint-Laurent par
la frégate ne relevait pas d’une politique diplomatique
de Napoléon III, mais d’une initiative commerciale
prise par le commandant Belvèze, endossée par
le ministère du commerce et connue du Foreign Office,
dans le contexte de l’exposition universelle de 1855 à
Paris. Les discours du commandant Belvèze et de Pierre-Joseph-Olivier
Chauveau ne trompent personne sur la bonne entente entre Wolfe
et Montcalm et découragent toute interprétation
d’un Canada reconquis par la France, titre que
Joseph-Guillaume Barthe a publié l’année
même.
Le colloque a certes montré qu’il s’agit
d’un moment commun de mémoire, mais d’une
mémoire assez radicalement différente.
Yvan Lamonde
|
Crédit
photo : Bulletin de la CFQLMC, no 16 - juin 2005, p. 1, Colloque
sur la
frégate La Capricieuse
|
|
|
|
|