Bulletin n°24, mars 2008
L’Association des membres de l’Ordre des Palmes académiques (AMOPA) : l’association, les sections, le congrès international de 2008
L’Association des membres de l’Ordre des Palmes académiques (AMOPA) :
l’association, les sections, le congrès international de 2008
par Gilles Durand
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L’AMOPA tiendra son congrès annuel à Québec, du 10 au 17 mai 2008, dans le cadre des fêtes du 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec. Ce sera aussi l’occasion pour l’Association de souligner le bicentenaire de sa naissance par des ateliers et par des excursions culturelles dans des lieux témoignant de l’aventure française en Amérique du Nord. Le thème retenu pour le congrès est « Sur les traces de l’Amérique française ».
Les Palmes académiques ont été créées par Napoléon 1er en 1808 pour souligner la contribution exceptionnelle d’universitaires à l’enseignement. Avec le passage des années, la distinction prendra une physionomie quelque peu différente. À compter de 1866, elle peut être attribuée à des enseignants de divers niveaux et des non-enseignants du milieu scolaire pour service éminent à l’éducation. En 1955, les Palmes académiques deviennent un ordre, l’Ordre des Palmes académiques, comportant trois grades, chevalier, officier et commandeur.
Enfin, en 1962, les récipiendaires sont réunis en association, l’AMOPA, placée sous le haut patronage du Président de la République, du Ministre de l’Éducation nationale et du Grand Chancelier de la Légion d’Honneur. L’actuel président national, qui a beaucoup contribué à l’action culturelle de l’AMOPA est monsieur Jacques Treffel. Les Palmes académiques constituent une insigne distinction; quand en 1963, le général de Gaulle crée l’Ordre national du mérite destiné à se substituer à plusieurs ordres et décorations qui s’étaient multipliés dans le passé, les Palmes sont maintenues.
L’AMOPA est composée d’hommes et de femmes décorés des Palmes académiques pour services rendus et dévouement à la cause de l’enseignement, de l’éducation et de la formation des jeunes, de même que pour contribution active au rayonnement de la langue et de la culture françaises à travers le monde. L’AMOPA est un réseau de personnes insignes éparpillées à travers le monde et un carrefour de rencontres pour discussions sur des questions d’actualité, telles l’éducation et la jeunesse, et pour la réalisation d’activités culturelles communes.
L’AMOPA maintient le lien entre ses membres par le biais d’un organe d’information et de communication trimestriel, la Revue de l’AMOPA. Elle compte 32 000 adhérents répartis sur cinq continents dans 157 sections, dont 108 dans l’Hexagone. Chaque section est dirigée par un bureau composé d’un président, d’un vice-président, d’un secrétaire et d’un trésorier. La section du Québec est présidée par André Gaulin, décoré du grade de Commandeur. Elle assure la tenue d’un bulletin, L’AMOPALIEN du Québec, qui paraît trois fois par an dont le responsable est le vice-président, le professeur Aurélien Boivin.
Webographie :
Biographie du président de la section du Québec
http://www.assnat.qc.ca/fra/membres/notices/g-i/Gaula.htm ;
http://www.prixduquebec.gouv.qc.ca/recherche/desclaureat.asp?noLaureat=291 ;
http://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Gaulin .
Crédit : L’Association des membres de l’Ordre des Palmes académiques (AMOPA)
Le 28e Congrès international des sciences généalogique et héraldique : les préparatifs vont bon train.
Le 28e Congrès international des sciences généalogique et héraldique : les préparatifs vont bon train.
par Gilles Durand
Crédit : Fédération québécoise des sociétés de généalogie et Société de généalogie de Québec |
La Fédération québécoise des sociétés de généalogie et la Société de généalogie de Québec, maîtresse d’œuvre du projet de congrès international, travaillent en étroite collaboration à la rencontre qui se tiendra dans la ville de Québec, du 23 au 27 juin 2008.
Les préparatifs vont bon train. Un conseil d’administration et des comités scientifiques sont à l’œuvre. Les objectifs du Congrès sont arrêtés. De nombreuses conférences sont prévues en vue d’informer sur une grande variété de sujets : les études les plus récentes menées sur les pionniers comme collectivité; les découvertes faites sur l’histoire des familles et des individus qui les composent; le développement de la généalogie comme discipline, ses méthodes de travail et les sources à utiliser; enfin, l’apport incontournable d’une discipline auxiliaire, l’héraldique, qui éclaire sur les valeurs représentées par les emblèmes et les symboles retenus dans les armoiries.
Le congrès international veut également fournir aux participants l’occasion d’échanger entre eux sur leurs méthodes de travail et sur les résultats de leur recherche, de même que de prendre connaissance des derniers ouvrages à leur disposition dans le salon d’exposants en généalogie et en héraldique.
Ils auront aussi l’occasion de marcher sur les pas de leurs ancêtres par des excursions touristiques et culturelles organisées sur les lieux d’arrivée et d’enracinement, soit la ville de Québec, joyau du patrimoine mondial, et sa région.
Déjà, les organisateurs du congrès ont tout prévu; un site Internet (Infolettre) pour tenir à la fine pointe de l’information. Tous, membres des associations et des institutions de généalogie, d’héraldique et d’histoire comme le grand public, y verront des motifs additionnels de participer au congrès et de s’intéresser à la généalogie. Ils pourront en même temps prendre connaissance des facilités d’hébergement à Québec et de la procédure pour s’inscrire. Les intéressés sont invités à procéder avant le 31 mars 2008.
Le sociologue Alexis de Tocqueville : de la mémoire savante à la mémoire collective
Le sociologue Alexis de Tocqueville : de la mémoire savante à la mémoire collective
par Gilles Durand
Source : http://classiques.uqac.ca |
Le 13 septembre 2007, Simon Langlois, professeur titulaire au Département de sociologie de l’Université Laval, était l’invité de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) pour prononcer une conférence sur le sociologue Alexis de Tocqueville. L’année 2005 marque le 200e anniversaire de la naissance de ce dernier qui connaît un purgatoire plus ou moins long selon les pays, malgré ses écrits sur la supériorité de la démocratie face à l’ordre ancien fondé sur les privilèges de classe. Aux États-Unis, il est pleinement reconnu dès le début du 20e siècle. La France, sa propre patrie, ne le redécouvre vraiment que récemment; en 2005, les Célébrations nationales lui consacrent un nouveau site. Au Québec, le bicentenaire de sa naissance est passé inaperçu. Pourquoi?
Pourquoi Tocqueville n’est-il pas encore entré dans la mémoire collective du Québec?
La conférence du professeur Langlois suggère plusieurs explications :
- Alexis de Tocqueville est un Français, né et décédé en France. Par contre, originaire d’une grande famille aristocratique française, il est démocrate de raison tout en demeurant aristocrate de cœur . Il reste attaché aux privilèges hérités de l’ordre ancien;
- Alors qu’il n’a que 26 ans, Alexis de Tocqueville vient aux États-Unis pour étudier le système carcéral américain, mais, officieusement, peut-être davantage pour regarder de près les institutions démocratiques et le système fédéral de la nouvelle république. Il demeure aux États-Unis dix mois, soit du 9 mai 1831 au 20 février 1832, incluant un déplacement de deux semaines en territoire canadien. Ce voyage outre-frontière, à l’été 1831, non prévu au point de départ, l’amène du Sault-Sainte-Marie, dans les Grands Lacs, à Montmagny, sur la rive sud du Saint-Laurent;
- Malgré le court laps de temps en territoire canadien, Alexis de Tocqueville décrit avec beaucoup d’acuité la situation : une population canadienne, encore française de langue et de cœur, se mêlant très peu aux Anglais; une administration coloniale britannique dont les Canadiens se méfient; une classe de marchands et de professionnels canadiens anglophiles, alliés à leurs homologues anglais pour lutter un gouvernement trop centralisateur; par contraste, le groupe des curés maintenant la cohésion des Canadiens autour de la paroisse et leur attachement à la langue et à la religion héritées de France; l’absence de leader pour rassembler les Canadiens sous un même drapeau, qui fait en sorte que Tocqueville n’a pas de réponse claire sur leur devenir – Tocqueville connaît Papineau à Paris en 1839 seulement –. Il faut aussi noter que les observations de Tocqueville sur le Bas-Canada, quelle que soit la clairvoyance dont elles font preuve, sont consignées dans ses lettres à ses proches et dans ses carnets de notes de terrain et qu’elles n’ont pas été publiées;
- Alexis de Tocqueville voit, dans la méfiance des Canadiens à l’endroit du gouvernement, l’effet néfaste de la politique centralisatrice de l’administration coloniale française. L’administration britannique qui a suivi y est aussi pour quelque chose. Malheureusement, il n’a jamais proposé une analyse complète de cette question dans ses ouvrages publiés.
La conférence donnée par le professeur Simon Langlois constitue un apport important pour l’entrée d’Alexis de Tocqueville dans la mémoire collective. Elle contribue à l’enrichissement de nos lieux de mémoire.
Webographie
Les lecteurs intéressés peuvent consulter avec profit les ressources du Web suivantes :
- L’enregistrement de la conférence elle-même ;
- Un sommaire de la conférence préparé par Claude Trudel, « Tocqueville au Bas-Canada », Trouvailles. Exploration de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), 16 septembre 2007 ;
- Simon LANGLOIS, « Alexis de Tocqueville : un sociologue au Bas-Canada ». Un article publié dans la revue The Tocqueville Review/La revue Tocqueville, Numéro spécial Alexis de Tocqueville (1805-1859)/A Special Bicentennial Issue, vol. XXVII, no 2, 2006, pp. 553-574 .
Le rôle des Sulpiciens dans l’histoire du livre au Québec
Le rôle des Sulpiciens dans l’histoire du livre au Québec
par Gilles Durand
2007 marque le 350e anniversaire de l’arrivée des Sulpiciens à Montréal. Tout au long de l’année, des activités sont organisées pour commémorer l’événement. Redevable à la communauté pour sa collection d’imprimés initiale, Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) ne demeure pas en reste. Elle apporte sa contribution en organisant une table ronde – complémentaire à l’exposition « La Bibliothèque de Ces Messieurs » – sur le rôle des Sulpiciens dans l’histoire du livre à Montréal. L’activité a lieu au Centre d’archives de Montréal, le 26 septembre 2007.
Présentée aux participants par Christine Bouchard (BaNQ) et animée par Éric Bouchard (BaNQ), la table ronde donne la parole à trois conférenciers, experts de la question : Michel Brisebois, spécialiste des livres anciens à BAnQ, Jean-René Lassonde, bibliothécaire à la Collection nationale de BAnQ, et Marcel Lajeunesse, historien et professeur associé à l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information de l’Université de Montréal.
Au temps de la Nouvelle-France
Michel Brisebois, bien au fait du livre ancien aux 17e et 18e siècles, entretient l’auditoire de la période de la Nouvelle-France. Jusqu’en 1764, il n’y a dans la colonie ni imprimerie ni librairie spécialisée, ce qui n’empêche pas le livre de traverser l’Atlantique et de circuler. Formés dans la banlieue parisienne au Séminaire de Saint-Sulpice et issus pour un bon nombre de milieux cultivés, les prêtres de Saint-Sulpice apportent dans leurs bagages des livres utiles à leur état et à l’exercice de leur mission, parfois des collections entières. Une fois sur place, au Séminaire de Montréal, ils continuent, dans le cours quotidien de leurs activités éducatives et missionnaires, d’enrichir leur bibliothèque personnelle. Commandes adressées à des confrères parisiens, échanges, legs et dons de membres de la communauté, de parents, d’amis et d’autres communautés religieuses sont autant d’occasions mises à contribution. De son côté, la communauté elle-même, vouée en priorité à la formation des prêtres, entreprend aussi de se composer une bibliothèque de consultation : la bibliothèque peut servir à ses membres et aux autres religieux, qui exerçent le ministère sur l’île de Montréal et (qui) sentent le besoin de se ressourcer en se rendant au Séminaire. Les efforts sont couronnés de succès, la bibliothèque prend de l’ampleur; une collection riche d’environ 5 000 volumes est déjà en place à la fin du Régime français.
Consciente de l’importance de la bibliothèque initiale des Sulpiciens comme partie indissociable de notre patrimoine collectif, BAnQ consacre à l’heure actuelle une partie de ses ressources à la reconstituer. Pour lui redonner pleinement vie, elle choisit une voie nouvelle, l’approche par l’étude des provenances. Autrement dit, le catalogue conventionnel de bibliothèque, l’étude du contenu des testaments et des inventaires après décès sont complétés par l’examen des livres eux-mêmes. Pour chacun des volumes, des bibliothécaires de l’institution procèdent minutieusement pour tenter de découvrir sur la page couverture ou à l’intérieur de l’ouvrage une date d’acquisition, par exemple à Paris au moment des études de l’aspirant à la prêtrise, la signature d’un parent, d’un ami, d’un confrère, d’un membre d’une autre communauté religieuse, un ex-libris d’un collectionneur, un ex-dono, un sceau et quoi encore.
L’enrichissement des collections, la bibliothèque paroissiale
Le second conférencier, Marcel Lajeunesse, fait revivre le 19e siècle, une période marquée par la diffusion, par les Sulpiciens, de la culture catholique française. Il développe plus particulièrement deux des moyens que la communauté utilise, l’importation du livre français et la mise sur pied de bibliothèques pour la population montréalaise.
Durant les premières décennies du 19e siècle, les Sulpiciens, une communauté d’esprit français qui recrute la grande majorité de ses membres en France, ne ménagent pas leurs efforts pour faire venir des livres de la mère patrie. Ils passent par la filière de Londres durant le blocus napoléonien, puis, par la suite, s’adressent directement à Paris. Les livres de dévotion et de spiritualité catholiques ont leur préférence à l’encontre de la littérature romanesque et philosophique.
Face au progrès de l’alphabétisation, au coût élevé des volumes en librairie, à la diffusion des idées libérales et aux retombées positives de la bonne lecture dans la vie paroissiale, les Sulpiciens mettent sur pied en 1835 une première bibliothèque à caractère publique. À ses débuts, ils restreignent le service à des fonctions documentaires destinées au grand public, qu’ils améliorent très tôt par le recours à la contribution financière des usagers. C’est, dans ce dernier cas, l’Oeuvre des bons livres fondé en 1844, une bibliothèque de prêt calquée sur le modèle français et supportée par ses membres. Le service gagne en popularité, mais en même temps le contexte change. L’année 1844 voit la mise sur pied d’une bibliothèque, à la fois lieu de lecture et de rencontres par l’Institut canadien de Montréal, un organisme qui répand les idées libérales et les pensées révolutionnaires du siècle des lumières auprès de la classe instruite. Les Sulpiciens décident eux aussi de rejoindre un lectorat plus savant, en ajoutant, sous un même toit, des fonctions culturelles aux fonctions documentaires déjà en place dans leur bibliothèque. C’est là l’origine du Cabinet de lecture paroissial, mis en place en 1857, à la fois bibliothèque publique et savante donnant accès aux journaux français et canadiens, salle de tenue de conférences et lieu de rencontres d’un cercle littéraire qui devient le Cercle Ville-Marie en 1885. Les Sulpiciens poursuivent leur œuvre tout au long du 19e siècle et même au 20e siècle. La bibliothèque qu’ils mettent au service des lecteurs montréalais prend graduellement un visage différent. D’inspiration religieuse à ses débuts, elle s’ouvre davantage à la culture profane, à l’élite et au monde de la recherche sans perdre de vue cependant la sauvegarde de la morale catholique.
La Bibliothèque Saint-Sulpice et son successeur, Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Aegidius Fauteux [entre 1912 et 1931]Crédit photo : Ville de Montréal. Gestion de documents et archives |
Le troisième conférencier, Jean-René Lassonde, présente l’œuvre des Sulpiciens en matière de diffusion de l’imprimé au 20e siècle. C’est l’histoire de la Bibliothèque Saint-Sulpice qui ouvre ses portes en septembre 1915, au moment où les besoins en matière de bibliothèque publique s’accroissent à Montréal. Le conférencier traite de la localisation de l’édifice, de son architecture, de sa construction, de sa mission, de son personnel et de ses méthodes de travail. Il fait aussi le lien avec le 19e siècle en rappelant les collections de départ, celle de la paroisse Notre-Dame (le Cabinet de lecture devenu la Bibliothèque du Cercle Ville-Marie) et celle de la paroisse Saint-Jacques, auxquelles sont adjointes les collections de l’Université Laval à Montréal. Tout au long de son exposé, il fait ressortir les maillons de cette chaîne qui relie le Québec à la France. Conçu en 1914 par l’architecte Eugène Payette, l’édifice est de style beaux-arts. Sa conception, son emplacement en plein Quartier latin et sa mission subissent l’influence de la Bibliothèque Sainte- Aegidius Fauteux [entre 1912 et 1931] Crédit photo Geneviève de Paris. La Bibliothèque Sainte-Geneviève est une « bibliothèque encyclopédique, interuniversitaire et publique », héritière des collections de l’ancienne abbaye Sainte-Geneviève et attributaire, depuis 1828, d’une des copies du dépôt légal reçues par ce qui est aujourd’hui la Bibliothèque nationale de France. Le premier conservateur, Aegidius Fauteux, nommé en 1912, est un ancien élève des Sulpiciens, avocat, journaliste, historien, bibliothécaire. Il consacre toute sa carrière à promouvoir la culture française par l’incitation à la lecture et à la recherche savante. Dès son entrée en fonction, il n’hésite pas à traverser l’Atlantique pour compléter les collections initiales. Des acquisitions importantes de volumes sont faites auprès d’éditeurs et de libraires français. Pour ne pas priver la clientèle savante d’information indispensable, il obtient de Rome une dispense face aux prescriptions de l’Index. Tout au long de son existence, la Bibliothèque de Saint-Sulpice se démarque, par son adhésion à la culture humaniste à travers ses collections de même que par sa fidélité à une tradition héritée du 19e siècle qui fait d’elle un lieu de lecture et d’activités culturelles – conférences, rencontres d’études d’un cercle littéraire, récitals de musique, soirées dramatiques, expositions –. Les difficultés financières que les Sulpiciens connaissent amènent sa fermeture en 1931, mais les bases jetées sont solides. Pris en main par le gouvernement du Québec, l’oeuvre se poursuit en devenant la Bibliothèque nationale du Québec, aujourd’hui Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Les lecteurs intéressés par le sujet peuvent consulter les sites Internet et les ouvrages suivants :
- La conférence elle-même est accessible en différé à l’adresse suivante ;
- Sous la rubrique « Trouvailles : Exploration de Bibliothèque et Archives nationales du Québec », un compte rendu de l’activité par Claude Trudel en date du 30 septembre 2007 ;
- Brisebois, Michel, « Anciennement… le livre », À rayons ouverts, no 66 (hiver 2006), p. 6 ;
- Brisebois, Michel et Julie Roy, « La collection de « ces messieurs » les sulpiciens », À rayons ouverts, no 66 (hiver 2006), p. 7-8 ;
- Lassonde, Jean-René, « La Bibliothèque Saint-Sulpice 1910-1931 », À rayons ouverts, no 56, octobre-décembre 2001, p. 6-7;
- Bibliothèque nationale du Québec et Les Presses de l’Université Laval, « Tous ces livres sont à toi! » De l’Oeuvre des bons livres à la Grande Bibliothèque (1844-2005). Catalogue de l’exposition inaugurale de la Grande Bibliothèque de la Bibliothèque nationale du Québec présentée du 29 avril 2005 au 31 janvier 2006. Bibliothèque nationale du Québec et Les Presses de l’Université Laval, 2005;
- Hubert, Ollivier, « Stratégies culturelles sulpiciennes : le livre », chap. 17 de Les Sulpiciens de Montréal. Une histoire de pouvoir et de discrétion/Sous la direction de Dominique Deslandres, John A. Dickinson et Ollivier Hubert, Montréal, Fides, 2007;
- Lajeunesse, Marcel. Lecture publique et culture au Québec XIXe et XXe siècles. Québec, Presses de l’Université du Québec, 2004;
- Lassonde, Jean-René. La Bibliothèque Saint-Sulpice, 1910-1931. Montréal, Bibliothèque nationale du Québec, 1987.
Les métiers du livre en Nouvelle-France et le projet de Dictionnaire historique des métiers du livre au Québec : conférence donnée par François Mélançon le 28 septembre 2007
Les métiers du livre en Nouvelle-France et le projet de Dictionnaire historique des métiers du livre au Québec : conférence donnée par François Mélançon le 28 septembre 2007
par Gilles Durand
Le 28 septembre 2007, François Mélançon, stagiaire postdoctoral au Département des lettres et communications de l’Université de Sherbrooke, donne une conférence sur les métiers du livre en Nouvelle-France et sur un projet de Dictionnaire historique des métiers du livre au Québec depuis la Nouvelle-France jusqu’à l’ère du numérique.
La situation en Nouvelle-France
Ayant terminé en juin 2007 une thèse de doctorat sur la circulation du livre dans la ville de Québec avant la conquête, le conférencier présente le résultat de ses découvertes. Pour la période de la Nouvelle-France, le milieu du livre est à l’état embryonnaire. On peut dénombrer une cinquantaine d’auteurs, explorateurs, missionnaires, voyageurs, observateurs, pour certains traducteurs, qui feront appel à des imprimeurs de France ou de pays voisins, par exemple de la Hollande.
L’absence d’imprimerie, de librairie spécialisée et de bibliothèque publique n’empêche pas le livre de circuler dans la vallée du Saint-Laurent. Les intervenants dans le domaine du livre se confondent bien souvent avec les détenteurs d’ouvrages, membres de communautés religieuses, fonctionnaires représentant l’administration royale, officiers de justice, individus cultivés qui ont pris soin de mettre dans leurs bagages quelques imprimés avant la traversée de l’Atlantique. Une fois sur place, les individus et les communautés religieuses enrichissent leur collection ou bien encore se composent une bibliothèque en faisant appel à des intermédiaires outre-Atlantique : la communauté mère, un représentant parisien, un ami, un parent qui surveillent le monde de l’édition et les départs des navires pour la Nouvelle-France. Certains tirent profit des ventes aux enchères faites par des huissiers, d’autres ont la chance de pouvoir compter sur une donation ou bien sur le legs d’un parent ou d’un ami défunt. Pour combler un vide dans la bibliothèque, d’autres peuvent encore avoir recours à l’échange, faire un achat auprès d’un commerçant non spécialisé – une cinquantaine de commerçants de livres ont été répertoriés dans la ville de Québec entre 1690 et 1760 – ou faire appel à une bibliothèque privée, par exemple celle d’une communauté religieuse.
Le Dictionnaire historique des métiers du livre au Québec
Malgré le fait que les métiers du livre sont à leurs premiers balbutiements jusqu’à la conquête, la période ne constitue pas moins un tremplin pour la poursuite de leur étude et des agents qui les ont exercés, auteurs, éditeurs, traducteurs, illustrateurs, imprimeurs, libraires, bibliothécaires. Comme participant au projet du Dictionnaire historique, le conférencier effectue à l’heure actuelle des recherches pour la période préindustrielle du Québec. Il est aussi impliqué dans la structuration d’une base de données. Les résultats des travaux de l’équipe mise en place pour la préparation de ce Dictionnaire seront en effet accessibles sur le Web et aussi sous forme imprimée.
Compte rendu d’une table ronde tenue dans le cadre du 60e Congrès de l’Institut d’histoire de l’Amérique française sur le thème « Le militarisme en Nouvelle-France : un nouveau questionnement »
Compte rendu d’une table ronde tenue
dans le cadre du 60e Congrès de
l’Institut d’histoire de l’Amérique française sur le thème
« Le militarisme en Nouvelle-France : un nouveau questionnement »
par Gilles Durand
Le 60e Congrès de l’Institut d’histoire de l’Amérique française, tenu à Kingston du 18 au 20 octobre 2007, fut l’occasion de questionner la vision traditionnelle de l’histoire militaire de la Nouvelle-France et le mythe du Canadien belliqueux et guerrier. Les participants à une table ronde, consacrée au militarisme en Nouvelle-France, ont abordé différents sujets : mise en valeur gouvernementale de sites rappelant des établissements militaires français et mettant à l’honneur le simple soldat, production universitaire récente et intérêt du grand public pour la question militaire.
Participant à cette table ronde, Sylvie Dépatie, professeure à l’Université du Québec à Montréal, a abordé le cas du milicien canadien à partir d’un ouvrage posthume de Louise Dechêne à paraître en avril 2008 aux Éditions Boréal Le Peuple, l’État et la Guerre au Canada sous le Régime français. Rejetant une historiographie fondée sur le bellicisme du peuple pour l’ensemble de la période de la Nouvelle-France, cette dernière tient compte de l’ensemble du contexte colonial et de la participation des autochtones aux conflits, livrant une image renouvelée des paysans et du petit peuple urbain canadiens devant concilier guerre et vie de tous les jours.
Les politiques et l’administration culturelles des gouvernements provinciaux et territoriaux du Canada : un programme de recherche qui rejoint la mémoire franco-québécoise
Les politiques et l’administration culturelles des gouvernements provinciaux et territoriaux du Canada :
un programme de recherche qui rejoint la mémoire franco-québécoise
par Gilles Durand
Dans le cadre des séminaires de recherche organisés par le Groupe de recherche sur l’édition littéraire au Québec, Diane Saint-Pierre prononce, à l’Université de Sherbrooke, le 30 novembre 2007, une conférence sur les politiques et l’administration culturelles des gouvernements provinciaux et territoriaux du Canada (voir InfoGRÉLQ). La conférencière est professeure à l’Institut national de la recherche scientifique – Urbanisation, Culture et Société (INRS-UCS), responsable de l’axe « politique culturelle » de la Chaire Fernand-Dumont sur la culture. Le sujet présenté fait l’objet de recherches qu’elle mène à l’heure actuelle en collaboration avec Monica Gattinger de l’Université d’Ottawa et d’autres chercheurs.
En ce début du 21e siècle où les politiques culturelles sont remises en question et repensées, les données accumulées jusqu’à maintenant lui permettent de livrer aux participants au séminaire des observations fort pertinentes, pour ne pas dire indispensables pour revoir les politiques :
- La conférencière aborde d’abord la notion de politiques culturelles. Les politiques culturelles doivent être distinguées des politiques de la culture, les premières ayant une connotation de soutien aux créateurs, les secondes donnant à penser à un certain dirigisme culturel de la part de l’État. Leur étude doit prendre en compte les objectifs poursuivis, par exemple les préoccupations identitaires;
- Elle fait ressortir le nouveau contexte dans lequel les politiques et l’administration culturelles se déploient. Il est marqué par des influences extérieures dues à la mondialisation, par la place grandissante prise par les gouvernements régionaux et locaux et par un milieu associatif des plus diversifiés désirant être consulté et jouer un rôle dans la culture;
- Elle attire l’attention sur le rôle des artistes et des créateurs, envisagés non plus seulement comme maîtres d’œuvre du développement culturel, mais aussi comme moteurs de développement économique.
Les recherches poursuivis par la conférencière au-delà des frontières du Québec, c’est-à-dire au niveau du gouvernement fédéral et des provinces canadiennes de même que dans les pays d’Europe, l’amènent à dégager deux grands constats. Depuis les années 1950, les politiques culturelles ont évolué : les préoccupations sont passées de la démocratisation de la culture et de la professionnalisation des producteurs culturels à la prise en compte de la notion d’industrie culturelle et de partage de responsabilités entre l’État, les gouvernements locaux et le secteur privé. Les politiques culturelles peuvent se départager en trois grands types : les politiques interventionnistes, élaborées au central et mises en application sur le territoire par des organismes déconcentrés comme le modèle français; les politiques privilégiant la délégation de compétence à des organismes ou à des agences quasi-autonomes comme dans le modèle britannique, ou bien encore déléguant un rôle fort important au secteur privé comme les États-Unis. Entre ces deux types, se situent les politiques hybrides.
Le sujet abordé par la conférencière présente de l’intérêt pour la poursuite de l’étude des politiques culturelles des provinces et territoires canadiens et pour leur comparaison, mais il n’est pas non plus sans lien avec la mémoire franco-québécoise. En effet, le gouvernement du Québec se dote en 1961 d’un ministère des Affaires culturelles (aujourd’hui connu sous le nom de ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine); l’événement survient deux ans après la création, par le général de Gaulle à l’instigation d’André Malraux, du ministère des Affaires culturelles français dont la dénomination officielle est, depuis 1997, ministère de la Culture et de la Communication). Les échanges n’ont pas manqué, au tournant des années 1960, entre le premier titulaire du ministère au Québec, Georges-Émile Lapalme, et le ministre français d’alors, André Malraux.
Il est aussi intéressant de noter que la politique culturelle de l’État québécois, qui est la plus ancienne et la plus importante parmi toutes celles des juridictions fédérées du Canada, a été largement inspirée par la politique française non seulement lors de sa création mais pendant son développement, notamment au cours de ses deux premières décennies. C’est surtout avec la politique culturelle de 1992 qu’apparaissent des institutions déléguées qui s’inspirent du modèle britannique comme le Conseil des arts et des lettres du Québec. Dans la même foulée est créée la Société de développement des industries culturelles du Québec qui illustre l’importance reconnue des industries culturelles et qui confirme la tendance à la délégation de la mission ministérielle à des sociétés d’État.
La conférencière termine son exposé en invitant les participants à un « Colloque international sur les tendances et défis des politiques culturelles dans les pays occidentaux ». Le colloque est organisé par la Chaire Fernand-Dumont sur la culture de l’INRS et par le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec. Il aura lieu à Québec les 7 et 8 mai 2008 (dates à confirmer) dans le cadre du 76es Congrès de l’Association francophone pour le savoir (ACFAS).
Le président de l’Assemblée nationale, Michel Bissonnet, s’associe à la Société des Dix pour souligner, au Parlement, le 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec
Le président de l’Assemblée nationale, Michel Bissonnet,
s’associe à la Société des Dix
pour souligner, au Parlement, le 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec
par Gilles Durand
Pour souligner le 400e anniversaire de la fondation de Québec, le président de l’Assemblée nationale du Québec, Michel Bissonnet s’associe à la Société des Dix dans le cadre d’une activité spéciale, tenue le jeudi 7 février 2008 à l’Hôtel du Parlement. Animée par le directeur de la Bibliothèque de l’Assemblée nationale, Philippe Sauvageau, et par le secrétaire des Dix, Fernand Harvey, la cérémonie se déroule en présence du maire de la ville de Québec, Régis Labeaume. Elle comprend quatre activités : une conférence destinée à mieux faire connaître la capitale nationale, le lancement d’un numéro spécial des Cahiers des Dix, la remise du Prix des Dix 2007-2008 à Jacques Lacoursière et le rappel de la contribution remarquable de quatre pionnières de la vie culturelle à Québec. |
Fernand Harvey et Philippe SauvageauCrédit : Gilles Durand |
Conférence sur le thème « Pour en finir avec l’expression Vieille Capitale »
Le conférencier, Gilles GallichanCrédit : Gilles Durand |
C’est à Gilles Gallichan, un membre du groupe des Dix, qu’il revient de donner le coup d’envoi avec une allocution sur le thème « Pour en finir avec l’expression Vieille Capitale ». Il précise que l’expression doit être prise au sens d’ancienne capitale alors que Québec était capitale pleine et entière avant la période de l’Union. L’expression « vieille capitale » a pris naissance après 1840, à la suite du déplacement de la capitale de Québec à Kingston, Montréal et Toronto, et finalement du choix définitif d’Ottawa comme capitale de la nouvelle fédération canadienne par la reine Victoria. Le statut de capitale provinciale, conservé par Québec en 1867, a mis beaucoup de temps à faire disparaître la blessure occasionnée à la fierté des habitants de Québec par la perte d’une partie du prestige de leur ville. Leur droit d’aînesse avait été bafoué au profit d’Ottawa. |
Lancement du numéro spécial des Cahiers des Dix
Le secrétaire des Dix présente ensuite le contenu du 61e numéro des Cahiers consacré à « Québec ville d’histoire 1608-2008 ». Les Dix sont un groupe d’érudits partageant avec le monde universitaire et le grand public leur passion pour la connaissance en profondeur du Québec et de l’Amérique française : chaque année (tous les ans), depuis 1936, ils publient un cahier qui témoigne des résultats de leur recherche en matière d’histoire et de patrimoine. Le 61e numéro se veut une contribution particulière aux célébrations du 400e. Chacun des Dix présente une facette de l’histoire de la ville de Québec au cours de ces quatre siècles : comme tête de pont et place forte ayant donné naissance à l’Amérique française, comme capitale politique, comme société d’avant-garde dans laquelle tradition et modernité se mêlent sans jamais entrer en conflit. Les intéressés peuvent se procurer les Cahiers aux Éditions La Liberté.
Remise du Prix des Dix 2007-2008 à Jacques Lacoursière
Il est difficile de parler histoire sans mentionner l’historien Jacques Lacoursière. Pour l’occasion, les Dix lui réservent une place d’honneur. Le secrétaire de la Société lui remet le Prix des Dix 2007-2008 pour sa contribution insigne au développement des connaissances sur l’histoire du Québec et de l’Amérique française, de même qu’à leur diffusion et vulgarisation auprès des étudiants et du grand public. Yvan Lamonde, un autre membre du groupe des Dix, fait de son côté la présentation préalable du récipiendaire : il fait ressortir les talents de ce dernier comme érudit et comme grand communicateur qui a su maîtriser tous les genres de médias, livre, journal, revue, radio, télévision, cinéma et Internet. Cette distinction constitue une reconnaissance d’autant plus grande qu’elle s’ajoute au prix national Gérard-Morisset qui lui a été décerné en 2007 pour son apport à l’histoire du Québec, « une belle histoire » comme il aime le dire. |
Jacques Lacoursière et Philippe SauvageauCrédit : Gilles Durand |
Quatre pionnières de la vie culturelle à Québec
La soirée se termine en soulignant l’implication soutenue de quatre pionnières de la vie culturelle à Québec, qui se sont démarquées dans les domaines de l’enseignement, de la production littéraire, du journalisme écrit, de la radio et de la télévision : Françoise La Rochelle-Roy, Simone Bussières, Georgette Lacroix et Monique Duval. Leur mérite est présenté plus au long dans un article des Cahiers, préparé par Fernand Harvey (p. 155-192); il est mis en valeur par la remise à chacune d’une publication sur l’histoire du Parlement et du 61e numéro des Cahiers, par le président de l’Assemblée nationale et par le maire de la ville de Québec.
Projet pilote d’inventaire du patrimoine mobilier religieux
Projet pilote d’inventaire du patrimoine mobilier religieux
par Gilles Durand
La Société des musées québécois (SMQ) poursuit un projet pilote d’inventaire du patrimoine mobilier religieux. Le projet a commencé en octobre 2007 et doit prendre fin en mars 2008.
Le projet présente les caractéristiques suivantes :
- Il porte sur les œuvres et les objets des communautés religieuses et des lieux de culte à l’exclusion de ceux des musées qui disposent de plus de ressources;
- Le projet d’inventaire vise à établir une approche et une méthode de travail qui pourront être étendues à l’ensemble du patrimoine religieux du Québec. Il tente également de tester la possibilité d’établir des liens entre les données d’inventaire des divers secteurs du patrimoine mobilier, immobilier et immatériel.
Pour de l’information additionnelle, consulter la rubrique « Activités et nouvelles » sur le site de la SMQ.
Une nouvelle ressource électronique en ligne : les mémoires de Jean-Baptiste d’Aleyrac
Une nouvelle ressource électronique en ligne :
les mémoires de Jean-Baptiste d’Aleyrac
Biographie par Michel Lacroix, descendant d’Augustin d’Aleyrac, frère de Jean-Baptiste
Notes liminaires par François David, BAnQ, et Gilles Durand
Grâce à la collaboration de Michel Lacroix, Bibliothèque et Archives nationales du Québec met en ligne les mémoires originaux de Jean-Baptiste d’Aleyrac .
Jean-Baptiste d’Aleyrac est rattaché au commandement des troupes françaises en Amérique du Nord lors de la guerre de Sept Ans. Militaire dont les qualités sont reconnues par ses supérieurs, Lévis et Montcalm, il est aussi un excellent observateur des comportements des Indiens et des Canadiens. Le lecteur pourra même trouver dans ses observations une explication de la défaite de 1759 sur les Plaines d’Abraham. Nulle surprise que ses mémoires, déjà publiés par le commandant Charles Coste en 1935 , soient à nouveau mis en valeur aujourd’hui en faisant appel aux nouvelles technologies.
L’information numérisée se présente selon le plan suivant :
Présentation : images 1 à 5
Mémoires 1754-1755 (avant embarquement de Brest) : images 6 à 17
Embarquement et traversée : images 18 à 28
Campagne 1757 : images 29 à 64
Description Canada & Habitants : 65 à 105
État de services, campagnes 1758-1759-1760 et retour en France : images 106 à 120
Garnisons en France 1761 à 1764 : images 121-122
Campagnes de Corse 1765 à 1770 : images 122-124
Garnisons en France 1771-1779 : images 125-127
Campagne en Mer 1779 : images 128-129
Garnisons en France 1780-1788 : images 130 à 132
Affaire de Montauban 1790 : 133-134
En garnisons 1791-1792 (fin de carrière active) et réflexions sur la Révolution : 135 à 162
Réflexions retraite (1793-1794) : 163 à 165
Michel Lacroix, l’auteur de la biographie ci-dessous, est un descendant de la famille d’Aleyrac par le frère de Jean-Baptiste, Augustin; ce dernier est le grand-oncle d’Anne d’Aleyrac, arrière-arrière grand-mère de Michel (voir l’arbre généalogique des familles d’Aleyrac, Rochier, Lacroix). Michel Lacroix est fier de la conclusion de cette entente avec BAnQ à l’été 2007. C’est pour lui une marque de reconnaissance envers le travail de gardien effectué par son père, André, « qui a baigné toute sa vie dans les archives » de Jean-Baptiste, avant de les lui transmettre en héritage.
En même temps, Michel Lacroix désire apporter une petite contribution à ce qui est déjà écrit sur son ancêtre, dans l’avant-propos de l’ouvrage de Charles Coste mentionné ci-dessus, et par l’auteure, Susan W. Henderson, dans le Dictionnaire biographique du Canada . Pour le bénéfice des chercheurs, historiens et du grand public en général, il présente ci-dessous une courte biographie destinée à rappeler aux Québécois le souvenir de la présence de la France et de son ancêtre au Québec.
Biographie de Jean-Baptiste d’Aleyrac
Crédit : Michel Lacroix et BAnQ pour la numérisation |
Les d’Aleyrac sont une très ancienne famille noble du Languedoc et du Vivarais qui a donné un grand nombre de militaires (voir l’arbre généalogique des familles d’Aleyrac, Rochier, Lacroix).
Jean-Baptiste d’Aleyrac (voir portrait) est né à Saint-Pierreville (Ardèche) le 29 avril 1737. Aîné de 5 enfants, orphelin à 8 ans, il s’engage dans l’armée à 17 ans comme cadet pour la quitter lieutenant-colonel à sa retraite à 55 ans en 1792. Il serait mort trois ans après seulement, le 19 mars 1796, à Saint-Pierreville également. Jean-Baptiste est demeuré célibataire; il ne laisse aucun héritier à son décès.
Il est remarquable de constater qu’il débute ses écrits dès l’âge de 18 ans! et que ses mémoires du Canada ont été rédigés durant ses cinq années passées au Québec (1755-1760, comme plusieurs passages le prouvent). Jean-Baptiste d’Aleyrac est apprécié des « sauvages » car il les respecte et apprend leurs
Crédit : Michel Lacroix et BAnQ pour la numérisation |
coutumes (même les patins à glace) et leur langue. Il en garde très certainement un bon souvenir puisque, 20 ans après (vu la distinction de la Croix de Saint-Louis reçue en 1780), il utilise pour sa correspondance un sceau représentant les armoiries de sa famille avec un aigle d’un côté et un indigène de l’autre (comme on les représentait généralement à l’époque, voir deux photographies du sceau)!
Sur 556 hommes qui forment son bataillon avant l’embarquement pour le Canada en 1755, ils n’en reviennent en France que 51!
Il participe ensuite à la campagne de Corse en 1768, 1769 et 1770, puis à une campagne en mer en 1779 durant 105 jours contre les Anglais qui ont fui le combat! Il parcourt ensuite la France de ville en ville, époque instable avant et pendant la Révolution, pour le maintien de l’ordre.
Nulle surprise qu’en décembre 1781, il s’adresse au Marquis de Lévis pour intercéder en sa faveur en vue d’un avancement en grade. En effet, il estime que son tempérament ni rampant ni courtisant ni intriguant (voir image 145) l’a défavorisé et il rappelle ses actes de bravoure. Les réponses du maréchal à plusieurs de ces demandes, si reconnaissantes et bien disposées qu’elles soient, ont, semble-t-il, tardé à faire l’effet souhaité par d’Aleyrac…
En 1762 (à 25 ans!), il se plonge dans la généalogie de sa famille, qu’il remonte au 13e siècle (voir l’arbre généalogique des familles d’Aleyrac, Rochier, Lacroix, en regard de la 16e génération pour Jean-Baptiste) et écrit plusieurs cahiers récapitulatifs. Il conserve toutes ses correspondances. Ses archives sont redécouvertes par mon père André Lacroix au début des années 1930 dans le grenier de la résidence de sa grand-mère, et un livre de M. Coste paru en 1935 relate sa carrière militaire d’après ses Mémoires.
La présentation de ces Mémoires militaires donne une bonne idée de ceux-ci dans les quatre pages d’avant-propos du livre du commandant Charles Coste paru en 1935 (voir site BAnQ : Aventures militaires au XVIIIe siècle mentionnées ci-dessus). Le Dictionnaire biographique du Canada comporte également une fiche bien détaillée sur Jean-Baptiste d’Aleyrac. Le lecteur peut aussi consulter avec profit l’information suivante :
- La Chesnaye-Desbois, F.-A.-Aubert de. Dictionnaire de la noblesse. 3e éd. entièrement refondue, Paris, Schlesinger, 1863. 19 vol. L’ouvrage renferme une biographie résumée de la famille d’Aleyrac ;
- Yon, Armand, « La dolce vita en Nouvelle-France à la veille de la guerre (1740-1758) », Les Cahiers des Dix, no 37 (1972) . L’auteur fait référence à de multiples reprises aux Mémoires de d’Aleyrac tels que parus dans le livre de Charles Coste ;
* Le site du Trésor de la langue française au Québec qui renferme plusieurs références à d’Aleyrac.
Les lecteurs, intéressés à obtenir (ou apporter) des renseignements additionnels sur les mémoires de Jean-Baptiste, sur les archives de la famille ou bien encore sur sa généalogie, sont invités à contacter l’auteur de la présente biographie. Ses coordonnées sont les suivantes :
Michel Lacroix
6, Avenue de Chaussand
43200 Yssingeaux (France)
lacroix.michel43@gmail.com
Le ministère des Relations internationales a 40 ans.
Le ministère des Relations internationales a 40 ans.
par Pierre Rainville
Archiviste et coordonnateur
Centre d’archives de Québec
et des archives gouvernementales
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
L’évolution du ministère des Relations internationales
À l’occasion du 40e anniversaire du ministère des Relations internationales, nous allons faire un retour dans le temps et rappeler brièvement l’évolution de ce ministère de sa création à aujourd’hui. L’examen du fonds d’archives du Ministère conservé à Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) nous permettra de voir le genre de documents préservé par celle-ci.
Le ministère des Affaires fédérales-provinciales est créé en 1961 (9-10 Elisabeth II, c.22). Il reçoit le mandat de s’occuper des relations du gouvernement du Québec avec les gouvernements du Canada et ceux des autres provinces canadiennes. À ce titre, il devient, entre autres, responsable de l’ensemble du dossier constitutionnel. En 1967, on lui confie le mandat supplémentaire de doter le gouvernement du Québec d’une politique en matière de relations extérieures et de conclure des accords internationaux dans les domaines de sa compétence. Il s’identifie donc à partir de ce moment comme le ministère des Affaires intergouvernementales (L.Q., 1974, c.15) et assume également la responsabilité des déclarations des représentants officiels du Québec au Canada et à l’étranger.
Avec la création du ministère du Commerce extérieur, en 1983, le ministère des Affaires intergouvernementales perd certaines responsabilités dans les domaines économique et commercial. L’année suivante, le mandat de gérer les affaires intergouvernementales canadiennes est transféré au ministère du Conseil exécutif. Enfin, la Loi sur le ministère des Affaires intergouvernementales est remplacée par la Loi sur le ministère des Relations internationales (L.Q., 1984, c.47). Le ministère change encore une fois de nom.
En 1988, le ministère des Relations internationales et le ministère du Commerce extérieur et du Développement technologique sont abolis et remplacés par le ministère des Affaires internationales et le ministère de l’Industrie, du Commerce et du Développement technologique. Le premier se voit confier la responsabilité des relations internationales et du commerce extérieur tandis que le développement technologique est attribué au second. En 1994, le ministère des Affaires internationales est également chargé de l’application des lois relatives aux immigrants et aux communautés culturelles.
Sanctionnée le 20 juin 1996, la Loi sur le ministère des Relations avec les citoyens et de l’Immigration (L.Q., 1996, c.21) enlève au ministère des Affaires internationales ses responsabilités sur les questions relatives à l’immigration et aux communautés culturelles. À ce moment, il reprend la dénomination de ministère des Relations internationales.
Depuis 1996, le mandat du ministère des Relations internationales est de planifier, d’organiser et de diriger l’action du gouvernement à l’étranger ainsi que de coordonner les activités des ministères et des organismes en matière d’affaires internationales au Québec. Il est en outre chargé, en collaboration avec les ministères et les organismes concernés, de la mise en œuvre de la politique d’affaires internationales du gouvernement. Cette politique a pour but de favoriser le rayonnement et le développement du Québec sur les plans commercial, économique, politique, social et culturel.
Le Ministère conseille le gouvernement sur toute question ayant trait aux affaires internationales. Il est aussi le dépositaire de l’original de toutes les ententes internationales et veille à leur négociation, à leur adoption et à leur mise en œuvre. Il établit et maintient avec les gouvernements étrangers et les organisations internationales les relations que le gouvernement juge opportunes. Enfin, il favorise le renforcement des institutions francophones internationales dont le Québec est membre.
En vertu du Décret 18-97 du 22 janvier 1997, le ministre des Relations internationales se voit confier la responsabilité de l’action humanitaire internationale du gouvernement. Il est aussi responsable de l’Office franco-québécois pour la jeunesse (OFQJ).
Le fonds documentaire du ministère des Relations internationales à BAnQ
Le ministère des Relations internationales procède depuis 1979 à des versements réguliers à BAnQ, ce qui a permis de constituer le fonds d’archives que conserve cette institution.
Les documents contenus dans ce fonds d’archives nous renseignent sur le fonctionnement et les activités du ministère des Relations internationales depuis sa fondation. Les chercheurs des domaines de la politique et de l’économie y trouveront des informations sur le développement commercial intérieur et extérieur, sur la coopération internationale ainsi que sur les relations du gouvernement du Québec avec les provinces canadiennes et les pays étrangers.
Ce fonds rassemble des documents répartis en séries de gestion communes à l’ensemble des ministères et organismes gouvernementaux. On y trouve les archives du cabinet du ministre et du bureau des sous-ministres. Une série concerne l’organisation et la gestion, d’autres les ressources humaines, financières et informationnelles. La série sur les communications et les relations publiques contient surtout des communiqués, des revues de presse sur des personnages importants du Québec en visite à l’étranger de même que sur des personnalités de marque en visite au Québec, par exemple, le pape Jean-Paul II en 1984; ainsi que des allocutions et des discours prononcés par des premiers ministres et des ministres lors de conférences à teneur internationale.
Parmi les documents en lien avec la mission du Ministère, le fonds comprend des documents des délégations et des bureaux de ses différentes unités administratives : des études, des rapports d’activités, des ententes et des actes de conférences concernant des missions, des projets de coopération et d’échanges, des visites et des négociations avec la France, les États-Unis, l’Europe, l’Asie, le Moyen-Orient, l’Afrique, l’Océanie et l’Amérique latine. Ces documents touchent surtout les secteurs de la culture, de l’éducation, de l’économie, de la construction et de la technologie.
Sur le thème des relations fédérales-provinciales, on trouve des dossiers traitant des sujets suivants : les programmes concernant le contentieux entre Québec et Ottawa, les affaires indiennes (Nouveau-Québec, Baie-James, Esquimaux, Inuit, réserves indiennes), la Francophonie, le bilinguisme. Ces documents concernent les secteurs de l’économie, de la finance, de l’éducation et de la culture. Les questions sociales y sont aussi largement présentes.
Concernant la coopération et les relations internationales, on trouve des documents sur des missions économiques, des expositions de même que des relations de coopération entre les universités québécoises et le Ministère (bourses d’excellence, participations à des colloques internationaux). Enfin, le fonds comprend quelques documents de la Direction du Protocole dont le Livre d’or du gouvernement du Québec qui contient, à l’intérieur de trois registres, les signatures des visiteurs de marque au bureau du premier ministre; un inventaire des cadeaux ainsi que des dossiers sur les privilèges et les immunités accordés par le gouvernement du Québec.
Des documents iconographiques se rapportant à la mission principale du Ministère bonifient ce fonds. Ainsi, nous pouvons voir les principaux élus gouvernementaux des années 1970 et 1980 participer à des visites officielles, à des festivals, à des signatures d’ententes et à d’autres événements publics tenus au Québec et partout dans le monde.
Les documents audiovisuels sont variés, car le ministère conserve, pour des besoins administratifs, une documentation volumineuse. On peut cependant relever parmi les thèmes les plus importants les mouvements indépendantistes et les affaires constitutionnelles, le commerce international, la production d’électricité et la baie James, les campagnes publicitaires et la promotion touristique sur le Québec, la couverture de visites officielles de quelques premiers ministres du Québec et enfin des documents plus généraux sur l’histoire des relations internationales. Les documents sonores concernent principalement un sommet international de la jeunesse francophone dans les années 1980, l’émission radiophonique Québec vous dit bonjour, diverses conférences portant sur la Francophonie ainsi que la visite du pape au Québec en 1984 et celle du premier ministre français Raymond Barre en 1979.
Le fonds du ministère des Affaires internationales couvre la période de 1951 à 2004 et comprend environ 525 mètres de documents textuels, 5000 photographies, 23 films, 74 vidéos et 530 bandes magnétiques. Consulter la description du fonds en inscrivant les termes “ministère des relations internationales” dans le moteur de recheche de Pistard.
Malgré quelques restrictions, ce fonds demeure en grande partie à la disposition des chercheurs.
Enquête de BAnQ sur l’état des lieux de la numérisation
Enquête de BAnQ sur l’état des lieux de la numérisation
par Gilles Durand
Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) mène une vaste enquête pour connaître les documents numérisés dans les bibliothèques, les centres d’archives et les musées. Un questionnaire a été envoyé, la date de retour est le 14 mars 2008.
L’enquête vise à savoir ce qui est fait en matière de numérisation d’imprimés et de documents d’archives, quel que soit le type d’institutions où l’information est conservée.
Pour de l’information additionnelle en ce qui regarde le secteur des musées, les lecteurs sont invités à consulter la rubrique « Activités et nouvelles » sur le site Internet de la Société des musées québécois.