Bulletin n°24, mars 2008
Jean-René de Benne à l’Étendart, capitaine au régiment d’Artois. Un exemple de notice inédite préparée par l’équipe du Projet Montcalm
Jean-René de Benne à l’Étendart,
capitaine au régiment d’Artois.
Un exemple de notice inédite préparée par l’équipe
du Projet Montcalm
par Suzanne Galaise, Marcel Fournier et Rénald Lessard
SGCF – Projet Montcalm, août 2007
Jean-René Benne de l’ÉtendartCrédit photo : Parcs Canada – Forteresse de Louisbourg |
Né à Les Hayons de l’union de Louis-François de l’Étendart et de Marguerite-Madeleine-Claude Mercastel, il est baptisé le 26 septembre 1722 à Esclavelles (Seine-Maritime) Ses parents se sont mariés à Doudeville (Seine-Maritime) le 6 mai 1710. Son père, né en 1665, décédé en 1746, est écuyer, seigneur de Quénouville et de Les Hayons, capitaine d’infanterie dans le régiment de Soissonais. Il est fait chevalier de Saint-Louis en 1757.
Jean-René de Benne à l’Étendart entre dans l’armée d’infanterie comme lieutenant en second dans le régiment d’Artois le 20 novembre 1740. Il est nommé enseigne le 15 septembre 1741, lieutenant de la Colonelle le 2 mars 1734 et capitaine le 15 avril 1745. Il obtient une compagnie le 21 octobre 1746. À Brest, le 12 avril 1755, il s’embarque pour l’île Royale sur le vaisseau le Défenseur et arrive à Louisbourg le 25 mai 1755. Capitaine des grenadiers en 1758, il est fait prisonnier des Anglais lors de la bataille de Louisbourg en juillet 1758 puis emprisonné à Plymouth en Angleterre. Le 17 décembre 1758, il est libéré et débarque à Calais. De nouveau prisonnier des Anglais en 1759, il revient à Morlaix le 11 mai 1760. En janvier 1762, il est de nouveau désigné capitaine des grenadiers au régiment d’Artois. Le 23 mars 1762, on le nomme major au même régiment.
Il avait épousé Marie de Banastre à Parfondeval (Seine-Maritime) le 3 mars 1743. Il décède en France après 1763.
Autre texte sur le Projet Montcalm
Atelier sur « Le Portail Internet de BAnQ et la recherche en généalogie et en histoire de famille »
Atelier sur « Le Portail Internet de BAnQ et la recherche
en généalogie et en histoire de famille »
par Gilles Durand
Le Comité de formation de la Société de généalogie de Québec (SGQ) organise, le samedi 29 mars 2008, un atelier sur « Le Portail Internet de BAnQ et la recherche en généalogie et en histoire de famille ».
Fruit d’une collaboration entre la SGQ et Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), l’atelier, animé par Rénald Lessard, présentera la structure du portail, le contenu des rubriques et des moteurs de recherche. Les participants auront, entre autres, l’occasion de se familiariser davantage avec le nouveau site réalisé en partenariat par BAnQ. À partir d’un point unique, un chercheur peut utiliser un moteur de recherche fédérée pour interroger simultanément des dizaines de bases de données sur l’histoire des familles et la généalogie hébergées par des bibliothèques et des centres d’archives canadiens.
L’activité aura lieu au Centre de Québec de BAnQ. Pour de l’information additionnelle, consulter le communiqué ci-dessous de la SGQ :
Centre régional de Québec de et la Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Société de généalogie de Québec
et la recherche en généalogie et en histoire de famille»
Fruit d’une collaboration entre la Société de généalogie de Québec et le Centre régional de Québec de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, cet atelier est offert aux chercheurs qui souhaitent compléter leurs recherches en tirant profit de sources d’information complémentaires.
Cet atelier prendra la forme d’un exposé théorique exposant notamment la structure de ce Portail, le contenu de certaines des rubriques et des moteurs de recherche. De plus, l’accès en ligne à ce Portail permettra de visionner certaines rubriques et la façon d’y effectuer une recherche; divers exemples concrets illustreront le tout. L’accent sera mis sur les ressources disponibles et les stratégies de recherche qui présentent de l’intérêt pour les chercheurs en généalogie et en histoire de famille.
Animé par M. Rénald Lessard, cet atelier se tiendra le samedi 29 mars 2008 de 9h à 12h dans le local 31421 du Pavillon Casault de l’Université Laval.
Comme le nombre de places est limité à 20, l’inscription à cette activité gratuite est obligatoire. Pour ce faire, les chercheurs intéressés sont invités à entrer en communication avec Mme Ginette Fournier de BAnQ au (418) 644-4800, poste 6419.
Le Comité de formation de la
Société de généalogie de Québec
N.b. – L’adresse du Portail Internet de BAnQ est la suivante : http://www.banq.qc.ca/portal/dt/accueil.jsp
1 – Pour y accéder, prendre l’ascenseur en face de la porte d’entrée principale et monter au 3e étage. À la sortie, emprunter le couloir à votre droite; le local 3142 sera le premier à votre gauche.
L’index du Fonds Drouin : un instrument indispensable pour la recherche sur la généalogie des francophones
L’index du Fonds Drouin : un instrument indispensable
pour la recherche sur la généalogie des francophones
par Gilles Durand
The Generations Network, l’entreprise qui chapeaute le site Internet Ancestry.ca, a signé une entente avec l’Université de Montréal pour l’indexation du fonds généalogique Drouin.
Le Fonds Drouin renferme des copies microfilmées et numérisées des actes de baptêmes, mariages et sépultures rédigés dans les paroisses du Québec et dans des paroisses de l’Ontario, de ce qui était autrefois l’Acadie, et de la Nouvelle-Angleterre, où vivaient des francophones. Il couvre la période 1621-1940.
Dans un avenir rapproché, les chercheurs auront accès à cet index nominatif, un instrument incontournable pour résoudre plusieurs problèmes rencontrés dans la reconstitution de la généalogie des familles.
Je vous entends chanter. La chanson québécoise : en passant par Gilles Vigneault…et la France.
Je vous entends chanter.
La chanson québécoise : en passant par Gilles Vigneault…
et la France.
André Gaulin
Président de la Section du Québec
Association des membres de l’Ordre des Palmes académiques
« Je vous entends chanter », tel était le titre d’une importante exposition au Musée de la civilisation, à Québec, il y a quelques années. C’était assez témoigner de l’importance du mouvement chansonnier québécois du demi-siècle précédent. En effet, on peut difficilement séparer l’histoire du Québec moderne, surtout avec ce qu’il a été convenu d’appeler la Révolution tranquille, de la chanson québécoise, expression de sa ferveur, de sa redécouverte de soi après un long hiver historique, de sa volonté d’accéder au monde. En parodiant le chansonnier Gilles Vigneault, le Québec pouvait aussi affirmer : « Tout a été dit, mais pas par moi ». Cette phrase de Vigneault lors d’une entrevue devenait dans son poème « Coffres d’automne », bellement mis en musique par Claude Léveillée : « Et je voudrais nommer l’univers à mon tour ».
Lier le vécu historique du Québec contemporain au mouvement chansonnier, c’est donner à la parole et à la poésie une place prépondérante dans la vie sociopolitique d’un peuple. Ce que le poète Roland Giguère a appelé « l’âge de la parole » a présidé en effet à l’essor économique, social, culturel et politique du collectif québécois pendant les quatre dernières décennies. Sur les bords du Saint-Laurent, les poètes et les chansonniers ont été de grands actants du changement social autant, sinon davantage, que les femmes et les hommes politiques. Alors que Gaston Miron, fondateur de l’Hexagone en l956, une maison d’édition qui va en occuper large pendant quarante ans, dit « j’avance en poésie comme un cheval de trait/tel celui-là de jadis dans les labours de fond/qui avait l’oreille dressée à se saisir réel » (« Dans les lointains… »), le chansonnier Jean-Paul Filion, lui, affirme continuer avec sa guitare le métier de son père qui était ouvreur de chemin.
On perçoit mieux ainsi l’espace étroit qui sépare la vie traditionnelle et la ruralité de l’existence des « faiseurs » de chansons et de poèmes. Ils sont le fruit d’une première génération de la jeune loi de l’instruction publique obligatoire (l943), à laquelle s’oppose toujours le clergé qui pourtant contrôle depuis un siècle et demi toute la formation supérieure privée. La création d’un réseau public supérieur (loi de mars l964), jusque-là inexistant, sera d’ailleurs la mesure la plus structurante de la Révolution tranquille. Cela donne autant d’éclat à ces dizaines de chansonniers qui apparaissent à partir du groupe « Les Bozos » (l958) – un clin d’œil à Félix Leclerc pour sa chanson de l946 —, des jeunes gens qui avec leur guitare vont de l’une à l’autre des dizaines de « Boîtes à chanson » qui surgissent à travers tout le territoire, de Montréal et Québec à Percé, à Val-David, à Bonaventure… pour célébrer la vie, la nouveauté du monde après tant d’immobilisme issu en grande partie des avatars d’une situation coloniale. Du moins, c’est là la lecture historique de l’époque.
Le grand déclenchement chansonnier de la Révolution tranquille doit beaucoup à Gilles Vigneault
Le grand déclenchement chansonnier de la Révolution tranquille doit beaucoup à Gilles Vigneault, et avec lui c’est aussi le grand déhanchement sur scène, car il gigue au son du violon de Gaston Rochon et danse, grand escogriffe et tignasse de poète, avec la grâce d’une mouette. Il arrive de Natashquan que Bécaud a mis en musique sur un texte éponyme, un village en dehors de la carte comme il le dit dans ses monologues qui s’entremêlent à ses chansons, des chansons gonflées de poésie à formes fixes, médiévales presque, et qui chantent « Quand vous mourrez de nos amours J’en ferai deux livres si beaux Qu’ils vous serviront de tombeau Et m’y coucherai à mon tour Car je mourrai le même jour Mourez de mort très tendre A les attendre ». Ce lettré, fruit du collège classique traditionnel (Rimouski) et de l’université Laval, alors toujours à charte pontificale, quand il a connu la musique, l’a connue « vêtue en violon », instrument national de toutes les danses à St-Dilon, une musique qui a traversé l’Atlantique, « battue » les quais et les ponts. Il s’agit pour Vigneault du pont des bateaux, car cet homme de la Basse-Côte-Nord a de « l’eau salée dans les veines » (expression de Roland Jomphe, poète des îles Mingan).
Ce jeune homme à la voix rauque, au parler élégant et précieux pour des gens qui en sont restés, même à Montréal, à un français d’Ancien Régime, commence ses premiers grands spectacles par « Larguez les amarres », se faisant avec ses destinataires, héritier du même fleuve de naissance. Dans sa chanson « Tam ti delam » issue de la turlute, celle de la Bolduc que Trenet évoque « Dans les rues de Québec », Vigneault rappelle à ses compatriotes de Montréal, pour un grand nombre d’anciens ruraux devenus le « cheap labor » d’une économie appartenant alors à 85 % à la minorité anglophone montréalaise ou torontoise, que le Québec possède toujours ses grands espaces riches, « Fer et Titane », ses 900 000 lacs, « J’ai pour toi un lac », ses rivières, « la Manikoutai », et tant de personnages géants. Avec le poète qui a « laissé (son) vrai personnage dedans la peau d’un troubadour » (« Le temps qui tourne »), la chanson quitte la petite boîte à chanson pour monter pendant trois semaines – une première pour la « poésie orale sonorisée » (Paul Zumthor) – sur la grande scène de la Comédie canadienne. L’accueil est convivial, la salle bouge, réagit aux allusions politiques fines comme le fait « de planter des oranges dans le jardin de ma tante Emma » (« les Menteries ») et se laisse bercer comme en voyage par une poésie qui la rejoint : « Il n’y a plus de temps à perdre Il n’y a que du temps perdu », « Chanson du temps perdu ». Le poétique côtoie le politique, ce que d’aucuns appelleront la « poélisie » et le « poélitique » (dont l’écrivaine Madeleine Gagnon).
À certains égards, on pourrait rapprocher Vigneault de Rabelais avec ses premiers grands personnages gargantuesques. En tout premier lieu, ce « Jos Monferrand » que le folkloriste Jacques Labrecque a fait connaître en même temps qu’il portait au cœur d’une querelle linguistico-morale un professeur de français inconnu jusqu’alors et qui faisait des chansons inconvenantes du côté de Québec : « Le cul sur le bord du Cap Diamant Les pieds dans l’eau de Saint-Laurent J’ai jasé un petit bout de temps Avec le grand Monferrand ». C’est ainsi que ce Pantagruel québéquois (de Québec, ville), à peine né lui aussi, demande à boire… le fleuve. Ces personnages grandioses rejoignent des compatriotes « dépaysés » (expression d’Edith Butler) que le syndrome des Plaines d’Abraham hante toujours. C’est pourquoi les ravissent « Caillou Lapierre » que « le nordet » ne « navre » pas en sortant du havre « Le jour de ses quatre-vingt-six ans », ou « Jean-du-Sud » dont « La houle du Sud, ( est le) manteau qui traîne, La brume de l’Est, la fumée de son brûlot », ou « Tit-Paul la pitoune » qui « s’escarre » puis « prend sa guitare Pour chanter sa liberté », ou « Jos Hébert », le facteur aux chiens qui fait toute la basse-côte pour « Porter des lettres d’amour Des gars du Havre Saint-Pierre Aux filles de Blanc-Sablon Sur les chemins verglacés »! Et ces mêmes gens attentifs, qui écoutent avec des oreilles de villes le violon du samedi soir de « la Danse à St-Dilon » n’ont pas toujours perçu la peine d’amour d’une Thérèse, tout ébahis de retrouver les danses enfouies dans leur « ville grise de presqu’Amérique (Pierre Calvé) : le Brandy, la Plongeuse, le Corbeau. Ces mêmes gens viennent rire et rêver comme au temps où la Bolduc, Ovila Légaré faisaient le Monument national; ils écoutent avec ferveur un de ces grands jeunes hommes, dits chansonniers, qui chante le temps qui fuit : « Passez le seuil de la saison, Passez le champ de marguerites, Passez ruisseau, passez maison, Passez la rivière et la truite, Passez le pont, passez le bois Et si la mousse vous mérite Dormez-y que j’en fasse un rite… Ce doux été vous vient de moi.» (« Ballade de l’été» ).
Nombreux sont ceux qui à côté de Gilles Vigneault ont fait avancer la chanson québécoise
Parler ainsi de la chanson québécoise en passant par Gilles Vigneault nous évite à tout le moins de faire une longue nomenclature de nombreux chansonniers, sans donner le climat qui a présidé à la prise de parole du Québec moderne. Nombreux sont ceux qui à côté de lui ont fait avancer la chanson québécoise qui devint aussi une grande ambassadrice culturelle dans le monde. Un Jean-Pierre Ferland, chantre de l’amour, ou un Robert Charlebois qui fit accéder le texte musical de la chanson aux rythmes industriels après l968 – on se rappelle son esclandre sonore à l’Olympia – ou un Claude Léveillée qui écrivit pour Edith Piaf se firent connaître en France alors que d’autres chansonniers n’allèrent pas « de l’autre côté» malgré leur talent remarqué. Qu’on pense seulement à ceux de la génération de Gilles Vigneault qui firent aussi carrière : un Claude Gauthier qui tint le fort de la parole identitaire jusqu’à aujourd’hui, depuis sa chanson emblématique « le Grand six-pieds», en passant par son classique « le plus Beau Voyage» » jusqu’à ces chansons légèrement mélancoliques de son disque laser « Planète cœur »; ou un Claude Dubois, enfant terrible puis poète « qui monte la garde du monde » (expression de Gaston Miron), dont les textes littéraires et musicaux ont toujours été de grande qualité.
Il se trouve aussi des chansonniers de la décennie soixante qui ont quitté temporairement ou définitivement la scène parce que la vie de troubadour avait ses contraintes de tous ordres. À simple titre exemplaire, on pourrait nommer Hervé Brousseau qui fit quatre microsillons et qui chantait Limoilou, un quartier populaire de Québec, ou un Jean-Guy Gaulin, à la voix superbe, au style acéré du chansonnier dans son sens français et dont la tropation – cet accord heureux des syntaxes musicale et littéraire – fut appréciée, ou un Pierre Bourdon qui mettait admirablement en musique des textes médiévaux — « la mort d’Olivier », « la légende du Roy Renaud » —, des poètes français ou québécois. Plusieurs de ceux qui quittèrent le firent d’ailleurs au profit de la fonction publique ou para-publique. Bref, la chanson québécoise était lancée et elle était étroitement liée, d’entrée de jeu, à toute la vie sociale du Québec, une vie où la montée de l’expression nationale, qui n’avait rien à voir avec le vieux nationalisme, atténuait grandement les clivages entre les classes de citoyens. Autant l’expression politique que l’expression culturelle trouvaient leur fondement dans le fait de parler français en Amérique; et cette langue et la condition de celles et ceux qui la parlaient ici étaient humiliées. Dans cette optique, la langue devenait une arme de combat et le chansonnier Raoul Duguay la dira protégée derrière ses trente-deux dents! Ce combat préparait d’ailleurs celui du choc des langues dans la mondialisation des marchés et entraînait les Québécois à ne pas être dupes d’un empire qui pense toujours rendre sa langue incontournable!
Une longue pratique du français et l’obligation de blinder cette langue contre la volonté d’assimilation ont rendu les Québécois plus attachés à la France
Une longue pratique du français en Amérique depuis quatre siècles et l’obligation de blinder cette langue contre la volonté d’assimilation des forces du marché déjà présentes dès l763 – c’était alors l’obligation d’apostasier en vertu de Serment du test pour accéder à des fonctions administratives — ont rendu les Québécois plus attachés à la France qu’il eût été normal si le français au Québec s’était émancipé au même titre que l’espagnol, le portugais ou l’anglais par rapport aux mères-patries respectives. La longue occultation anglaise, tout au contraire, l’interdiction de toute relation officielle entre la France et le Québec découlant du traité de Paris ont appris depuis longtemps aux Québécois à regarder vers le golfe de leur si grand fleuve, là où la marée mène au monde et le ramène jusqu’à Québec, deux fois par jour. Comment comprendre autrement l’enthousiasme des anciens qui accueillirent la Capricieuse en l855, premier navire français à revenir « sur nos bords » (expression du poète Octave Crémazie), avec une telle ferveur, y allant même du mauvais drapeau emporté dans la tourmente révolutionnaire, que les coloniaux anglais s’en plaignirent à Paris? Cent douze ans plus tard, c’est le grand général que l’on sait qui produisait ce même enthousiasme à Québec où il descendait, tout le long du chemin du Roi où s’échelonnent seigneuries et villages, lieux d’un accueil qui l’émurent jusqu’à Montréal où l’atmosphère explosive de la réception lui rappelait sa remontée des Champs-Élysées… comme si deux libérations allaient se confondre et brouiller encore la donne politique!
Le mouvement chansonnier qui éclate au tournant de la Révolution tranquille trouve ses racines lointaines dans les vieux folklores
Ce détour par l’histoire ne vise qu’à faire comprendre que l’aventure de la parole, autant celle de la poésie que de la chanson québécoises, est tout intimement liée au devenir collectif d’un peuple d’Amérique française. Le mouvement chansonnier qui éclate au tournant de la Révolution tranquille, en étant issu et le créant comme en forces conjuguées, trouve ses racines lointaines dans les vieux folklores rapportés par les dix mille immigrants venus de l’Île-de-France, du Poitou, de Bretagne, du Perche — comme François Gaulin et Marie Rocheron, mes ancêtres – des Charentes maritimes, de Normandie, de Bourgogne, de Lorraine, des îles de Ré et d’Oléron. Avec un œil neuf, Louis Hémon qui vient trois siècles après ces pionniers leur a fait apporter de France, avec un « cœur humain », leurs chansons. Il met d’ailleurs sur les lèvres du père Samuel Chapdelaine – du même prénom que Champlain! – l’un des folklores fondateur de leur attachement à la France, « A la claire fontaine » — cinq cent versions connues d’après l’ethnologue Conrad Laforte —, et quand Maria résiste à l’amour du franco-américain Lorenzo Surprenant, elle évoque le fait qu’aux « États », elle n’entendra plus les enfants chanter et faire la ronde dans le doux parler de sa mère qui vient de mourir.
Ces folklores parlent de France et la nomme : « Quand j’ai quitté Falaise pour aller à Paris… », « Passant par Paris vidant la bouteille… », « … une frégate d’Angleterre Qui fendait la mer et les flots C’était pour attaquer Bordeaux… », « M’en revenant de la jolie Rochelle… », « En passant par la Lorraine avec mes sabots… », « Dans les prisons de Nantes Y avait un prisonnier… », « Sur la route de Louviers Y avait un cantonnier… », « M’en revenant de Charenton friton fritaine la soupe à l’oignon… », « Hier sur le pont d’Avignon J’ai oui chanter la belle… », « C’est dans la ville de Rouen Ils ont fait un pâté si grand… », « Entre Paris et Saint-Denis Il s’élève une danse… », « Un jour l’envie m’a pris De déserter de France… », « A Saint-Malo beau port de mer… ». On pourrait poursuivre l’exercice à même les milliers de chansons recueillies depuis cent ans par Ernest Gagnon, Edouard-Zotique Massicotte, Marius Barbeau, Luc Lacourcière et tant d’autres et que l’on peut consulter aux Archives de folklore de l’université Laval. Cette mémoire française vivante s’est transmise de bouche à oreilles depuis quatre siècles et émeut quand une grand-mère peut encore chanter « la Légende du Roy Renaud » en nous reliant ainsi, par la tradition orale, au moyen-âge!
La passation de la Nouvelle-France à l’Angleterre et la césure officielle et surveillée d’avec Paris vont rendre ce mémorial sonore et poétique tout à fait précieux
La passation de la Nouvelle-France à l’Angleterre et la césure officielle et surveillée d’avec Paris vont rendre ce mémorial sonore et poétique tout à fait précieux. D’autant plus que le Québec est coupé de la France au moment où la chanson de tradition française connaît une accélération de l’évolution du genre avec la naissance des caveaux, puis, plus tard, des caf’ con. De sorte que la chanson d’ici, circonstancielle et référant surtout à la politique, se fait sur des timbres. Bien sûr, quelques chansons vont naître de 1800 à l930 dont le plus grand nombre ne survivront pas. Celles qui subsistent sont souvent des complaintes comme « Un canadien errant » composée sur un timbre par un jeune homme qui, en l842, rappelle la triste histoire des Patriotes excommuniés par l’évêque de Québec et massacrés par l’armée de Colborne, dit le Vieux Brûlot; ou « O Carillon », d’Octave Crémazie qui mourra exilé en France et dont le texte rappelle une victoire française de l755, sous la direction de Montcalm, on oublie souvent de le dire! Il y a aussi « O Canada », paroles du juge Routier et musique de Calixa Lavallée, hymne national du Canada français, répudié et chahuté après la Révolution tranquille et finalement traduit et trahi.
L’évolution du genre de la chanson au Québec est aussi entravée sur place par une influence indue du clergé catholique sur les arts
Coupée de l’Histoire hexagonale, l’évolution du genre de la chanson au Québec est aussi entravée sur place par une influence indue du clergé catholique sur les arts. On se rappellera sans doute que la France a interdit pendant le Régime français toute immigration autre que catholique. Dès le début de la colonie, on avait défini ici les rôles respectifs de l’Église et de l’État. Avec la Conquête, beaucoup d’administrateurs ont trois ans pour retourner en France. Plusieurs seigneurs, dont on a dit qu’ils avaient abandonné leurs « habitants », ont aussi été forcés de rentrer. En l’absence d’une métropole de même code linguistique, les curés vont alors constituer, d’une certaine manière, l’élite la plus stable. Mais au fur et à mesure qu’il apparaissait que la France ne tenterait pas de reprendre sa colonie cédée, eu égard aussi à l’échec du mouvement patriote (1837-38), le rôle de l’Église devient ambigu. Déjà, au moment de la Révolution et pour contrer un mouvement de sympathie chez les Québécois à l’endroit de l’ancienne métropole, l’évêque a fait chanter le Te Deum dans les églises de la colonie pour remercier Dieu d’appartenir à l’Angleterre! D’ailleurs, la Révolution a fait fuir ici beaucoup de prêtres qui n’ont pas voulu devenir citoyens là-bas.
Par ailleurs, naît au tournant du siècle ce sauvetage de la tradition folklorique évoquée plus haut
De sorte que, surtout après 1900, dans une société où domine l’ultramontanisme, la chanson est vue comme un genre frivole par le haut clergé qui s’oppose même aux danses de folklore. Par ailleurs, naît au tournant du siècle ce sauvetage de la tradition folklorique évoquée plus haut. Dans ce courant vont s’organiser vers l920, des « Soirées de famille » et des « Veillées du Bon Vieux Temps» à Montréal, au Monument national, depuis toujours un lieu de théâtre et de culture. C’est là que Mary Travers, une Gaspésienne venue en ville, se fait connaître rapidement et va consoler pendant « la Crise » celles et ceux qui sont sur le « secours direct ». Dans la veine populaire de la tradition folkloriste, celle qu’on va appeler du nom de son mari, « la Bolduc », sera la première chansonnière du Québec. Elle connaît un succès de foule, fait des tournées au Québec, au Canada français et chez « les francos» de la Nouvelle-Angleterre. Faites de réalisme, dans une langue populaire boudée par les élites, « la Chanson du bavard », ses chansons endisquées connaissent une grande diffusion, jusqu’à sa mort en l941, suite d’un accident de tournée dont elle a fait une chanson. Un autre chansonnier populaire lui succède, le Soldat Lebrun, qui connaît un égal succès en chantant, à travers l’image de la guerre, la famille, sa maman, sa fiancée, et le « front » où il n’ira jamais!
Ce que la France reconnaissait au-delà du poète [Félix Leclerc], c’était le genre chansonnier lui-même, ce qui lui manquait au Québec
Pendant ces mêmes années, un jeune homme écrit quelques chansons, qu’il chante à la radio, ou au théâtre pour permettre le changement des décors. C’est ainsi qu’il écrit « le P’tit Bonheur » (1948), une chanson qui deviendra avec « Moi, mes souliers », de la même année, le symbole de sa présence en France, fin l950 et l951. On l’a reconnu : c’est Félix Leclerc dont le naturel des textes, les musiques chantantes, l’allure de l’homme des bois vont charmer un pays qui, sorti d’une guerre atroce sous Occupation, redécouvre le goût de vivre et les vertus de la reconstruction du monde. Jacques Canetti lui a donné un contrat, saisi par la beauté de sa musique et la France lui fait grand accueil. Parti pour une semaine, Leclerc va séjourner souvent et pendant deux décennies au pays de Pierre Mac Orlan qui, d’emblée, l’a aimé pour ses textes. Avec à peine trente chansons dans ses bagages, Leclerc vient d’être confirmé dans son métier de « chanteur » comme il l’écrira sur son passeport. C’est en France qu’il enregistrera d’abord et pendant qu’il y fera carrière, le mouvement chansonnier va connaître ici ce qui en a été dit plus haut. Leclerc se souviendra de celles et ceux qui l’accueillirent en le révélant à lui-même, ce que ses compatriotes ne surent faire. Il faudra attendre Vigneault et les autres pour cela.
Mais il est vain de jouer aux coupables d’un pays où le poète chantant n’est pas prophète! Ce que la France reconnaissait au-delà du poète , c’était le genre chansonnier lui-même, ce qui lui manquait au Québec où les critiques littéraires n’y croyaient pas . Trop longtemps liée au folklore, récemment illustrée par la Bolduc et le Soldat Lebrun sans parler d’Oscar Thiffault ou une certaine manière de Lionel Daunais, la chanson n’était pas vue comme pouvant appartenir à la modernité dans un pays qui glorifait surtout son passé à force de n’avoir pas d’avenir. Quant aux clercs comme Camille Roy ou Charles-Émile Gadbois qui s’intéressaient à ce qui se faisait ici et en assurait la promotion, ils avaient une vision terroiriste ou privilégiaient « la Bonne Chanson ». Cette dernière entreprise de l’abbé Gadbois, qui en deviendra monseigneur, immense mouvement qui passa par la radio et les écoles de l937 à l955, faisait chanter dans les foyers — « Un foyer où l’on chante est un foyer heureux » disait-on – du folklore souvent expurgé, des chansons paysannes et des auteurs comme le Breton Théodore Botrel. Pendant ce temps, des animateurs de radio comme Guy Mauffette qui encourageait Leclerc dès l942, ou comme Robert L’Herbier ou Réjean Robidoux luttaient contre l’entrée massive de la chanson étatsunienne en faisant tourner la chanson française, des chansons du Québec et des traductions souvent réussies de grands tubes des USA. Toutes ces forces conjuguées et les concours de la Chanson « canadienne » comme on disait alors (1956) menaient vers « les Bozos » et la Révolution tranquille.
Il est certes difficile de faire ainsi l’histoire de la chanson québécoise en bottes de sept lieues, en passant par l’histoire, par Vigneault, par Paris. Ce qui démontre bien que, dans l’amitié que se portent des peuples, la France et le Québec ont encore rendez-vous, surtout à l’heure de l’autoroute de l’information et de la mondialisation. « Pour moi, s’il m’est permis », comme écrivait Bossuet, j’aurai omis beaucoup de noms des dernières générations de chansonniers, comme Richard Desjardins, Jean Leloup, Sophie Anctil… Je voyais justement tout à l’heure à mon écran un des tout derniers, Daniel Boucher, qui avait la voix de Michel Rivard quand il parle et toute la nouveauté fougueuse d’un peuple qui ne veut toujours pas… déchanter.
*Article paru dans la Revue de l’AMOPA, no 149, juillet 2000
Kebhek, Uepishtikueiau ou Québec: histoire des origines*
Kebhek, Uepishtikueiau ou Québec: histoire des origines*
par Denys Delâge
Professeur associé
Département de Sociologie
Centre interuniversitaire d’études et de recherches autochtones (CIERA)
Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et les traditions (CELAT)
Université Laval
Champlain, Œuvres, G. É. Giguère, éditeur,
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Le 3 juillet 1608, Champlain a nommé le lieu de son débarquement : «Québec, ainsi appelé des Sauvages» écrivait-il. En langues algonquiennes, le toponyme désigne le détroit du fleuve. La pointe de Québec s’avançait dans le fleuve, émergeant de vastes battures exceptionnellement propices à la vie animale. Québec était localisé en territoire des Montagnais (ou Innu) et ceux-ci ont gardé la mémoire de l’arrivée des «chercheurs de terres» qui leur ont promis de la farine. Des combats auraient suivi et les Montagnais se seraient repliés. Nous tentons d’établir des correspondances entre la tradition orale et l’histoire. La «fondation» s’inscrivait dans la prolongation d’un traité d’alliance de 1603 conclu près de Tadoussac. Les Français ont choisi ce site pour échapper au monopole montagnais sur la traite à Tadoussac et imposer le leur. En conséquence, les relations franco-montagnaises ne furent pas toujours harmonieuses et par-delà de nombreux échanges, les Montagnais ont tenté d’échapper au contrôle des Français.
Québec à l’arrivée de Champlain
Les premiers contacts avec les Innus
Le mythe de la fondation
La rencontre de 1603 comme événement fondateur
Entraide : l’alimentation
Québec cosmopolite
Tensions et conflits
Les modèles coloniaux français et anglais en Amérique du Nord
Les modèles coloniaux français et anglais en Amérique du Nord
par Denys Delâge
Professeur associé
Département de Sociologie
Centre interuniversitaire d’études et de recherches autochtones (CIERA)
Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et les traditions (CELAT)
Université Laval
L’on reconnaît habituellement que la colonisation française en Amérique du Nord s’est distinguée de la colonisation anglaise par une proximité plus grande des Français et des Amérindiens, par un métissage nettement plus répandu et plus intense, tant sur le plan des intermariages que sur celui des transferts culturels. L’on a souligné également
Champlain qui échange avec les Indiens,
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que les Français ont conclu des traités d’alliances avec les Amérindiens, mais, contrairement aux Anglais, jamais de traités de cession de territoire. Il est vrai que les modèles coloniaux français et anglais ont différé, mais nous ne prétendons pas ici chercher à démontrer la supériorité de l’un sur l’autre. En effet, s’il est vrai que le métissage caractérise davantage le modèle français et que l’apartheid apparaît davantage associé au modèle anglais, puis britannique, l’on pourrait débattre longtemps du type de sociétés qui en ont résulté, de la survie ou non des cultures, du succès ou de l’échec de sortie ultérieure du rapport colonial ou de la décolonisation. Nous ne nous prononcerons pas sur ces questions. Nous chercherons plutôt à comprendre en quoi et pourquoi les modèles coloniaux français et anglais ont divergé. La question du «génie colonial »supérieur ou inférieur d’une puissance coloniale par rapport à l’autre ne nous concerne pas. Les explications par le raccourci d’une «supposée nature ethnique » ne sont pas non plus pertinentes, elles pourraient même s’avérer nettement racistes. Nous allons plutôt tenter d’expliquer les différences entre modèles coloniaux par la manière différente dont les métropoles sont entrées dans la modernité, par la religion, par les manières de peupler l’Amérique, par les caractéristiques ou par l’histoire des sociétés amérindiennes avec lesquelles les Européens sont entrés en contact, par le contexte global de l’interaction qu’il soit économique, militaire, etc.
Table des matières
Introduction
Du côté de l’Europe
Du côté de l’Amérique
La démographie
L’économie
Le climat, la géographie, la guerre
La religion
Le politique
Hurons et Iroquois
Monarchie absolue ou constitutionnelle : Direct Rule/Indirect Rule
L’héritage anticolonialiste des Néerlandais
La transition tradition/modernité
La propriété foncière
Modèle monarchique, modèle républicain
Conclusion
Relation entre les praticiens et les patients dans le Perche et dans le gouvernement de Québec : dettes pour frais médicaux, 1690, 1740, 1770
Relation entre les praticiens et les patients
dans le Perche et dans le gouvernement de Québec :
dettes pour frais médicaux, 1690, 1740, 1770
Stéphanie Tésio
Université de Caen, Université Laval
Source |
Dans un contexte de rapports métropole-colonie, la présente communication explore un des volets de l’histoire médicale : les relations praticiens-patients vues à travers l’exemple des dettes passives pour frais médicaux dues par les clients, et relevées dans leurs inventaires après décès. Cette recherche sur les dettes passives pour frais médicaux s’en tient volontairement à trois moments précis (1690-1700, 1740-1750, 1770-1780), pour les populations du Perche et du gouvernement de Québec. Au terme du traitement des documents, plusieurs questions se font jour :
- Quelles franges sociales de la population font appel aux praticiens ?
- Quels sont les montants dus ? Est-ce une progression lente de l’endettement de la population à l’égard des praticiens ?
- À qui la population fait-elle appel ?
L’article s’oriente vers trois axes essentiels : premièrement, la description des deux régions et de la source prise en compte ici ; deuxièmement, l’étude à proprement parler du contenu des inventaires après décès : les origines sociales et géographiques des défunts, les sommes dues, les prestataires de services médicaux ; et, enfin, le degré de médicalisation des deux sociétés observées.
I. Deux régions, une source d’archives identique
Le choix orienté des deux aires géographiques, le Perche et le gouvernement de Québec, découle du lien passé (plusieurs colons canadiens ont des origines normandes et percheronnes) ; de la présence de centres urbains ayant un niveau de population semblable ; de l’existence d’une zone rurale agricole organisée autour de ces centres ; des recensements déjà effectués des membres du corps médical exerçant dans les deux aires ; d’un notariat analogue, c’est-à-dire présentant comme information dans l’inventaire après décès les mentions des dettes actives et passives des défunts ; et d’une volonté de perpétuer les études comparatives, entre métropoles et colonies relatives aux échanges et aux transferts.
Le dépouillement pour la région du Perche donne le résultat suivant : sont repérés, dans les 33 années, 1 253 inventaires après décès. 133 comportent des dettes passives ayant des mentions de frais médicaux, soit 10,61% du total. Le dépouillement pour le gouvernement de Québec aboutit aux résultats suivants : sur 1 782 inventaires après décès repérés, 181 comportent des dettes passives ayant des frais médicaux, soit 10,15 % du total.
II. L’étude des inventaires après décès
- L’origine sociale et géographique des défunts
Dans le Perche, sur les 133 inventaires après décès ayant des mentions de dettes passives pour frais médicaux, 64 indiquent la profession du décédé. Les 4/5e de ces 64 émanent du tiers état (bourgeoisie urbaine et habitants ruraux). Sur ces 133 inventaires, 82 actes indiquent la provenance géographique des défunts et défuntes : les villes de Bellême, de Mortagne-au-Perche, de Tourouvre et le bourg de Longny. Dans le gouvernement de Québec, sur les 181 inventaires après décès mentionnant les dettes passives pour frais médicaux, 93 d’entre eux évoquent la profession ou le statut du décédé, en provenance principalement de la ville de Québec : tiers état (bourgeoisie et artisanat).
- Les prestataires de services médicaux
Dans le Perche, par ordre décroissant, quelle que soit la période, viennent en tête les chirurgiens, puis les médecins, et enfin les apothicaires (pour une définition de chaque type de prestataire, voir Stéphanie Tésio dans Mémoires vives, no 23, déc. 2007. Les médecins ont plutôt une présence relativement constante au XVIIIe siècle, tandis que les apothicaires font leur apparition dans le dernier intervalle. La présence chronologique constante des chirurgiens s’explique par le fait qu’ils restent les praticiens les plus accessibles en nombre et en terme de coûts de soins prodigués. Au Canada, quelle que soit la période, on constate la croissance numérique des chirurgiens et leur poids relativement important au sein du corps médical, au contraire des médecins et des apothicaires. Ceci prouve qu’ils restent les praticiens les plus nombreux dans la colonie, les plus accessibles géographiquement et pécuniairement, par rapport aux médecins.
- Les dettes passives pour frais médicaux : montants
Pour le Perche, sur les 133 inventaires après décès qui présentent des mentions de frais médicaux, les sommes s’échelonnant entre 10 sols et 747 livres tournois, traduisent des écarts assez conséquents. La moyenne des frais médicaux double entre la première et la troisième période, passant de 9 à 20 livres ; ce qui semble assez raisonnable. Dans le gouvernement de Québec, sur les 181 inventaires après décès qui mentionnent les dettes passives pour frais médicaux, les montants s’échelonnent entre 1 et 900 livres tournois — donc un écart assez important —. La moyenne des frais double entre la première et la troisième période, passant de 42,60 livres à 82,40 livres. Les endettements pour frais médicaux sont globalement forts et élevés.
La tarification des prestations de services médicaux a plusieurs composantes : la saignée, les remèdes administrés et les visites au chevet du malade surtout s’il est éloigné. Par exemple, les saignées coûtent entre une et deux livres tournois sous le régime français, leur prix étant proportionnel à la partie du corps soignée.
III. Deux sociétés médicalisées ?
- Dans le Perche
Le paysage médical percheron présente officiellement au XVIIIe siècle les trois praticiens médicaux civils (médecins, chirurgiens et apothicaires), soit 70 personnes : 9 médecins, 50 chirurgiens et 11 apothicaires. On constate le poids numérique des chirurgiens comparativement aux deux autres professionnels de la santé. La population de l’élection de Mortagne-au-Perche compterait environ 80 101 âmes en 1774, ou 82 349 pour la décennie 1770-1778. Sachant qu’il y a 7 médecins et 22 chirurgiens, le taux de médicalisation du Perche s’élèverait en 1774 à 3,62 praticiens pour 10 000 habitants ; et à 3,52 praticiens pour 10 000 habitants dans la décennie 1770-1778. Cette situation est plutôt favorable et positive, comparativement à la généralité de Caen voisine. Par ailleurs, une étude poussée des valeurs des inventaires après décès du Perche révèle que la valeur moyenne des biens décrits et que la valeur moyenne des dettes passives augmentent durant toute la période. À la question, est-ce que le Perche semble-t-il être plus médicalisé que la généralité de Caen*? La réponse tendrait vers le positif dans la mesure où le taux de médicalisation et la valeur moyenne des biens laissent apparaître une amélioration des conditions de vie tout au long de la période.
- Dans le gouvernement de Québec
La vallée du Saint-Laurent entre 1608 et 1788 compte 544 praticiens qui se répartissent en 12 médecins, en 20 apothicaires et en 512 chirurgiens. Entre 1608 et 1788, le rapport devient entre eux, un médecin pour 42,66 chirurgiens ; et en 1788, un médecin pour 7,4 chirurgiens. La société canadienne est bien médicalisée. Le milieu urbain est quatre fois mieux desservi que le milieu rural au XVIIIe siècle. Mais, avec un appauvrissement progressif de la population entre 1690 et 1750, qui pourrait se maintenir après la conquête en 1760, et avec une pratique régulière de l’endettement, il n’est aucunement certain que la situation économique soit si favorable que ça aux habitants de la ville et du gouvernement de Québec.
En guise de conclusion, même si la métropole et la colonie ont des similitudes avec les institutions présentes sur leur territoire, les contextes de vie distincts induisent des différences relativement importantes. C’est le cas notamment pour tout ce qui concerne l’histoire de la médecine et de la pharmacie à cette époque-là.
* Circonscription administrative financière de la France sous l’Ancien Régime ayant à sa tête un trésorier des finances puis, dans le courant des XVIIe et XVIIIe siècles, gérée par l’intendant de police, justice et finances. Au Canada, il n’y a pas de généralité, mais la population connaît l’administration des intendants de police, justice et finances dont Rigaud et autres personnes qui nous sont familières. À l’heure actuelle, la généralité de Caen recouvre en grande partie le département de la Manche et celui du Calvados; le chef-lieu demeure Caen.
Ce projet de recherches a pu être réalisé grâce au soutien financier de l’Associated Medical Services (Hannah Institute de Toronto). Une version complète de l’article a été publié dans le Bulletin canadien d’histoire de la médecine et sera publié de nouveau sur leur site Internet.
Vous trouverez la version complète de cet article dans le document ci-joint.
Source : Wikipédia, l’encyclopédie libre
Visiter des villes et des villages québécois imaginés par Jules Verne comme lieux d’intrigue d’un de ses romans, Famille-Sans-Nom.
Visiter des villes et des villages québécois
imaginés par Jules Verne comme
lieux d’intrigue d’un de ses romans, Famille-Sans-Nom.
par Gilles Durand
Le Québec, et, d’une façon plus large, l’Amérique française, sont le lieu d’accomplissement de l’héritage apporté de France par les descendants de Champlain, mais ils sont aussi source d’inspiration pour ceux demeurés outre-Atlantique. Le romancier français Jules Verne a su en effet allier avec beaucoup de maîtrise l’histoire et l’imaginaire dans un de ses romans intitulé Famille-Sans-Nom. L’œuvre a pour sujet la lutte d’indépendance des francophones contre les Anglais dans le Bas-Canada devenu depuis le Québec. L’action se déroule dans des lieux considérés aujourd’hui comme des lieux de mémoire : Québec, Chambly, Saint-Denis, Saint-Charles, etc.
Ce sont ces lieux que le Centre international Jules Verne, basé à Amiens, vous propose de visiter, de vous approprier et au besoin de vous réapproprier. Le Centre vous invite à marcher sur les pas des personnages de Famille-Sans-Nom du 19 juillet au 28 juillet 2008. Pour ce, il a préparé un circuit, véritable itinéraire à caractère à la fois touristique et culturel. Visites, expositions, spectacles et conférences se succéderont pour mettre en valeur différentes facettes du talent de cet écrivain et la qualité de son œuvre qui a su traverser les âges. Consulter la programmation détaillée et l’information relative au transport, à l’hébergement et à la nourriture à l’adresse suivante.
Pour plus de détails sur le circuit proposé, visitez le site Web du Centre international Jules verne
Écoute l’Histoire de… La Nouvelle-France: un CD indispensable pour l’enseignement et le loisir culturel
Écoute l’Histoire de… La Nouvelle-France:
un CD indispensable pour l’enseignement et le loisir culturel
par Guylaine Savoie-Pouret
Auteur
En 2008, chacun le sait, Québec fête ses 400 ans. Mais chacun connaît-il réellement les événements, les acteurs, les rebondissements, les défaites ou les victoires qui ont jalonné ces 400 ans d’histoire? Soupçonnons-nous les enjeux politiques ou commerciaux qui firent le cœur de cette histoire? Combien d’expéditions en Amérique Jacques Cartier entreprit-il? Qui fonda Ville-Marie, devenue Montréal? Qui véritablement fut Dollard des Ormeaux et quel exploit lui valut de paraître dans nos livres d’histoire? À quoi ressemblait le quotidien de nos ancêtres français, anglais, amérindiens… ?
Qui peut se flatter de répondre à ces questions? Sans doute pas nos enfants, futurs détenteurs de notre mémoire!
Étant institutrice de formation, je ne crois pas me tromper en affirmant que le meilleur moyen de capter l’attention de l’enfant, le moyen le plus efficace de l’intéresser, reste de lui raconter une histoire… En réalité, vous conviendrez que, peu importe l’histoire qu’on choisit, tout est dans l’art de la lui raconter.
Québécoise vivant en France, ce 400e anniversaire fut donc pour moi à l’origine d’un projet qui aujourd’hui s’est concrétisé : mon CD a obtenu le label du « comité du 400e de Québec ».
Photo de l’auteure en compagnie de ses auditeurs préférés : Eloi, Arthur et Victoire 11, 10 et 7 ans.Crédit : collection privée |
Mes trois jeunes enfants, franco-québécois, apprennent à l’école l’histoire de France. Mais comment, de façon ludique, pourrais-je les « plonger » dans l’histoire de mon pays, le Canada, le Québec francophone? Comment être certaine que l’histoire que je me propose de leur raconter prendra vie en eux? La réponse s’est imposée : racontée sous forme de récit, véritable pièce de théâtre, l’histoire de la Nouvelle-France que je me suis mise à écrire sera captivante!
Après plusieurs mois de recherches historiques, j’ai finalisé l’écriture d’un manuscrit, récit que monsieur Jacques Mathieu de l’Université Laval a très gentiment accepté de relire. Une fois mon manuscrit validé, je pouvais enfin passer à la deuxième étape de mon projet, soit réunir une troupe de comédiens, français, québécois et anglophones pour l’enregistrement de cette histoire sur support CD.
L’enregistrement s’est déroulé en octobre 2007 à Montreuil, dans un studio près de Paris; cette seconde étape ne fut pour moi que pur délice! Entendre mon texte ainsi joué par une dizaine de comédiens professionnels me comblait. Ces artistes ont su rendre le récit, les nombreux dialogues et monologues qui le jalonnent exactement comme je le souhaitais, absolument tel que je me l’imaginais tout au long de mon travail d’écriture. L’enregistrement bouclé, Jonathan Bénisty de « Ubik Production » s’est attelé à la mise en scène sonore, aux nombreux bruitages et à la musique. Son métier de chanteur lui a permis de « sentir » le texte et de l’habiller avec brio.
Crédits: Graphiste: ALESTRO DESIGN Éditions : LYRE AUDIO |
À travers ce CD, je me propose donc de « cultiver l’enfant à son insu » car, raconté sous forme d’histoire brodée de suspense et rebondissements, ce produit sait captiver l’enfant qui, sans même s’en rendre compte, en viendra à connaître l’histoire de son pays, pour les petits Québécois, et pour les petits Français, l’histoire de leurs « cousins d’Amérique » et celle de leurs ancêtres partis bâtir le Nouveau Monde.
Cette histoire de la Nouvelle-France, déjà produite, est labellisée par le « 400e de Québec » et éditée par Alexis Brun de « Lyre Audio », jeune éditeur de Normandie.
Le CD sera disponible dès mars 2008, d’abord sur Internet (www.lyre-audio.com ainsi que sur fnac.com et www.amazon.fr), dans 15 magasins Archambault de la région de Québec, à la boutique du Musée de la civilisation de Québec puis dans certaines boutiques et librairies de la région parisienne.
Pour vous « mettre dans l’ambiance », un court extrait de ce CD qui compte 20 scènes pour un total de deux heures, est disponible à l’écoute, grâce au lien suivant :
http://lyre-audio.com/jeunesse/mp3/475.mp3.
Pour rejoindre l’auteur, Guylaine Savoie-Pouret
jbpouret@wanadoo.fr
(+33) 01 39 53 97 88
(+33) 06 74 06 08 27
L’Office franco-québécois pour la jeunesse (OFQJ) fête ses 40 ans et demande à ses anciens stagiaires de le contacter.
Le répertoire de personnes-ressources :
des conférenciers, des panélistes
et des rédacteurs pour la valorisation des lieux de mémoire
par Gilles Durand
Un peu d’histoire
Source : OFQJ |
En cette année 2008, l’OFQJ fête 40 ans d’existence. L’Office est créé en 1968 dans la foulée de la visite du général de Gaulle. Pour le général, le projet vise à rapprocher le Québec et la France, à la manière de l’Office franco-allemand pour la jeunesse visant à rebâtir les ponts entre la France et l’Allemagne. Inscrit dans le cadre de la coopération franco-québécoise, l’Office est un organisme bigouvernemental dirigé par un conseil d’administration composé de huit membres français et de huit membres québécois; il est coprésidé par la ministre québécoise des Relations internationales, Monique Gagnon-Tremblay, et par la ministre française de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, Roselyne Bachelot-Narquin. Il a la responsabilité de programmes destinés à promouvoir les échanges de jeunes entre le Québec et la France. L’Office s’appuie sur un réseau de partenaires de part et d’autre de l’Atlantique. Les deux premiers secrétaires généraux furent Jean-Paul L’Allier, pour le Québec, et Jean-Claude Quyollet, pour la France. Les fonctions sont remplies à l’heure actuelle par Alfred Pilon pour le Québec et Frédéric Lefret pour la France.
Au cours de ses 40 années d’opération, l’Office apporte des modifications à ses orientations. Le bassin de recrutement est élargi, la limite d’âge pour pouvoir participer passant de 30 ans à 35 ans. À ses débuts, l’Office met l’accent sur des stages de groupes axés sur la découverte du pays d’en face, la dimension formation demeurant limitée. Il recherche aussi des jeunes multiplicateurs, c’est-à-dire des stagiaires capables d’exercer une influence dans leur milieu et de faire profiter leur entourage à leur retour. Avec le temps, l’Office se tourne plutôt vers la formule du stage individuel axé sur l’apprentissage et le perfectionnement personnels de même que sur l’insertion en milieu de travail. Le stage s’adresse à des jeunes de toute formation et de toute expérience : entrepreneurs ou salariés, artistes ou chercheurs, demandeurs d’emploi ou étudiants. Les objectifs visés sont multiples : par exemple, former à la mise sur pied d’une entreprise; ou bien encore une expérience en milieu de travail qui pourra au besoin être complétée par un retour aux études. En même temps, l’Office désire montrer aux jeunes que le français peut être autant langue de travail que langue de culture. Enfin, le milieu des années 1990 voit l’Office élargir l’ouverture de ses programmes. Jeunes Québécois et jeunes Français ont la possibilité de réaliser en coopération des activités vers des pays tiers ou des organisations internationales.
Les célébrations de 2008 : une invitation toute particulière aux stagiaires de l’Office et à ses partenaires du milieu institutionnel, associatif et privé
Depuis 1968, 115 000 jeunes Québécois et Français ont pu participer aux programmes d’échanges de l’OFQJ et bénéficier de son soutien. Ils ont pu acquérir une meilleure connaissance de l’autre et constater que le français peut être à la fois langue de travail et de culture. Plusieurs de ceux qui ont eu la chance de traverser l’Atlantique occupent à l’heure actuelle des postes-clés dans les sociétés québécoise et française. Pour souligner ses 40 ans d’audace, l’Office lance un programme de célébrations qui se dérouleront de février à octobre 2008, au Québec et aussi en France. L’occasion ne peut mieux se présenter, car plusieurs des activités prévues pourront se dérouler dans le cadre du 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec. Stagiaires et partenaires de l’Office sont tout particulièrement invités à ces fêtes.
L’Office désire rassembler tous les anciens participants à ses programmes. Afin de les retrouver, il lance une vaste campagne de recherche au Québec et en France.
Tous ceux qui ont fait un séjour au Québec ou en France avec l’Office ont rendez-vous à cette adresse pour recevoir l’information privilégiée sur les activités du 40e anniversaire.
Les autres adresses suivantes peuvent aussi être utilisées pour rejoindre l’Office :
- Courriel – info@ofqj.gouv.qc.ca
- Téléphone – 514 873.4255 ou 1 800 465.4255
- Facebook – groupe OFQJ
Le Comité jeunesse mène plusieurs projets dans le cadre du 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec
Le Comité jeunesse mène plusieurs projets dans le cadre
du 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec
Stéphan Vallée
Professeur d’histoire, muséologue et philatéliste
Le Comité jeunesse de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC) travaille présentement sur les dossiers suivants :
- Participation à la Conférence nationale de solidarité rurale du Québec qui se tiendra à la fin de février 2008, à Drummondville. Dans le cadre de cette Conférence, nous avons choisi l’atelier « La culture, facteur d’innovation et d’appartenance »;
- Préparation d’un diaporama ayant pour but de faire connaître la mission, les comités et leurs diverses activités de la CFQLMC, et particulièrement celles du Comité jeunesse. Ce diaporama sera présenté dans le cadre des activités de l’Université d’été sur le patrimoine, en mai 2008, à Québec;
- Élaboration d’un plan de formation (enseignants et étudiants) pour « les classes du patrimoine » dans la région de Lanaudière et ce, en collaboration avec M. Christian Morissonneau de l’Université du Québec à Trois-Rivières, membre du Comité jeunesse. Le projet vise à développer les concepts de régionalisation et d’identité québécoise chez les jeunes. À ces fins, la recherche de financement est actuellement en cours;
- Recherche sur le thème de « Samuel de Champlain, père de la Nouvelle-France » – priorité des derniers mois –. En effet, Stéphan Vallée, président du Comité, a conçu un diaporama sur ce thème qui a servi de base à sa conférence philatélique (voir ci-dessous*) donnée à l’Académie québécoise d’étude philatélique, en novembre 2007. Pour donner suite à cette activité, un article sera publié dans l’OPUS en mai 2008, lors de l’émission d’un nouveau timbre par Poste Canada, « Fondation de la ville de Québec », le dernier d’une série de cinq timbres 2004-2008 consacrés à la présence française en Amérique du Nord;
- De plus, à la suite de cette recherche sur Champlain et en collaboration avec le Centre d’interprétation et de recherche philatélique du Canada (C.I.R.P.C.), élaboration en cours d’une exposition éducative et philatélique virtuelle.
CONFÉRENCE « Champlain, père de la Nouvelle-France. 400 ans d’histoire : 1608 – 2008 », présentée par Stéphan Vallée, professeur d’histoire, muséologue et philatéliste
La conférence illustrée par un diaporama commenté, suivi d’une miniprésentation d’artefacts, vous fera découvrir l’exploration et la présence française en Amérique du Nord.
À partir d’un parcours chronologique, géographique et historique, vous ferez la connaissance des grands explorateurs français venus découvrir la Nouvelle-France. Parmi eux, c’est particulièrement la rencontre de Samuel de Champlain, fondateur de la ville de Québec en 1608, qui vous mettra en contact avec des lieux de mémoire communs, tant au Québec qu’en France.
À la fin de cette conférence, vous serez enrichis d’anecdotes, de faits et de ressources qui vous permettront de continuer votre propre voyage.
Cette conférence d’environ 90 minutes, s’inscrit dans le cadre d’une tournée provinciale des municipalités et des écoles, en partenariat avec le Comité jeunesse de la CFQLMC et le C.I.R.P.C.
Le Château-Musée de Dieppe rappelle les liens étroits de la Haute-Normandie avec le Québec
Le Château-Musée de Dieppe rappelle les liens étroits de la
Haute-Normandie avec le Québec
Pierre Ickowicz
Conservateur en chef
Château-Musée de Dieppe
pierre.ickowicz@mairie-dieppe.fr
Château-musée de DieppeCrédit Photo © D. R B.Legros |
La ville de Dieppe compte une longue histoire avec la Nouvelle-France et le Québec en particulier. Elle est le port de départ en 1639 des Augustines de Québec, fondatrices du premier hôpital d’Amérique du Nord, de même que des Ursulines, pionnières de l’éducation féminine. Depuis le XVIe siècle, de nombreux épisodes de notre histoire commune ont concerné son port, ses marins. Le château qui abrite le musée aujourd’hui a été le siège de Jean Ango, armateur de Verrazano, d’Aymar de Chastes, vice-roi du Canada en 1603 qui envoya Du Gua de Monts et Champlain en Nouvelle-France. Plus tard, Charles Lemoyne, fondateur d’une dynastie célèbre, quitta sa ville natale pour porter des fondements majeurs à la colonie.
Le Château-Musée de Dieppe exploite régulièrement à travers des projets bilatéraux cette histoire commune dans des relations de collaboration et de recherche avec des structures canadiennes.
Le musée est fier de s’associer à ses partenaires de la Haute-Normandie pour faire connaître ses collections dans une base de données commune, de même qu’une exposition virtuelle sur les relations Normandie-Amérique en cours d’achèvement. La base de données et l’information sur l’exposition en cours de préparation sont accessibles sur le portail des musées de Haute-Normandie.