Bulletin n°34, août 2012
Le Québec sera présent à Paris à Géné@2012 les 29 et 30 septembre 2012
Le Québec sera présent à Paris à Géné@2012
les 29 et 30 septembre 2012
Par Marcel Fournier
Coordonnateur du Fichier Origine
FQSG
La Fédération québécoise des sociétés de généalogie (FQSG), représentée par le coordonnateur du Fichier Origine, Marcel Fournier, et la Société généalogique canadienne-française, représentée par Pierrette Brière et Josée Tétreault, seront présentes à l’événement Géné@2012 qui aura lieu le samedi 29 et le dimanche 30 septembre 2012 dans la cour des Archives nationales de France, 60, rue des Francs-Bourgeois, quartier du Marais, à Paris.
Lors de cette rencontre, plus de 60 associations généalogiques françaises seront présentes pour promouvoir la généalogie. Des visites et des conférences gratuites sont aussi au programme de ces deux journées. La FQSG et la SGCF offriront un service de référence aux généalogistes tout en faisant la promotion des bases de données québécoises dont le Fichier Origine.
En 2010, l’événement avait attiré plus de 4000 visiteurs. Nous invitons les généalogistes québécois qui séjourneront à Paris à cette période à venir nous rencontrer.
L’Association De l’Ossau à Katahdin rappelle les liens du Béarn avec le Québec et l’Acadie
L’Association De l’Ossau à Katahdin
rappelle les liens du Béarn avec le Québec et l’Acadie
Source : Association De l’Ossau à Katahdin |
À la fin du XVIIe siècle, de jeunes Béarnais sont partis pour l’Amérique du Nord et se sont illustrés dans l’histoire de l’Acadie ou de la Nouvelle-France.
Des noms, souvent oubliés en Béarn, demeurent encore présents dans l’histoire de ces anciennes provinces françaises.
Plus récemment, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, des centaines de Béarnais ont pris le bateau pour aller vivre en Amérique du Nord.
Du Béarn à la Nouvelle-France et à l’Acadie
Pour faire revivre le souvenir de ces Béarnais, l’Association de l’Ossau à Katahdin a créé un journal ainsi qu’un site Internet, où vous trouverez toutes les informations concernant l’Association De l’Ossau à Katahdin. Elle organise des conférences, fait des recherches historiques et accueille régulièrement des descendants désireux de connaître la terre où vivaient leurs ancêtres… dans une ambiance toujours conviviale, avec la création de l’Ordre de Bon Temps.
Pour tout contact, voir le site de l’Association De l’Ossau à Katahdin
Vernissage champêtre de deux sculptures monumentales de Pierre-Paul Bertin (1926-2006)
Vernissage champêtre
de deux sculptures monumentales de Pierre-Paul Bertin (1926-2006)
Par Gilles Durand
Sculpture Exode
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Sculpture Sérénité
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De g. à d. Sylvie Hamel, André Dorval et Paule Robert-Bertin
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La connaissance et la réputation de l’œuvre d’un artiste, si diversifiée, riche et imposante soit-elle, sont inséparables de sa diffusion. Le peintre, sculpteur, graveur et muraliste Pierre-Paul Bertin, Français d’origine et Québécois d’adoption depuis 1966, s’est acquis une réputation internationale en participant à de nombreuses manifestations artistiques, salons, expositions, etc. Plusieurs de ses créations sont maintenant accessibles au public, mais encore, tout n’est pas fait. L’artiste fut toujours un travailleur acharné. Plusieurs de ses travaux sont encore conservés à sa résidence personnelle sous la garde et les soins de tous les instants de sa conjointe, Paule Robert.
L’artiste Pierre-Paul Bertin relie deux continents, l’Amérique du Nord et l’Europe, plus particulièrement le Québec et la France. Le président sortant de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC), André Dorval, veut le souligner en accueillant dans le jardin de sa résidence deux œuvres monumentales, Exode et Sérénité et en en assurant la conservation. Comme il importe de ne pas tenir la lumière sous le boisseau, il profite de l’après-midi du 7 juillet 2012 pour inviter parents et amis de la relation franco-québécoise à un vernissage champêtre. L’événement est l’occasion de mieux faire connaître l’artiste, sa vie et la richesse de son œuvre par sa conjointe Paule Robert, et de porter à l’attention des participants le site Internet qui lui est consacré. Fait à souligner, la construction du site est grandement redevable de l’expertise d’une collaboratrice étroite de la CFQLMC, Madeleine Côté.
De la Gâtine Poitevine à la Venise Verte, Périple au pays d’origine de ces valeureux pionniers.
Il n’est jamais trop tard pour planifier une visite
au pays des ancêtres.
Consultez l’un des 12 guides de la collection
Ces villes et villages de France,
…berceau de l’Amérique française
Extrait du livre 11 Poitou-Charentes de la collection de 12 livres Ces villes et villages de France, berceau de l’Amérique française, p. 304-305. |
Le département des Deux-Sèvres a vécu une histoire commune avec la Nouvelle-France. Des femmes et des hommes ont fait vivre le Québec et l’Acadie. Ces traces sont visibles dans le paysage d’aujourd’hui : châteaux, citadelles, églises, autant de lieux de passage, qui nous parlent avec émotion de ces souvenirs. Près de 200 pionniers natifs de cette région, province dénommée Poitou à l’époque, l’ont quittée pour ne plus y revenir. Majoritairement soldats, mais aussi familles entières et gens de métiers, ont construit, développé et défendu la Nouvelle-France. Raviver leur souvenir pour leur rendre hommage, c’est retrouver ces lieux où ils ont aimé vivre, occasion d’arpenter ces chemins de la mémoire et de découvrir cette terre poitevine pleine de charme.
Pour ce faire, on partira de la ville de Thouars, où le château des ducs de la Trémoïlle, les Orangeries du Château et les remparts datant des 12ème et 13ème siècles témoignent d’un passé riche en architecture. Le moulin de Crevant, alimenté par Le Thouet, est devenu un musée. Notons que des faux sauniers ont goûté à la prison de la ville avant de partir vers la Nouvelle-France; ce qui a été le cas de Jean Falignant natif de la ville. Faire une halte à l’église Saint-Médard, pour saluer ces pionniers qui y ont été baptisés. Par la D938, vous entrez ensuite dans le bocage poitevin pour vous rendre à Bressuire qui vous accueille par son château, planté sur son éperon. L’église Saint-Porchère, une des trois de la ville, a vu le baptême de Claude Lagauchetière, qui fut l’un des nombreux jésuites venu en Nouvelle-France. Depuis Bressuire, on va alors en direction de Cerizay (D960). En effet, c’est à Cerisay que serait né le fameux intendant Jacques de Meulles, l’initiateur de la monnaie de cartes en Nouvelle-France. Par la D744, on rejoint ensuite La Forêt-sur-Sèvre, où Samuel Papineau dit Montigny (ancêtre de Louis-Joseph Papineau), natif du lieu, l’a quitté en 1687 pour s’engager dans la marine et servir en Nouvelle-France sous la gouvernance de Frontenac et Callière. Retour par Bressuire.
La capitale du petit pays de Gâtine Parthenay se trouve au milieu d’une campagne bocagère. On l’atteint par la N149. Quatre pionniers en sont partis aux 17ème et 18ème siècles. La cité devient un lieu de passage d’une route secondaire du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, c’est pour cette raison que la principale porte fortifiée se nomme porte Saint-Jacques et est devenue le symbole de la ville. La ville est dominée dans les temps anciens par le textile, le travail du cuir (peaux venues du Canada; Tanneries du faubourg Saint-Paul) et le commerce des bestiaux. Le patrimoine médiéval de Parthenay est remarquable : églises, chapelle, couvent et maisons à colombage. C’est par la D938 qu’on atteindra ensuite Saint-Maxent-l’École. La ville se développe autour du monastère fondé en 459. Son abbatiale construite en 940 et son église Saint-Léger furent détruites par un tremblement de terre. Dans la haute ville, les bonnetiers produisent des bas et bonnets envoyés vers Québec. Dans la basse ville, les ateliers de cardeurs et les diverses productions textiles. Depuis 1963, Saint-Maxent est le siège de l’École Nationale qui forme tous les sous-officiers de l’armée de terre française. Parmi les pionniers partis, au nombre de neuf, six d’entre eux étaient des militaires, notamment deux engagés dans le Régiment Carignan-Salières. On rejoindra alors par la D611 la ville de Niort, préfecture du département qui cache en son cœur des trésors à découvrir. À l’époque fourmillaient dans la ville des ateliers de tanneurs, chamoiseurs et gantiers. Le Canada envoyait des fourrures et des pelleteries pour fournir les artisans de la ville. La Sèvre Niortaise permettait la circulation des fournitures envoyées vers les colonies d’Amérique et notamment la Nouvelle-France au 18ème siècle, via les ports de Marans et La Rochelle. L’empreinte des pionniers est particulièrement présente à la ferme de Chey, qui vit partir en 1665, six membres d’une même famille, à savoir : Jean Gobeil, sa femme et leurs quatre enfants, lieu de mémoire incontournable à visiter.
On pourrait terminer là cet émouvant périple-souvenir, mais on ne saurait trop conseiller à nos lecteurs, de goûter à cette douceur d’une nature accueillante et apaisée, en allant sillonner dans ces traditionnelles barques à fonds plats, ce que les Poitevins désignent très justement « La Venise Verte ». Par les routes D9, D123 et D102, on passera successivement par Magné, Coulon, Balanger, Le Vanneau-Irleau et La Garette, avant de regagner Niort ville combien riche d’Histoire.
Région inoubliable!! Inoubliables pionniers!
NDLR – Consulter le guide n° 11. Vous en apprendrez davantage sur chacun des pionniers de même que sur le village ou la ville d’où ils sont partis pour la Nouvelle-France. Vous trouverez d’autres itinéraires et les coordonnées des offices de tourisme pour savoir où vous loger durant votre périple.
La Bretagne, terre de légendes et de traditions
La Bretagne, terre de légendes et de traditions
Par Alain Ripaux
Président de Visualia
Alain Ripaux, président de Visualia, responsable de plusieurs associations franco-québécoises, secrétaire administratif de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC), auteur de plusieurs livres sur le Québec et sur les relations franco-québécoises, vient de publier un nouvel ouvrage historique et cartophile La Bretagne, terre de légendes et de traditions. Ce livre évoque l’histoire des Bretons et des Celtes, les légendes et traditions, la vie culturelle, les Bretons célèbres et aussi la découverte du Canada par Jacques Cartier en 1534 ainsi que l’émigration bretonne en Nouvelle-France et en Amérique du Nord. Cet ouvrage est illustré de nombreuses cartes postales et de documents anciens. Les lecteurs qui souhaitent acquérir cet ouvrage sont invités à communiquer directement avec l’auteur, Alain Ripaux – 49, rue Belgrand 75020 Paris
courriel : alain.ripaux@laposte.net
Bulletin no 34, juillet 2012
Bulletin no 34, juillet 2012
Vie de la Commission et des partenaires
- Des changements au conseil d’administration de la CFQLMC, section Québec par Gilles Durand
- Renouvellement, grands chantiers et projets : La section française de la CFQLMC tient son Assemblée générale par Michèle Marcadier
- Le deuxième secrétaire général de la CFQLMC, Robert Garon, n’est plus par Gilles Durand
- Le Québec sera présent à Paris à Géné@2012 les 29 et 30 septembre 2012 par Marcel Fournier
- L’historien Yves Beauregard est nommé au conseil d’administration des Fêtes de la Nouvelle-France par Gilles Durand
- L’Association De l’Ossau à Katahdin rappelle les liens du Béarn avec le Québec et l’Acadie
Grands dossiers de la Commission
- Colloque Franco-Québécois, Aix-en-Provence, 26, 27, 28 octobre 2012 – Les publications Ces villes et villages de France …berceau de l’Amérique française – par Jeanine Giraud-Heraud
- Les événements marquants des relations franco-québécoises au Salon international du livre de Québec tenu du 11 au 15 avril 2012 par Gilles Durand
- Publication des Actes « La coopération franco-québécoise, hier, aujourd’hui, demain ». Colloque organisé par la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, section France.
Dossier Maisonneuve 400e anniversaire et Montréal 370e anniversaire
- Le 400e anniversaire de naissance de Paul de Chomedey de Maisonneuve commémoré à l’hôtel de ville de Montréal par Gilles Durand
- Le 400e anniversaire de naissance de Paul de Chomedey de Maisonneuve souligné à Neuville-sur-Vanne et à Troyes en Champagne par Gilles Durand
- Paul de Chomedey de Maisonneuve laisse une empreinte indélébile sur le site de la future métropole par Eric Major
Prix, reconnaissances et distinctions
- L’Encyclopédie du patrimoine se distingue aux prix Mérites du français 2012 par Marcel Masse, Laurier Turgeon, Yves Bergeron et Martin Fournier
- Un hommage bien mérité à Marcel Masse par Gilles Durand
- Marcel Fournier, Prix des Dix 2012 par Yvan Lamonde, Jocelyne Mathieu et Fernand Harvey
- Jacques Lacoursière honoré par le Mouvement national des Québécoises et des Québécois par Gilles Durand
Expositions, colloques, conférences et activités publiques
- Aux sources de notre culture : la Renaissance dans les imprimés montréalais (exposition et colloque) par Gilles Durand
- Les augustines hospitalières de Québec : La Société québécoise d’ethnologie inaugure une série de quatre ciné-rencontres par la présentation d’un film sur cette communauté par Gilles
- Champlain en Amérique : un documentaire animé produit par la chaîne américaine de télévision PBS par Gilles Durand
- Vernissage champêtre de deux sculptures monumentales de Pierre-Paul Bertin (1926-2006)
Commémoration, généalogie et toponymi
- La Société historique de Québec : 75 ans de passion et d’engagement, raconté par un témoin et un acteur, Marc Beaudoin par Gilles Durand
- Les premières Filles du Roy ont 350 ans par Danielle Pinsonneault
- Le 300e anniversaire de naissance de Montcalm, général des armées de la Nouvelle-France, célébré dans le département du Gard par Gilles Durand
- Une grande dame sortie de l’oubli : Marthe Simard, née Caillaud par Gilles Durand
- Plusieurs actes numérisés viennent enrichir le Fichier Origine par Marcel Fournier
- Kateri Tekakwitha et la Touraine par Françoise Deroy-Pineau
Archéologie et patrimoine
- Patrimoine mémoriel et commémoration face à la Loi sur le patrimoine culturel du Québec par Gilles Durand
- Le parc Montmorency : Un rappel des origines de Québec par Gilles Durand
Histoire
- Samuel de Champlain de Brouage ou de La Rochelle ? – Les deux ! par Marcel Fournier
- La troisième des dix journées qui ont fait le Québec : La Grande Paix de Montréal de 1701 par Gilles Durand
- La signature du traité de Paris le 10 février 1763 : une des « Dix journées qui ont fait le Québec » par Gilles Durand
- Fides fête en 2012 son 75e anniversaire par Gilles Durand
- Tocqueville et Beaumont, deux Français au Bas-Canada, 21 août au 3 septembre 1831 : Lettres et journal de voyage de Beaumont par Jean Louis Benoit
Jeunesse et éducation
- La Fondation Lionel-Groulx et la Coalition pour l’histoire lancent un appel pour la promotion de l’histoire nationale du Québec par Gilles Durand
Tourisme culturel
- Il n’est jamais trop tard pour planifier une visite au pays des ancêtres. Consultez l’un des 12 guides de la collection Ces villes et villages de France, …berceau de l’Amérique française
- Deux guides pour mieux connaître et apprécier l’empreinte française dans le Vieux-Québec par Gilles Durand
Suggestions de lecture
- Brève histoire du régime seigneurial, auteur Benoît Grenier, par Gilles Durand
- Les immigrants français au Canada à l’époque de la grande migration transatlantique (1870-1914) par Gilles Durand
- La Colonie nantaise de Lac-Mégantic : Une implantation française au Québec au XIXe siècle, auteur Marcel Fournier, par Gilles Durand
- La Bretagne, terre de légendes et de traditions, auteur Alain Ripaux
- Frédéric Smith rappelle la relation franco-québécoise lors de la Deuxième Guerre mondiale par Gilles Durand
- Entre Québec et Canada : le dilemme des écrivains français présenté par l’auteur Gérard Fabre.
Publication des Actes « La coopération franco-québécoise, hier, aujourd’hui, demain ». Colloque organisé par la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, section France.
https://ssl2.ovh.net/~crmart/secure/abo.php?abo=ouv&catid=22&titreid=46
Médaille Bene Merenti de Patria de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal à Marcel Masse : présentation du récipiendaire
Médaille Bene Merenti de Patria de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal à Marcel Masse :
présentation du récipiendaire
Par Robert Comeau
Professeur associé département d’histoire
Université du Québec à Montréal
Marcel Masse
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Mes chers amis,
De g. à d. Denis Vaugeois, Mario Beaulieu président de la SSJB de Montréal, Marcel Masse et son épouse Cécile, Robert Comeau
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Il me fait vraiment plaisir de participer aujourd’hui – 24 juillet 2012 – à cet hommage que la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal rend à l’homme politique et au citoyen Marcel Masse qui a toujours voulu mettre en valeur ce qui fait notre spécificité comme peuple français d’Amérique, notre langue et notre culture françaises. Et l’occasion du rappel du 45e anniversaire du « Vive le Québec Libre! » du Général, est une occasion tout à fait appropriée car c’est un événement auquel notre ami a été associé de près en 1967 en tant que ministre d’État à l’Éducation et ministre délégué auprès des chefs d’État.
La culture française avant tout
Pour Marcel Masse, le développement du Québec, tant politique qu’économique et culturel, a toujours été au cœur de ses préoccupations et de ses interventions : il est l’un des rares hommes politiques du Québec à rappeler l’importance de notre histoire et à faire prendre conscience aux Québécois de ce que le Québec d’aujourd’hui doit à son passé français. Il a toujours valorisé notre histoire et nos luttes nationales, ce que les historiens de la génération de la Révolution tranquille – les révisionnistes s’il faut mettre une étiquette – ont trop souvent oublié en faisant débuter l’histoire du Québec en 1867. J’ai souvent entendu Marcel exiger que les comités de toponymie ne se limitent pas aux personnages historiques contemporains des XIXe et XXe siècles pour attribuer des noms aux édifices publics. Il est de ceux qui refusent cette rupture entre notre histoire moderne et nos sources françaises qui ne se résument pas à de la grande noirceur. J’ai souvent entendu Marcel déplorer cet oubli et souvent ce mépris de notre passé : « Si l’on n’est pas fier de notre passé français, comment pourrons-nous convaincre les Québécois, les anciens comme les nouveaux immigrants, qu’ils ont un avenir prometteur. Et face aux partisans du multiculturalisme, il a souvent rappelé que le temps n’est pas à la conciliation défaitiste mais à l’intégration.
Monsieur Masse, vous êtes de ceux qui ont défendu courageusement notre langue, notre patrimoine et la cause de l’émancipation du Québec. Vous avez régulièrement créé des institutions, des organismes, pour assurer un suivi à vos projets et pouvoir réaliser l’atteinte de vos objectifs. On a souvent constaté votre impatience et votre frustration devant nos dirigeants politiques québécois qui ne manifestaient pas le même empressement à soutenir les efforts de leurs compatriotes, faute de moyens et de volonté politique, que nos vis-à-vis canadians qui ont profité bien davantage de leur État national.
Marcel Masse est un collègue dont j’ai pu apprécier les convictions, l’énergie, l’esprit combatif et la détermination et surtout l’enthousiasme communicatif en particulier à la Fondation Lionel-Groulx ainsi qu’à la Société du Patrimoine politique où j’ai eu le plaisir de le côtoyer. Ses interventions claires et d’une grande fermeté ont porté fruit et j’en tire une grande leçon personnellement.
Un parcours riche et diversifié au service de la même cause
En fait, j’ai suivi son parcours depuis longtemps, étudiant en histoire et militant au RIN, –il y a 50 ans – je trouvais fort intéressantes les idées du jeune professeur d’histoire de l’Union nationale de Joliette qui me semblaient bien proches de celles du Rassemblement pour l’indépendance nationale, en particulier lorsque Daniel Johnson a rendu publique le manifeste Égalité ou Indépendance en 1965. On soupçonnait que vous y étiez pour quelque chose. C’était à la veille de l’élection de 1966 où vous avez été élu député de Montcalm à l’élection où l’UN concentrait ses attaques sur les libéraux en n’attaquant pas le RIN.
Celui qui avait été président de l’Association des enseignants de Lanaudière, manifestait une rare ouverture face à la question de l’indépendance et aux perspectives attrayantes d’actions unitaires pour faire avancer la cause de l’émancipation du Québec. C’est le même historien fougueux et impatient, et passionné pour l’histoire du Québec, que j’ai retrouvé au conseil d’administration de la Fondation Lionel-Groulx où il a siégé de 2005 à 2012. Grâce à sa détermination et ses interventions énergiques, il a contribué de façon notable à la modernisation de la Fondation. Il avait déjà apporté une contribution majeure à la Fondation Lionel-Groulx comme à plusieurs autres institutions culturelles québécoises alors qu’il était ministre canadien des Communications en 1990.
Au cours des dernières années, j’ai appris à connaître un leader chaleureux et déterminé, capable de faire bouger les choses, n’ayant pas peur de bousculer, d’aller à contre-courant et capable de critiquer la langue de bois et les réflexes de colonisés empreints de rectitude politique. Je tiens à le remercier pour son implication énergique et son inspiration communicative. Bien sûr qu’il faut rester vigilant et critique quand il jette un regard trop complaisant sur certaines actions de personnages controversés de notre histoire – Duplessis par exemple. Il n’a certainement pas tout à fait tort de croire que la grande noirceur, c’est surtout maintenant qu’on la subit…
Je ne reprendrai pas ici la longue notice biographique produite par les rédacteurs de l’Assemblée nationale du Québec avec tous les conseils et commissions qu’il a présidés, les organismes nombreux qu’il a fondés et les postes qu’il a tenus. Mais quelques rappels s’imposent.
Élu en 1966 et réélu en 1970 il a été nommé à 30 ans ministre d’État à l’Éducation; il aurait sans doute beaucoup à nous raconter sur le dossier de la création précipitée de l’Université du Québec en 68. À la même époque, il a été délégué à l’accueil des chefs d’État durant l’expo 67. C’est avec André Patry, premier responsable du protocole au gouvernement du Québec – décédé il y a quelques semaines – que Daniel Johnson avait choisi , que Marcel Masse a très tôt déployé son charme et son éloquence à faire connaitre le Québec et son projet d’émancipation aux milliers de visiteurs étrangers. On aimerait pouvoir lire bientôt dans une éventuelle autobiographie pour retrouver ses souvenirs de cette journée exceptionnelle du 24 juillet 1967 où a retentit « Vive le Québec Libre » et dont on rappelle aujourd’hui le 45e anniversaire!
Vous avez mené, Marcel, une longue carrière à Ottawa et occupé plusieurs fonctions ministérielles de 1974 à 1993, aux Communications, à l’Énergie, Mines et Forêts, et à la Défense de 1991 à 1993 et ministre délégué à la Francophonie. Vous ne vous êtes pas représenté en 1993 après l’échec de Meech. Échec qui a vous a entraîné à une implication plus immédiate pour l’émancipation nationale du Québec. Le processus de l’indépendance s’amorçait avec Jacques Parizeau nouvellement élu. L’indépendance était à l’ordre du jour. Vous avez accepté en 1995 de présider la Commission régionale de Montréal sur l’avenir du Québec et avez été impliqué aussi à la tête de la Commission nationale sur l’avenir du Québec. Vous avez accepté de travailler au chantier de l’indépendance à la tête de 14 comités régionaux créés dans le but de permettre à la population de comprendre l’enjeu de l’indépendance du Québec en vue de préparer le referendum de 1995. Les travaux de ces commissions faisaient apparaître la nécessité pour la population de bien comprendre ce que pouvait changer concrètement l’acquisition de cet outil indispensable de la maîtrise complète de nos pouvoirs politiques, comment la souveraineté pouvait changer nos vies, en rendant possible un autre projet de société.
En 1995, vous avez présidé pendant une trop courte période la Commission de la langue française avant d’aller à Paris comme délégué général en 1996-1997.
Il est bien dommage aussi que vous ayez dû démissionner en décembre 1995 du groupe de travail sur l’enseignement de l’histoire. Votre voix aurait été idoine. Le rapport de ce groupe de travail, identifié au nom de son président Lacoursière, mais largement inspiré par le fonctionnaire secrétaire du groupe et certains spécialistes timorés, pour ne pas dire pusillanimes, en a souffert : avec votre participation, ce rapport sur l’enseignement de l’histoire aurait sans doute été moins empreint de rectitude politique. Rapidement, permettez que j’en glisse un mot. Alors que le mandat donné par le ministre Garon était explicitement de « donner à l’histoire nationale et universelle sa place de discipline fondamentale dans la formation des jeunes du Québec », le mot national n’apparaissait pas une seule fois accolé au mot Québec dans le rapport épuré déposé en mai 1996. En 2006, ce sont les mots Canada-Québec du titre qui disparaissaient du titre du cours d’histoire de secondaire pour être remplacés par le titre « Histoire et Éducation à la citoyenneté », sans précision de territoire, sans mention du pays et toujours sous l’inspiration des mêmes rédacteurs qui avaient inspiré le rapport 10 ans plus tôt. Fin de la parenthèse.
Garder le cap sur notre histoire, notre patrimoine et nos lieux de mémoire
Heureusement, Monsieur Masse, à votre retour, vous êtes intervenu dans les dossiers concernant l’histoire, le patrimoine et les lieux de mémoire.
Après votre présidence à la Commission des Biens culturels de 1997 à 2000, vous avez participé à la création de nombreux organismes, en particulier la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire de 1997 à 2006. Vous avez poussé à l’action le comité des archives de l’Amicale des anciens parlementaires de Québec, vous avez créé et présidé de 2002 à 2005 la Société du Patrimoine politique du Québec qui a organisé de nombreux colloques à caractère historique dans le cadre des Entretiens Pierre-Bédard. Et vous avez lancé avec Héritage Champlain, l’Encyclopédie multimédia du patrimoine culturel de l’Amérique française, puis plus récemment l’Encyclopédie du patrimoine politique. Ce ne sont que quelques-unes de vos initiatives.
Pour votre contribution à la défense de la langue et de la culture françaises, vous avez été fait en 2009 commandeur de l’Ordre des Palmes académiques à Paris, par l’historien Pierre Nora, décoration accordée à titre exceptionnel à des non résidents de France.
Toutes ces initiatives vous ont déjà mérité l’Ordre national du Québec et vous ont fait officier de la Légion d’honneur de France en 1999. Que puis-je ajouter sinon que le mois dernier la Fondation Lionel-Groulx vous nommait membre honoraire pour le travail accompli pendant vos 7 ans au conseil d’administration de la Fondation.
Raffermir nos liens avec la France
Après une carrière aussi remplie, vous qui avez accueilli le Général en 67, qui avez participé aux premières ententes de coopération avec la France, et qui, depuis, avez toujours cru que la coopération France-Québec était nécessaire à notre développement comme nation française en Amérique du Nord, bref pour tous vos gestes, interventions et services rendus au Québec, la SSJB de Montréal et son président Mario Beaulieu sont heureux et fiers de vous remettre la médaille Bene Merenti de Patria.
Encore une fois félicitations!
La 4e Journée québécoise des dictionnaires – 4 octobre 2012. Colloque international – Du papier au numérique : la mutation des dictionnaires par Monique C. Cormier
La 4e Journée québécoise des dictionnaires
Colloque international
Du papier au numérique : La mutation des dictionnaires
Le Comité organisateur
par Monique C. Cormier
Professeur titulaire
Département de linguistique et de traduction
Université de Montréal
La 4e Journée québécoise des dictionnaires Colloque international Du papier au numérique : La mutation des dictionnaires |
La Journée québécoise des dictionnaires est de retour ! Vous pouvez dès maintenant vous inscrire à la 4e Journée québécoise des dictionnaires, qui se tiendra le jeudi 4 octobre prochain, à l’Auditorium de la Grande Bibliothèque, à Montréal, sur le thème « Du papier au numérique : la mutation des dictionnaires ». Entre autres, l’écrivain et penseur Alberto Manguel, auteur d’Une histoire de la lecture, et l’historien Jean-Yves Mollier, qui vient de publier l’Histoire de la librairie Larousse, font partie des conférenciers de cette journée.
Pour plus de renseignements, nous vous invitons à consulter le site de la Journée. Vous y trouverez notamment le programme complet du colloque.
Mise en valeur des Nouvelles Casernes
Mise en valeur des Nouvelles Casernes
Par Gilles Durand
Crédit : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Pascale Llobat, 2007 |
Les Nouvelles Casernes
Le 12 juillet 2012, un avis d’intention de classement est émis par la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine en vue d’ajouter officiellement les Nouvelles Casernes parmi les biens les plus précieux de notre patrimoine culturel. Un programme de mise en valeur du bâtiment militaire patrimonial, situé sur le terrain de l’Hôtel-Dieu de Québec qui en est le propriétaire, est également annoncé par la suite par le gouvernement et la Ville de Québec.
Les Nouvelles Casernes représentent un élément incontournable de notre patrimoine hérité de la France. Elles sont construites à l’angle nord-ouest des fortifications, entre 1749 et 1752, au moment où les hostilités entre la France et l’Angleterre s’intensifient. Jusque-là, les troupes françaises étaient logées chez l’habitant. Désormais, l’administration royale prend en charge le logement des soldats français venus combattre en Nouvelle-France.
Crédit : Memodoc |
Les soldats des troupes françaises qui y ont logé
En 2009, à l’occasion du 250e anniversaire de la bataille des plaines d’Abraham, une équipe de chercheurs sous la direction de Marcel Fournier, lance un dictionnaire biographique des soldats français impliqués dans la guerre de Sept Ans en Nouvelle-France. L’ouvrage couvre l’ensemble des militaires : ceux qui ont traversé sans retour, ceux qui ont retourné dans la mère patrie une fois le conflit terminé, ceux qui sont demeurés de ce côté-ci de l’Atlantique pour s’établir en permanence. La publication contribue à sa façon à redonner vie au bâtiment.
Pour en savoir davantage :
Le Soleil du 26 juillet 2012
Le Répertoire du patrimoine culturel du Québec
André Charbonneau, « Les Nouvelles Casernes : haut lieu de l’histoire militaire à Québec », Cap-aux-diamants, no 58, 1999, p. 25-29 (fichier PDF, 1,2 Mo)
Le bulletin Mémoires vives, no 29, décembre 2009
NDLR Merci à Claude Jean du 2e bataillon du régiment de La Sarre pour l’information fournie sanspareil@regimentdelasarre.org
Les Amis et propriétaires de maisons anciennes au Québec (APMAQ) rendent hommage à Anita Caron
Les Amis et propriétaires de maisons anciennes au Québec (APMAQ)
rendent hommage à Anita Caron
Par Gilles Durand
Crédit : blurb |
L’APMAQ rend un hommage spécial à l’une de ses collaboratrices de marque, Anita Caron, qui fut présidente de l’association durant plus de 10 ans, de 1998 à 2009. Le 21 septembre 2012 sera lancé un ouvrage préparé en son honneur, célébrant les maisons anciennes du Québec. L’activité aura lieu à Victoriaville, et par la suite au 2050, rue Amherst, Montréal, Écomusée du Fier monde 514 528-8444
La publication
La publication se présente comme « un petit livre d’art quatre couleurs, format 17 x 17 cm, d’une centaine de pages copieusement illustrées composé d’un bref historique de l’APMAQ et de témoignages divers qui en font un document précieux aussi bien qu’un souvenir unique ». Le lecteur y découvrira de magnifiques bâtiments remontant à la Nouvelle-France, sans compter la généalogie matrilinéaire d’Anita Caron dont la famille souche trouve ses origines à Chartres en Orléanais vers la fin du XVIIe siècle
Une carrière qui se démarque
Anita Caron s’est mérité cet hommage pour plusieurs raisons. Propriétaire d’une maison ancienne, elle s’est vue décerner en 1994 un prix de mérite pour une restauration exemplaire à Cap Saint-Ignace. Plus récemment, en 2010, elle reçoit le prix du mérite de l‘Association québécoise des interprètes du patrimoine. Pour la récipiendaire, autant il importe au plus haut point de conserver dans son état d’origine notre patrimoine immobilier, depuis la Nouvelle-France jusqu’à nos jours, autant il importe de le valoriser et d’en faire connaître le sens à la population et aux visiteurs. La lumière ne doit pas rester sous le boisseau.
Un mot sur l’APMAQ
L’APMAQ joue un rôle incontournable dans la préservation, la mise en valeur et la connaissance de notre patrimoine
Source :
Agathe Lafortune
Rédaction / La Lucarne
agathelafortune@videotron.ca
Les origines familiales d’Étienne Brûlé, interprète et explorateur de la Nouvelle-France
Les origines familiales d’Étienne Brûlé, interprète
et explorateur de la Nouvelle-France
Par Marcel Fournier, Jean-Paul Macouin et Marie Gagné
Pour le Fichier Origine, 11 août 2012
Fédération québécoise des sociétés de généalogie (FQSG)
Étienne Brûlé à l’embouchure de la rivière Humber, F. S. ChallenerCollection d’oeuvres d’art du gouvernement de l’Ontario, Archives publiques de l’Ontario, 619849 |
Étienne Brûlé arrive en Nouvelle-France avec Samuel de Champlain en juillet 1608. En 1610, il demande la permission d’aller habiter le pays des Hurons. Brûlé passera huit ans chez les Amérindiens pour apprendre les langues et vivre selon leurs mœurs. De retour à Québec en 1618, il est accueilli par Champlain qui est heureux de compter un « truchement » pour la nouvelle colonie. Étienne Brûlé est de retour au pays des Hurons la même année où il explore plusieurs territoires dont la baie Georgienne, les lacs Supérieur et Érié tout en faisant le commerce des fourrures pour les Français. En 1628, Étienne Brûlé passe au service des frères Kirke qui ont chassé les Français et qui gouvernent Québec jusqu’en 1632. Au cours de ces années où les Anglais administrent la colonie, Brûlé préfère retourner dans le Pays-d’en-Haut où il est assassiné par les Hurons en 1633.
Étienne Brûlé n’est pas mentionné dans les archives civiles de la Nouvelle-France entre 1608 et 1633. La plupart des informations le concernant proviennent des écrits de Champlain et des jésuites. D’origine française, il serait né vers 1592 à Champigny-sur-Marne, près de Paris. En 2010, des recherches ont été entreprises en France dans le cadre du Fichier Origine afin de découvrir les origines familiales d’Étienne Brûlé. Les résultats préliminaires des recherches permettent d’en connaître davantage sur un personnage qui a marqué l’histoire de la Nouvelle-France.
Les registres paroissiaux de Champigny-sur-Marne, dans le département du Val-de-Marne, débutent en 1552, mais ils comportent d’importantes lacunes pour la période de 1589 à 1601 et pour quelques mois en 1626 et en 1627. Malgré ces déficiences, plusieurs actes concernant la famille Brûlé ont été retracés dans les archives paroissiales. C’est le cas des parents d’Étienne Brûlé, Sprire Brûlé et Marguerite Guérin, qui se sont mariés à l’église Saint-Saturnin le 24 janvier 1574.
Acte de mariage de Spire Brûlé et Marguerite Guérin,
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De cette union, sont nés trois enfants baptisés à Champigny-sur-Marne : Loïc, le 24 octobre 1574 ; Antoinette, le 23 janvier 1577 ; et Roch, le 16 août 1581, marié à Marie Trenet en 1602, décédé à Champigny-sur-Marne le 13 septembre 1652. Le quatrième enfant, Étienne, serait né en 1592.
Étienne Brûlé, engagé de Champlain, puis explorateur et interprète en Nouvelle-France, séjourne en France à deux reprises. Le 18 février 1623, il est parrain d’Étienne Coiffier, fils de Jacques Coiffier et de Suzanne Faudein, à Champigny-sur-Marne puis, avant de repartir pour le Canada, il nomme son frère Roch comme procureur général de ses biens.
Son deuxième séjour en France s’étend de l’automne 1626 au printemps 1628 selon différents actes enregistrés chez les notaires du Châtelet à Paris.
Premier acte de Champigny-sur-Marne dans lequel apparaît le nom d’Étienne Brûlé comme parrain lors du baptême d’Étienne Coiffier le 18 février 1623.Le Sabmedy dix huit ieme Jor de febvrier mil Six cent vingt troys a esté Baptisé Estienne
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Étienne Brûlé était de retour en France le 26 janvier 1627 puisqu’il fut nommé ce jour-là parrain de Marguerite Bruneau à Champigny-sur-Marne. Dans cet acte, il est qualifié de marchand. Le 8 avril 1628, dans un acte passé chez le notaire Guy Remond de Paris, il est fait mention d’un gage fait par André Ferru, marchand pelletier à Paris, à Étienne Brûlé, truchement pour le roi en Nouvelle-France, à la suite d’une livraison de pelleteries d’une valeur de 1600 livres. Une note au bas de l’acte du 8 avril 1628 fait référence à une procuration du 9 avril 1628 passée devant le notaire Jean Chapellain de Paris par Étienne Brûlé à François Macqueron, secrétaire de la chambre du roi, pour représenter ses intérêts en France en remplacement de son frère Roch Brûlé. Il est probablement retourné en Nouvelle-France après ces tractations d’avril 1628.
Le 24 juillet 1635, un accord passé entre Alizon Coiffier, veuve d’Étienne Brûlé, et Roch Brûlé, frère d’Étienne, nous apprend qu’Étienne Brûlé était marié. D’autre part, lors de son séjour à Paris, pendant l’hiver 1627-1628, Étienne Brûlé avait prêté de l’argent à plusieurs personnes de Champigny-sur-Marne.
Les actes des notaires parisiens font mention d’une information précieuse sur la vie d’Étienne Brûlé. Ils confirment qu’il est marié à Alizon Coiffier et que cette dernière est veuve en 1635. Des recherches dans les registres de Champigny-sur-Marne, dont certaines périodes sont lacunaires, n’ont pas permis de trouver le mariage d’Étienne Brûlé et d’Alizon Coiffier qui dut avoir lieu entre la fin de l’année 1626 et le début de 1628. Par contre, les registres de Champigny-sur-Marne mentionnent à la date du 14 octobre 1587 le baptême d’Alizon Coiffier, fille de Jean Coiffier et d’Alison Godart. Quant à la filiation d’Étienne Brûlé avec ses parents, elle est prouvée par le baptême de son frère Roch Brûlé, ce dernier étant mentionné comme le frère d’Étienne Brûlé dans l’acte notarié du 9 avril 1628 et dans l’accord du 24 juillet 1635.
Grâce à ces récentes découvertes dans les archives françaises, on peut maintenant certifier qu’Étienne Brûlé a été marié en France et qu’il y a séjourné à deux reprises : en 1622-1623 et entre 1626 et 1628, des informations jusqu’à ce jour inédites dans l’histoire de ce personnage important de l’histoire de la Nouvelle-France le prouvent.
Il reste toutefois d’autres recherches à entreprendre pour trouver d’autres éléments de la vie du pionnier Étienne Brûlé, tels que son engagement à Dugas de Mons en 1608, la procuration qu’il a faite à son frère Roch en 1623, son contrat de mariage avec Alizon Coiffier entre 1626 et 1628, les titres de propriétés et la vente de ses maisons de Paris et de Champigny, ainsi que l’inventaire après décès fait par sa femme et son remariage possible après 1633. Enfin, comme son frère Roch Brûlé a eu sept enfants avec Marie Trenet entre 1604 et 1617, il serait extraordinaire de trouver une descendance jusqu’à nos jours.
Source : Marcel Fournier