Bulletin n°35, décembre 2012
Les universités de La Rochelle, de Poitiers et de Limoges s’unissent pour la création d’une chaire d’études sur le Canada
Les universités de La Rochelle, de Poitiers et de Limoges
s’unissent pour la création d’une chaire d’études sur le Canada
Par Gilles Durand
Les universités de La Rochelle, de Poitiers et de Limoges s’unissent pour la création d’une chaire d’études sur le Canada. Par là, les universités veulent développer la recherche et les connaissances entre chercheurs, professeurs et étudiants français et canadiens. Parmi les thèmes privilégiés, mentionnons les migrations et les échanges de part et d’autre de l’Atlantique, les mémoires et les identités, les littératures et les sociétés.
Pour en savoir davantage, consulter le bulletin électronique de l’Université du Québec à Montréal du 12 novembre 2012 UQÀM Hebdo
Source : UQÀM Hebdo du 12 novembre 2012
L’Université Laval lance un nouveau programme en francophonie nord-américaine à compter de janvier 2013, comportant un cours obligatoire sur les Lieux de mémoire de la francophonie nord-américaine
L’Université Laval lance un nouveau programme en francophonie nord-américaine
à compter de janvier 2013, comportant un cours obligatoire sur les Lieux de mémoire de la francophonie nord-américaine
Par Gilles Durand
À compter de janvier 2013, les étudiants pourront s’inscrire à un programme en francophonie nord-américaine. Les cours se donneront entièrement à distance et mèneront à un certificat de 30 crédits. L’approche est multisectorielle : les activités de formation feront appel à la langue et à la littérature, à l’histoire, à l’ethnologie, à l’anthropologie, aux études patrimoniales.
Consulter le journal de la communauté universitaire Le Fil, vol. 48, no 9, 8 novembre 2012
France, Amérique française des Lieux de mémoire communs vers un tourisme culturel
France, Amérique française des Lieux de mémoire communs vers un tourisme culturel
Par Monique Pontault
Secrétaire générale CFQLMC-France
Les 26 et 27 octobre s’est tenu à la Maison méditerranéenne des Sciences de l’Homme, à Aix-en-Provence, le colloque France, Amérique française : des Lieux de mémoire communs vers un tourisme culturel
Ce colloque, organisé magistralement par Janine Giraud-Héraud, administratrice de la CFQLMC et Présidente de Terres de Provence-Québec, marquait l’achèvement de la collection Ces villes & villages de France, berceau de l’Amérique française. On retiendra ici quelques moments forts de ces journées qui ont réuni près de 150 personnes.
Gilbert Pilleul et Denis Racine, coprésident Québec et coprésident France de la CFQLMC
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En introduction
– Janine Giraud-Héraud rappelle la genèse du projet: « Une idée de Gilbert Pilleul, alors secrétaire général de la CFQLMC, de dresser une carte des 101 lieux de mémoire communs franco-québécois. Quand celle-ci fut achevée en 2002, il apparut nécessaire de la compléter par des livrets présentant les personnages majeurs de la Nouvelle-France. D’enrichissement en enrichissement, les livrets sont devenus de vrais ouvrages nécessitant un travail de dix années ».
– Gilbert Pilleul, co-président de la CFQLMC, souligne à la fois la dimension humaine de cette saga des pionniers, le militantisme associatif des chercheurs et la valeur pédagogique du projet qui devrait redonner, notamment aux jeunes, le goût de l’Histoire.
Des tables rondes et des exposés
– La première table ronde a réuni les chercheurs et rédacteurs bénévoles des douze volumes de la collection. Ils ont exprimé très librement leur enthousiasme mais aussi leurs difficultés et leurs doutes durant ces longues années de recherches et d’écriture.
– Philippe Joutard, Historien (Recteur, Université de Provence; EHESS/Paris, directeur scientifique du Comité Archives) est revenu sur ces définitions essentielles que sont celle de mémoire– « passé vivant dans le présent », inséparable de l’oubli- et Histoire qui nécessite une distance avec son objet et ne doit rien négliger. Le Québec, selon Philippe Joutard, est « une société-mémoire » qui s’est constituée à partir de la langue et des mémoires familiales. La France, au contraire, s’est constituée sur un « roman national ». D’où certains malentendus qu’une langue commune peut masquer parce qu’elle véhicule parfois des symboles qui ne sont pas les mêmes des deux côtés de l’Atlantique.
– Jacques Mathieu, Historien (Doyen Université Laval/Québec) s’est penché sur la notion de patrimoine qui est un « un capital culturel, légué – régional, familial et national ». De ce qui, au départ, touchait le représentatif, le « bâti », on en est arrivé à l’immatériel, dont la langue, les coutumes, les croyances. Le patrimoine agit sur les individus car il touche les sensibilités. Il constitue la mémoire des appartenances. Il y a d’ailleurs un rapport très fort entre patrimoine, identité et tourisme. Celui-ci exige à la fois une mise en valeur du patrimoine et une expérience à partager.
Dans une perspective de regards croisés, une seconde table ronde a réuni Pierre Nora (Historien, Académicien, Editeur/Directeur de collection chez Gallimard), Marcel Masse, ancien Ministre du Canada et du gouvernement du Québec, coprésident fondateur de la CFQLMC, section Québec, Henri Rethoré, ancien Ambassadeur de France, ancien Consul général de France au Québec, coprésident fondateur de la CFQLMC, section France, avec pour modérateur Philippe Joutard. Marcel Masse y évoque le contexte dans lequel est née l’idée de Commission sur les Lieux de mémoire communs en 1999. Contexte d’une coopération franco-québécoise ayant quelque peu oublié ses fondamentaux culturels pour s’attacher à l’économie, et contexte intellectuel dans lequel Pierre Nora lance le concept de « Lieux de mémoire ».
Des inquiétudes pointent cependant au cours du débat : « En cinquante ans, nos deux sociétés, française et québécoise, ont changé », explique Marcel Masse. Aujourd’hui, le gouvernement canadien se tourne manifestement vers l’Asie et l’Amérique latine, le nombre d’étudiants québécois en France a fortement diminué et les Français qui partent étudier au Québec ne le font pas toujours pour de bonnes raisons (la pratique de l’anglais…). « La haute administration française ne voit pas l’intérêt du Québec… », ajoute Philippe Joutard. « Il y a un risque de banalisation de cette coopération franco-québécoise. », renchérit Henri Rethoré. Denis Racine, co-président de la CFQLMC, section Québec, prend alors la parole : « La France, c’était une référence pour moi, quand j’étais jeune. Aujourd’hui, les choses changent… Elles se dégradent, sur le plan linguistique et dans l’enseignement totalement négligé de l’Histoire. ».
De g. à d. Marcel Masse, Henri Réthoré, 1er coprésident français de la CFQLMC, Pierre Nora, historien et membre de l’Académie française, Georges Poirier, directeur de France-Québec Magazine, Michel Robitaille, délégué général du Québec à Paris, Janine Giraud-Héraud, Philippe Joutard, historien, Denis Racine et Pierre-André Wiltzer, 2e coprésident de la CFQLMC
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Pierre Nora, qui se dit « fier d’être, indirectement, le père-fondateur de cette initiative de création de la CFQLMC», préconise l’exploitation des nouvelles technologies et en appelle aux initiatives culturelles tandis que Gilbert Pilleul revient pour finir au rôle crucial des associations bien distinctes de l’Etat et des administrations.
Un projet de tourisme culturel en perspective
Mais ce colloque n’est surtout pas une fin. Un projet de tourisme culturel fait suite à la création des 78 Chemins de la Mémoire proposés dans chacun des volumes de la collection, chemins qui sillonnent toutes les régions de France, reliant entre eux villes et villages d’où sont natifs (ou partis), les 11 000 pionniers présentés dans l’ensemble des ouvrages. Il s’agit, dès à présent, de développer des circuits originaux en les adaptant au public à venir. Déjà le département de l’Université de Toulon envisage de mettre des étudiants en master tourisme, à la disposition de Terres de Provence-Québec pour créer ces nouveaux circuits touristiques à partir des Chemins de la Mémoire proposés dans le volume n° 9 PACA, Languedoc-Roussillon. Des propositions de collaboration ont été avancées par des intervenants universitaires québécois au colloque, notamment de Pascale Marcotte de l’Université du Québec à Trois-Rivières, et de Marc Saint-Hilaire de l’Université Laval. A moyen terme, des “Ponts” seraient jetés par dessus l’Atlantique pour relier ces chemins en France à ceux du Québec, et, pourquoi pas, d’Acadie et de Louisiane.
Une autre aventure commence donc !
Un article à paraître en dans le prochain numéro de France-Québec mag, rendra compte en détail du colloque.
Francine Lelièvre, vice-présidente de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, reçoit le Prix du lieutenant-gouverneur 2012 pour sa contribution exceptionnelle à la conservation du patrimoine
Francine Lelièvre, vice-présidente de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, reçoit le Prix du lieutenant-gouverneur 2012 pour sa
contribution exceptionnelle à la conservation du patrimoine
Francine Lelièvre, directrice générale de Pointe-à-CallièreCrédit photo : Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal |
Francine Lelièvre, directrice générale de Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal, est lauréate du Prix du lieutenant-gouverneur 2012 remis par la fondation Héritage Canada pour sa contribution exceptionnelle à la conservation du patrimoine québécois et canadien. C’est l’honorable Pierre Duchesne, lieutenant-gouverneur du Québec, qui présentera les prix nationaux de 2012 lors d’une cérémonie spéciale au lieu historique national de l’église anglicane St. George de Montréal, le 12 octobre 2012 dans le cadre du Sommet national du patrimoine.
Francine Lelièvre compte à son actif de très nombreuses réalisations dans les domaines du patrimoine et de la muséologie au Québec, de la Gaspésie à Montréal en passant par Québec et les Cantons-de-l’Est. Elle a su se démarquer à titre de maître d’œuvre et de gestionnaire dans la création d’institutions culturelles, patrimoniales et touristiques et dans la réalisation de programmations remarquables depuis plus de 30 ans. Sa plus grande réalisation demeure la création de Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal. Fondatrice de Pointe-à-Callière, Francine Lelièvre en assume la direction générale depuis son ouverture le 17 mai 1992. Lieu de fondation de Montréal, le Musée abrite d’admirables vestiges architecturaux, mis en valeur in situ dans un respect absolu de leur intégrité. Pointe-à-Callière est le seul musée d’archéologie d’envergure au Canada. Depuis son ouverture, il accueille de 350 000 à 400 000 visiteurs par année et, à ce jour, près de 7 millions de personnes ont franchi ses portes. En tout, 78 prix d’excellence ont été décernés à Pointe-à-Callière dont 14 prix internationaux comprenant les prestigieux prix de l’Association des musées américains et le prix de l’American Institute of Archaeology. L’année 2012 marque le 20e anniversaire de Pointe-à-Callière et à cette occasion, le Musée inaugurera sous peu un nouveau pavillon, la Maison-des-Marins, un édifice réhabilité dans le respect patrimonial du lieu, un autre exemple du travail exemplaire de Francine Lelièvre en conservation du patrimoine.
Des réalisations d’envergure
Les membres du jury du Prix du lieutenant-gouverneur ont souligné les réalisations d’envergure de Francine Lelièvre que sont, en plus de Pointe-à-Callière dans le Vieux-Montréal, le lieu historique national du Canada Louis-S. St-Laurent à Compton dans les Cantons-de-l’Est et le site de Grande Grave dans le parc national Forillon en Gaspésie, des projets dans lesquels son implication a été déterminante.
Dans le domaine de l’action culturelle et de la commémoration, une attention particulière a été portée à la Grande Paix de Montréal, une exposition et un programme d’activités réalisés à Pointe-à-Callière pour célébrer le 300e anniversaire de la signature du Traité en 2001. Finalement, dans le domaine de la recherche, le jury a souligné l’importance de la mise sur pied de l’École de fouilles archéologiques sur le site du fort de Ville-Marie et du château de Callière. Cette école de fouilles en milieu urbain a été créée il y a 10 ans, en partenariat avec l’Université de Montréal, et les recherches qui s’y sont tenues ont permis d’améliorer les connaissances du lieu de fondation de Montréal.
Un parcours exceptionnel
Francine Lelièvre a commencé sa carrière en patrimoine à Parcs Canada où elle a successivement occupé les postes de gérante de projet et de chef des services d’interprétation pour le Québec. Elle y a dirigé la mise en valeur des 30 parcs historiques et nationaux au Québec. Au début des années 1980, elle a réalisé le premier multimédia du Québec au lieu historique national Louis-S. St-Laurent de Compton. Elle a, de plus, occupé les fonctions de directrice des expositions au Musée de la civilisation de Québec. Son expertise a été mise à contribution pour la plupart des grands projets muséaux au Québec : le Musée canadien des civilisations, la Biosphère, le réseau muséal de la Gaspésie, pour n’en nommer que quelques-uns. Francine Lelièvre a aussi été professeure invitée à l’Université de Montréal au programme de maîtrise en muséologie, à l’Université du Québec à Montréal en patrimoine, à l’Université Laval en anthropologie et en ethnologie et, enfin, à l’Université du Québec à Rimouski en histoire et didactique.
Conférencière ici et à l’étranger et auteure de plusieurs textes et publications, Francine Lelièvre a reçu de nombreux prix et distinctions en gestion, muséologie, patrimoine, histoire et tourisme. Elle a notamment reçu, en 1993, le Prix d’excellence en administration publique pour la réalisation de Pointe-à-Callière de l’Association des diplômés de l’École nationale d’administration publique; le Prix d’excellence de l’Association des musées canadiens pour son efficacité en tant que gestionnaire et pour sa vision muséologique dans la réalisation de Pointe-à-Callière et le Prix du mérite en interprétation du patrimoine pour sa contribution exceptionnelle au développement de l’interprétation du patrimoine au Québec.
En 1997, la Médaille d’honneur de la Société historique de Montréal lui était décernée et en 2002, elle a reçu le titre de Chevalier de l’Ordre national du Québec et celui de Chevalier de l’Ordre National du Mérite de France en 2008. En 2003, elle s’est vue décerner le Prix Femmes d’affaires du Québec, catégorie cadre ou professionnelle, organisme à but non lucratif, remis par le Réseau des Femmes d’affaires du Québec pour son travail à Pointe-à-Callière ainsi que pour l’importance de son action auprès de diverses autres institutions culturelles du Québec. En juin 2011, Francine Lelièvre, a reçu un doctorat honoris causa de la Faculté des sciences humaines de l’Université du Québec à Montréal.
Source :
Claude-Sylvie Lemery
Directrice des communications et du marketing
Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal
cs.lemery@pacmusee.qc.ca
514 872-9124
www.pacmusee.qc.ca
La francophonie des Amériques fait des vagues Au Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul jusqu’au 10 février 2013
La francophonie des Amériques fait des vagues
Au Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul jusqu’au 10 février 2013
Par André Magny
Conseiller aux communications
Centre de la francophonie des Amériques
Tout a commencé il y a un peu plus de 400 ans quand les premiers Normands ou les premiers habitants de l’Île de France sont venus fouler les rives du St-Laurent : le français venait de faire son apparition aux côtés des langues autochtones sur un territoire au moins 6 fois la taille de l’Hexagone. C’est dans cette idée d’interpénétration des cultures que s’inscrit l’œuvre de Marc Lincourt, « La grande vague ou la mémoire de l’eau salée ». Une œuvre à laquelle s’associe le Centre de la francophonie des Amériques.
De g. à d., André Gladu, cinéaste, Marc Lincourt, artiste, Henri Dorion, géographe, Françoise Guénette, animatrice, Guy Sioui-Durand, sociologue, Denis Desgagné, président-directeur général du Centre de la francophonie des Amériques, Jacques Saint-Gelais Tremblay, directeur du Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul
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Le 4 novembre 2012 au Musée d’art contemporain de Baie-St-Paul, quelque 70 personnes s’étaient réunies à l’occasion du vernissage de l’impressionnante œuvre de l’artiste de Terrebonne. L’œuvre est présentée jusqu’au 10 février 2013. Il s’agit en fait de 400 livres, rassemblés dans une grande vague de 10 m de long; sur chacun d’eux y est inscrit un patronyme, représentant ainsi 400 familles qui ont peuplé non seulement le Québec mais également plusieurs coins de l’Amérique du Nord voire le monde, puisqu’il y aurait 8 millions de Tremblay un peu partout sur la planète!
Pour l’occasion, le Centre de la francophonie des Amériques avait organisé une table ronde rassemblant autour de l’animatrice Françoise Guénette de Radio-Canada, le célèbre géographe Henri Dorion, le documentariste André Gladu ainsi que Guy Sioui-Durand, sociologue de Wendake, qui ont élaboré sur le thème « La voie de l’eau et les mouvements migratoires francophones en Amérique du Nord. Carrefour, héritage et manifestations visibles ».
Un territoire à nommer
Pour l’un, Henri Dorion a tenu à souligner que les intervenants de la table ronde avaient la chance d’être devant « une œuvre extrêmement symbolique » rappelant que les patronymes cités dans l’oeuvre établissent un lien entre « le territoire et les 400 familles », faisant ainsi référence à l’éparpillement de celles-ci en Amérique du Nord dont la toponymie en est un exemple flagrant. Paradoxalement, bien que les voyageurs et les coureurs des bois aient joué un rôle prédominant dans l’exploration du territoire, l’ex-président de la Commission de toponymie du Québec a tenu à souligner que 75 % du territoire québécois n’était pas officiellement défini, donnant pour preuve la frontière entre le Québec et le Labrador ainsi que le littoral québécois dans le Nord.
Si le commerce, la religion et la conquête ont été au centre du développement de la présence française en Amérique du Nord, les trois spécialistes n’ont pas manqué de souligner que les Français, contrairement aux Anglais avaient voulu entrer en contact dès le début avec les Autochtones. « Ça, Champlain l’avait bien compris » a mentionné André Gladu. « D’où l’importance d’avoir avec lui des truchements » qui ont su nommer la réalité, ne serait-ce que celle de l’hiver de préciser Guy Sioui-Durand, qui a également fait référence au phénomène de l’adoption – Radisson en est un bon exemple -, permettant un transfert positif des cultures.
Mais cet interculturalisme aura un déclin : « En 1867, au moment de la fondation du Canada, celui-ci n’a plus besoin des Autochtones, l’ère de l’industrialisation étant arrivée », de constater André Gladu dont la caméra depuis 40 ans recueille des images en Acadie, chez les Métis de l’Ouest canadien ou en Louisiane.
Pour la suite des choses
À travers ces 400 livres présentés dans La grande vague et que Marc Lincourt a scellé, on peut se demander ce que chacun de ceux-ci recèle. Dans un patronyme, c’est souvent l’histoire d’un métier et la mémoire d’un ancêtre qui s’y cachent.
Mais maintenant que les N’Nguyen supplantent les Tremblay dans l’annuaire de Montréal, quel est l’avenir des francophones des Amériques? « La qualité d’un peuple, c’est parfois d’être une éponge », rétorque André Gladu, en précisant que les Québécois sont capables de s’approprier les richesses des uns et des autres.
De son côté, Guy Sioui-Durand, qui fut commissaire lors des fêtes du 400e à Québec, a affirmé que l’environnement urbanisé a certes une influence sur les cultures à l’ère de la mondialisation. « Mais les différences amènent la complémentarité » de conclure Henri Dorion. Après tout, à partir des 400 familles de l’œuvre de Lincourt ne parle-t-on pas maintenant de 33 millions de francophones et de francophiles à travers les Amériques?
Radio-Canada et la construction de l’identité
Radio-Canada et la construction de l’identité
Par Florian Sauvageau
Presses de l’Université Laval |
“Je retiens deux événements importants dans notre histoire : l’arrivée de Jacques-Cartier… et celle de Radio-Canada.” La boutade de l’éminent vulgarisateur scientifique Fernand Seguin, souvent citée, illustre au mieux l’enthousiasme de plusieurs, s’agissant du rôle qu’a joué la Société dans l’évolution du Québec au siècle dernier. On ne peut douter de l’influence qu’ont eue la radio, créée en 1936, et plus encore la télévision de Radio-Canada, née en 1952, sur l’ouverture au monde, la diffusion de la culture et la construction de l’identité québécoise. Mais on peut difficilement préciser la nature ou le poids de cette influence. L’un des principaux animateurs du projet culturel qui animait les radio-canadiens du temps, Raymond David, a déjà fait remarquer que si l’action de la télévision avait pu paraître si déterminante, “c’est qu’elle a fait écho à tout ce qui était latent dans le milieu.” Aurait-elle été davantage un haut-parleur qu’un moteur du changement?
En fait, et je me permets de rappeler ce que mes collègues et moi écrivions il y a plus de 25 ans dans le rapport du Groupe de travail sur la politique de la radiodiffusion, “la radiotélévision, la culture, la langue et la société québécoise ont grandi ensemble.” En revanche, Radio-Canada a si bien servi le Québec qu’on lui a depuis longtemps reproché, souvent à bon droit, d’avoir oublié les francophones du reste du Canada qui ont aujourd’hui encore du mal à se retrouver dans des contenus d’émissions largement québécois, sinon montréalais. Paradoxe intéressant que celui d’une institution canadienne, fédérale, ayant si largement contribué à l’éveil d’une conscience québécoise. On n’a pas fini d’en débattre.
Certains des auteurs de l’ouvrage collectif(1) que nous avons préparé à l’occasion d’un récent colloque à ce propos rappellent divers aspects de l’action du diffuseur public dans les changements sociaux-culturels et l’évolution de la vie politique, qui ont mené à la Révolution tranquille ou l’ont accompagnée. Le linguiste Jean-Claude Corbeil souligne aussi sa contribution exceptionnelle à l’amélioration de la qualité du français en radiotélévision, reconnue dans toute la francophonie. La célébration parfois emphatique de l’oeuvre de la Société exige cependant des nuances. Ainsi en est-il du téléroman qui campe «au cœur de la rhétorique de valorisation de Radio-Canada», et dont on a fait, selon l’expression de ma collègue Véronique Nguyên-Duy, l’emblème télévisuel de l’identité québécoise. Mais tout cela, se demande-t-elle, ne pourrait-il tenir que du discours?
L’engouement suscité par la télévision à ses débuts permet, sans risques, de confirmer son influence, sans toutefois exagérer sa portée. Les nostalgiques de la télévision culturelle des premières années aiment se souvenir de l’Heure du concert et des grands télé-théâtres. Mais ils oublient qu’il y avait aussi à l’époque, comme le rappelle dans notre ouvrage Michèle Fortin, la présidente de Télé-Québec, les soirées de lutte, l’heure des quilles, et, j’ajouterai, La Rigolade.
Les équipes de réalisation des années 1950 et 1960 pouvaient imposer de grandes émissions culturelles et d’information parfois difficiles d’accès à un auditoire captif, sans autre choix, ou presque. La création de Télé-Métropole en 1961 oblige Radio-Canada à partager son monopole, son écoute et son influence. Et avec la création des premiers canaux spécialisés, Le Réseau des sports, Musique Plus, etc., dans les années 1980, tout va changer. La rareté des fréquences fait place à l’abondance. Nous sommes passés d’une télévision de l’offre, qu’imposent les programmateurs, à une télévision de la demande où les choix appartiennent aux téléspectateurs.
Dans l’univers médiatique fragmenté d’aujourd’hui, il est illusoire de souhaiter, comme le fait la loi sur la radiodiffusion de 1991, pensée à une époque révolue, que la télévision publique, avec ses quelques chaînes parmi tant d’autres, puisse encore contribuer au “partage d’une conscience et d’une identité nationales”, canadienne ou québécoise.
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(1) La télévision de Radio-Canada et l’évolution de la conscience politique au Québec, sous la direction de Denis Monière et Florian Sauvageau, Les Presses de l’Université Laval, 2012, 220 pages.
L’acte de baptême de Samuel de Champlain n’a pas été retrouvé
L’acte de baptême de Samuel de Champlain n’a pas été retrouvé1
NDLR – La question de l’acte de baptême de Champlain constitue un débat d’idées et l’opinion émise dans le présent texte n’engage que son auteur.
Par Éric Thierry
Historien
Source : Québecensia, volume 31, n° 2, novembre 2012
La découverte du généalogiste Jean-Marie Germe
Le 13 avril 2012, le quotidien français Sud-Ouest a révélé la découverte par le généalogiste poitevin Jean-Marie Germe de « l’acte de baptême pastoral de Samuel Champlain » à La Rochelle2. Cette publication a marqué le début d’une semaine d’intense agitation médiatique au Québec. Sous la conduite de Marcel Fournier, un consensus s’est hâtivement dégagé en faveur de l’authenticité de cette découverte3. Dès le début, j’ai été un des rares à émettre des doutes. Je remercie non seulement la Société historique de Québec de m’avoir proposé de présenter mon point de vue, mais aussi la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs de le faire connaître à son lectorat.
Le document découvert par Jean-Marie Germe peut être consulté aisément puisque le registre où il se trouve a été numérisé et qu’il est visible sur le site des Archives départementales de la Charente-Maritime4. Au verso du folio 49 de ce recueil d’actes de baptêmes célébrés dans le temple rochelais Saint-Yon de 1573 à 1575, on peut lire : « Le vandredy treziesme jour daougst mil cinq centz soysente et quatorze a esté baptizé Samuel filz de Anthoynne Chapeleau et de m [mot rayé] Margerite Le Roy, p[a]rain Estienne Paris, mayrenne Marye Rousseau. Denors N Girault [paraphe] ».
L’année de naissance et la religion de Champlain
1574 est une année de naissance de Champlain tout à fait vraisemblable. Dans un article publié en 1978, Jean Liebel a proposé « vers 1580 », en s’appuyant sur l’acte de baptême de François Gravé daté du 27 novembre 1560 et sur un passage des Voyages de 1632 de Champlain dans lequel celui-ci affirmait que l’âge de François Gravé l’incitait à le respecter comme son père5. Plus récemment, en 2010, Conrad Heidenreich a préféré le milieu des années 1570, car, selon lui, Champlain ne devait plus être un jeune adolescent pour être admis comme aide du maréchal des logis Jean Hardy en 15956.
Le protestantisme des parents de Champlain n’est pas non plus invraisemblable. On le suppose depuis longtemps car Samuel est un prénom biblique rarement porté par des catholiques7. Cela n’est pas incompatible avec le catholicisme que Champlain a toujours professé : la frontière entre les deux confessions n’est devenue hermétique que progressivement au XVIIe siècle, au fur et à mesure que la plupart des décisions du concile de Trente ont été imposées en France. Jusque-là, le passage d’une religion à l’autre était fréquent. En témoignent les cas du roi Henri IV et de beaucoup de ses contemporains qui n’ont cessé de croire à la possibilité de réconcilier tous les chrétiens8.
Chapeleau ou Champlain ?
Ce qui permet de douter de l’authenticité de la découverte de Jean-Marie Germe, c’est surtout le nom Chapeleau. Certes, on peut, comme l’a fait Marcel Fournier, rappeler que les graphies des noms propres varient beaucoup dans les documents anciens9, mais la forme Chapeleau, ou une autre phonétiquement proche, ne se rencontre jamais dans des actes passés par le fondateur de Québec. On ne trouve que les variantes Zamplen (1601), Camplain (1610), Champelain ou Champellain (1613, 1625, 1630 et 1633), Champlin (1618), Champlein, Champlaine, Shamplin et Champlayne (1629-1632)10.
À propos des parents de Samuel de Champlain, le seul document sûr est ce passage du contrat de son mariage avec Hélène Boullé passé le 27 décembre 1610 : il y est dit « filz de feu Anthoine de Camplain [Champlain] vivant cappitaine de la Marine et de dame Marguerite Le Roy ses père et mere »11. Samuel de Champlain s’est toujours montré fier de son patronyme et de la particule l’accompagnant. On les retrouve dès 1595, dans un état des sommes qu’il a reçues lorsqu’il servait dans l’armée du roi en Bretagne. Ils y apparaissent sous les formes « Samuel de Champlain » et même « sieur de Champlain »12, ce qui atteste que le fondateur de Québec a prétendu très tôt porter un nom de terre et vivre noblement.
Une découverte déjà ancienne faite dans les archives d’un notaire de Marennes est utilisée par ceux qui voient dans Chapeleau une variante possible de Champlain. Il s’agit d’un acte daté du 23 décembre 1573 qui concerne la vente d’une moitié de navire par un pilote de Brouage se nommant Antoine Chappelain ou Chappelin. Il est aujourd’hui courant de considérer cet homme comme le père du fondateur de Québec. Dès lors, on peut dire que seul le son final distingue Chappelain ou Chappelin de Chapeleau, et que c’est finalement bien peu de chose. On oublie les réserves formulées non seulement par celui qui a découvert le document13 mais aussi par ceux qui ont été les premiers à le publier : « Aucune preuve ne permet d’affirmer avec une certitude absolue que cet homme est le père de Champlain »14. Chappelain ou Chappelin n’est pas une variante certaine de Champlain, ce qui rend très hasardeux le rapprochement avec Chapeleau.
Plaque commémorative à Brouage
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La question du lieu de naissance de Champlain
J’aimerais enfin examiner la question du lieu de naissance de Champlain. Contrairement à ce que Marcel Fournier n’a pas hésité à laisser entendre15, il n’y a aucun document qui atteste que les parents de Champlain aient eu une propriété à La Rochelle. On ne peut même pas supposer, comme l’a pourtant fait Jean-Marie Germe16, qu’ils aient logé, en août 1574, dans la maison rochelaise des Quatre-Vents que possédait le capitaine Guillaume Allene : à cette date, celui-ci était marié à Guillemette Gousse ; il n’avait pas encore épousé une sœur de Marguerite Le Roy17. Les parents de Champlain étaient installés à Brouage. En effet, les biens immobiliers qu’ils possédaient et qu’ils ont transmis à leur fils unique s’y trouvaient tous. Il s’agit de trois maisons qui ont été vendues par le fondateur de Québec en 1626 et 163018.
De toute façon, un document conforte la thèse de la naissance de Samuel de Champlain à Brouage : il s’agit de la donation faite en sa faveur par Guillaume Allene à Cadix le 26 juin 1601. Rédigé en espagnol, l’acte présente « Samuel Zamplen » comme « natural del bruaze », c’est-à-dire « naturel de Brouage ». Par « naturel », on peut comprendre « natif » car, à l’époque, c’est un sens courant du mot19. Un extrait du même document confirme cette interprétation : « Yo Guillermo Elena, de nascion marselles, natural que soy de la ciudad de Marsella »20, c’est-à-dire, « Moi, Guillermo Elena [Guillaume Allene], de la nation marseillaise, naturel [natif] que je suis de la cité de Marseille ». Ce lieu de naissance de Guillaume Allene est aussi donné par son contrat de mariage avec Guillemette Gousse daté du 17 novembre 1563 : rédigé en français, l’acte précise qu’il est « natif de Marseille, fils de feu Anthoine Allenne et de Gassin Andriou ses père et mère demeurant audit lieu de Marseille »21.
Contrairement à Marcel Fournier, je ne crois pas que Champlain soit né à Brouage et que ses parents soient allés à La Rochelle pour le faire baptiser dans la foi protestante22. Certes, l’existence d’un temple à Brouage n’est pas attestée en 1574, mais il y avait au moins un pasteur dans ce port de Saintonge alors occupé par les troupes huguenotes23. Il s’agit de Nicolas Folion, dit La Vallée. Sa biographie est relativement bien connue : pasteur successivement à Marseille, à Toulouse et à La Rochelle, il a exercé cette fonction à Brouage de 1572 à 157624. En août 1574, il aurait pu baptiser sur place le fils d’Antoine de Champlain et de Marguerite Le Roy.
Acte de baptême de Samuel Chapeleau tiré de Wikipedia |
Alors que ces derniers semblent installés à Brouage, Antoine Chapeleau et son épouse, appelée aussi Marguerite Le Roy, paraissent implantés à La Rochelle. Ce sont les parrain et marraine mentionnés dans le document découvert par Jean-Marie Germe qui peuvent le laisser penser. En 1574, un Rochelais appelé Etienne Paris investissait dans les navires de course : il était le seul propriétaire et armateur du Lion, un navire de 70 tonneaux, et prêtait environ 12 000 livres à la grosse aventure sur 11 autres vaisseaux, dont la Florissante25. Quant à Marie Rousseau, elle était peut-être la mère du futur historien rochelais Amos Barbot né en 1566 et l’épouse de Jean Barbot, sieur du Treuil-Gras, pair et échevin de La Rochelle26.
Pour conclure
Est-il bien utile de rappeler que je ne pense pas que Samuel de Champlain ait été baptisé au temple Saint-Yon de la Rochelle le 13 août 1574 et qu’il soit le fils d’Antoine Chapeleau et de Marguerite Le Roy ? Selon moi, Jean-Marie Germe n’a pas découvert l’acte de baptême du fondateur de Québec : trop de doutes subsistent. Les chercheurs doivent encore fouiller les dépôts d’archives et les bibliothèques. Avec la découverte de Jean-Marie Germe, Samuel Chapeleau a été mis en pleine lumière, mais Samuel de Champlain a conservé ses zones d’ombre.
(1) Historien français, Éric Thierry publie à Québec chez Septentrion une édition annotée et en français moderne des œuvres de Champlain. Trois volumes sont déjà sortis : Les fondations de l’Acadie et de Québec (2008), A la rencontre des Algonquins et des Hurons (2009) et Au secours de l’Amérique française (2011).
(2) Thomas Brosset « Samuel Champlain, le fondateur de Québec, avait été baptisé à La Rochelle », Sud-Ouest, 13 avril 2012 (http://www.sudouest.fr/2012/04/13/samuel-champlain-le-fondateur-de-quebec-avait-ete-baptise-a-la-rochelle-687379-1391.php).
(3) Olivier Parent, « Champlain serait né à La Rochelle », Le Soleil, 15 avril 2012.
(4) http://charente-maritime.fr/archinoe/visu_affiche.php?PHPSID=fo5rcdj20ptcsbkramv3uthih6¶m=visu&page=1
(5) Jean Liebel, « On a vieilli Champlain », Revue d’histoire de l’Amérique française, XXXII, 2 (septembre 1978), p. 229-237.
(6) Conrad E. Heidenreich et K. Janet Ritch, Samuel de Champlain before 1604. Des Sauvages and Other Documents Relating to the Period, Toronto/Montréal et Kingston-Londres-Ithaca, The Champlain Society/Mc Gill-Queen’s University Press, 2010, p. 429-433.
(7) N. W., « Champlain était-il huguenot ? », Bulletin. Société de l’histoire du protestantisme français : études, documents, chronique littéraire, 6 (1912), p. 274-277.
(8) Thierry Wanegffelen, Une difficile fidélité. Catholiques malgré le concile de Trente. XVIe-XVIIe siècles, Paris, PUF, 1999.
(9) Marcel Fournier, « Samuel de Champlain : de Brouage ou de La Rochelle ? Les deux ! », Québecensia. Bulletin de la Société historique de Québec, XXXI, 1 (mai 2012), p. 8.
(10) Conrad Heidenreich a fait un relevé à peu près exhaustif (Samuel de Champlain before 1604, p. 442-446). Il n’a omis que la variante Camplain présente dans le contrat de mariage du 27 décembre 1610.
(11) Emmanuel de Cathelineau, « La minute notariée du contrat de mariage de Champlain », Nova Francia, V, 3 (mai-juin 1930), p. 144.
(12) C. E. Heidenreich et K. Janet Ritch, Samuel de Champlain before 1604, p. 164, 166, 168 et 170.
(13) Marcel Delafosse, « L’oncle de Champlain », Revue d’histoire de l’Amérique française, XII, 2 (1958), p. 208, note 3 : « Un acte du 23 Décembre 1573 […] concerne bien un Antoine Chappelain pilote de navire à Brouage qui vend une barque, mais la signature est incontestablement “Chappelain” et non Champlain ».
(14) Robert Le Blant et René Baudry, Nouveaux documents sur Champlain et son époque, t. I : 1560-1622, Ottawa, Archives publiques du Canada, 1967, p. 10, note 1.
(15) M. Fournier, « Samuel de Champlain : de Brouage ou de La Rochelle? Les deux ! ».
(16) T. Brosset, « Samuel Champlain, Rochelais ? », Sud-Ouest, 14 avril 2012.
(17) M. Delafosse, « L’oncle de Champlain », p. 213-214.
(18) Eliane et Jimmy Vigé, Brouage. Capitale du sel et patrie de Champlain, Saint-Jean-d’Angély, 1990, p. 286-290.
(19) « Naturel », Dictionnaire du Moyen Français, version 2012. ATILF CNRS-Université de Lorraine (http://atilf.atilf.fr/scripts/dmfX.exe?IDF=dmfXdXrmXnf;ISIS=isis_dmf2012.txt;OUVRIR_MENU=2;s=s16583108;LANGUE=FR;AFFICHAGE=2;MENU=menu_dmf;;XMODE=STELLa;FERMER;;).
(20) C. E. Heidenreich et K. J. Ritch, Samuel de Champlain before 1604, p. 178. Ces auteurs ont publié le document espagnol, mais j’ai traduit moi-même en français les extraits.
(21) R. Le Blant et R. Baudry, Nouveaux documents sur Champlain et son époque, p. 2.
(22) M. Fournier, « Samuel de Champlain : de Brouage ou de La Rochelle ? Les deux ! ».
(23) La Noue s’était emparé de Brouage au printemps 1574 (J.-B Vincent, « Un grand port français oublié (Brouage, la ville morte, racontée par des documents) », Revue maritime, CXCIV (juillet-septembre 1912), p. 295.)
(24) Hippolyte Aubert, « Les débuts de l’Église de Marseille au XVIe siècle », Société de l’histoire du protestantisme français. Bulletin, 1917, p. 136-139.
(25) M. Delafosse, « Les corsaires protestants à La Rochelle (1570-1577) », Bibliothèque de l’École des chartes, CXXI (1963), p. 196-197.
(26) Denys d’Aussy, « Histoire de La Rochelle par Amos Barbot », Archives historiques de la Saintonge et de l’Aunis, XIV (1886), p. 4-5.
Les Filles du Roy Mères de la Nation québécoise Commémoration pour le 350e anniversaire du premier départ de la décennie 1663-1773
Les Filles du Roy
Mères de la Nation québécoise
Commémoration pour le 350e anniversaire du premier départ de la décennie 1663-1773
Par Michèle Marcadier
Entre 1663 et 1673, plus de 800 femmes sont venues de France s’installer sur les rives du Saint-Laurent. Dès la première génération, les enfants nés de ces pionnières seront plus nombreux que les migrants arrivés de France. De cet apport démographique fondamental pour le peuplement de la Nouvelle-France naîtra la nation « canadoise » comme l’appelait Marie de l’incarnation dans ses lettres mémoires.
« Femmes à marier » destinées à fonder des familles, ces « filles du Roy » sont pour la plupart des orphelines qui se sont rendues, puis se sont installées en Nouvelle-France, avec l’aide du trésor royal français. Deux cent cinquante d’entre elles seront dotées par le roi. Elles ont été « recrutées », « sélectionnées », « rassemblées », embarquées » en divers lieux du Royaume, à l’instigation de Louis XIV et de Colbert, sous l’œil vigilant et critique de l’intendant Jean Talon.
L’importance historique de l’arrivée de ces femmes en Nouvelle-France sera soulignée par la commémoration organisée par la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs-France les 6, 7, 8 et 15 juin 2013. Cette manifestation se veut une reconnaissance de quatre lieux de mémoire à Paris, Rouen, Dieppe et La Rochelle. Dans chaque ville y seront organisées des conférences pour faire connaître ces pionnières du Nouveau Monde au public français et y seront dévoilées des plaques commémoratives, hommage au rôle qu’elles ont joué dans l’histoire de l’Amérique française.
Le programme de cette commémoration ne se limite pas aux seules conférences présentées ci-dessous. Le programme enrichi de toutes les manifestations sera disponible sur le site de la CFQLMC au premier trimestre de l’année 2013
Chapelle Saint-Louis de la Salpêtrière
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Paris, 6 juin 2013
Tables rondes et conférences sur le thème général Les filles du Roy de Paris et de l’île de France
Chapelle Saint-Louis de la Salpêtrière
- Table ronde sur le thème de « La France à l’époque des filles du Roy » suivie d’un débat avec le public
Modérateur Didier Poton, Professeur des Universités
- Les épouseuses de Marguerite Bourgeoys recrutées avant 1663 et les filles du Roy établies à Montréal de 1663 à 1673
Madeleine Juneau, CND, Directrice générale de la Maison Saint-Gabriel, Musée des filles du Roy à Montréal - Les filles du Roy en Nouvelle-France : que sont-elles devenues ?
Irène Belleau, présidente de la Société d’histoire des Filles du Roy - Les filles du Roy dans la littérature québécoise ; quelles réécritures dans la période moderne et contemporaine ?
Florence Davaille, professeure de littérature moderne à l’Université de Rouen et chercheure associée à l’ITEM éditions http://www.itemeditions.com/, Paris - Les filles du Roy, passion d’un écrivain français
Colette Piat, biographe, historienne et romancière - Cinq filles du Roy, Parisiennes de 1663 et leur vie en Nouvelle-France
Tableau vivant animé par les membres de la Société d’histoire des Filles du Roy
Rouen, 7 juin 2013
Conférences sur le thème général Les filles du Roy de Rouen
CHU-Hôpitaux de Rouen
Hôpital Charles Nicolle (ancien hôpital général)
- L’Hôpital général de Rouen au XVIIe siècle
Philippe Hecketsweiler, professeur - L’Hôpital général de Rouen, lieu de mémoire ; les orphelines de l’Hôpital général de Rouen parties au Canada en 1671
Romain Belleau, chercheur en généalogie - Rouen et la Normandie à l’époque des filles du Roy, Rouen et ses liens avec la Nouvelle-France
Gérard Hurpin, maître de conférences Histoire moderne, Université de Picardie Jules Verne - Rouen, lieu d’origine, lieu de recrutement, lieu de passage des filles du Roy venues de Paris et de l’île de France, de Normandie, du Nord et de l’Est de la France ; liens entre les filles du Roy et les grandes figures pionnières de Rouen
Maud Sirois-Belle, chercheure en Généalogie et Histoire des femmes de la Nouvelle-France - Les filles du Roy de Rouen et sa région, découvertes dans les archives
Janine Arsène-Larue, Bernadette Foisset, Danièle Lecampion, chercheuses en Généalogie et en Histoire
Dieppe, 8 juin 2013
Conférences sur le thème général Dieppe, port de 80% des départs des filles du Roy
Salle de l’hôtel de ville de Dieppe
- Filles Du Roy parties de Dieppe : les « Demoiselles » de 1667
Lecture de l’acte de protestation passé devant le notaire Le Mareschal de Dieppe le 17 juin 1667 et commentaire
Romain Belleau, chercheur en généalogie - Dieppe une ville et ses habitants au XVIIe siècle, un port lié à la Nouvelle-France. Dieppe, lieu d’attente avant le départ, des bateaux, des armateurs, des capitaines
Conférencier à confirmer - Anne Lemaître, fille du Roy de 1663, Dieppoise
Récit de vie (Isabelle Couture « Anne Lemaître » Société d’Histoire des filles du Roy, Québec)
La Rochelle, 15 juin 2013
Conférences sur le thème général Les filles de La Rochelle et du Grand Ouest
l’Oratoire de La Rochelle
- Filles du Roy et mères de tout un peuple
Conférence d’Hubert Charbonneau, professeur émérite, département de démographie de l’Université de Montréal - Les Filles parties seules avant 1663 et après 1673
Jean-Paul Marcouin, généalogiste - Les Filles parties de France entre 1663 et 1673, filles à marier ou filles du roi ?
Marcel Fournier, historien et généalogiste - Protestantisme en Poitou et départs vers la Nouvelle-France : enlèvements d’enfants et filles du Roy
Didier Poton, Professeur des Universités - Le couvent de la Providence de La Rochelle, lieu de mémoire des filles du Roy
Romain Belleau, chercheur en généalogie - 1663, Départ des premières filles du Roy vers la Nouvelle-France, un départ « remarquable », une traversée « terrible », une année « miraculeuse »
Récits de Maud Sirois-Belle, chercheure en Généalogie et Histoire des femmes de la Nouvelle-France
La Commission de toponymie du Québec fête avec fierté 100 ans d’engagement pour enrichir le visage français du Québec à travers sa nomenclature géographique
La Commission de toponymie du Québec fête avec fierté
100 ans d’engagement
pour enrichir le visage français du Québec à travers sa nomenclature géographique
Source : Site Web de la Commission de toponymie du Québec
Jamais personne n’a nommé dans sa langue tant de terres ni tant d’eaux!
Ces mots, c’est Félix-Antoine Savard qui les a écrits pour parler de l’immensité du territoire que nos ancêtres ont parcouru, défriché et habité – ce territoire qu’ils ont nommé dans leur langue, le français, le plus fabuleux de nos héritages. […].
La naissance de l’autorité toponymique québécoise
La toponymie fait partie des patrimoines nationaux. Les Nations Unies l’ont reconnu à plusieurs reprises lors de leurs conférences sur la normalisation des noms géographiques qu’elles tiennent tous les cinq ans depuis 1967, et auxquelles le Québec participe avec la délégation canadienne. Parmi les moyens que les Nations Unies recommandent pour préserver et mettre en valeur les patrimoines toponymiques, on trouve au premier rang l’établissement d’une autorité toponymique nationale chargée de gérer les noms de lieux.
Au Québec, c’est en 1912 qu’une telle autorité autonome et compétente a vu le jour : la Commission géographique de la province de Québec, devenue la Commission de géographie en 1920, puis la Commission de toponymie en 1977, lors de l’adoption de la Charte de la langue française. Si l’établissement de la Commission géographique répondait au vœu du premier Congrès de la langue française au Canada tenu en 1912, et à la nécessité de nommer les lieux géographiques de l’immense territoire d’Ungava qui s’ajouta cette année-là à celui du Québec d’alors, l’élargissement des pouvoirs de la Commission, en 1977, vint souligner la volonté d’assurer la préservation, le développement et la visibilité du visage français du Québec à travers sa nomenclature géographique. […]
La continuité de la mission
Malgré des dizaines d’inventaires toponymiques réalisés dans les régions du Québec en interrogeant les populations locales et quelque 233 000 noms de lieux officiels, incluant les noms de voies de communication, le Québec d’aujourd’hui regorge de lieux dépourvus de noms et de toponymes non encore inventoriés qui peuplent les souvenirs fragiles de nos aînés. La mission de la Commission de toponymie est continue. D’une part, elle accompagne l’occupation du territoire, qui s’intensifie de façon impressionnante dans le Nord-du-Québec. D’autre part, la continuité de la mission s’explique par le besoin de vérifier si les noms de lieux officiels sont bien ceux qui sont en usage parmi les populations locales, car nous souhaitons obtenir la meilleure correspondance possible entre la nomenclature en usage et celle qui est officielle.
La mission de la Commission permet de sauver de l’oubli chaque année des toponymes anciens, rares ou qui attestent d’un mode de vie disparu. Plusieurs générations ont forgé et transmis des myriades de toponymes que nous utilisons de nos jours, et beaucoup d’autres après nous continueront, à l’écoute de l’esprit des lieux, l’œuvre de faire parler la terre et les eaux, sans jamais épuiser les ressources de notre langue commune, car, comme le chante si justement Michel Rivard :
Elle a les mots qu’il faut
Pour nommer le pays
[…]
C’est la langue de mon cœur
Et le cœur de ma vie.
Pour en apprendre davantage
Consulter l’ouvrage Parlers et paysages du Québec : randonnée à travers les mots d’ici publié en 2012 par les Publications du Québec. Visiter également l’exposition Le nom de lieu, signature du temps et de l’espace, présentée au Musée de la civilisation de Québec jusqu’au 14 avril 2013.
Source :
« Mot de la présidente » [Louise Marchand, avocate] dans MARCHAND, Louise, « Mot de la présidente » dans Parlers et paysages du Québec, Québec, Publications du Québec, 2012, p. [VII]-IX.
Un jubilé pour le 350e anniversaire de la fondation de la paroisse de Notre-Dame-de-Québec
Un jubilé pour le 350e anniversaire
de la fondation de la paroisse de Notre-Dame-de-Québec
Par Gilles Durand
Source : Basilique Notre-Dame de Québec
Basilique-cathédrale de Notre-Dame de Québec. Vue avant
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« En cette époque de révolution technologique et de recherche spirituelle, se présente un événement de grande importance : le 350e anniversaire de la fondation de Notre-Dame de Québec, érigée le 15 septembre 1664 par Mgr François de Laval.
L’ampleur de cet événement tient au fait que Notre-Dame de Québec est la paroisse aïeule de toutes les autres paroisses catholiques du Canada et des États-Unis. Cet événement majeur sera parrainé conjointement par Mgr Gérald Cyprien Lacroix, Archevêque de Québec, ainsi que M. Régis Labeaume, Maire de Québec.
L’anniversaire sera une occasion pour tous les citoyens de la grande région de Québec, et de partout à travers le monde, de venir célébrer 350 ans d’histoire religieuse et patrimoniale. Les fêtes s’adressent donc aux personnes croyantes, à celles d’autres appartenances religieuses et à toute personne de bonne volonté.
Le 350e anniversaire de Notre-Dame de Québec comporte 3 pôles :
– le Jubilé qui est une année de grâce pour apprécier ce que la vie nous donne, le célébrer et nous projeter vers l’avenir;
– le Pèlerinage qui est un parcours de foi sur les traces de nos ancêtres qui ont marqué l’histoire;
– la Porte Sainte qui est un passage qui mène vers une paix intérieure.
Les fêtes célébreront divers aspects de notre société : la foi, l’histoire, la famille, le patrimoine, la culture et des legs incontournables pour les générations à venir. »
Un territoire de légendes La nature du Québec est riche en sites singuliers qui ont suscité d’originales constructions de l’esprit
Un territoire de légendes
La nature du Québec est riche en sites singuliers
qui ont suscité d’originales constructions de l’esprit
Par Yvon Larose
Le Fil, vol. 48, n° 10, 15 novembre 2012
L’étrange champ de roches rondes comme des pommes de terre à Rigaud, la Forêt enchantée du lac Témiscamingue et ses arbres au tronc tordu, la Roche pleureuse de l’Isle-aux-Coudres avec ses gouttes d’eau qui perlent… Ce sont là autant de lieux géographiques particuliers qui ont donné naissance, au Québec, à des légendes.
Le 30 octobre 2012, au Montmartre canadien de Québec, le chargé de cours Henri Dorion, du Département de géographie, a présenté une dizaine de ces sites singuliers lors d’un exposé faisant partie des Grandes Conférences du mardi de la Direction générale de la formation continue. Sa présentation s’inspirait de son livre Lieux de légendes et de mystère du Québec, paru aux Éditions de l’Homme.
Le champ de roches du village de Rigaud
Une légende raconte qu’un cultivateur, venu s’établir dans le village de Rigaud pour y faire pousser des pommes de terre, a constaté, du jour au lendemain, que les patates qui poussaient dans son champ étaient changées en roches rondes. Le Bon Dieu l’avait puni pour avoir travaillé sur sa terre sept jours par semaine, en oubliant que le dimanche est fait pour prier.
« L’explication scientifique, indique Henri Dorion, est que le champ de roches est la conséquence d’un glacier. Celui-ci, en s’avançant, a arraché des blocs de pierre du socle rocheux, les a roulés en les mélangeant au sable et au gravier et les a déposés au flanc des collines. Plus tard, le vent et l’écoulement des eaux de surface ont évacué le sable, révélant un champ de roches. »
Qu’il s’agisse de la Tête de l’Indien, de la Griffe du Diable ou de la Caillasse d’enfer, les phénomènes présentés par Henri Dorion sont souvent en lien avec les formations rocheuses. « Il arrive souvent que la légende voie dans ces formes des personnages qui auraient été transformés pour l’éternité, constate-t-il. Elle y fait référence plus souvent qu’aux arbres, par exemple, qui n’ont pas de caractère permanent. »
La Forêt enchantée sur les bords du lac Témiscamingue
Une exception est la Forêt enchantée, un boisé de cèdres sur les bords du lac Témiscamingue. Le cèdre pousse normalement bien droit. Or à cet endroit les troncs, et surtout leur base, présentent des torsions bien visibles. Selon la légende, chaque arbre renfermerait l’âme inquiète et souffrante d’un Amérindien mort au combat au temps de la colonie.
L’explication scientifique, selon Henri Dorion, se trouve dans la proximité du lac. « Cette proximité, précise-t-il, soumet les jeunes pousses des arbres à l’action du vent changeant et constant. Le vent a beau jeu d’imprimer aux pousses des inclinaisons successives que leur croissance n’a pas modifiées. »
Selon lui, les légendes ont souvent pris naissance devant un rocher qui ressemblait à s’y méprendre à la tête ou au corps d’un personnage, en général une femme ou un Amérindien. « L’imagination se débride, soutient-il, et imagine le personnage en chair et en os que le rocher a dû être un jour. »
Au Québec, le Bon Dieu, le Diable, le Grand Manitou et les Géants sont des agents créateurs de légendes. « Le Diable plus souvent que le Bon Dieu, affirme Henri Dorion. Au Québec, la religion a longtemps dominé le monde spirituel et mythique. Elle a constitué un contexte favorable au développement de légendes, celles-ci faisant référence à des mondes parallèles, en dehors du concret. »
La légende de la Roche pleureuse
Ce dernier rappelle que l’on trouvait bien mystérieux dans le passé que l’eau puisse surgir de la pierre sans jamais se tarir, avant qu’on ne découvre les processus particuliers de l’érosion karstique dans la roche calcaire.
Le phénomène a d’ailleurs donné naissance à la légende de la Roche pleureuse – voir aussi l’Inventaire des ressources ethnologiques du patrimoine immatériel de l’Université Laval, Légende de la « Roche pleureuse ». Une femme, après avoir attendu en vain le retour de son mari pêcheur, se laissa mourir de désespoir et fut transformée, par les dieux, en rocher. Ce rocher laisse couler des gouttes, les larmes de la femme pétrifiée, dans un bassin. Pour les scientifiques, il s’agit d’eau qui s’est infiltrée dans le sol sur les plus hautes terres et qui, après un parcours souterrain entre les couches de roches sédimentaires, a trouvé une sortie.
Dévoilement, à la commune de Vigny, d’une plaque perpétuant le souvenir de Claude Lefebvre dit Boulanger parti pour le Québec au 17e siècle
Dévoilement, à la commune de Vigny, d’une plaque perpétuant
le souvenir de Claude Lefebvre dit Boulanger parti pour le
Québec au 17e siècle
André Boulanger devant la plaque dévoilée
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Le 13 octobre 2012 est dévoilée, à la commune de Vigny, sur le mur de la supérette « Le Cabois Vignois », une plaque commémorative perpétuant le souvenir de Claude Lefebvre parti pour le Québec au 17e siècle. Ce pionnier, qui laisse une descendance nombreuse en Amérique, est né à Vigny vers 1649. À 15 ans, il s’engage pour aller travailler à Québec, plus précisément à l’île d’Orléans. C’est là que son nom de famille se transforme en Lefebvre dit Boulanger. Le 28 octobre 1669, il se marie avec un fille du roi récemment arrivée, Marie Arcular. Hospitalisé à plusieurs reprises à l’Hôtel-Dieu de Québec, il décède le 12 février 1690 à l’âge de 42 ans.
De g. à d. Pierre Boulanger, Annick de Traversay, Jean-Pierre Tartare, Marc Martin, Louis Hamann et Corinne Tartare
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La cérémonie perpétuant le souvenir de Claude Lefebvre, à laquelle est associée étroitement l’Association des Boulanger d’Amérique, se déroule en présence de plusieurs personnalités, dont Annick de Traversay, maire de Vigny, André Boulanger, président de l’Association des Boulanger d’Amérique, Louis Hamann, représentant le délégué général du Québec à Paris, Pierre Boulanger, délégué général du Québec à Londres, Marc Martin et Jean-Pierre Tartare, respectivement président de l’Association France-Québec et d’une de ses régionales, Val-d’Oise–Québec. La tenue de l’activité est redevable à Val-d’Oise–Québec qui en a pris l’initiative, et à laquelle les membres de la Régionale ont apporté un soutien de tous les instants.
À l’occasion de la cérémonie, Jean-Pierre Tartare, président de la Régionale Val-d’Oise–Québec, souligne en ces termes l’ancienneté et la fécondité de la relation France-Québec, dont voici quelques passages : « Un lieu de mémoire franco-québécois vient donc d’être créé!
Au nom de l’Association France-Québec et de sa Régionale Val-d’Oise–Québec, membre du réseau France-Québec & Québec-France, fort de plus de 80 Régionales sur les deux continents, regroupant plus de 8 000 bénévoles en France et dans le « pays d’en face », 8000 passionnés qui donnent et s’impliquent à travers de multiples actions, pour maintenir le feu de la relation charnelle qui existe entre nos deux peuples, je souhaite la bienvenue aux Boulanger d’Amérique. Nous sommes sur la terre de leurs ancêtres, au plus près du lieu qui vit naître vers 1649 Claude Lefebvre dit Boulanger, cet adolescent âgé de 15 ans qui partit de ce village de Vigny en 1663, pour traverser l’océan et ses mille dangers, avant d’atteindre cet immense territoire, aux limites encore indéfinies, que l’on appelait alors la Nouvelle-France…
C’est donc ce tout jeune homme, Claude, fils de Marie Verneuil et de Louis Lefebvre, qui nous réunit tous ici, aujourd’hui.
Aurait-il pu imaginer que (à un an près) 350 ans plus tard, nous serions tous ici rassemblés pour honorer sa mémoire, parler de lui, prononcer autant de fois son prénom et son nom, comme celui d’un intime, d’un gamin de 15 ans?
Aurait-il pu imaginer que les siècles déroulant le temps, sa descendance compterait aujourd’hui plus de 10 000 femmes et hommes en terre d’Amérique?
C’est à l’initiative de Val-d’Oise–Québec et en partenariat avec la ville de Vigny, que ce nouveau « LIEU de MEMOIRE franco-québécois » est aujourd’hui créé sur notre territoire national.
Déjà trois années que Val-d’Oise–Québec est entrée en relation avec la famille Boulanger, et travaille à ce projet…
Vigny va donc devenir un lieu de pèlerinage sur les chemins de mémoire France-Québec, devenant l’une des étapes touristiques que veut promouvoir la « Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs » à travers la publication de 12 livres intitulés « Ces villes et villages de France, …berceau de l’Amérique française », dont le n° 7 est consacré à la région Île-de-France et dont le Val-d’Oise est toujours en attente des subventions nécessaires à sa mise sous presse, une première subvention du Conseil Régional Île-de-France ayant été obtenue.
Ces 12 livres répertorient les dizaines de milliers de pionniers partis de nos villes et villages, dont Claude Lefebvre parti de Vigny, mais aussi d’autres pionniers partis de 20 autres villes ou villages de notre Département du Val-d’Oise, je citerais :
- Partis de Pontoise vers 1640, Jacques Charier et Marguerite Lecompte
- Partis de Magny en Vexin vers 1649, Thomas Guedon et Isabelle Morin
- Partis de Beaumont-sur-Oise vers 1660, Denis Fournier dit Préfontaine et Catherine Desabeux (Denis Fournier, l’un des fondateurs de la ville de Longueuil, sur la rive sud de Montréal, qui compte aujourd’hui 240 000 habitants).
Et bien d’autres… »