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jeudi 28 mars 2024

Commission de la mémoire franco-québécoise

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Molière

Colloque sur l'Acte d'Union de 1840

Organisé à la Maison Ludger-Duvernay de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal

Par Gilles Durand

 

Le mot d'ouverture de Me Maxime Laporte.
Le mot d'ouverture de Me Maxime Laporte
Crédit : CFQLMC – Gilles Durand

Dans le cadre du 175e anniversaire de l'Acte d'Union de 1840, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJBM) organise, le 5 juin 2015, un colloque à la Maison Ludger-Duvernay du 82 rue Sherbrooke Ouest à Montréal. Le Comité organisateur est composé du président de la SSJBM, Me Maxime Laporte, de Josiane Lavallée et de Jean-Pierre Durand. L'événement connaît un grand succès. Quinze spécialistes défilent à la barre pour entretenir les participants de l'Acte d'Union, de ses précédents et prémisses de même que de ses suites. L'auditoire fait salle comble, 120 personnes au total. Le mot d'ouverture est prononcé par le président de la SSJB, Me Maxime Laporte.

L'Acte de 1791 : une mesure prometteuse, mais vite abandonnée – Denis Vaugeois.
L'Acte de 1791 : une mesure prometteuse, mais vite abandonnée – Denis Vaugeois
Crédit : CFQLMC – Gilles Durand

Un moment fort du nationalisme canadien
Au cours des 175 ans qui s'écoulent depuis 1840 jusqu'à aujourd'hui, jamais les Canadiens n'abandonneront l'idée de récupérer les pleins pouvoirs. Il y a des hauts et des bas. La période précédant 1840 est particulièrement active. En vertu de l'Acte de 1791 qui divise l'ancienne province de Québec entre Bas et Haut-Canada, les Canadiens, ceux qui deviennent des Canadiens français à compter de 1840, se voient accorder une Assemblée législative au sein de laquelle ils sont majoritaires. Ils n'ont pas pour autant le contrôle du développement de la vallée du Saint-Laurent, car une fois votées, les lois de la Chambre sont passées au crible par les Conseils législatif et exécutif dont les membres sont nommés par le gouverneur. Dès lors, le Parti canadien multiplie les revendications. Ses démarches prennent fin avec les soulèvements de 1837-1838.

Le nationalisme des Québécois traverse une période de conservatisme : Denis Monière.
Le nationalisme des Québécois traverse une période de conservatisme : Denis Monière
Crédit : CFQLMC – Gilles Durand

Un nationalisme qui concentre ses énergies sur le legs de la France
Londres réprime durement les rébellions et impose, en 1840, l'Acte d'Union qui fait du Bas et du Haut-Canada une seule province. Dorénavant, il n'y aura plus qu'un seul Parlement composé d'une majorité d'anglophones si l'on tient compte des représentants des habitants de langue anglaise du Bas-Canada. Les Canadiens français, qui deviennent des Québécois aux tournants des années 1960, acceptent de partager le contrôle de la mise en valeur du territoire et des institutions politiques par différents moyens, la double majorité en Chambre au cours de l'Union et la Fédération à compter de 1867. Leur nationalisme peut être qualifié de conservateur, centré sur la protection et la promotion de leurs caractères identitaires.
 
Le nationalisme se modernise
Au tournant des années 1960, la société québécoise se modernise. Des revendications se font plus insistantes pour des pouvoirs élargis, non plus seulement pour la maîtrise complète du développement culturel, mais également pour celle des institutions politiques et de l'économie. Le colloque se conclut par un exposé sur le sujet d'une constitution pour le Québec (voir le programme à la fin du présent compte rendu).

Une question qui se pose : la responsabilité des patriotes dans l'orientation conservatrice que prend le nationalisme québécois après les soulèvements de 1837-1838
Les soulèvements de 1837-1838 sont durement réprimés. Le parti patriote est divisé entre la gauche et la droite, la première par exemple désirant, entre autres, l'abolition du régime seigneurial. Aux patriotes qui s'enfuient aux États-Unis à la suite des soulèvements, le président américain fait savoir qu'ils ne peuvent compter sur l'aide de la république voisine. Facteur important à prendre en considération également, en 1840 l'Assemblée législative du Bas-Canada est suspendue et remplacée par un Conseil spécial. composé d'un nombre égal de Canadiens français et anglais. Celui-ci donne son accord à l'Acte d'Union par 12 voix contre 3, un seul Canadien français s'y opposant, Quesnel. De son côté, la Chambre d'assemblée du Haut-Canada finit par donner son accord, voyant dans l'union le meilleur moyen de mettre en place les infrastructures nécessaires pour développer le commerce entre les deux provinces, sans être sujette à l'obstruction d'une Chambre d'assemblée bas-canadienne.

 

Programme de la journée


Mot d'ouverture de Me Maxime Laporte – Président SSJBM

Josiane Lavallée – L'Union de 1840 dans l'historiographie québécoise
au XXe et XXIe siècles

9 h 15 – 10 h 15
L'Angleterre et ses actes d'Union : Pays de Galles, Écosse, Irlande, Canada

  • André Poulin – Les Actes d'Union du Pays de Galles (1536),
    de l'Écosse (1707) et de l'Irlande (1801)
  • Julie Guyot – L'Union de 1801 en Irlande et celle de 1840 au Canada-Uni :
    une comparaison des demandes de rappel de l'Union
    de la part de Daniel O'Connell et de Louis-Joseph Papineau


10 h 15 – 11 h 30
Diverses tentatives de projets d'Union et de revendications

  • Denis Vaugeois – De l'Acte constitutionnel de 1791 aux tentatives d'Union
    de 1810 et 1822
  • François Deschamps – 1840 et la jonction du discours radical tory
    au courant libéral dominant
  • Mylène Bédard – La correspondance de Julie Bruneau-Papineau dans
    les années 1840 : la consommation de la rupture avec le siècle

 

11 h 30 – 13 h
Dîner sur place

 

13 h – 15 h 15
L'élite canadienne–française et le peuple face à l'Union de 1840

  • Lucille Beaudry – La pensée politique d'Étienne Parent, nationalisme
    et réformisme
  • Éric Bédard – Les cheminements de Lafontaine et Papineau :
    d'octobre 1837 au retour du chef patriote en 1845
  • Robert Comeau – L'idéologie nationaliste-fédéraliste
  • Danic Parenteau – Et le peuple dans tout ça?
    Une lecture républicaine de l'Acte d'Union de 1840
  • Stéphane Kelly – Le débat sur l'assimilation au Bas-Canada : 1835-1845

 

15 h 30 – 17 h 15
L'après 1840 : suites et bilan

  • Denis Monière – Les effets politiques de l'Union de 1840
  • Donald Fyson – 1841 comme date charnière, ou non,
    dans le développement de l'État
  • Jean-François Payette – Le gouvernement responsable de 1848 :
    gain ou leurre démocratique ?
  • Daniel Turp – Les textes constitutionnels de 1840 et 1867
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