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jeudi 28 mars 2024

Commission de la mémoire franco-québécoise

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Molière

memoires vives

Pointe-à-Callière présente une exposition sur l’une des plus belles collections amérindiennes au monde:
Premières Nations, collections royales de France.
Au fil des regards croisés

 

 

NationsDans le cadre de son 15e anniversaire, Pointe-à-Callière présente, du 5 juin au 14 octobre 2007, une exposition aussi étonnante qu’originale : Premières Nations, collections royales de France. Cette exposition présente 85 objets choisis parmi les plus beaux des collections amérindiennes du musée du quai Branly, à Paris. Un partenariat de grand prestige pour Pointe-à-Callière avec ce musée d’envergure, tout juste inauguré en juin 2006, à Paris. Le musée du quai Branly possède l’une des plus riches collections au monde d’objets amérindiens des 18e et 19e siècles provenant de l’Est de l’Amérique du Nord. Appartenant à l’origine à des aristocrates de France, ou offerts en cadeau au roi, ces objets reflètent l’intérêt qu’a porté la France coloniale à la Nouvelle-France. Préservés au fil des siècles, ces objets d’une grande finesse d’exécution témoignent de la cohabitation des Amérindiens et des Français en terre d’Amérique. Ils évoquent la rencontre et le métissage, et témoignent souvent des alliances et de la cohabitation des Français et des Amérindiens. La collection du musée du quai Branly comporte autant de témoignages tangibles de ces contacts soutenus, que nous pourrons admirer grâce aux magnifiques peaux de cerf et de bison peintes, aux mocassins brodés, aux ceintures de wampum en coquillages, et combien d’autres objets admirables. Ces œuvres proviennent de régions s’étendant des Plaines de l’Amérique du Nord à la vallée du Saint-Laurent, de la Louisiane aux forêts subarctiques.

Les chemins de la rencontre

Quand Français et Amérindiens se croisent pour la première fois, ils ne peuvent imaginer que leur rencontre va changer à jamais l’histoire de ce continent; qu’elle va aussi transformer en profondeur leur manière de faire, d’échanger et de vivre.

Au temps où les Français apprennent des Amérindiens comment survivre dans un milieu naturel qui leur est étranger, les Amérindiens empruntent, adaptent et réinventent les matériaux et objets apportés par les premiers. Cette exposition porte sur la rencontre de ces deux univers, de ces deux mondes qui se croisent en Nouvelle-France, à travers le prisme amérindien et sa production culturelle.

Une alliance profitable

N’eut été de son alliance avec les peuples amérindiens, jamais la France n’aurait pu étendre son influence aussi longtemps et sur un territoire aussi immense au moment où ses effectifs étaient incomparablement plus faibles que ceux des autres nations européennes installées en Amérique. L’explorateur Bougainville lui-même, au 18e siècle, admettra que c’est par la faveur et l’affection des Amérindiens que la France a pu conserver le Canada aussi longtemps. C’est peut-être en raison de cette même « affection » que les Amérindiens ont su donner un relief aussi vif et aussi lumineux à certains objets destinés au souverain allié.

Des objets d’une grande beauté

Cette exposition met en valeur la qualité, la finesse et la richesse des savoir-faire amérindiens. Robe en peau de cerf peinte avec motifs de plumes d’oiseaux exotiques, coiffes à cornes fendues, sacs peints avec frange en piquants de porc-épic, colliers faits de coquillages, mocassins en pattes d’ours, carquois en peau de poisson, mitasses (ou jambières) brodées par de jeunes Amérindiennes initiées à la broderie par les Ursulines… L’ensemble nous touche non seulement par sa beauté, mais par son étrange familiarité. Nous apprendrons dans l’exposition dans quelles circonstances de tels objets étaient habituellement obtenus : durant des cérémonies diplomatiques – comme l’une des plus célèbres, la Grande Paix de Montréal en 1701 –, durant des échanges commerciaux, ou en dons lors de visites protocolaires de chefs amérindiens à Versailles.

Ces costumes, ornements, armes et outils, proviennent de groupes amérindiens extrêmement variés, disséminés sur un territoire immense : Naskapis du Labrador, Micmacs d’Acadie, Mohawks, Hurons et Abénaquis de la vallée du Saint-Laurent, Ojibwas de la région ouest des Grands Lacs, ainsi que d’autres nations comme les Illinois de la vallée du Mississippi et les Quapaws de l’Arkansas.

De la collecte exotique à la signification ethnographique

Recueillis par des explorateurs, des commerçants, des missionnaires ou des officiers en poste en Nouvelle-France ou en Louisiane, ces objets forment aujourd’hui un ensemble absolument unique. Ces objets, dont la beauté singulière ou exotique a attiré l’attention de collectionneurs français, ont été essentiellement apportés au roi afin de lui montrer les découvertes en Amérique. Ils ont aussi été ramenés en France et conservés dans les cabinets de curiosités pour des fins pédagogiques, pour les enfants de la Maison du roi, notamment, mais aussi à titre de collections des sciences naturelles, destinées à reconstituer le monde autour de soi.

Déplacés à maintes reprises depuis leur arrivée en France, c’est à la Révolution française qu’ils subissent les plus grands changements de propriétaires. Un grand mouvement de protection de ce patrimoine a alors permis de sauvegarder l’intégrité des collections. La majorité des objets proviennent du cabinet du roi. Ces objets ont ensuite été transférés à la Bibliothèque Nationale. Puis, à la Révolution, ils sont entreposés au Cabinet des Antiques (Cabinet des Médailles). En 1878, la collection est cédée au Musée d’ethnographie du Trocadéro. En 1937, ce musée devient le Musée de l’Homme. C’est cette collection qui a récemment été déménagée au musée du quai Branly.

Pointe-à-Callière, lieu de fondation de Montréal, s’intéresse aux liens qui unissent les Amérindiens aux habitants de la Nouvelle-France. L’exposition Premières Nations, collections royales de France s’inscrit dans ce désir de mettre en valeur ce patrimoine trop souvent méconnu. D’autres événements sont venus ou viendront enrichir cette thématique d’une grande richesse. Rappelons, en 2001, l’exposition 1701, La Grande Paix de Montréal, puis Iroquoiens du Saint-Laurent, peuple du maïs, présentée jusqu’en mai 2007; enfin, France/Nouvelle-France. Naissance d'un peuple en Amérique, une exposition conçue et réalisée par Pointe-à-Callière, en partenariat avec le Château des ducs de Bretagne, musée d’histoire de Nantes, a commencé sa tournée française le 9 mars dernier avant d’être présentée à Montréal à l’été 2008.

Premières Nations, collections royales de France est une exposition conçue et présentée au musée du quai Branly, Paris, sous la responsabilité scientifique de M. Christian Feest, commissaire de l’exposition.Pointe-à-Callière remercie le musée du quai Branly, Paris, ainsi que ses partenaires Patrimoine canadien, Tourisme Montréal, Air Canada, Historia, BOB, La Presse, The Gazette, le Centre Sheraton Montréal Hôtel.

Le Musée est subventionné par la Ville de Montréal.

Information :
Catherine Roberge
Responsable des communications
Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal
(514) 872-7858

Pointe-à-Callière, musée d’archéologie et d’histoire de Montréal
350, place Royale
Vieux-Montréal (Québec)
H2Y 3Y5
Tél. (514) 872-9150
http://www.pacmusee.qc.ca
Matériel photographique : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

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