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jeudi 28 mars 2024

Commission de la mémoire franco-québécoise

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Molière

memoires vives

L’héritage artistique des Sulpiciens de Montréal
au Musée des beaux-arts de Montréal, en septembre 2007
Une première exposition dans l’église Erskine and American

 

Du 13 septembre au 9 décembre 2007, le Musée des beaux-arts de Montréal présente L’héritage artistique des Sulpiciens de Montréal, une exposition commémorant l’importante contribution de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice à l’histoire de l’art canadien, depuis le Régime français jusqu’à nos jours, dans le cadre du 350e anniversaire de l’arrivée de leurs premiers membres au pays. Cette présentation rassemble une centaine d’œuvres, dont plusieurs sont méconnues et réunies pour la première fois. On y voit des peintures, des sculptures, des œuvres d’art graphiques de même que des arts décoratifs. Ces œuvres proviennent des collections des Prêtres de Saint-Sulpice, de la paroisse Notre-Dame de Montréal, ainsi que de quelques autres paroisses de la région de Montréal et de plusieurs institutions muséales dans tout le pays.

L’établissement des Sulpiciens s’inscrit dans la foulée de la Contre-Réforme et du grand mouvement d’évangélisation qui s’est développé en France au XVIIe siècle. En 1657, quinze ans après la fondation de Ville-Marie - à laquelle leur fondateur Jean-Jacques Olier a contribué - , les premiers Sulpiciens atteignent le Nouveau Monde. Ils y deviennent seigneurs de l’île de Montréal et de Saint-Sulpice dès 1663, et du lac des Deux-Montagnes en 1717. Par un décret de 1678, ils sont nommés curés à perpétuité de la paroisse Notre-Dame, la seule sur l’île jusqu’en 1866. En raison de leur statut, les Sulpiciens vont jouer un rôle fondamental dans le développement urbain et architectural de l’île. Sensibles aux manifestations de l’art qui témoignent de la foi catholique, ils ont aussi scrupuleusement encadré dévotions et programmes iconographiques, contenus et mises en forme de plusieurs des principales réalisations artistiques locales commandées aux artistes et artisans les plus en vue au pays, pour leurs missions, leurs maisons et leurs cures.

C’est cette réalité des lieux de culte et de profession religieuse, longtemps le principal chantier des artistes et artisans québécois, que met en perspective l’exposition L’héritage artistique des Sulpiciens de Montréal. Cette exposition comprend des œuvres qui évoquent des lieux montréalais emblématiques, et d’autres, éloquentes et exemplaires acquises pour ces mêmes lieux, et que le sort ou la volonté de mémoire ont conservées. La sélection met aussi en lumière l’autorité de références étrangères. Ainsi, certaines œuvres commandées par les Sulpiciens pour leurs propriétés parisiennes, et d’autres, importées au Canada, auront une influence déterminante sur la production locale. Le maintien de liens très étroits avec le Vieux Continent aura aussi de profondes incidences sur leur mécénat à l’égard des artistes québécois, qu’il s’agisse de l’appréciation des artistes retenus ou des apprentissages subventionnés. Ces œuvres qui concernent, en particulier, l’église Notre-Dame ? l’ancienne et la nouvelle ?, la chapelle du Sacré-Cœur, le calvaire d’Oka et la chapelle Notre-Dame-de-Lourdes, témoignent ensemble de leurs réalisations les plus significatives dans le domaine des beaux-arts et des arts décoratifs. Leurs décors seront soulignés par une sélection de dessins de Gaspard Chaussegros de Léry, de James O’Donnell, de Victor Bourgeau, de Napoléon Bourassa et de Maurice Perrault, et par la production d’artistes européens et canadiens, tels Paul Jourdain dit Labrosse, François Guernon dit Belleville, Louis Dulongpré, William Berczy, Salomon Marion, John Poad Drake, Antoine Plamondon, Louis-Philippe Hébert, Joseph-Charles Franchère, Ludger Larose et Charles Daudelin, de même que l’atelier des Écores.

Se remémorer Montréal est aussi une volonté affirmée de ce projet qui combine un retour aux sources et un chantier de préservation patrimoniale. L’exposition a en effet commandé et justifié la restauration d’un nombre significatif d’œuvres et d’objets d’art de grand intérêt, dont plusieurs sont ici présentés au public pour la première fois. Plusieurs équipes de restaurateurs y ont d’ailleurs travaillé pendant de nombreuses années. Le Triomphe de la Vierge de Berczy, un tableau de 4 mètres de diamètre, réalisé en 1810, pour la voûte de l’ancienne église Notre-Dame justifie à lui seul la visite de l’exposition.

Aménagement des oeuvres de l'exposition
présentée dans l'église Erskine
Crédit : Christine Guex, photographe du Musée
Le commissaire de l’exposition est Jacques Des Rochers, conservateur de l’art canadien au Musée des beaux-arts de Montréal. Présentée dans la nef de l’église Erskine and American, cette exposition donnera l’occasion d’ouvrir ce lieu au public, avant son intégration dans un nouveau pavillon d’art canadien. La nef ultérieurement restaurée n’aura pas vocation à recevoir d’autres expositions. Le patrimoine sulpicien s’y trouvera exceptionnellement mis en valeur par le décor Arts & Crafts aménagé à la fin des années 1930 par Percy Nobbs, un des premiers défenseurs de l’architecture et de l’art ancien des églises du Québec. L’occasion unique de composer avec cet espace patrimonial a été confiée à Pierre Thibault, un de nos meilleurs architectes, qui réalise le design résolument actuel de l’exposition.

Un important ouvrage illustré de 670 pages, hors planches, intitulé Les Sulpiciens de Montréal. Une histoire de pouvoir et de discrétion. 1657-2007, a été publié chez Fides, sous la direction de Dominique Deslandres, de John A. Dickinson et d’Ollivier Hubert, professeurs au Département d’histoire de l’Université de Montréal. L’iconographie de même que le chapitre sur les beaux-arts ont été confiés à Jacques Des Rochers. Cet ouvrage, qui réunit les travaux d’une quinzaine d’historiens, fait office de catalogue de l’exposition.

Voir autre texte :
L’héritage artistique des Sulpiciens de Montréal: Le parcours de l’exposition

Musée des beaux-arts de Montréal
Tél : 514.285.1600
Télec : 514.844.6042
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www.mbam.qc.ca
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