Bulletin n°39, décembre 2014
Nomination de Robert Trudel au poste de secrétaire général de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs
Nomination de Robert Trudel au poste de
secrétaire général de la
Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs
Le coprésident de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, Me Denis Racine, a le plaisir d’annoncer la nomination de M. Robert Trudel à la fonction de secrétaire général de la section québécoise de la Commission.
M. Trudel succède à M. Yves Laliberté, terrassé par la maladie, le 1er septembre dernier.
M. Trudel est fonctionnaire retraité du ministère des Relations internationales où il compte une longue et vaste expérience diplomatique pour avoir été en poste à Londres, à Rome et à Paris. Ses fonctions de conseiller lui permettent de développer une expertise dans les différents champs des relations du Québec avec l’extérieur, tant aux niveaux commercial et culturel qu’au niveau politique.
De retour au Québec à la fin de son mandat, M. Trudel met son expertise au service de la valorisation et du développement du fait français au Québec et, plus largement, en Amérique du Nord, notamment par sa participation aux activités scientifiques de l’Université Laval et aux travaux de la CFQLMC, comme administrateur, coordonnateur de publications et auteur lui-même.
« L’arrivée de M. Trudel dans ses nouvelles fonctions est un atout précieux pour la Commission, de souligner M. Racine. Ses connaissances du milieu, son expérience et son engagement ne seront pas sans faire avancer la cause de la relation franco-québécoise et renforcer les maillons d’une chaîne que les événements de l’histoire n’ont jamais pu briser ».
Marcel Masse, ardent défenseur de la relation entre le Québec et la France
Marcel Masse, ardent défenseur de la relation entre le Québec et la France
Marcel Masse n’est plus.
Un géant nous a quittés. Un géant pour la place qu’il a occupée et pour les idées qu’il a défendues.
Marcel a eu une longue carrière publique dont tous connaissent l’ampleur et l’importance. Il a été tellement présent dans notre paysage politique qu’on le croyait éternel.
Son verbe, toujours haut et clair, était fait de conviction et d’amour profond du Québec, des Québécois et de la langue française. On l’écoutait discourir pendant des heures sans jamais se lasser.
Homme de passion, il a défendu ses idées sur toutes les tribunes qui lui étaient offertes. Même encore récemment, il désirait s’impliquer dans la mise sur pied d’un vaste forum pour réactualiser notre relation avec la France. Il croyait en cette relation comme symbole de l’émancipation du Québec, pour construire son mieux-être et avoir un apport original sur la scène internationale. Son admiration pour la France, son histoire et sa culture l’animait tant pour ce qu’elle était et est toujours, mais aussi comme source d’inspiration pour l’avenir. Un vieux pays est d’abord un pays pétri d’expériences variées et l’Histoire nous enseigne que, se répétant, il ne faut pas la négliger ou l’ignorer, mais plutôt en tirer les leçons. Après tout, l’Homme demeurera toujours l’Homme avec ses bons côtés et ses travers. Pour une jeune nation comme la nôtre, regarder ailleurs, questionner et comprendre font partie de nos besoins essentiels et de notre originalité.
Marcel savait cela. Il y avait beaucoup réfléchi. C’était un fonceur, un meneur d’hommes.
Sur la fin de sa carrière, il a eu l’idée de rassembler des Québécois et des Français, animés d’une passion semblable, avec des parcours différents et beaucoup plus modestes que le sien, pour les réunir au sein d’un organisme, la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, dont la mission spécifique est d’identifier et de commémorer les lieux de notre mémoire commune, bâtiments, paysages, personnages, événements, savoir-faire, etc., afin de les mieux connaître, d’y jeter des regards neufs et novateurs et de s’en inspirer. Sa coprésidence de l’organisme lui a permis de nous laisser un héritage imposant tout en témoignant de ses qualités de grand rassembleur. J’aimerais mentionner, entre autres, l’Inventaire des traces physiques de la Nouvelle-France, l’Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française et une base de données sur les objets muséologiques qui témoignent d’une aventure commune entre Français et Québécois. Il a également jeté les bases d’un autre projet d’envergure, l’Encyclopédie du patrimoine politique du Québec, à la réalisation duquel une équipe est à l’œuvre.
Il cherchait pour le Québec, le meilleur. Le meilleur de nous-mêmes, le meilleur de ce que nous pouvons créer. Après tout, l’avenir n’est écrit nulle part.
Marcel était de la race des bâtisseurs de nations, de cette race qui défriche, lutte et construit pour demain.
Mais, dans tout géant, il y a d’abord un être humain.
Marcel était un être attachant, qui accueillait l’autre.
Malgré un parcours qui suscitait l’admiration, voire qui aurait pu nous écraser, nous sentions bien à chaque rencontre, qu’il prenait plaisir à être avec nous.
Il nous a honorés de son amitié. Une amitié tout simple, mais ô combien chaleureuse.
Marcel a fermé ses yeux définitivement, nous rappelant que la vie est une vaste page blanche où chacun rédige sa version. Mais il est des versions qui demeureront non seulement écrites, mais gravées. Marcel continue de vivre dans nos cœurs et nos esprits. Même parti, il fixe le chemin et détermine l’avenir.
Marcel Masse mérite notre reconnaissance pour son amour profond du Québec. Il laisse le souvenir d’un homme de culture, d’action et de conviction qui a imprimé une marque indélébile dans les relations entre la France et le Québec, un homme dont les réalisations ont un caractère pérenne au bénéfice du savoir, de la culture, du Québec et de l’avenir. C’est un peu le message de sa vie qu’il nous laisse et nous confie.
Marcel, toi qui a maintenant atteint une saison éternelle, nous te souhaitons comme au grand navigateur que tu es, bon vent et puisses-tu encore longtemps venir hanter par ta volonté forte, nos faiblesses et nos manques d’ambition pour les tourner toujours vers la grandeur.
Pour Cécile, pour sa famille et pour ceux qui l’ont aimé et admiré, nous leur exprimons nos plus vives condoléances en leur souhaitant tout le courage nécessaire pour surmonter l’épreuve qui nous touche tous et toutes.
Source :
Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs
Denis Racine, Coprésident
Francine Lelièvre, vice-présidente
Yves Laliberté, secrétaire et trésorier
Gilles Durand, administrateur
Yves Laliberté Un engagement sans faille au service d’un héritage indissociable de la relation franco-québécoise
Yves Laliberté
Un engagement sans faille au service d’un héritage indissociable
de la relation franco-québécoise
Pour une deuxième fois en peu de temps, le mauvais sort a frappé la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs.
Après notre président fondateur, Marcel Masse, c’est au tour de notre secrétaire général, Yves Laliberté, de nous quitter.
Atteint depuis au moins quatre ans par la plus cruelle des maladies, Yves a combattu son mal jusqu’à la fin et a continué à œuvrer pour l’avancement des causes auxquelles il croyait. Alors qu’il pensait l’avoir vaincue, il a appris il y a quelques semaines, que la médecine ne pouvait plus rien pour lui. Il a accepté cette sentence sévère avec sérénité et nous a informés le 22 août dernier que ses jours étaient comptés.
Il s’est éteint doucement le premier jour de septembre.
Il a travaillé de nombreuses années au ministère de la Culture où il occupait les fonctions de secrétaire général au moment de sa retraite.
Puis, il y a trois ans, il a accepté d’empiéter sur son temps libre et d’assumer la fonction exigeante de secrétaire général de la Commission. Il succédait à Robert Garon, lui aussi décédé trop rapidement. Nous pouvions compter sur lui, son travail étant toujours accompli et bien accompli. Il a assumé ses tâches jusqu’au bout sans jamais se plaindre.
Yves Laliberté mérite notre reconnaissance pour sa grande contribution dans la promotion de la culture et du patrimoine. Grand québécois et grand francophile, il a manifesté un engagement sans faille au service d’un héritage indissociable de la relation franco-québécoise.
Homme de conviction, de concertation, de partenariat et de diplomatie, il a su tout au long de son parcours, mettre à profit ses belles qualités de rassembleur. Il savait constamment s’exprimer avec le mot juste, mais sans jamais faire de fracas.
Il était franc et droit tant avec ses nombreux amis que dans sa vie professionnelle. Son sourire, ses mots gentils, sa patience lui avait gagné l’amitié et l’affection de ceux qui l’ont connu.
Épicurien, il aimait la vie et la vie l’a aimé. Un bon repas, bien arrosé, en bonne compagnie, lui donnait tout le plaisir du monde. Et réfugié sur ses terres dans l’île de Félix Leclerc d’où il contemplait les vastes espaces et le manège de la vie qui tourbillonnait devant et autour de lui, il pouvait chercher et raconter à loisir l’histoire de ses ancêtres épris comme lui de vraie liberté.
Ce fut un plaisir et un honneur de travailler avec Yves. Nous perdons avec lui, un collaborateur fidèle et surtout un ami, un frère.
Yves, tu es parti vers un monde éternel. Notre émotion, nos âmes remplies de chagrin ne suffisent pas à combler le vide que ton départ nous a laissé. Tu continueras à vivre dans nos esprits et à nous inspirer. Non, tu n’es pas mort, mais simplement transformé en étincelle de vie.
Pour Ginette, sa conjointe, pour sa famille et pour ceux qui l’ont aimé et admiré, nous leur exprimons nos plus vives condoléances en leur souhaitant tout le courage nécessaire pour surmonter l’épreuve qui nous touche tous et toutes.
Denis Racine, coprésident
Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs
Le coprésident de la CFQLMC, Denis Racine, compte parmi les invités lors de la réception du président de la République française, François Hollande, les 3 et 4 novembre 2014, dans la capitale nationale
Le coprésident de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC), Denis Racine, compte parmi les invités lors de la réception du président de la République française, François Hollande,
les 3 et 4 novembre 2014,
dans la capitale nationale
Par Gilles Durand
Denis Racine à François Hollande : dire la mémoire que nous partageons
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À l’occasion d’un dîner d’État offert au Château Frontenac, le lundi 3 novembre 2014 en soirée, et de la réception officielle à l’Assemblée nationale du Québec en son honneur, le mardi 4 novembre en matinée, le président de la République française, François Hollande ne manque pas de souligner la spécificité de la coopération franco-québécoise : des échanges serrés et fondés d’abord et avant tout sur la fraternité et l’affection réciproque. « Le Québec est une chance pour la France. La France doit beaucoup au Québec, en particulier lors des deux guerres mondiales » affirme-t-il. La réciproque est également vraie pour le Québec. Français et Québécois sont des « musiciens qui jouent la même partition en harmonie ». « Vous donnez à la France ce qu’il y a de plus beau pour un pays. Vous aimez la France. Elle vous aime en retour », d’ajouter le président français.
Une relation vieille de plus de quatre siècles
La présence du coprésident de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs s’inscrit dans la mission de cet organisme de coopération. Celui-ci a pour mandat de faire connaître, valoriser et commémorer les témoignages d’une relation unique entre la France et le Québec, vieille de plus de 400 ans. Cette relation a connu des hauts et des bas avant et après 1763, n’importe, les témoignages, tant de nature tangible qu’intangible, de cette relation, ceux que nous appelons les lieux de mémoire franco-québécois, ont traversé les siècles et demeurent plus que jamais vivants. À propos de ces échanges anciens, le président français ne peut manquer d’ajouter que la « Nouvelle-France est une belle France ».
L’émotion et la fraternité sont toujours au rendez-vous
De g. à d., Mme Claudine Lepage, sénatrice représentant les Français de l’étranger au Sénat de France, Denis Racine et Frédéric Lefebvre, ancien ministre et député représentant les Français de l’Amérique du Nord à l’Assemblée nationale de France, lors du dîner d’État du 3 novembre 2014
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La Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs a la garde d’un trésor inestimable, des lieux, des personnages et des événements fondateurs, se nourrissant d’une langue, d’une culture et d’une histoire communes. Un tel trésor conserve une résonance affective très forte encore aujourd’hui. Voilà ce qui explique, pour le président français, la spécificité de la relation franco-québécoise, une relation toute de fraternité, reliée de part et d’autre de l’Atlantique par une chaîne que les événements de l’histoire n’ont jamais réussi à briser.
Une relation tournée vers l’avenir, innovante, avant-gardiste
Une relation entre la France et le Québec aussi unique qu’ancienne, suscitant l’émotion et possédant une résonance affective très forte, ne peut manquer d’être inspirante et d’être toute tournée vers l’avenir. Elle doit reposer plus que jamais sur la mobilité, faciliter la circulation entre la France et le Québec tout en étant porteuse de projets de nature économique et culturelle. C’est le plus grand souhait du président français que les liens viscéraux entre la France et le Québec demeurent les assises d’échanges continuels, qu’ils constituent plus que jamais des phares et des guides pour l’avenir, qu’ils suscitent l’innovation. François Hollande insiste tout particulièrement sur la mobilité, le caractère visionnaire, avant-gardiste que doit revêtir la coopération franco-québécoise, dont elle doit être colorée. Au moment où le Canada et les États européens se préparent à des échanges plus soutenus, le Québec et la France doivent être au front de cette coopération, ils doivent la devancer, conserver « un temps d’avance sur le dispositif qui sera mis en place dans quelques années » au dire du président français.
La voie est tracée pour l’avenir
La Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs a aussi sa place dans la relation franco-québécoise. Cette relation doit s’inscrire dans l’action. Le lien entre les deux peuples est affectif et puissant. C’est ce qui donne toute sa place à la Commission franco-québécoise. La barre est placée haute, mais pour le coprésident, Denis Racine, c’est ce qui fait l’intérêt du défi à relever, un défi qui ne manque pas d’être emballant. Tout est possible à qui sait « transmettre le passé aux nouvelles générations », à qui « rêve, ose et n’abandonne jamais » comme l’a si bien dit François Hollande et comme le reconnaît Denis Racine.
Pour en savoir davantage
Le coprésident de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, Denis Racine, participe à la cérémonie de remise des Prix du Québec 2014, le mardi 4 novembre à l’hôtel du Parlement
Le coprésident de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs,
Denis Racine, participe à la cérémonie de
remise des Prix du Québec 2014,
le mardi 4 novembre à l’hôtel du Parlement
Par Gilles Durand
Le coprésident de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC), Denis Racine, participe à la cérémonie de remise des Prix du Québec 2014 le mardi 4 novembre. La réception a lieu à l’hôtel du Parlement en présence de la ministre de la Culture et des Communications et ministre responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française, Mme Hélène David. En marge de cet événement, le coprésident Denis Racine tient à souligner le parcours exceptionnel de deux des récipiendaires, Jacques Mathieu et Denis Vaugeois, qu’il considère comme des partenaires pour la Commission qu’il préside. Dans l’accomplissement de sa mission de diffusion et de valorisation des éléments du patrimoine culturel québécois en lien avec les relations franco-québécoises, celle-ci peut en effet compter sur leur savoir et leur expertise.
Jacques Mathieu, un engagement sans faille pour le patrimoine culturel du Québec et de l’Amérique française
De g. à d. Denis Racine et Jacques Mathieu, lors de la remise des Prix du Québec, 4 novembre 2014
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Jacques Mathieu reçoit le prix Gérard-Morisset pour ses activités de recherche, de formation et de publication. L’historien apporte en effet une contribution incontournable à la connaissance de la Nouvelle-France. Pour la Commission, c’est précisément la période fondatrice de nos relations avec la France. C’est en effet au 17e siècle que traverse l’héritage de Champlain, qui sera par la suite enrichi et développé sur le nouveau continent. Pour qui s’intéresse à la période pionnière du Québec et désire mieux la connaître et la valoriser, non seulement l’œuvre de Jacques Mathieu est indispensable, mais l’auteur lui-même fait preuve d’une disponibilité inconditionnelle. Nous le retrouvons aux origines du grand projet de la CFQLMC, l’Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française. Il est aussi continuellement disponible pour collaborer à l’organisation d’activités de commémoration, sa présence étant source d’inspiration et réservoir d’énergie pour l’atteinte des objectifs.
Denis Vaugeois, une « double » carrière d’historien comme auteur et éditeur
Denis Vaugeois se voit remettre pour sa part le prix Georges-Émile-Lapalme pour sa contribution marquante à la qualité et au rayonnement de la langue française. Dans son cas, l’honneur reçu est mérité deux fois : en premier lieu pour le soin apporté à l’écriture de ses propres travaux, en deuxième lieu pour l’encouragement apporté aux auteurs en éditant les résultats de leur recherche. Toujours la langue française y gagne comme outil de diffusion de la connaissance de notre passé. La Commission franco-québécoise ne peut rester indifférente et tient à le souligner hautement. Elle considère la langue comme l’un des fondements de la relation franco-québécoise et elle en donne l’exemple elle-même, s’étant vue décerner en 2011, par l’Office québécois de la langue française, la mention « Coup de cœur » pour la richesse et l’excellence du site Internet de l’Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française. Par son œuvre, l’historien Denis Vaugeois attire l’attention des Québécois sur la richesse de notre patrimoine culturel, celui qui donne vie aux fondements de la relation franco-québécoise et qui permet d’en suivre les grands moments à travers le temps. Voilà un honneur plus que mérité par l’historien, si nous prenons également en considération la qualité de la langue avec laquelle il rejoint son public.
Pour en savoir davantage :
Jacques Mathieu
Denis Vaugeois
Francine Lelièvre, directrice générale de Pointe-à-Callière et vice-présidente de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC), reçoit l’Ordre du Canada le 21 novembre 2014
Francine Lelièvre, directrice générale de Pointe-à-Callière et vice-présidente de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC),
reçoit l’Ordre du Canada le 21 novembre 2014
Par Denis Racine, coprésident
CFQLMC
Francine Lelièvre |
Francine Lelièvre, directrice générale de Pointe-à-Callière, cité d’archéologie et d’histoire de Montréal, s’est vue attribuer la plus haute récompense du régime canadien de distinctions honorifiques, soit l’Ordre du Canada. Cet honneur, qui couronne l’œuvre d’une vie, le dévouement exceptionnel d’une personne envers la communauté ou une contribution extraordinaire à la nation, lui a été conféré par le Gouverneur général du Canada, son Excellence le très honorable David Johnston, lors d’une cérémonie tenue à Ottawa le 21 novembre. Le gouvernement du Canada reconnaît ainsi la contribution exceptionnelle de Francine Lelièvre au secteur muséal canadien et souligne l’excellence de ses réalisations au cours de sa prolifique carrière. Elle a fondé et dirige Pointe-à-Callière depuis sa création en 1992. Seul musée d’archéologie d’envergure au Canada, sa mission est de conserver et de mettre en valeur des sites et des bâtiments de grande importance qui témoignent du lieu de fondation de Montréal et de son histoire. Pointe-à-Callière reçoit près de 400 000 visiteurs par année, dont 100 000 jeunes. Depuis son ouverture, le Musée a reçu plus de 80 prix dont 15 internationaux.
Des réalisations et des innovations qui font avancer le secteur des musées
Francine Lelièvre a d’abord fait sa marque à Parcs Canada alors qu’elle dirigeait la mise en valeur et l’interprétation d’une trentaine de lieux historiques et de parcs nationaux. Elle a aussi fait partie de l’équipe fondatrice du Musée de la civilisation à Québec ainsi que créé et présidé Processus inc., une entreprise spécialisée en muséologie, où elle a été associée à la naissance d’une vingtaine d’institutions muséales au Québec et à l’étranger. Francine Lelièvre a tissé au cours des ans un impressionnant réseau de contacts avec les plus grands musées à travers le monde et elle a été l’instigatrice de colloques internationaux importants. Reconnue pour la qualité et l’efficacité de sa gestion de projets et d’équipements culturels, Francine Lelièvre possède une vaste expertise, allant de la mise en œuvre de grands chantiers de recherche, entre autres en archéologie, à la conservation in situ de sites majeurs du patrimoine québécois et canadien, mais également à la réalisation d’expositions d’envergure marquées par l’innovation et l’utilisation des technologies appliquées à la muséographie.
Une femme visionnaire et audacieuse
Tout au cours de sa carrière, Francine Lelièvre a utilisé les nouvelles technologies pour mieux présenter et faire connaître aux visiteurs des contenus historiques et archéologiques et transmettre le passé par des moyens de communication d’avant-garde. Elle a également dirigé les efforts de recherche qui ont permis de trouver et d’implanter des méthodes novatrices de conservation afin de préserver les vestiges du premier cimetière catholique de Montréal (1643-1654) et ceux de la crypte archéologique. Francine Lelièvre est à l’origine de la création de l’École de fouilles archéologiques de Pointe-à-Callière, en partenariat avec l’Université de Montréal, afin de développer la connaissance en archéologie historique et urbaine.
Une nouvelle reconnaissance qui témoigne de son apport exceptionnel
L’Ordre du Canada vient témoigner à nouveau de l’importance de l’œuvre de Francine Lelièvre dans le secteur des musées : elle est récipiendaire de nombreux prix et distinctions, dont récemment le Prix Femme de mérite 2014, catégorie Arts et culture, remis par le Y des femmes de Montréal et sa Fondation, le Prix du service méritoire de l’AMC en 2013, le Prix Carrière 2013 remis par la Société des musées québécois (SMQ), le Prix Grand Ulysse remis par Tourisme Montréal pour sa contribution exemplaire au rayonnement touristique de Montréal auquel s’est ajouté le Prix du lieutenant-gouverneur en 2012. La récipiendaire s’est également vue décerner le titre de chevalière de l’Ordre national du Québec en 2002.
Le coprésident, Me Denis Racine, au nom des membres de la Commission et en son nom personnel, lui adresse ses plus sincères félicitations pour cet honneur qui rejaillit sur l’organisme qu’il copréside.
Une visite dans l’univers de Félix Leclerc à l’occasion de son centième anniversaire de naissance le dimanche 19 octobre 2014 à Saint-Pierre-de-l’Île-d’Orléans
Une visite dans l’univers de Félix Leclerc à l’occasion
de son centième anniversaire de naissance
le dimanche 19 octobre 2014 à Saint-Pierre-de-l’Île-d’Orléans
Par Gilles Durand et Jacques Fortin
Monument commémoratif de Daniel St-Martin, 2014
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La Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC) se joint à l’Association Québec-France et à trois de ses régionales, de même qu’à la Société historique de Québec pour commémorer le centième anniversaire de la naissance de Félix Leclerc, né le 2 août 2014 et décédé le 8 août 1988. L’activité [Voir le programme] se tient en après-midi du dimanche 19 octobre 2014 à Saint-Pierre-de-l’Île-d’Orléans, dans le village où l’artiste passe les 20 dernières années de sa vie, plus précisément à l’Espace Félix-Leclerc, bâtiment en forme de grange et musée qui voit le jour par les soins de sa fille Nathalie.
Inscription, film et mots de bienvenue
De g. à d. André Breton et Paul Lacasse
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Jean-Marie Lebel
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Comme il faut s’y attendre, la demi-journée d’activité débute par l’inscription des 81 participants, mais elle est accompagnée de la présentation du film Félix en paroles et en chansons réalisé par son fils Francis. Dès 13 h 30, les présidents des associations, à qui l’initiative de commémoration est redevable, donnent le coup d’envoi, soit Paul Lacasse [photo 3] pour la régionale Rive-droite-de-Québec, André Breton pour la régionale Les Seigneuries-La Capitale, Anne DeBlois, pour la régionale de Québec, Jean-Marie Lebel [Photo 2], vice-président au nom du président André Dorval de la Société historique de Québec, et Denis Racine pour la CFQLMC, section Québec.
Les quatre conférenciers
Aurélien Boivin
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Gilles Perron
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André Gaulin
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De g. à d. Paul Lacasse et Pierre Jobin
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De 13 h 45 à 16 h défilent à la barre quatre conférenciers qui mettent leur expertise de chercheur et professeur ou leur contact étroit avec Félix Leclerc afin d’en présenter différents visages. Pour Aurélien Boivin [Voir texte de la causerie] [Photo 4], c’est le conteur talentueux qui retient son attention, pour Gilles Perron [Voir texte de la causerie] [Photo 5] ce sont les débuts de carrière prometteurs du chansonnier qu’il souligne, pour André Gaulin [Voir texte de la causerie] [Photo 6], auteur de deux textes sur l’artiste dans l‘Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française, c’est le poète chantant qu’il met en valeur; enfin pour Pierre Jobin [Voir texte de la causerie] [Photo 7], agent de l’artiste pendant quinze ans, c’est l’homme libre qu’il retient, un artiste dont la carrière est une démonstration d’« exigence, persévérance, silence et travail », et qui sait reconnaître son agent comme un « ange gardien » empêchant de « tourner en rond ».
Mots de la fin et visites – exposition, sculpture, cimetière
De g. à d. André Poulin et Denis Racine
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C’est aux présidents de la CFQLMC, section Québec et de l’Association Québec-France, Denis Racine [Photo 8] et André Poulin, qu’il revient de clôturer la demi-journée. Tâche bien agréable, compte tenu du succès de cette activité de commémoration qui vise à rappeler l’héritage de Félix Leclerc. Même si tous peuvent s’approprier une partie de la réussite, Denis Racine souligne l’implication particulière d’Aurélien Boivin comme « courroie de transmission entre les conférenciers et les responsables de l’organisation de l’activité ». [Photo 8]
Avant de se laisser, les participants sont invités à visiter l’exposition intitulée La Vie, l’amour la mort, la sculpture commémorative, repère mémoriel imposant installé face à l’Espace Félix-Leclerc, et le cimetière de Saint-Pierre-de-l’Île-d’Orléans où l’artiste est inhumé. Le coprésident de la CFQLMC, Denis Racine, profite de l’occasion pour déposer une gerbe de fleurs au pied du monument funéraire. [Photo 9]
Félix Leclerc : l’homme et l’héritage qu’il lègue
De g. à d. Anne DeBlois, André Breton, Denis Racine et Jacques Fortin
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Les conférenciers présentent à l’auditoire un artiste, à la fois conteur, chansonnier et poète, ajoutons poète chantant, et un personnage profondément humain, respectueux de son entourage, tout le contraire d’un homme infatué de lui-même. Félix Leclerc connaît le succès auprès du grand public français, qu’il sait émouvoir avec l’originalité du parler de ses ancêtres, mais aussi du public québécois, de même qu’auprès des écoles, mais il lui faut patienter pour être reconnu par l’institution littéraire. À ce chapitre, son talent de chansonnier ne pouvait l’aider, la chanson n’étant pas considérée comme un genre artistique à la fin des années 1940.
Félix Leclerc est un artiste bien de son temps, tant dans les trente premières années de sa carrière que dans les vingt dernières ou presque. Les contes qu’il rédige et qui trouvent un large public parmi les écoliers sont marqués du crédo « foi et patrie ». D’une attitude plutôt intimiste à ses débuts, il passe de plus en plus à une préoccupation pour la destinée des Québécois, pour leur plein épanouissement comme collectivité. Si l’artiste est marqué par son milieu, il n’en exerce pas moins aussi une influence considérable, entre autres sur les jeunes artistes en début de carrière.
Félix Leclerc laisse un héritage considérable, un héritage phare. Il demeure un guide pour les générations futures. Le 30 janvier 2014, il est désigné personnage historique du Québec par le ministère de la Culture et des Communications du Québec. S’il connaît la notoriété de son vivant, l’artiste ne l’a pourtant pas recherchée. Il n’a jamais fait preuve de vanité. Son univers, c’est d’abord ses proches, sa famille immédiate dont le père, habitant La Tuque, fait partie de cette race des bâtisseurs, et ceux qu’il côtoie, son environnement, les saisons et les activités qu’elles commandent, sa production littéraire et artistique – davantage pour l’artiste ses écrits que ses chansons –, les défis posés par la réalisation de l’apport de Champlain en terre d’Amérique, exigeants mais surmontables. Si l’artiste est demeuré près de son public et l’a aimé, ce dernier lui a rendu la pareille. Lors d’un spectacle, Félix Leclerc reconnaît qu’il se sent aimé de son auditoire et que c’est le plus beau cadeau reçu au cours de sa carrière.
Le coprésident de la CFQLMC, Denis Racine, apporte sa contribution à un ouvrage sur la MRC de Portneuf, intitulé Portneuf de vert et d’eau
Le coprésident de la CFQLMC, Denis Racine, apporte sa contribution à un ouvrage
sur la MRC de Portneuf, intitulé Portneuf de vert et d’eau
Par Gilles Durand
La municipalité régionale de comté (MRC) de Portneuf lance en 2013 une publication pour faire connaître les richesses de son territoire. L’ouvrage, intitulé Portneuf de vert et d’eau… est un travail d’équipe dont la recherche et la rédaction sont redevables à treize auteurs parmi lesquels figure le coprésident de la CFQLMC, Denis Racine. Publié par les Éditions Nota Bene / Varia, il embrasse large : « Portneuf est une région du Québec dont l’histoire est aussi étendue dans le temps que dans l’espace. De l’établissement des premières seigneuries au XVIIe siècle jusqu’à la fondation de Rivière-à-Pierre au début des années 1880, de Grondines à Neuville, de la plaine aux montagnes, elle a puisé sa cohérence dans ses forces vives : ses habitants et ses ressources naturelles (p. 9). »
Comme maire de la ville de Lac-Sergent, une municipalité du nord de la MRC établie en 1921, Denis Racine s’implique dans le projet en raison de la richesse du patrimoine de la MRC, tant paysager, matériel qu’immatériel. D’ailleurs, le nom lui-même de la MRC rappelle la période de la Nouvelle-France au niveau du principal moyen de transport, le fleuve, de même que du système de colonisation adopté, le régime seigneurial : « port » pour point d’ancrage en bordure du fleuve, et « neuf », pour la dernière syllabe du nom du seigneur Leneuf [Jacques Leneuf de La Poterie].
Les activités qui modulent le développement du territoire depuis la période de la Nouvelle-France jusqu’à aujourd’hui sont tour à tour traitées : l’agriculture qui, comme nous pouvons nous y attendre, débute en bordure du Saint-Laurent, l’exploitation forestière qui repousse les limites vers le nord à compter du début du XIXe siècle. Pour leur part, Denis Racine et Louis Turcotte se réservent les activités touristiques, caractérisées tantôt par la pratique du sport, tantôt par le goût de la villégiature, tantôt par la recherche et la contemplation du patrimoine culturel – dans ce dernier cas, surtout à compter du début des années 1960. Le patrimoine immatériel est également au rendez-vous dans la publication, la parole étant à l’occasion donnée aux porteurs de mémoire, des personnages marquants par leur rayonnement, leurs connaissances et leur savoir-faire dans l’édification de Portneuf.
L’ouvrage démontre éloquemment que la MRC possède, outre « le vert et l’eau », un patrimoine culturel riche en même temps qu’évocateur de ses origines françaises : paysages rappelant la division du territoire, en lots étroits sur le bord du fleuve et allongés vers l’intérieur, densification de la population autour de l’église, construction de bâtiments et création d’œuvres d’art à caractère religieux par des menuisiers et des artistes provenant de la mère patrie, etc.
Le patrimoine culturel de la MRC de Porneuf se confond, pour une partie, avec ce que nous pourrions appeler nos lieux de mémoire franco-québécois. En d’autres termes, il se compose d’éléments marquants et fondateurs. Il possède une résonnance affective auprès de la population actuelle du territoire, tant chez les descendants des pionniers originaires de France que de familles arrivées plus récemment, à la recherche d’un nouveau défi ou d’un lieu de villégiature pour la saison estivale. Qu’importe l’ancienneté des populations, celles-ci reconnaissent largement aujourd’hui le patrimoine culturel comme élément identitaire fort et comme un phare, une source d’inspiration et un guide pour structurer l’avenir. Les deux dernières lignes de la conclusion de l’ouvrage donnent à penser que cet héritage est incontournable : « Se souvenir ou innover? Conserver ou développer? Protéger ou exploiter? Et si l’audace portneuvoise résidait justement dans l’agencement éclairé de toutes ces actions? »
Le dernier volume de la collection Ces villes et villages de France, …berceau de l’Amérique française, sous-titré Nord-Pas-de-Calais – Picardie et portant le numéro 8, est sorti des presses en juin 2014
Le dernier volume de la collection Ces villes et villages de France, …berceau de l’Amérique française, sous-titré Nord-Pas-de-Calais – Picardie et portant le numéro 8,
est sorti des presses en juin 2014
Par Gilles Durand
La Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs est heureuse d’annoncer à ses membres et au grand public la parution du dernier (vol. 8) des douze volumes de la collection Ces villes et villages de France, …berceau de l’Amérique française.
Publié avec le sous-titre Nord-Pas-de-Calais – Picardie sous la direction de Janine Giraud-Heraud, assistée de membres bénévoles des régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie de l’Association France-Québec et avec la participation active de Bernard Giraud-Heraud, l’ouvrage vous propose un magnifique voyage dans l’Hexagone pour partir sur la trace de vos ancêtres. Vous aurez l’occasion de mieux connaître les pionniers, leur environnement familial, leur métier ou profession de même que les villes et villages des régions Nord-Pas-de-Calais – Picardie qu’ils ont quittées aux 17e et 18e siècles pour se rendre en Amérique et y enraciner le fait français encore bien visible aujourd’hui.
Les volumes au nombre de douze couvrent l’ensemble des régions de France. Comme l’écrit la directrice, Janine Giraud-Heraud reprenant Pierre Nora, la collection permet de faire apparaître « une quantité de sujets neufs et éclairants, qu’une histoire de type classique ne prenait pas nécessairement en compte ou avait ignorés ». Si vous comptez des ancêtres d’autres régions de France que le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie partis pour l’Amérique, l’occasion est toute choisie pour vous procurer les autres volumes de la collection dont vous trouverez le titre et le bon de commande à l’adresse suivante.
19 juin 2014
Meaux (Seine et Marne) Circuit culturel et mémoriel franco-québécois
Meaux (Seine et Marne)
Circuit culturel et mémoriel franco-québécois
Par Monique Pontault
Secrétaire générale, CFQLMC
Comme annoncé dans « Quoi de neuf », la visite, proposée par la section française de la CFQLMC, s’est déroulée à Meaux le 11 octobre 2014.
2014 : centenaire de la Première Guerre mondiale
Conformément au programme, la première étape a été le Mémorial de la Grande Guerre, sachant que de nombreux Canadiens français sont venus en France de 1914 à 1918 pour défendre notre pays. La ville de Meaux, implantée dans les méandres de la Marne, constitua avec ce fleuve un enjeu stratégique important. La ville fut menacée dès septembre 1914. La fameuse « Bataille de la Marne » (6-12 septembre 1918) remportée par l’armée française et ses alliés, sauva Paris de l’occupation allemande.
L’avant-guerre et le culte de l’armée en France
Inauguré le 11 novembre 2011, le mémorial a été construit au pied du monument américain commémoratif des batailles de la Marne de 1914 et de 1918. Il présente la plus importante collection d’Europe d’objets et de documents révélant les multiples aspects de cet événement : pièces d’artillerie, moyens de transports, vie quotidienne (reconstitution de tranchées, ustensiles, uniformes), etc. Certains thèmes, moins souvent explorés, méritent d’être soulignés comme le rôle des femmes et, en amont du conflit, la place occupée en France par l’idée de la revanche et le culte de l’armée. Les esprits étaient préparés à une guerre inéluctable par des caricatures, des chansonnettes et le ton de la presse dans sa grande majorité. On mesure mieux tout ce qui distinguait, en 1914, Français et Québécois dans leurs jugements et leurs comportements face à la guerre.
Le Brie, roi des fromages
Confrérie du Brie de Meaux : accueil inattendu aux visiteurs
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Gilbert Pilleul : l’appellation d’origine contrôlée ne trompe pas
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Marie-Ange Garrandeau : un goût exquis
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A l’entrée du musée, un accueil inattendu a offert aux visiteurs une autre facette de la ville, gastronomique cette fois. La confrérie du Brie de Meaux tenait son concours annuel, offrant tout un échantillonnage de ce fromage à pâte molle préparé au lait cru, moulé à la main et affiné au moins quatre semaines, selon une recette ancienne qui lui confère l’AOC (appellation d’origine contrôlée). Dans toute la ville, les restaurants proposent ce « roi des fromages » accompagné d’un Givry, vin de la côte chalonnaise à leur menu. De nombreuses étapes aux alentours permettent de visiter les fermes qui alimentent ces restaurants en Brie. Après la dégustation, le spectacle de l’intronisation de nouveaux « confrères » a prolongé cette ambiance festive.
Un collège, ancien couvent, haut lieu de mémoire
L’ancien couvent des Ursulines devenu lycée Henri-Moissan
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Le lycée Henri-Moissan où a étudié Gilbert Pilleul
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La visite du musée terminée, les visiteurs se sont dirigés rue des Ursulines pour s’arrêter devant un bâtiment qui accueille aujourd’hui les internes du lycée Henri-Moissan. Arrêt qui n’a rien de surprenant car ce bâtiment est un haut lieu de mémoire franco-québécois. C’est là, en effet, qu’Hélène Boullé, veuve de Samuel de Champlain, fonda, en 1648, un couvent d’Ursulines dont elle resta la supérieure jusqu’à sa mort, six ans plus tard, à l’âge de 56 ans. Une plaque commémorative rappelle cette page d’histoire. Pour l’anecdote, dans cet établissement ont étudié Georges Courteline et…. Gilbert Pilleul.
Nous nous sommes rendus ensuite à la cité épiscopale.
Bossuet et le Québec
Dans le chœur de la cathédrale Saint-Etienne est enterré l’ « Aigle de Meaux », Jacques-Bénigne Bossuet qui en fut l’évêque de 1681 à 1704. Il exprima son admiration pour Marie Guyart (Marie de l’Incarnation) en disant qu’elle était la « Thérèse de nos jours et du Nouveau Monde ». Il semblerait – mais il faudrait vérifier – qu’il ait aussi écrit qu’il fallait « faire de Québec une nouvelle Jérusalem ».
De g. à d. Gilbert Pilleul, Raymond Lor et Marie-Ange Garrandeau – À l’arrière, la cathédrale Saint-Étienne de Meaux
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Outre sa pierre tombale, on trouve également, à l’intérieur de la cathédrale, un monument érigé à sa mémoire, le représentant entouré de la princesse Henriette d’Angleterre, dont il prononça l’oraison funèbre passée à la postérité, le Grand Dauphin, dont il fut le précepteur, Turenne, maréchal de France protestant qui se convertit au catholicisme en 1668, sous son influence et Louise de La Vallière, maîtresse de Louis XIV, entrée au carmel sur les conseils de Bossuet.
Une ville, témoin du Grand Siècle
Après avoir admiré, dans la cour de l’évêché, le Vieux Chapitre des chanoines, datant du XIIIe siècle et relié à la cathédrale par une passerelle, le circuit mémoriel s’est terminé par le Palais épiscopal qui allie harmonieusement pierre de taille et brique. Edifié au XVIe siècle et remanié au XVIIe, il abrite aujourd’hui le musée Bossuet. Les portraits du célèbre évêque de Meaux tiennent une bonne place parmi la collection de peintures et de sculptures qui vont du XVIe au XXe siècle,
En fin de visite, il fut possible de jeter un petit coup d’œil, depuis la façade nord du Palais, au gracieux jardin Bossuet attribué à Le Nôtre.
Une visite culturelle et mémorielle
Mais le moment d’aller reprendre le train était – trop tôt – arrivé. Juste le temps de déguster une autre spécialité de la ville : sa bière, la bière de Meaux !
Cette petite escapade, à la fois mémorielle, culturelle et gastronomique, mérite sans aucun doute d’être signalée à des visiteurs québécois ou curieux des traces laissées par l’histoire commune franco-québécoise. Notons que l’office du tourisme propose une visite d’une journée avec pause déjeuner – gastronomique bien sûr !
NB : On trouvera page 173 et suivantes de l’ouvrage n°7 « Île de France », de la collection : « Ces villes et villages de France… berceau de l’Amérique française », la liste des pionniers partis de Meaux au temps de la Nouvelle-France. Liste établie en 2010 à partir de recherches locales et en archives départementales. Depuis, une plaque signalant le nom de Pierre Charron, pionnier parti en 1661, a été posée en 2011, venant compléter cette liste et confirmant que ce travail de recherche en généalogie peut toujours être poursuivi.
La médaille du 275e anniversaire de la fondation de Montréal en 1917
La médaille du 275e anniversaire
de la fondation de Montréal en 1917
Par Denis Racine, AIG
Coprésident, CFQLMC
Avers et revers de la médaille du 275e anniversaire de Montréal par Alfred Laliberté, en 1917 (Coll. de l’auteur). |
Le 18 mai 1642, Paul de Chomedey de Maisonneuve fonde Ville-Marie, qui est devenue aujourd’hui Montréal. 275 ans plus tard, en 1917, alors que le pays est plongé en pleine guerre mondiale, les habitants de la ville désirent souligner cet anniversaire. Un comité est formé sous la présidence de Victor Morin, président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, secondé par Émile Vaillancourt à titre de secrétaire. Les festivités sont programmées pour se tenir les 17 et 18 mai 1917. Elles débutent par une grand-messe pontificale célébrée par l’archevêque, Mgr Georges Gauthier, suivi d’un Te Deum d’action de grâce, à la basilique Notre-Dame.
Dans l’après-midi du 17, une promenade historique dans les rues de Montréal a lieu. La foule est divisée en groupes, guidée par d’éminents citoyens dont Victor Morin, Aegidius Fauteux, Casimir Hébert, Édouard-Zotique Massicotte. Elle se termine à la place d’Armes par des discours de l’échevin Eudore Dubeau et du consul général de France, Charles-Jules-Joseph Bonin.
Le lendemain, un comité va chercher le maire Médéric Martin et les conseillers à l’hôtel de ville pour se rendre ensuite au monument Marguerite-Bourgeoys, chez les Dames de la Congrégation, rue Sherbrooke, puis au monument Jeanne-Mance, à l’Hôtel-Dieu, à la place D’Youville et enfin, au monument Maisonneuve, à la place d’Armes. À chacune des étapes, des discours sont prononcés par l’archevêque, le maire, le président des fêtes, les pères Henri Garrouteigt et Valentin Breton, le docteur Emmanuel-Persillier Lachapelle, Samuel Mathewson Baylis et Édouard Montpetit.
Dans toutes les écoles de la ville, on fait une célébration en souvenir de Maisonneuve et après l’interprétation du Ô Canada, un congé est accordé à tous les élèves.
Le soir, au Château Ramezay, la Société d’archéologie et de numismatique recevait les membres de la Société historique, le maire, les conseillers et les commissaires des fêtes.
Ces fêtes nous ont laissé un héritage. Plus de 50 plaques commémoratives ont été installées à divers endroits dans la ville. Enfin, une médaille a été émise, œuvre d’Alfred Laliberté. Elle marque un certain tournant dans l’histoire de la médaille québécoise, en ce sens qu’auparavant, nous l’avons vu, on faisait appel aux sculpteurs européens pour souligner nos commémorations. À Montréal, en 1917, on innove en sollicitant les services d’un artiste de chez-nous. La médaille est frappée en vermeil, en argent et en bronze. Elle est réalisée chez Caron et Frères de Montréal. Elle a un diamètre de 50 mm.
Sur l’avers, on aperçoit, à gauche, de Maisonneuve à l’avant de son bateau, accueilli par une femme, tandis que du côté droit, deux images de l’actuelle ville, la basilique Notre-Dame et le Château Ramezay et l’inscription suivante « 275e anniversaire de la fondation de Montréal, 17-18 mai 1917 ». Au-dessus de la tête de Maisonneuve apparaît la signature d’Alfred Laliberté et au bas, le nom de la maison qui a fondu la médaille.
Au revers, du côté gauche, comme s’il était sur le flanc du mont Royal, il y a un grand chêne au pied duquel se retrouvent les armes de France et de Grande-Bretagne. Au centre, sous les branches et les feuilles, l’artiste a rappelé les mots du père Vimont : « Je ne fais aucun doute que ce petit grain ne produise un grand arbre. (P. Vimont, 18 mai 1642). » Au-dessus de l’inscription, on voit encore la signature de l’artiste. Alfred Laliberté est né à Sainte-Élisabeth-de-Warwick, en 1878. Il s’initie à la sculpture dès l’âge de quinze ans. Grâce à l’intervention de Wilfrid Laurier, il va étudier à l’école du Conseil des arts et de manufactures de Montréal, en 1896. Il remporte une première distinction, en 1898, à l’Exposition provinciale de Québec pour sa statue grandeur nature de son bienfaiteur.
En 1902, il part pour Paris afin de poursuivre ses études à l’École des beaux-arts jusqu’en 1907. De retour au Canada, il devient professeur, en 1922, à l’École des beaux-arts de Montréal. Il réalise plus de 900 œuvres, dont les monuments de Louis Hébert, de Dollard des Ormeaux, du curé Antoine Labelle, des Patriotes. Il est aussi l’auteur des médailles des lieutenants-gouverneurs Charles Fitzpatrick (1919), Louis-Philippe Brodeur (1923) et Narcisse Pérodeau (1924). Décédé à Montréal, en 1953, il est l’un des plus grands artistes québécois.
Source : Merci à Yves Beauregard, directeur de la revue Cap-aux-Diamants, pour avoir autorisé la publication de ce texte paru dans le dernier numéro de la revue, 119, automne 2014, p. 39.
La Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs commémore l’implication des Québécois dans la Grande Guerre 1914-1918
La Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs commémore l’implication des Québécois dans la Grande Guerre 1914-1918
Par Gilles Durand
La Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs (CFQLMC) se joint au Collège militaire de Saint-Jean-sur-Richelieu et à la Fédération Histoire Québec pour commémorer la participation des Canadiens français à la Grande Guerre 1914-1918. Pour l’occasion, les trois organismes organisent en partenariat, les 31 octobre et 1er novembre 2014, sur le campus du Collège, un colloque d’une journée et demie, au cours duquel les participants ont l’occasion de faire la visite du Musée du Fort Saint-Jean sous la direction habile d’Éric Ruel.
Le 1er volet de la commémoration
De g. à d. Gilbert Pilleul et Denis Racine, Chérisy, France, 5 avril 2014
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Sous le titre « 1914-1918 Le Québec s’en va-t-en guerre », le colloque constitue le 2e volet de deux rencontres sur le même thème. La première rencontre est tenue à Paris le 4 avril 2014. Le sacrifice des anciens combattants ne doit pas être oublié. Les coprésidents de la CFQLMC, Denis Racine et Gilbert Pilleul, profitent de l’occasion pour s’arrêter dans l’un des nombreux cimetières militaires de la région Nord–Pas-de-Calais et y déposer une gerbe de fleurs. Le magazine France-Québec Mag, no 68, juillet 2014, de l’Association France-Québec renferme un compte rendu de 12 pages sous la plume du journaliste Georges Poirier. La publication des Actes de la journée est prévue aux Éditions Septentrion.
La rencontre de l’automne 2014
Le programme de la rencontre de l’automne 2014 comprend neuf conférences réparties en quatre séances, suivies d’une table ronde à laquelle participent Serge Bernier et Rock Legault, sans compter la conférence d’ouverture. L’occasion est toute choisie pour les conférenciers et les participants de revenir sur les questions abordées lors de la journée d’études de Paris. « Sait-on seulement…, d’écrire Béatrice Richard faisant partie du comité organisateur du colloque, que la révolte contre la conscription était au départ bien davantage sociale que politique? » Le coup d’envoi des conférences est donné par le commandant et le doyen des sciences humaines du Collège militaire, le Colonel Jennie Carignan et Marc Imbault, de même que par les présidents de la Fédération Histoire Québec et de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, Richard Bégin et Denis Racine.
Colonel Jennie Carignan – Ne jamais oublier le prix des sacrifices
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Denis Racine – Les combattants de la Guerre 14-18 auront toujours une résonnance affective parmi nous
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Conférence d’ouverture : Les relations France-Québec pendant la Première Guerre mondiale.
La conférence d’ouverture revient à Carl Pépin. Elle donne à penser que les relations entre Français et Québécois se situent surtout à l’époque au niveau de l’élite. L’appel au devoir, lancé par les dirigeants pour se porter à la défense de l’ancienne mère patrie, a peu de résonnance affective dans la masse. L’effet mobilisateur n’est pas au rendez-vous. Les Canadiens français du Québec s’engagent dans la guerre plutôt par goût de l’aventure et pour toucher une solde. La circulation est limitée entre les peuples québécois et français. Les premiers ont pris racine. Les Français au Québec, nés outre-frontière, sont en petit nombre. Ce n’est qu’à compter du début des années 1960 que les échanges s’accélèrent. D’ailleurs c’est la même chose pour les anglophones canadiens : ceux nés au Royaume-Uni répondent plus généreusement que ceux nés au Canada.
Séance 1 – Partir en guerre
La 1re séance présente trois communications données par Desmond Morton, Jean Martin et Jean-Pierre Gagnon. Une des conclusions qui se dégage, est que les Canadiens français du Québec répondent positivement comme volontaires aux appels à l’aide sur le front des opérations. D. Morton souligne que le Québec, à l’instar des autres provinces, a participé généreusement à l’entraînement de cadets dans les écoles. J. Martin relativise la crise de la conscription : le Québec n’en a pas le monopole; partout dans le monde britannique où l’enrôlement obligatoire a dû être imposé, il y a mécontentement, parfois manifesté d’une façon violente. « Si les Canadiens français, ajoute-t-il, ont servi en nombre plus restreint que leurs concitoyens anglophones, leur contribution mérite tout de même d’être signalée et mieux expliquée ». J.-P. Gagnon redonne vie aux volontaires et conscrits du 22e Bataillon en en dressant le portrait type : des célibataires dans la vingtaine, journaliers citadins sans emploi, en quête d’aventure et d’un revenu. Cette dernière observation est intéressante en ce sens qu’elle peut constituer une explication sur le peu de résonance affective du devoir de venir en aide à la France prêché par l’élite française et québécoise.
Séance 2 : Sur la ligne de feu
Marcel Fournier – La recherche généalogique pour cimenter la solidarité franco-québécoise
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L’identification des volontaires et des conscrits qui se sont rendus au front présente un défi, tant ceux qui en sont revenus que ceux qui sont tombés au champ d’honneur. C’est la question qu’abordent Yves Tremblay et Marcel Fournier. Y. Tremblay prend la relève de J.-P. Gagnon pour parler des Canadiens français qui s’engagent dans des unités autres que le 22e Régiment et pour souligner la difficulté que leur étude représente : abondance des dossiers, quelque 620 000 pour le corps expéditionnaire canadien, cas particuliers comme l’enrôlement de Québécois dans une province voisine. L’échantillonnage s’avère une solution. M. Fournier poursuit en rappelant l’intérêt de grandes sources : mémoriaux pour l’identification des soldats tombés sur les champs de bataille, dossiers de soldats numérisés, bases de données accessibles sur Internet, entre autres celles déposées par les ministères de la Défense et des Anciens Combattants et par Bibliothèque et Archives Canada. Les résultats des recherches généalogiques constituent un réservoir inestimable. « Savoir qui ils sont et voir d’où ils viennent, dit-il » permet non seulement de sauver les militaires de l’oubli et de les faire entrer dans la mémoire collective, mais aussi de repérer les liens entre les familles de part et d’autre de l’Atlantique et de renforcer la solidarité franco-québécoise.
Séance 3 : Les intellectuels canadiens-français dans la Grande Guerre
La 3e séance donne la parole à deux conférenciers, Charles-Philippe Courtois et Hélène Pelletier Baillargeon. C.-P. Courtois entretient l’auditoire de Lionel Groulx et du nouvel indépendantisme québécois, centré sur un Québec qui désire accroître sa marge de manœuvre face au gouvernement canadien, plutôt que sur un Canada indépendant dans l’Empire britannique. Mais qu’en est-il pour les années 1914-1918, quel est la portée du message de Groulx à l’extérieur du milieu des élites. Dans l’étude des recrues du 22e Régiment, Jean-Pierre Gagnon n’affirme-t-il pas que « la lutte pour la survivance ne constituait pas la priorité absolue de tous les Canadiens français ». Hélène Pelletier-Baillargeon dresse le portrait d’un polémiste coloré, Olivar Asselin, qui, loin d’avoir fait l’unanimité, est trop vite oublié. Asselin distingue devoir national et devoir personnel. « Pour lui, le devoir national consiste pour les Canadiens français, de dire la conférencière, à refuser l’enrôlement à titre de colonie britannique… Le devoir personnel est au contraire de se montrer solidaire, au-delà du traité de Paris, du drame qui frappe la mère patrie. » La conférencière conclut en affirmant : « Le destin n’a pas voulu du sacrifice de sa vie et l’officier démobilisé n’a plus aucune perspective d’emploi. » Ces deux communications donnent une certaine mesure de la distance entre l’élite et la masse des Québécois.
Séance 4 : Sur le front domestique
Béatrice Richard et Mourad Djébabla-Brun prennent la parole pour la dernière séance. Béatrice Richard débute en qualifiant la contestation populaire qui secoue le Québec entre 1917 et1918, d’« d’insurrection tranquille » et en en exposant le principal motif. Pour la conférencière, les Québécois sont plus préoccupés du quotidien « que des dissertations d’un Henri Bourassa sur la constitutionnalité de la conscription ». Plutôt qu’un conflit de nature politique entre Québec et Ottawa, entre Canadiens français et Canadiens anglais, elle y voit plutôt une réaction des Québécois à une intrusion et à une attaque du gouvernement fédéral contre leur mode de vie caractéristique d’une société préindustrielle. La famille québécoise est l’unité de base, relativement autarcique, ses membres en constituant la main-d’œuvre et en assurant sa survie. La conscription ébranle l’unité familiale en lui enlevant des bras pour une guerre outre-frontière. Il est vrai que les émeutes ont lieu dans les villes, à Québec et à Montréal, mais à l’époque les appréhensions et les mécontentements circulent facilement entre la ville et la campagne. Le 2e conférencier aborde une question plus spécifique du mécontentement populaire, le rationnement découlant des politiques du Contrôleur des vivres du Canada en 1917. Les Québécois supportaient mal une autre intrusion dans leurs habitudes alimentaires. Les préoccupations des Canadiens français du Québec sont plus terre à terre, mais qu’en-t-il de celles des anglophones du Canada face à la réaction très négative du Québec à la conscription? Sur ce point, les deux conférenciers créent de l’intérêt pour en savoir davantage.
Une marque de reconnaissance du coprésident de la Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs, Denis Racine
De g. à d. Jean-Pierre Gagnon, Jean Martin, Desmond Morton, Denis Racine –
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